Compte-rendu de la réunion du 2 février 2018

Compte-rendu de la réunion du Conseil de la Culture d’entreprendre

Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

2 février 2018

Présents :

Joseph Bako, chef de service des « Studios », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Claire Beugnet, directrice de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Patrick Bourdet, président du Conseil et parrain de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Jacques Dufrenne, éducateur de service du « Centre de Jour », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Loïc Duquesnoy, jeune de la Maison de la Musique et du Centre de Jour, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Natacha Morsa, présidente de l’entreprise « Coding and Bricks »

Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Absents excusés :

Frédéric Renaux, manager Sopra Steria, Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France

Emilie Huyghe, direction des Ressources Humaines, Centre commercial Auchan Saint-Martin Boulogne

Claude Jaouen, président du cabinet « Consulting4TOP »

Absent :

Allan Guilmain, jeune de la Maison des Découvreurs, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Ouverture de la quatrième réunion du Conseil par son président, Patrick Bourdet.

I. Point sur la saison 2016-2017 et présentation de la saison 2017-2018 :

Emmanuel Paris distribue aux participants le bilan final de la saison 2016-2017 dont on trouvera le contenu en détail ici.

Emmanuel Paris note que, la saison dernière, plus de 310 000 personnes ont pu assister aux prestations programmées par l’institution dans l’espace public. Ce chiffre élevé, explique Emmanuel Paris, est dû à la participation des Maisons à l’animation du festival « Boulogne fête la mer » (près de 300 000 spectateurs sur quatre jours chaque deux ans) ainsi que par le doublement de la période de programmation de l’exposition dont les enfants des Maisons sont commissaires d’exposition au FRAC Grand Large Hauts-de-France, site de Dunkerque (8000 visiteurs recensés à la billetterie).

Patrick Bourdet demande s’il serait envisageable qu’un pourcentage du billet d’entrée soit reversé aux Maisons.

Claire Beugnet répond par la négative, car l’association a, parmi ses obligations légales, le fait d’être une association à but non lucratif.

Claire Beugnet précise cependant qu’un couple visitant l’exposition a demandé la possibilité de faire l’acquisition de certaines œuvres créées par les enfants ; la solution proposée, dit Claire Beugnet, fut de proposer à ce couple la réalisation d’un don permettant le soutien au financement de deux études actuellement réalisées par des membres du Conseil scientifique, l’une avec les enfants des Maisons, l’autre avec les anciennes et les anciens de l’institution.

Emmanuel Paris précise que ce soutien financier a permis à l’association d’être comptée comme opératrice de la recherche publique par les services des deux universités dont les membres du Conseil scientifique sont par ailleurs salariés (intégration des Maisons dans les bases de données référentielles des services d’administration de la recherche de l’Université Paris Descartes et de l’Université Paris Est Créteil).

Claire Beugnet explique que ce couple a créé une fondation sous l’égide de la Fondation de France ; la Fondation « Le Marchand de sable ».

Madame et M. Tuchbant ont récemment crée cette fondation sous l’égide de la Fondation de France pour soutenir et développer des dispositifs permettant sur l’ensemble du territoire national de contribuer à l’amélioration des accueils d’enfants et de jeunes dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Claire Beugnet explique que Madame et M. Tuchbant avaient été particulièrement intéressées lors de leur venue aux Maisons par un retour d’expérience à propos de l’organisation des séjours Itinérance. La Fondation « Le Marchand de sable » expérimentera cette année en partenariat avec Aria (« Association des Rencontres Internationales Artistiques », pôle de formation et d’éducation par la création théâtrale créé par Robin Renucci) « Entracte » ; séjours d’une dizaine de jours proposés aux enfants de 6 à 17 ans durant lesquels les enfants suivent jour après jour des ateliers théâtre avec l’objectif de présenter aux habitants du village de Stazzona, proche de Calvi, un spectacle.

On trouvera plus d’informations sur les stages d’ores et déjà proposés aux enfants par Aria ici.

Claire Beugnet informe les participants que Madame et M. Tuchbant ont proposé au Centre de Jour de bénéficier d’un de ces stages ; il constituera le « séjour pédagogique annuel » organisé au mois d’avril 2018.

