A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Je vous espère en forme, je sais que vous êtes en sécurité et bien accompagnés, bien que ce long confinement ne soit pas facile à vivre tous les jours !!

Pour moi, je suis aussi très bien nourrie, j’aimerais bien que mon cornac me donne un peu plus de bananes et d’ananas !!

Aujourd’hui je veux vous parler de ma famille élargie, celle des éléphants.

Comme mon amie Jis me l’a dit, certaines espèces d’orchidées sont menacées, de même les éléphants, ainsi que d’autres animaux sauvages sont menacés de disparition.
Pour ce qui nous concerne, j’ai compris que les menaces viennent du braconnage, on tue mes frères pour leurs dents, ces belles défenses en Ivoire !!

On m’a dit que dans la montagne, du côté de Periyar, à une centaine de kilomètres de chez moi, la population des éléphants mâles a été divisée par 6, entre les années 60 et les années 80 !! Les mafias les tuaient pour leurs défenses mais aussi leur peau et leur queue, m’a-t-on dit, qui sont revendues en Chine ou ailleurs.

Voici un article que mon voisin Henri m’a recommandé à ce sujet:

“Le braconnage des éléphants pour l’ivoire est une menace sérieuse dans certaines parties de l’Asie. Le braconnage des défenses a un impact sur les sex-ratios qui deviennent fortement biaisés par les femmes la variation génétique est réduite, et la fécondité et le recrutement peuvent diminuer. Le braconnage a considérablement faussé les rapports de masculinité des adultes dans la réserve de tigres de Periyar , où entre 1969 et 1989 le rapport de masculinité adulte: sexe féminin est passé de 1: 6 à 1: 122.

Depuis 1986, l’éléphant d’Asie est inscrit sur la Liste rouge de l’ UICN en voie de disparition car la population sauvage a diminué d’au moins 50% depuis les années 30 à 40, soit trois générations d’éléphants. L’éléphant d’Asie est menacé par la perte , la dégradation et la fragmentation de son habitat .”

En effet, les enfants, vous comprenez pourquoi je m’inquiète pour ma famille. Les espaces où vivent mes cousins ont énormément diminué, en raison de l’agriculture et de la construction de barrages hydroélectriques, etc. 
Ce qui entraîne une perte de notre habitat et de nos routes, qui sont des couloirs dans lesquels les éléphants circulent librement.
Ils sont en conflit aussi avec les voisins agriculteurs, car il n’est pas rare qu’il sortent de leur espace pour aller piétiner les récoltes de riz ou les plantations de thé.

Henri m’a donné un article pour vous à ce sujet :

“Les menaces prééminentes qui pèsent aujourd’hui sur les éléphants d’Asie sont la perte, la dégradation et la fragmentation de l’habitat, qui sont entraînées par une population humaine en expansion, et entraînent à leur tour une augmentation des conflits entre les humains et les éléphants lorsque les éléphants mangent ou piétinent les cultures. La perte d’étendues importantes de l’aire de répartition des éléphants et de l’habitat convenable se poursuit; leur libre circulation est entravée par les réservoirs, les projets hydroélectriques et les canaux associés, les barrages d’irrigation, les nombreuses poches de culture et les plantations, les autoroutes, les voies ferrées, les mines et le développement industriel.”

La dernière menace, et pas la moindre est celle du réchauffement climatique.

Des fleurs, des arbustes, des arbres meurent suite aux sécheresses dues au dérèglement climatique, et là, nous sommes tous concernés, vous les jeunes comme nous les éléphants.

Je vais juste terminer ma longue lettre par une anecdote : il y a un an ou deux, une maman éléphante a fui la forêt avec son bébé éléphanteau, pour échapper à un Incendie dans son secteur. Elle a fait plus de 40 kilomètres chez ses voisins agriculteurs, qui ont appelé les gardes forestiers. Ils ont réussi à les faire revenir dans sa forêt, où l’incendie était éteint, en utilisant des techniques, telles que des torches.

Je termine sur cette note optimiste, des lois et des mesures exceptionnelles ont été mises en œuvre pour protéger ma famille, depuis une vingtaine d’années.
Même des militants, des scientifiques se sont opposés à la construction de barrages. C’est très beau et ils ont réussi dans la Silent Valley, à une centaine de kilomètres de chez moi.

Je vous parlerai dans un prochain courrier des points positifs pour aider ma famille dans la montagne, où nous avons des espaces grandioses, comme la Nilgiri biosphere reserve !!

