Archives de catégorie : la bise de shila

De la part de Luna et Maki : “Centre d’observation de l’éléphante rouge de Londres” (épisode 9)

Maki et Luna nous envoient cette neuvième photo du Centre d’observation des éléphants de Londres nouvellement créé par les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

Merci chers observateurs, je reconnais la belle du 18 juin loin d’être bidon.

Shila

Lettre de Shila : “L’éléphant et le cinéma”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Je sais que vous vous vous êtes régalés de bons barbecues ce week-end, avez-vous essayées les épices de mon cher Kerala ?

Ciel bleu sans un seul nuage, premières baignades à la plage pour certaines et certains d’entre-vous, les photos que j’ai pu voir de vos agapes dominicales sont aussi belles que dans un film.

Charmée par ces chouettes images, je me suis dit qu’il fallait vous parler du rôle que nous autres, les pachydermes, peuvent revêtir dans les créations cinématographiques des humains.

Tout d’abord, et pour mettre tout le monde en joie, je commence par vous montrer l’extrait d’une comédie musicale des années 1960 dont sont friands les indiens, et populaire jusqu’en Corée du Sud, à des milliers de kilomètres de là :

Le cinéma indien, surnommé « Bollywood » en référence au cinéma américain tant il est aussi important pour les cultures des deux pays, nous a souvent filmé pour que les enfants du pays puissent apprécier les bienfaits de la vie à la campagne, ses valeurs.

Mais le cinéma indien des grandes villes s’est inspiré aussi de nous : ainsi du film Le Dieu éléphant réalisé par Satyajit Ray, le plus grand auteur d’œuvres cinématographiques du pays à mon goût.

Vous le voyez, nous sommes souvent et depuis des décennies sujets à des visions poétiques proposées par le cinéma asiatique, et dernièrement encore, un film d’un réalisateur de Singapour a pu narrer l’histoire d’une très jolie amitié nouée chemin faisant entre un humain et un éléphant.

Il n’y a pas qu’en Asie que les éléphants ont pu tant inspirer les auteurs de films.

Ainsi, aux Etats-Unis, haut-lieu du cinéma mondial si l’en est, nous autres les pachydermes deviennent très vite des stars du grand écran.
Vous connaissez évidemment les films de Walt Disney ; je vous ai parlé du Livre de la jungle, il y a aussi Dumbo, l’éléphant volant. Et Tantor, le copain de Tarzan ; lequel Tarzan, dès les premiers films au début des années 1950, coexistait cahin-caha avec nous.

Cette passion américaine pour les films grand public valorisant la figure de l’éléphant a sans doute atteint son point culminant en terme de nombre de spectateurs avec la série « L’âge de glace », au cours de laquelle nous suivons les déboires et les exploits de mon aïeux, le mammouth Manny.

En France aussi, votre cinéma pour enfants a aimé mettre en avant Babar, roi devant chaque jour faire vivre en harmonie humains et animaux selon la fantaisie de ses créateurs de bande dessinée.

Emmanuel, l’ami de mon voisin Henri, m’a envoyé pour vous un article qui laisse entendre que nous incarnons sur les grands écrans toutes les figures de la famille recomposée. C’est quoi une famille recomposée ? Disons que c’est une famille dans laquelle les membres se choisissent par affection, se désunissent si la lassitude gagne, et ne subissent donc pas la vie familiale  dans un rapport d’obligation.

Appelons cela une fiction, car évidemment la vraie vie est plus compliquée que cela, mais le cinéma n’est-il pas le théâtre des rêves éveillés ? J’observe, moi l’éléphante certes contemplative mais loin d’être dupe, que filmer aussi souvent des éléphants est par ailleurs un bon moyen pour gagner beaucoup d’argent à peu de frais, puisque nous ne sommes jamais payés en droits d’image.

Alors chers enfants, voyez-vous, moi l’éléphante toute humble, je rougis devant tant de starification de ma famille. Pourrez-vous m’aider à comprendre pourquoi nous faisons autant fantasmer le cinéma mondial depuis toutes ces années ? Serait-ce la dernière évolution en date de la passion des humains pour l’éléphant et le pouvoir ?

Je vous embrasse très fort,

A demain,

Shila

De la part de Luna et Maki : “Centre d’observation des éléphants bleus de Londres” (épisode 8)

Maki et Luna nous envoient cette huitième photo du Centre d’observation des éléphants de Londres nouvellement créé par les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

Merci chers observateurs, ça s’arrose.