Jacques Dufrenne valorise l’une des animations de ce stage ; la restitution finale de la pièce écrite et jouée par les enfants du Centre de Jour tout au long de cette semaine d’avril. Cette présentation aura lieu à l’attention des villageois, lesquels auront proposé aux enfants durant cette semaine des sorties nature ainsi que des visites de sites patrimoniaux locaux.

Patrick Bourdet valorise la relation partenariale entre cette fondation et le collectif Aria, parlant d’un très bel exemple de « trait d’union ». Patrick Bourdet dit aussi que ce projet, réalisé en si peu de temps, confirme l’attractivité des Maisons, et demande s’il sera possible d’envisager la pérennisation du lien avec la Fondation « Le Marchand de sable ».

Claire Beugnet dit qu’elle est en effet en relation régulière avec Madame Tuchbant.

Claire Beugnet dit que ce beau trait d’union lui fait aussi penser à un enfant qui n’est pas de notre association, mais a demandé à pouvoir pratiquer avec l’accord de ses parents les ateliers Hip-hop de la Maison de la Danse chaque lundi et jeudi soirs.

Joseph Bako dit que, jusque-là, l’association, fidèle à l’un de ses axes de développement, investissait la Cité (programmation d’actions culturelles hors de notre espace associatif), mais qu’à cette occasion, c’est l’inverse qui se réalise ; la Cité investit les Maisons. Joseph Bako y voit un signe de reconnaissance de la qualité de l’institution.

Emmanuel Paris poursuit une analyse rapide du bilan de la saison 2016-2017 précise par ailleurs que si le nombre d’enfants néophytes pratiquant les ateliers au début de la saison 2016-2017 ne varie pas par rapport à la saison précédente, la promotion 2016-2017 comptait par contre plus de filles que l’année précédente.

Emmanuel Paris conclut sur le fait que le nombre d’actions culturelles générés par le programme d’établissement pluriannuel et pluridisciplinaire « L’aventure de la vie » (124 actions estimées en prenant référence sur la base de données en ligne sur notre site Internet à la rubrique « Saisons culturelles ») a encore un peu augmenté par rapport à la saison précédente.

II. Présentation d’informations issues de notre travail sur le parcours scolaire des enfants de notre association :

Emmanuel Paris distribue aux participants une sortie papier de deux documents forgeant le nouvel outil personnalisant l’évaluation des effets du programme culturel sur le parcours des enfants de l’association. Le premier document est la fiche diffusée auprès des équipes des Maisons à l’occasion en prévision de l’organisation par chacune des DIPC (« Document Individuel de Prise en Charge » (DIPC). Le second document est le traitement statistique de ces fiches. On trouvera le détail de ces documents sur notre site Internet ici.

Emmanuel Paris informe les participants que des résultats significatifs ne seront envisageables qu’après plusieurs années d’utilisation de cette fiche, chaque six mois, lors des DIPC. Emmanuel Paris précise que le protocole d’administration de cette fiche, pour sa première utilisation en novembre 2017, a donné lieu à un biais qui sera rectifié lors de la prochaine livrée ; certaines Maisons ont rempli la fiche collectivement, d’autres Maisons ont organisé le remplissage de la fiche en demandant à l’éducatrice ou l’éducateur référent de l’enfant concerné de s’en occuper. Emmanuel Paris conclut sur le fait que le remplissage collectif de la fiche sera systématiquement demandé aux Maisons pour le prochain DIPC, en mai 2018.

Patrick Bourdet demande s’il existe des documents de travail mobilisés par les équipes qui permettent de préciser les formulations retenues pour décrire sur les derniers six mois le comportement de l’enfant, et s’il serait possible auquel cas de les consulter

Joseph Bako dit que les équipes s’appuient systématiquement sur deux référentiels, l’un consacré à l’enfant, l’autre au jeune, pour réfléchir à chaque item composant le document DIPC.

Emmanuel Paris propose d’inclure en annexe du présent compte-rendu ces référentiels (cf. « annexes », à la fin de ce texte), afin que les membres du Conseil puissent se prononcer à leur propos lors de la prochaine réunion.

Les membres du Conseil agréent cette proposition.