J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyés avec mes soucis concernant ma belle famille d’éléphants.

Je vous fais de gros gros bisous et surtout prenez bien soin de vous.

A demain,

Shila

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Je vous espère en forme et gardant le moral avec cette longue période de confinement.
Pour moi, tout va bien, grâce à vous, le fait de pouvoir vous partager la passion de ma famille pachydermique et la passion de mon pays me remplit de bonheur. Et j’ai tellement de plaisir d’avoir de vos nouvelles.

Aujourd’hui je vais vous conduire à quelques dizaines de kilomètres de chez moi, dans la montagne du Kerala.
La montagne s’appelle “les Ghats Occidentaux”, c’est un peu comme le Massif Central ou les Pyrénées chez vous.

Cette montagne fait la séparation naturelle avec les états voisins du Tamil Nadu et du Karnataka.
C’est là que vivent mes cousins éléphants sauvages, protégés dans les parcs nationaux et réserves naturelles, surveillés par des gardes forestiers. Il existe des braconniers qui pourraient leur être nuisibles et le rapport avec les voisins agriculteurs ou montagnards n’est pas très facile.
Mes cousins quittent parfois la forêt pour faire des incursions dans les plantations de thé, de café ou de cardamome, ainsi que dans les rizières.
Les gardes interviennent pour les faire rentrer dans leur espace de vie où est leur habitat.

Je vous signale que les Ghats Occidentaux sont classés au Patrimoine Mondial de l’humanité, par l’Unesco, comme les backwaters !!

Mes cousins ont la chance de vivre dans cette forêt tropicale dans cette belle montagne.
Mais, avant de vous parler de la chance de vivre en communauté, société matriarcale, mes cousins sont menacés de disparition, ils sont en danger, comme les orchidées dont m’a parlé mon amie Jis.

Je vous parlerai de tout cela, du danger qui les menace et aussi de la chance de vivre en liberté, dans mes prochains courriers.
Je profite de vous mettre le lien avec Jis, qui milite pour notre conservation.

Je vous souhaite une bonne journée et prenez soin de vous.

A demain,

Gros gros bisous,

Shila

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comme je vous l’ai promis, suite à plusieurs questions que vous m’avez posées sur mon alimentation, je vais vous donner un peu plus d’informations sur notre régime alimentaire.
Nous sommes des végétariens, comme beaucoup de personnes en Inde, où cela fait partie des traditions, pour une grande partie des indiens.

Nous, les éléphants, mangeons principalement des branches, des herbes, des écorces, des fruits etc. Environ 200 kilos par jour, et nous buvons entre 100 et 200 litres d’eau.
Nous faisons environ 140 kilos de crottin, également chaque jour.
Je vous ai jointe ma photo en train de manger des branches de palmier. Mais mon régal c’est les fruits. Les bananes, les ananas etc.
À ce propos je vous joins la photos d’un camion plein d’ananas, donnés à mes frères confinés à Vaikom, pas loin de chez moi. Leur cornac a limité à 50 kilos de fruits par jour :
“Alors que le stock total dépasse 1 500 kilos, les cornacs insistent pour limiter l’apport journalier de 50 kilos à chaque animal. « Ils soutiennent que trop de fruits peuvent avoir un impact sur la période de musth de l’animal. Ceci, cependant, ne s’applique pas à Yamuna, un éléphant, et à Ganapathi, qui est déjà musth », a déclaré M. Ajith.”

Autant vous dire que je les envie !!

Pour l’alimentation, nous, les éléphants domestiqués, n’avons aucun souci à nous faire, car c’est notre cornac qui gère notre repas et notre boisson, 100 litres d’eau !!
Par contre, pour mes cousins d’Afrique ou mes cousins de la montagne, qui vivent en groupe et qui sont libres et sauvages, c’est à eux de trouver leur repas et leur boisson.
Ils peuvent parcourir des dizaines de kilomètres, chaque jour, pour se nourrir. Parfois, ils font des trous pour chercher l’eau !!
Je sais qu’à la saison sèche, c’est pas facile de trouver la quantité d’eau nécessaire.

Voilà, Périne et Ethan, qui m’avez posée la question et tous mes chers amis, une petite explication sur notre alimentation.

Mon voisin Henri me recommande lien intéressant pour en savoir plus, c’est ici.

Je vous fais de gros gros bisous et vous dis de bien prendre soin de vous.

A demain,

Shila