Shila

Lettre de Shila : “Les fruits de chez moi”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Lors d’une précédente lettre, je vous vous ai parlé des épices, j’espère que je vous ai mis en appétit et que vous saurez distinguer et savourer les plats avec leurs différents arômes.
Pour moi, les épices ne font pas partie de mes repas !!

Mais aujourd’hui, chers enfants, je me fais un plaisir de vous parler des fruits de chez moi. Je ne vous cache pas que je n’arrête pas de saliver, vous vous rendez compte en voyant tous ces régimes de bananes, ces montagnes d’ananas ou ces papayes aux belles couleurs !! C’est absolument terrible pour moi, mais j’espère qu’en remerciement de mon effort, mon cornac va me donner un régime de bananes, sachant que ça fait environ 100 bananes à me mettre sous la dent !!

Je ne peux pas vous parler de tous les fruits tropicaux qui m’entourent, c’est un peu long, mais je je vais vous présenter les principaux.

Les bananes :

Elles poussent sur une plante et non un arbre. La plante fait plus de 2 ou 3 mètres de haut, c’est le bananier. Lorsque le régime de bananes est cueilli, la plante est coupée.
Les vaches, dont je vous ai parlées, adorent la plante et les feuilles, on m’a dit qu’il fallait éviter de mettre un éléphant dans un magasin de porcelaine !! Moi je vous dis qu’il faut éviter de mettre une vache dans un champ de bananiers.
Il existe une très grande variété de bananes : au moins 50 variétés, mais j’ai entendu parler de beaucoup plus, plusieurs centaines !!
Nous avons les bananes plantains, très appréciées, nous avons des bananes rouges, vertes, jaunes ; des bananes à cuire et des très petites bananes, qui sont un régal !!

Les Jack fruits, jaque, fruits du jacquier :

C’était les fruits des pauvres pendant longtemps, mais maintenant ce fruit, qui est de loin le plus gros fruit du monde, est très demandé. Il est très nutritif pour les végétariens et végétaliens, qui ne mangent ni viande ni poisson ni œufs etc… Le monde entier s’intéresse à ce fruit qui est devenu très “tendance”
Un fruit jaque peut peser 50 kilos !!
Ici nous appelons ce fruit le chakka, mon ami Henri adore le manger, en fruit, en plat en chips ou en curry !!

L’ananas : 

L’ananas est cultivé en quantité autour de chez moi, c’est une plante qui fait un peu plus de 50 centimètres de haut, ça fait penser un peu à la plante qui donne l’artichaut, chez vous.
C’est un régal pour les humains et les éléphants également.

La papaye :

C’est le fruit du papayer, ce sont des fruits très sucrés, doux et plein de vitamines et de bienfaits pour la santé. Il pousse en quantité autour de ma demeure.

La mangue :

Ah la mangue, quel délice !!
Fruit du manguier, qui peut être un très grand arbre quand il a de l’âge.
La pleine saison des mangues est en mai, mais nous en trouvons toute l’année !! Elle est utilisée, lorsqu’elle est verte pour faire des pickles, qui accompagnent les plats. Elle est considérée comme le roi des fruits !!
Au Kerala, en malayalam, on l’appelle manga.

La goyave est aussi très appréciée, je vois les enfants grimper sur les goyaviers et se régaler à les manger.

Je pourrais vous parler aussi des fruits de la passion, qui poussent sur une liane, un vrai délice à manger et à boire, lorsqu’on vous le prépare…
Nous avons aussi les pommes roses, les sapodilles, les fruits œufs, les ramboutans, les mangoustans, les durians, les fruits du dragon, les fruits qui donnent la noix de cajou, tous ces fruits que vous ne connaissez pas bien !! Nous avons aussi des citrons, cédrats, pomélos, mandarines etc..

Le mieux serait que vous veniez au Kerala et que vous goûtiez à ces fruits délicieux.

Je m’arrête là pour aujourd’hui, espérant vous avoir convaincu de l’intérêt de connaître mieux les fruits de chez moi.
Je sais que vous avez à Boulogne-sur-mer un très grand choix de fruits et que vous êtes dans la saison des fraises de Samer, j’aimerais tant les goûter, mais une barquette serait trop peu pour moi.

Manger des fruits, chers enfants, je vous laisse car je vois mon cornac avec mon régime de bananes.

Je vous fais de gros gros bisous et continuez à prendre soin de vous,

A demain,

Shila

De la part de Luna et Maki : “Centre d’observation des éléphants périscopiques de Londres” (épisode 7)

Maki et Luna nous envoient cette septième photo du Centre d’observation des éléphants de Londres nouvellement créé par les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

Merci chers observateurs de nous ouvrir les fenêtres de la perception.

