Archives de catégorie : La culture artistique

La culture artistique

La sorcière de l’atelier de Joël…

Dimanche dernier en fin d’après-midi, alors que la nuit tombait et qu’une pluie battante frappait sur les carreaux, je suis sorti de mon gîte pour courir jusqu’à l’atelier de Joël, courbé par les bourrasques boulonnaises glaciales, afin de récupérer mon pardessus oublié négligemment la veille. Stupeur, il y avait de la lumière ! Pourtant Vincent n’était pas là ce jour là… Mettant mon nez timidement à la fenêtre, je suis témoin d’une terrible scène de magie noire qui me saisit d’effroi… N’écoutant que mon courage, je sors mon téléphone portatif dernière génération (que tous les enfants m’envient) pour filmer les protagonistes de ce rite profane… Avant de m’enfuir en courant et de fermer derrière moi la porte de mon logis à double tour, pour me jeter sous mon lit, priant que la sorcière ne m’ai pas vu… Et si vous me croyez pas, voici le document vidéo, accablant :

Vincent

Un travail d’illustrateur

Les enfants du Centre de Jour, de la Maison Vive ou de la Maison du Cirque ont pu me voir plancher à diverses reprises sur une commande d’illustration. Je voudrais partager avec vous ce que peut-être le travail d’un illustrateur, par étapes successives.

Au départ, un coup de téléphone. Deux jeunes futurs parents attendent un petit ch’tio (comme on dit par ici, non ? mon patois boulonnais est vraiment pas au point) qui devrait arriver en mars 2017. Il connaissent mon travail et voudraient que je réalise le faire-part de naissance du petit Otto. Ils me parlent d’affiches que j’ai faites et j’en conclus qu’ils veulent quelque chose d’assez peps, énergique.

 

Désirent-ils un thème en particulier ? Pas vraiment, mais ils ont un chien qu’ils aiment beaucoup et qui pourrait bien jouer un petit rôle dans l’image, si cela peut m’inspirer. Il me font confiance en tout cas. La première étape donc, je prends mon carnet et je me fais à jeter les premières idées, premiers croquis, premières pistes, que je leur envoie ensuite par mail. Le chien, un cocker donc, devient la monture du nourrisson, tantôt cowboy ou pilote.

Super, ils aiment beaucoup l’esprit sur lequel je suis parti, y’a juste un problème, le chien… C’est un teckel ! Sinon la piste qui leur plait particulièrement est celle du petit pilote qui a l’air de plonger tel un kamikaze, aux rennes de son fidèle destrier. Je repars à mon  carnet pour affiner un peu dans cette direction, en sachant qu’il faut remplacer le cocker par un teckel, et intégrer le prénom du bébé, ainsi que la mention 2017.

Voilà, le teckel a l’air un peu trop grassouillet, et son œil est un peu nouille, il faudrait qu’il ai l’air un peu plus déter’ comme disent les margats du Centre de Jour (déterminé quoi). Mais sinon, c’est bien jugent les futurs maman et papa. Alors je lance l’étape finale, celle de la réalisation.  Il faut savoir que le faire-part sera imprimé en risographie, méthode d’impression numérique en ton direct. Comme en sérigraphie, il faut décomposer l’image en couches colorées. Les couleurs seront imprimées les unes après les autres. Je réalise dans un premier temps une couche en papier découpé (le bleu), et ensuite deux couches au crayon de bois (le rouge et le jaune).  Pour cela, j’utilise une table lumineuse pour travailler la superposition des couleurs.

Les couches terminées, il ne me reste plus qu’à les numériser, et appliquer les couleurs voulues sur chacune d’entre elles, puis de les assembler. Voilà le résultat de cette simulation. Simulation, car le rendu à l’impression sera encore différent… mmmh compliqué tout ça. Donc voilà, si les parents sont contents, il me faudra encore préparer les documents nickel chrome pour les imprimeurs, et aussi réaliser le verso avec le petit texte d’usage.

Vincent

Installation des œuvres au “pigeonnier”

Les œuvres prêtées pour deux mois par le Fonds Régional d’Art Contemporain Nord Pas-de-Calais dans la salle d’exposition permanente de notre association sont arrivées.

Maria et Emmanuel, venus de Dunkerque avec dans le coffre de la voiture les créations artistiques choisis pour ce projet, ont placé consciencieusement, avec beaucoup de soins, d’attention, les objets composant ce nouveau parcours d’exposition à l’attention des enfants et des jeunes de notre institution.

Tandis que Maria regardait l’espace du pigeonnier et positionnait chaque création à la place qui lui revenait, Emmanuel utilisait un laser pour mesurer exactement l’amplitude du tableau accroché sur le mur qui lui était destiné.