III. Présentation de leur parcours scolaire et désir de métier par deux jeunes de notre association :

Joseph Bako et Loïc Duquesnoy présentent le parcours de Loïc ; Loïc est arrivé aux Maisons le 30 août 2017. Loïc vit à la Maison de la Musique, et intègre graduellement le Centre de Jour depuis le mois de décembre. Aujourd’hui, Loïc va trois jours par semaine au Centre de Jour. Loïc a 16 ans, et il s’agit comme pour tout adolescent de cet âge à commencer à réfléchir à son orientation professionnelle.

Loïc Duquesnoy dit qu’il n’a aucune idée quant à ces projets d’insertion professionnelle.

Patrick Bourdet demande à Loïc Duquesnoy si l’intégration aux Maisons se passe bien.

Loïc Duquesnoy que l’intégration se passe bien, qu’il y a des copains.

Natacha Morsa dit à Loïc Duquesnoy qu’elle comprend la timidité dont il fait part lors de cette réunion ; c’est impressionnant, précise Natacha Halas, d’être entouré d’adultes.

Loïc Duquesnoy dit que cela n’est en effet pas facile.

Claire Beugnet propose à Loïc Duquesnoy de parler de sa récente inscription à un club de tir à l’arc.

Loïc Duquesnoy explique qu’il a effectué sa première séance en début de semaine, qu’il pratiquait plus jeune dans un autre club le tir à l’arc, que les entrainements ont lieu à raison de deux séances par semaine, et qu’il apprécie particulièrement les activités de groupe.

Patrick Bourdet demande à Loïc Duquesnoy s’il apprécie particulièrement une manière de faire du tir à l’arc.

Loïc Duquesnoy dit qu’il tous les gestes à accomplir pour tirer à l’arc, et qu’il est ambidextre.

Claire Beugnet demande à Loïc Duquesnoy ses activités au Centre de Jour.

Loïc Duquesnoy dit qu’il est particulièrement avec Pierre, éducateur de l’équipe spécialisé en mécanique auto. Loïc Duquesnoy précise qu’il travaille régulièrement sur les véhicules dans le garage de l’association, qu’il a déjà réalisé des vidanges, et qu’il apprécie particulièrement les trajets avec Pierre pour aller chercher chez les fournisseurs des pièces mécaniques. Loïc Duquesnoy dit aussi qu’il participe aux ateliers vélos de Jacques Dufrenne, et qu’il pratique la natation le lundi après-midi mais ne sait pas encore nager.

Jacques Dufrenne dit que Loïc Duquesnoy n’a pas peur de l’immersion sous l’eau.

Natacha Morsa dit que sa grand-mère a appris à nager à l’âge de cinquante-cinq ans, qu’il n’est jamais trop tard.

Emmanuel Paris demande à Loïc Duquesnoy s’il est d’accord pour parler d’un autre projet dont il a récemment fait part à Claire Beugnet.

Loïc Duquesnoy dit qu’il aimerait réaliser un séjour Itinérance en Polynésie.

Patrick Bourdet demande à Loïc Duquesnoy ce qu’il aime particulièrement, pensant à la Polynésie.

Loïc Duquesnoy dit qu’il aime l’idée de soleil.

Emmanuel Paris demande à Loïc Duquesnoy s’il pense à ce projet régulièrement.

Loïc Duquesnoy répond qu’il y pense effectivement souvent.

Patrick Bourdet raconte le jour où il a décidé de se rendre en Australie, et toutes les décisions importantes qu’il a dues prendre pour que ce voyage se réalise. Patrick Bourdet dit à Loïc Duquesnoy qu’il est important d’avoir des rêves, et précise que son rêve est que Loïc puisse accomplir son rêve quand il s’en sentira prêt.

Emmanuel Paris demande à Loïc Duquesnoy ce qu’il lui faut pour se sentir prêt à accomplir ce rêve.

Loïc Duquesnoy dit qu’il ne le sait pas.

Natacha Morsa dit qu’il existe des associations organisant des voyages jusqu’en Polynésie à bord de voiliers.

Jacques Dufrenne demande à Loïc Duquesnoy s’il connait le principe d’un séjour en Itinérance organisé par l’association, s’il se sent capable d’être acteur de son voyage.

Loïc Duquesnoy dit qu’il s’en sentira capable dans quelques années.

Claire Beugnet demande à Loïc Duquesnoy ce qu’il pratique en atelier au sein de la Maison de la Musique.

