Lettre de Shila : “Mes cousins, les éléphants d’Afrique menacés d’extinction”.

Chers enfants,

Il y a peu de temps, je vous donnais des nouvelles de ma famille pachydermique en ces temps de pandémie. Je me réjouissais du fait que dans plusieurs pays d’Afrique, en Zambie et au Kenya, la relation avec les humains était excellente et que de nombreux bébés éléphants étaient nés l’année dernière. Depuis quelques jours, les mauvaises nouvelles me rendent triste : on me dit que mes cousins, les éléphants d’Afrique sont menacés d’extinction.

“L’éléphant de forêt d’Afrique a été placé ce jeudi sur la liste rouge des espèces “en danger critique d’extinction”, par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).”

On compte environ quatre cents quinze mille éléphants d’Afrique aujourd’hui, contre trois à cinq millions au début du vingtième siècle. Parmi eux, deux catégories : l’éléphant de forêt d’Afrique et l’éléphant de savane d’Afrique, tous deux menacés d’extinction.” 

On m’a expliqué les deux principales causes qui mettent mes cousins en danger d’extinction : la première est la perte de leur habitat. 
Il ne leur reste plus que seize pour cent de leur habitat initial, ce qui engendre des conflits avec les agriculteurs qui n’hésitent pas à les abattre lorsqu’ils détruisent les cultures. Le braconnage reste la deuxième cause importante, car leurs défenses en ivoire sont vendues très cher, même si la loi en interdit le commerce. Depuis 2011, il y a une baisse dans l’activité du braconnage, mais ça reste encore trop important, vingt à trente mille éléphants sont tués chaque année par les braconniers. 

Ah, je vois que ce satané Veerappan ne sévit pas seulement en Inde, mais a hélas aussi des émules en Afrique.

Je ne comprends pas pourquoi l’éléphant, symbole de la sagesse, animal si intelligent , le plus grand mammifère terrestre soit l’objet de tant de malveillance. 
Ce qui me rassure un peu, c’est tout le bruit que font les humains pour en parler et pour, je l’espère, arrêter le massacre. 
Mon voisin Henri m’a dit que, chez vous, les journaux et les radios se mobilisent pour faire connaître ce drame. 

Je vous ai déjà parlé, chers enfants, de la différence entre les éléphantes en Afrique et celles de l’Inde et d’Asie, comme moi. Je n’ai pas de défenses, ces deux longues dents, les incisives, seulement les mâles éléphants asiatiques en sont pourvus. En Afrique, les éléphantes ont des défenses, comme les garçons !! Et c’est précisément la cause de leur malheur, les défenses en ivoire étant vendues très cher. 
Mais, au Mozambique, un pays d’Afrique, les chercheurs ont constaté que de nombreux éléphants n’ont plus de défenses. Ils expliquent que c’est une réaction étonnante, qui a entraîné une modification génétique chez les éléphants, qui ont vu quatre-vingts dix pour cent de leur famille massacrée pour l’ivoire. 

C’est incroyable de voir comment les éléphants sans défenses ont pu survivre et comment, pour se protéger, ils ont inconsciemment empêcher leurs incisives de se développer !! 
J’ai entendu parler de Babar, cet éléphant de fiction, héros des enfants, qui a perdu sa maman, victime d’un chasseur braconnier. Même si l’histoire de Babar est une fiction, je pleure chaque fois que j’entends l’histoire de son enfance

Mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un bon article, qui fait le point sur ma famille d’éléphants, sur leur importance dans notre univers :

Un avenir sans population d’éléphants est inquiétant. Non seulement ils fournissent des services écosystémiques vitaux qui maintiennent la biodiversité, mais leur présence nous rappelle humblement la majesté de la nature.

La disparitions des éléphants représenterait un évènement tragique, mais malgré tous nos efforts, cela semble de plus en plus probable.”

J’aimerais tant, chers enfants, garder mon optimisme et vous enchanter avec mes contes, mais, vous m’excuserez, ces nouvelles d’Afrique m’attristent. 

Je vous envoie cette douce comptine pour tenter de consoler nos cœurs tristes :

Je vous fais de gros bisous et surtout prenez soin de vous,

A demain,

Shila