Les photos réalisées durant cette fabrique du thème qui est le nôtre jusqu’au terme de notre saison culturelle Où est ton courage ? sont ici :

A partir de ce jour et pendant deux mois lors d’ateliers animés conjointement par Sylvie, professeur en arts plastiques du Centre de Jour et de la Maison Vive, et Elodie, chargée des expositions in situ du FRAC, les enfants vont étudier la démarche des auteurs des œuvres installées au pigeonnier afin de créer à leur tour les leur, lesquelles seront exposées à partir du 17 mai 2017 et pendant quatre mois dans l’espace d’exposition principal du Fonds Régional d’Art Contemporain, à Dunkerque.

Plus d’informations sur les œuvres installées au pigeonnier ici.

Des news du pigeonnier

L’aventure du pigeonnier touche tout doucement à sa fin (snif), car dans quelques jours, l’exposition du Frac arrive, et Vincent et Vincent vont se trouver livrés à eux-même dans le grand froid boulonnais… Bon, ce n’est pas vrai, on va simplement établir nos quartiers ailleurs. En attendant, quelques petites images sélectionnées de moments heureux, de belles œuvres plastiques ou des portraits de petits hommes de Cro-magnon contemporains.

Passée la porte (et parfois quelques pitreries d’usage quand même), nos fidèles du Centre de Jour montrent un intérêt croissant pour la taille du silex, et sont souvent très à l’écoute des conseils avisés de Vincent. Pour avoir essayé d’en tailler un aujourd’hui, je peux vous dire que c’est pas évident. Pour tout vous dire, ma lame avait la forme d’une huître, une véritable catastrophe archéologique. Du coup, je peux vous affirmer que certains des disciples de l’Ecole de l’Outil en Silex se débrouillent vraiment bien…

Pour le dessin, pas toujours facile de trouver la concentration quand il y a du monde au pigeonnier, et sur des périodes courtes, entre deux activités. Steven est très appliqué et parvient à se concentrer très vite pour se focaliser sur un dessin. Antoine aussi l’autre jour s’est prêté au jeu d’un monotype* avec talent (ici une technique d’impression qui consiste à dessiner au dos d’une feuille posée sur une plaque de bois encrée). En effet, avec une aisance désinvolte, passant avec souplesse de l’envie de dessiner un chien, à celle de dessiner une girafe, girafe qui se transformera finalement en chaise africaine, il nous offre une très belle estampe.

*procédé d’impression sans gravure qui produit un tirage unique

Et puis vers 16h, 16h30, quand la cour a retrouvé son calme, que le pigeonnier est silencieux de nouveau, c’est souvent le moment le plus propice pour dessiner sereinement. Lundi soir, d’abord avec Adrien, puis ensuite avec Kylian, nous avons passé de jolis moments à nos fusains.

Pour finir, une carte postale de Cap Blanc-Nez intitulée : La chasse à la marcassite sauvage avec Brandon, Aurel, Vincent et Vincent.

Vincent

Répétitions à la Maison de la Musique

Jeudi soir, j’ai eu le plaisir d’assister aux répétitions des artistes de la maison de la musique. Je dois dire que j’ai été séduit par ce que j’ai entendu. Y’a encore du travail quand même avant le grand jour du spectacle, mais c’est très prometteur ! En attendant la suite (je suis invité de nouveau jeudi prochain), voici, en presque direct des studios, quelques petites esquisses des musiciens, pris sur le vif.

Vincent

Les chansons composées par la Maison de la Musique en prévision du spectacle des “Journées d’Enfance 2017”

Les Maisons préparent le spectacle qui, le 7 juillet 2017 dans la salle de spectacle Le Phénix d’Outreau, clôturera comme chaque année notre festival “Les Journées d’Enfance”.

Découvrez les chansons composées par la Maison de la Musique  durant leurs ateliers bi-hebdomadaires avec leur professeur Mathieu Scarpa, en cliquant ici.

Émois fusain

On sait jamais quand une histoire commence…”, ce sont les premiers mots de la pièce de Wajdi Mouawad, Un obus dans le cœur, qu’on a tous eu le plaisir de voir dans la grange. Hier soir, les enfants de la Maison Vive m’ont rendu visite au pigeonnier. Nous avons observé et analysé des affiches, on a fouillé un peu dans mes carnets, on a parlé de la relation qu’on peut avoir avec le dessin, avec le fait de tenir des carnets, parfois comme des carnets secrets. Le dessin peut être une manière d’exprimer des peurs, des inquiétudes, de débusquer des monstres qui se baladent en nous. C’est une façon d’apprivoiser tout ce monde là. L’apprivoiser pour le dépasser. Un peu comme dans la pièce où le garçon finit par triompher du monstre qui lui fait si peur. Et le dessin c’est aussi de la joie, du bonheur, du plaisir à vivre seul, et aussi à partager. Le dessin ça ressemble parfois à un saut dans le vide. On flirte souvent avec le raté, avec le “c’est trop moche !“, avec le “je suis nul !“, avec le “je saurais jamais faire ça!”, mais on va pas s’arrêter à ça quand même, faut continuer, travailler, faut pas lâcher l’affaire. Et puis est-ce que c’est si raté que ça d’ailleurs ? Un dessin on peut le laisser tomber et y revenir le lendemain, et soudain ce qu’on croyait être une méchante crotte, après deux trois touches de peinture ici ou là, un trait de crayon par ici… Tiens… Peut-être que j’aime bien ce dessin finalement…