Loïc Duquesnoy dit qu’il pratique le piano, le djembé, qu’il a récemment débuté à la batterie, et qu’il a fait semblant de chanter devant le micro installé dans l’espace d’atelier.

Claire Beugnet dit à Loïc Duquesnoy qu’il lui serait très important de crier avec Daniel, éducateur ayant une très belle voix, par exemple sur la plage proche de la Maison de la Musique, et de pratiquer cet exercice régulièrement pour apprivoiser sa voix.

Loïc Duquesnoy accepte cette proposition.

IV. Poursuite de la réflexion sur le développement d’une politique d’établissement en matière de parrainage :

Emmanuel Paris propose de poursuivre le travail de réflexion initié dès la réunion inaugurale du Conseil, en précisant que l’équipe de la Maison des Découvreurs a récemment réfléchi à la faisabilité d’un parrainage pour l’un des jeunes accueilli dans ce lieu de vie ; Allan Guilmain.

Emmanuel Paris explique qu’Allan est ce jour en fugue, tout comme il l’a été régulièrement depuis octobre 2017, à chaque fois en restant au domicile de sa mère suite aux droits d’hébergement accordés par le Juge des Enfants le week-end.

Emmanuel Paris dit qu’Allan était déscolarisé depuis deux années quand l’association a été sollicitée pour l’accueillir, et qu’Allan avait alors accepté de réaliser un séjour de cent-dix jours en Itinérance au Maroc qui avait été très bénéfique. Emmanuel Paris conclut sur le fit qu’Allan avait su prendre au Maroc des décisions importantes pour le cours de sa vie, mais que ces résolutions se sont estompées durant l’automne 2017. Emmanuel Paris dit que, peut-être le soutien de l’équipe éducative, et particulièrement de l’éducateur référent d’Allan, ne lui sont plus audibles, et qu’une hypothèse de travail a été de réfléchir à la création d’une figure tiers – un parrain, pour relancer Allan dans son énergie d’entreprendre pour le meilleur de lui.

Patrick Bourdet explique que, dans son enfance, il a connu ce lien avec sa mère, parcourant chaque six kilomètres à pieds aller et retour pour chercher de l’eau et ainsi espérer soigner la maladie d’alcool de sa mère. Patrick Bourdet dit que ce fut vain, et que seule sa prise de conscience personnelle de l’innocuité d’un tel engagement a pu le sauver de cette relation aliénante. Patrick Bourdet précise qu’une tel changement de conduite, pour soi-même et par soi-même, résulte de rencontres, d’événements extérieurs à la vie de famille.

Joseph Bako agrée, en précisant que cet événement bénéfique dans la vie d’Allan fut la proposition par ‘association de l’organisation d’un séjour en Itinérance, qu’Allan a eu le courage d’accepter.

Claire Beugnet dit qu’elle ne croit pas en l’efficacité de l’action d’un parrainage pour Allan, s’il n’en a pas lui-même la volonté de l’animer.

Patrick Bourdet se demande si Allan eut pu faire le même parcours, avec l’action d’une marraine ou d’un parrain plus tôt dans sa vie.

Patrick Bourdet présente la Fondation « Un avenir ensemble », pour laquelle Claude Jaouen, membre de notre Conseil, agit par ailleurs. Claude Jaouen n’a pu être présent à cette réunion, mais a expliqué à Patrick Bourdet les grands axes organisant la raison d’être et d’agir de cette fondation.

On trouvera plus d’informations sur la Fondation « Un avenir ensemble » ici.

Patrick Bourdet présente aux participants la politique de la Fondation.

Dans le cadre d’un parrainage, une convention est signée entre l’école, les parents ou tuteurs légaux, l’enfant, le parrain et la Fondation « un avenir ensemble ». Cette convention mentionne les engagements des parties de façon à ce qu’il n’y est pas de substitution des obligations respectives de chacun.

Le statut de filleul est également défini et les parrains sont tenus de maintenir leur engagement d’accompagner le jeune de la seconde à l’entrée à la vie active (i.e jusqu’au premier emploi), quelle que soit la durée des études.
Le rôle des parrains s’articule notamment, à titre d’exemple autour d’actions culturelles, dont le but est de faire découvrir aux filleuls des environnements et des situations différentes ou inconnues jusqu’alors.

La fondation soutien également les élèves boursiers.