Shila

Lettre de Shila : “Les vaches sacrées”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour chers enfants,

Comment allez-vous ? J’étais en train de brouter comme chaque matin mon petit-déjeuner quand me vint cette pensée que je rumine depuis ; Lilian me dit dans sa lettre combien les vaches de la Ferme de Bertinghen sont belles, et combien mon cher Lilian aime à les regarder chaque jour.

Emmanuel, l’ami de mon voisin Henri, les as prises en photo. Effectivement elles sont si jolies avec leur belle robe marron caramel, et leurs grands cils noirs.

Emmanuel m’a envoyées aussi des photos de vaches non loin de chez vous : à Tingry (robe blanche, un peu énervée pour l’une d’elle : huhuhu) ; sur le chemin entre Quehen et Herquelingue (je dirais que ce sont des vaches chanteuses) et enfin à partir des cabanes d’observation du Platier d’Oye (humm on dirait des vaches préhistoriques, avec leur fourrure abondante et leurs grandes cornes).

La question que je me pose, c’est pourquoi les vaches sont tellement aimées ?

Je pense que c’est parce que ces bestioles nous rappellent des souvenirs d’enfance, la lecture des 4 as et la vache sacrée ou de Tintin au Tibet avec le capitaine Haddock exaspéré par une vache sacrée qui ne veut pas bouger alors qu’il a un avion à prendre.

Voyez-vous, chers enfants, dans mon pays, en Inde, les vaches sont aussi adorées que chez vous.

Elles sont tellement aimées que les humains ont décidé il y a bien longtemps leur caractère sacré. C’est pourquoi il est interdit dans mon pays de manger la viande de vache, ou de déplacer une vache de force si elle ne le souhaite pas. Moi l’éléphante, je partage avec les vaches et quelques autres animaux ce statut sacré.

Emmanuel m’a envoyées pour vous quelques photos de vaches de mon pays, ornées des plus belles parures. C’est magnifique n’est-ce pas ?

Cela me rappelle les beaux costumes que les cornacs peuvent habiller sur certaines et certains de mes cousines et cousins œuvrant dans les temples ou à l’occasion de grandes fêtes.

Je pense que prêter si grande attention à des animaux qui n’ont rien à voir ou si peu avec vous autres, les humains, c’est se donner les moyens de savoir accepter de s’aimer quoi que nous sommes, et je trouve cela vraiment important pour vivre une vie bonne, que l’on soit animal ou que l’on soit humain.

Alors les enfants, cher Lilian, rien de mieux que de fêter cela en écoutant cette chanson célébrant les meuglements de mes copines.

Je vous embrasse très fort,

A demain,

Shila

De la part de Luna et Maki : “Centre d’observation des éléphants végétaux de Londres” (épisode 6)

Maki et Luna nous envoient cette sixième photo du Centre d’observation des éléphants de Londres nouvellement créé par les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

Merci chers observateurs, je m’occupe de mon jardin de plaisir tant ma famille de correspondants des enfants s’agrandit à travers le monde.

Shila

Lettre de Shila : “Les épices de la côte de Malabar”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comme promis je vais vous parler des épices de notre côte de Malabar, que vous connaissez mieux, suite à mon dernier courrier. Les épices sont cultivées sur la côte, mais aussi dans les collines et le relief montagneux des Ghats du Kerala.
Je vous ai expliqué que le commerce des épices remonte à l’antiquité. On dit que six siècles avant Jésus-Christ, les Juifs se sont installés dans le sud de l’Inde. Mon cher Voisin Henri m’a recommandé pour vous un article publié en 2003 dans la revue “L’histoire” à ce propos :

“Originaires du Moyen-Orient ou implantés dans le pays depuis des temps immémoriaux, les Juifs ont joué un rôle important dans l’essor économique du pays.
L’Inde abrite des Juifs depuis des temps immémoriaux. Ceux de Cochin, dans le sud-ouest du pays, s’y seraient installés il y a au moins deux mille ans. Il s’agit de marchands ou de réfugiés fuyant Jérusalem, conquise par les Romains. Il y a aussi parmi eux des agriculteurs, des soldats. Des Juifs ibériques, expulsés d’Espagne, les rejoignent au XVIe siècle. Pour la plupart prospères, ils sont bien vus dans la société indienne et conservent leur identité juive. Leur belle synagogue dite « Paradesi » « des étrangers » a été fondée en 1568.