En tout cas, rendez-vous a été pris immédiatement avec Adrien, et aujourd’hui, à 16 h, nous nous sommes retrouvés au pigeonnier, avec Alice (avec Alice on a commencé à travailler sur un truc, mais c’est secret professionnel pour l’instant).

Alors on a pris une grande feuille de papier, on a pris du fusain, on s’est mis debout devant la feuille et puis…

Images du spectacle “Un obus dans le cœur”

Hier, mardi 17 janvier 2017, était présentée aux enfants et aux équipes une première représentation du texte de Wajdi Mouawad : Un obus dans le cœur, dans notre espace scénique associatif “Le café-théâtre Michel Lafond”.

Julien a dit et exprimé sur scène avec force, virtuosité, charisme, l’histoire de Wahab, héros tantôt découragé, parfois encouragé, parfois dissuadé, tantôt courageux, mais toujours humain dans sa peine et ses engagements pour la vie.

Julien-Wahab, par ses phrases dites, ses déplacements dans l’espace de la scène, ses jeux avec les effets de lumière et les plis de son visage, exprime chaque instant l’intensité de la mort, de la vie.

Ce mercredi 18 janvier, Julien rencontrait en début d’après-midi les enfants du Centre de Jour pour une session partagée autour du plaisir d’exprimer, de jouer avec l’émotion, et propose ce soir aux enfants et aux équipes une seconde représentation de la pièce.

Retrouvez des images prises hier lors de la première représentation :

Retrouvez le film réalisé par Eric, membre de l’équipe éducative de la Maison du Cirque :

Premières créations autour du pigeonnier… et ailleurs

Avec Vincent l’archéologue, nous avons pris nos quartiers depuis une dizaine de jours dans le pigeonnier. Nous avons eu le temps de mettre en place nos espaces de travail respectifs et de nous familiariser avec notre nouvelle maison. Et à peine installés, nous avons vu arriver des enfants qui sont déjà des compagnons fidèles d’atelier, amateurs de silex et de marcassite ou dessinateurs avertis. Dans les deux cas, de vrais motivés. Du côté des artistes, voici quelques preuves tangibles, et des jolies choses à se mettre sous la dent.

Ces quelques premiers jets prometteurs nous amènent vers des envies, des idées qui ne demandent qu’à s’épanouir. Parmi elles, l’envie de réaliser un petit film d’animation, de faire une exposition collective, un recueil de blagues illustré ou d’organiser des sorties pour aller dessiner dans la nature.

D’ailleurs, hier (mardi après-midi) nous sommes partis avec Steven dessiner une petite heure sur le port de Boulogne. Pour tout dire, on a eu très vite froid aux doigts!  Dessiner avec des moufles c’est quand même pas évident. Et puis on cherchait des bateaux mais on les a pas trouvé, tous en mer. Mais nous sommes revenus tous deux avec notre petit crobard quand même. Et puis sur le port nous avons discuté avec un marin pêcheur qui réparait ses filets. Il nous a parlé un peu de son métier. Ces jours-ci les bateaux reviendront de nuit pour décharger et repartir aussitôt. Aller dessiner de nuit par ces températures… Peut-être pas s’y risquer…

J’espère rencontrer bien vite les enfants des autres maisons, car je me suis laissé entendre dire qu’il y a des artistes embusqués un peu partout…

Vincent

Premiers croquis du néolithique

L’atelier Archéo du mercredi, animé par Aurel, Christophe et Vincent, avait lieu à l’atelier au-dessus des Maisons de la Danse et de la Musique à Outreau. Les enfants, venus de toutes les maisons, véritables archéologues en herbe, ont participé à fabriquer un travois à roue, ainsi qu’une charrette médiévale. Le travois à roue est une sorte de charrette rudimentaire, je dirais, utilisée au néolithique (vous l’aurez compris, pour les explications scientifiques, s’adresser à l’autre Vincent). Pendant que tout le monde jouait du maillet et de l’herminette en bronze, j’ai fais mes premiers croquis depuis mon arrivée. Bon, ça fait longtemps que j’ai pas dessiné sur le vif, y’a du boulot pour se refaire la main et l’œil… Allez, faut s’y mettre !

Vincent