Claire Beugnet dit que l’éthique de cette Fondation est très claire, et coïncide avec la volonté de l’association en matière de parrainage. Claire Beugnet dit qu’il faudra positionner la politique de parrainage de l’institution le plus clairement possible, pour parer à toutes ambiguïtés.

Emmanuel Paris précise que, poursuivant la réflexion sur une politique d’établissement en matière de parrainage, le comité de direction de l’association a bien insisté sur la nécessité de respecter les principes du programme « L’aventure de la vie », faisant l’éloge de la rencontre, de l’altérité, mais sans jamais tomber dans une relation intimiste, privative.

Emmanuel Paris informe les participants qu’une telle ambivalence existe ; en mars 2015, l’institution a été invitée à participer au Ministère de la santé, des affaires sociales et des droits des femmes à un séminaire organisé en présence de Madame Laurence Rossignol, Secrétaire d’Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie, auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé.

Ce séminaire, explique Emmanuel Paris, était organisé dans la perspective de la réforme de la loi de 2007 sur la protection de l’enfance, réunissant des représentantes et représentants d’associations proposant de nouvelles modalités d’organisation en partenariat avec la société civile, au service de l’accompagnement et de la réalisation des projets portés personnellement par les enfants.

Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ont présenté à Madame la Secrétaire d’Etat son programme éducatif et culturel, et la sophistication de ses outils institutionnels pour associer les partenaires culturels dans la vie quotidienne des enfants et des jeunes.

Emmanuel Paris dit qu’il a été surpris de constater lors de cette réunion la surreprésentation d’une catégorie d’acteurs alors que le thème de cette réunion de concertation indiquait la « société civile », soit l’idée d’une grande diversité. Emmanuel Paris ajoute qu’il a analysé ce phénomène comme choix organisationnel du Ministère de valoriser une relation privilégiée entre le jeune et l’adulte accompagnant – en l’occurrence ; le « parrain » ou la « marraine », choix qui peut être contesté du point de vue de la nécessaire durabilité de cette relation au-delà des personnes qui les portent à titre personnel, et de la socialisation à laquelle tout jeune a droit.

Patrick Bourdet dit que la Fondation « Un avenir ensemble » veille très clairement à la délimitation des relations liant la marraine ou le parrain, et l’enfant parrainé.

Joseph Bako dit que des enfants auraient besoin d’une figure tiers, qui ne se substituerait à la famille et aux éducateurs du lieu de vie. Joseph Bako précise que ce serait de la part de cette « figure tiers » la réalisation d’une relation attachante mais non exclusive, permettant à l’enfant de dire ses avancées, ses retards dans le cours de sa vie, et dialoguer avec cet adulte sur les voies possibles du grandissement.

Natacha Morsa dit qu’il est très important pour l’enfant de s’entendre dire qu’il a le droit de faire des erreurs, à condition que cela lui permette d’apprendre. Natacha Morsa précise que ce message faisant l’éloge de l’essai / erreur est d’autant plus audible et intelligible de l’enfant qu’il est exprimé dans des circonstances où la relation sociale (familiale, éducative) n’est pas pesante. Natacha Morsa cite le cas d’un atelier qu’elle a réalisée dans un collège prioritaire, où l’encadrement trop envahissant avait fragilisé son travail pédagogique, axé sur l’expérimentation de ce qui marche et ne marche pas.

Natacha Morsa signale un autre problème entravant la capacité du jeune à s’épanouir dans une insertion professionnelle réussie ; la prescription de métiers réalisables au vu du profil de la personne suivie par les conseillers de l’Education nationale ou de Pôle emploi peut minorer le champ des possibles, faute de connaître la nouvelle économie et les thèmes de recrutement qui émergeront d’ici vingt ans. Natacha Morsa dit, qu’à terme, près de quatre-vingt pour cent des métiers que nous connaissons aujourd’hui, seront remplacés par des métiers que nous ne connaissons pas encore.

Jacques Dufrenne dit que dans le sens inverse (celui des métiers qui existent déjà, de longue date, mais qui sont déconsidérés), le même phénomène de minoration des métiers utiles et épanouissants existe. Jacques Dufrenne dit qu’il faut savoir en conséquence parfois aller à l’encontre de l’avis des prescripteurs, des experts en recommandation pour agir dans le monde du travail.

Emmanuel Paris propose aux participants de lui envoyer les prérequis qui, de leur point de vue, contribuent à la clarté d’une telle politique encourageant l’essor du parrainage d’enfants et jeunes des Maisons, et de réaliser lors de la prochaine réunion du Conseil une première version du document stratégique faisant synthèse des différentes contributions.

Claire Beugnet propose que le comité de direction et le Conseil de la Vie Sociale participent aussi à  cette réflexion.

Les membres du Conseil agréent cette proposition.

V. Point sur le développement du FabLab des Maisons :

Emmanuel Paris informe les participants des actions réalisées depuis la précédente réunion du Conseil dans le cadre du programme pluriannuel « FabLab des Maisons ».

Soutenus par la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institution de France, neuf séances d’atelier ont pu être organisées au Centre de Jour et à l’attention des jeunes des studios de l’association. Emmanuel Paris précise que ces ateliers, conformément au plan d’actions pluriannuel, avait visée pour cette première année de voir si les enfants et les jeunes de ces deux groupes test, ainsi que l’équipe éducative des unités concernées, adhéraient aux actions thématisant la culture numérique.

Deux partenariats ont été développés pour la réalisation de ces ateliers, et une ressource en interne a contribué aussi à leur faisabilité. Ces associations ont été recommandées au préalable par François Cornette, précédent représentant de la Fondation Sopra Steria auprès de notre institution :

  • Le CRIIAC, association d’Outreau, a organisé une séance inaugurale au Centre de Jour dédiée à la conception / réalisation de porte-clés personnalisés (chaque enfant a réalisé un porte-clé à son prénom) au moyen d’une imprimante 3 D ;
  • Après avis des enfants et de l’équipe du Centre de Jour sur l’intérêt de cette première séance d’initiation, cinq séances supplémentaires ont été organisées par le CRIIAC au Centre de Jour, celles-ci dédiées à la fabrique de deux consoles géantes de jeux d’arcade ;
  • Parallèlement, une séance d’initiation organisée par Quentin Laplace, informaticien de notre association, a permis aux jeunes des studios de réaliser des porte-clés personnalisés au moyen d’une imprimante 3D.
  • En Janvier 2018, Natacha Morsa a organisé au Centre de Jour deux séances d’ateliers conçus dans le cadre de l’activité de son entreprise, « Coding and Bricks », l’un permettant aux enfants d’utiliser les ressources du logiciel Scratch, l’autre ayant pour objectif la construction de robots en lego, avec la programmation de leurs déplacements via logiciel dédié.

On trouvera quelques articles relatant ces séances ici, ici, ici, ici et ici.

Emmanuel Paris précise qu’il a rencontré Frédéric Renaux, successeur de François Cornette pour représenter auprès de l’institution la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France. Le succès des actions réalisées à l’Automne-Hiver 2017-2018 confirment la pertinence du plan d’actions prévu pour l’année 2 ; la réalisation d’un espace permanent dédié au FabLab des Maisons..

Claire Beugnet informe les participants que cette salle d’atelier serait installé grâce au financement déjà obtenu de la Fondation Auchan « Ensemble pour la jeunesse », et moyennant nouvelle dotation de la Fondation Sopra Steria. Le site envisagé est dans les sous-sols du bâtiment sis au 130, boulevard Raymond Splingard à Outreau, car il présente toutes commodités (connexion internet, hydrométrie stable, etc.).

VI. Questions annexes :

Emmanuel Paris informe les participants que la première séance du cycle de trois ateliers co-organisé par l’association avec l’association partenaire « Energie jeunes » a commencé au Centre de Jour ce mardi 30 janvier 2018. Emmanuel Paris dit que les enfants ont adhéré aux protocoles pensés par les équipes du Centre de Jour et d’« Energie jeunes ».

On trouvera plus d’informations sur « Energie jeunes » ici.

Patrick Bourdet propose que l’équipe du Centre de Jour rédige un retour d’expériences au terme de ce cycle d’ateliers, organisé pour la première année aux Maisons.

Claire Beugnet et Jacques Dufrenne agréent cette proposition.

La prochaine réunion du Conseil de la Culture d’entreprendre aura lieu le vendredi 13 avril, de 10h à 13h.

Parick Bourdet, président du Conseil de la Culture d’entreprendre, remercie les participants et clôt cette quatrième réunion trimestrielle.