Plus compliqué est le cas des Bene Israël fils d’Israël : ces Juifs « autochtones » – la communauté la plus nombreuse du pays – ont quant à eux pris racine dans l’ouest de l’Inde. Ils assurent descendre d’une des tribus perdues d’Israël. Certains chercheurs font remonter leur présence en Inde à l’époque du roi Salomon, au Xe siècle avant Jésus-Christ, d’autres à une immigration en provenance du Yémen, au milieu du Ier millénaire. Il est plus probable qu’ils sont arrivés vers le ve-vie siècle de notre ère du sud de l’Arabie ou de Perse”

Quoiqu’il en soit, à Port Cochin, vous avez Jew Town, qui était le quartier Juif. C’est la marque importante du rôle qui a été le leur dans le commerce des épices.

À Cochin, ce grand port du Kerala, vous avez aussi l’unique bourse au poivre du monde, c’est là que se fait la cotation du roi des épices, le poivre de Malabar.

Le poivre du Kerala a et continue de parfumer le monde, mais il est accompagné de nombreuses autres épices qui sont :

La cardamome, qui est la reine des épices. Elle pousse plus en montagne, c’est une épices très appréciée également, elle agrémente plats, gâteaux, thé etc.

La noix de muscade est une petite noix entourée d’une petite enveloppe rouge, appelée “macis”, parfumant de nombreux plats.

Tout autour de moi, je suis entourée de muscadiers, arbres très verts, pleins de noix de muscade, de poivriers, ces lianes recouvertes de grappes de poivre, de girofliers, qui donnent les clous de girofle… Puis la canelle, écorce du canelier, etc.

Sur les parcelles de terre, je vois les plants de gingembre et de curcuma, ce sont des jolies feuilles dont les racines sont des rhizomes très appréciés dans toutes les cuisines de mes voisins.

Mon voisin Henri a déniché un article intéressant qui décrit 9 épices du Kerala, il en oublie, mais c’est déjà instructif :

Je suis sûre que je vous ai mis l’eau à la bouche !! Je sais que Patrice, votre chef cuisinier à l’auberge de la Ferme, apprécie beaucoup les épices du Kerala, j’ai demandé à Henri de lui en emporter un peu. Il saura faire un excellent masala ou curry.

Je vous souhaite bon appétit et vous embrasse très fort.

Shila

De la part de Luna et Maki : “Centre d’observation des éléphants motorisés de Londres” (épisode 5)

Maki et Luna nous envoient cette cinquième photo du Centre d’observation des éléphants de Londres nouvellement créé par les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

Merci chers observateurs, je vrombis de plaisir tant ma famille de correspondants des enfants s’agrandit à travers le monde.

Shila

Lettre de Shila : “La côte Malabar, côte des épices”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Aujourd’hui je vais vous parler de la côte de Malabar, qui est le nom de la côte sud ouest de l’Inde, comprenant les 600 kilomètres de côtes du Kerala mais allant jusqu’à Goa et comprenant la côte du Karnataka, au Nord du Kerala.

“La côte est baignée par la mer des Laquedives, ou mer d’Arabie. L’intérieur des terres est formée d’une plaine côtière allongée entre la mer et les Ghâts occidentaux. Dans le Sud du Kerala, un ensemble de lagunes, les Backwaters, s’étendent en arrière de la côte de Malabar.
La côte de Malabar, et particulièrement le versant occidental des Ghâts, qui font obstacle à la mousson, est la région la plus humide de l’Inde du Sud.”

La mousson, qui nous arrose actuellement, depuis le premier juin, est très propice aux cultures, notamment aux épices.

Depuis l’antiquité, les épices de la côte Malabar parfument le monde ; chez nous, par exemple, nous avons le meilleur poivre du monde. Mais nous avons aussi une grande variété d’épices.

“Une épice est une matière organique d’origine végétale odorante ou piquante, que l’on utilise pour assaisonner les plats. Les épices peuvent être issues d’écorces (cannelle), de fleurs (safran, clou de girofle), de feuilles (thé, Thym), de fruits (poivre, aneth, moutarde), de bulbes (ail, oignon, gingembre) ou de graines (fenouil, coriandre).”

À cette définition des épices, je peux rajouter le curcuma, qui est très utilisé par mes voisins, ainsi que de nombreuses feuilles de curry qui parfument les plats, la cardamome etc.

“Nous trouvons la cardamome, bien sûr, mais également la muscade, la cannelle, le gingembre, le clou de girofle, le cumin, le safran, le poivre et la vanille.”

Les épices voyagent depuis longtemps :

“Les épices, grandes voyageuses

Outre le goût lui-même, les épices portent en elles des histoires, des clichés romantiques sur l’ailleurs, les voyages en mer et les vagues qui mènent à l’Orient lointain. L’histoire de la route des épices, à l’instar des routes de la soie ou du thé, pourrait se conter en parallèle de celle de la construction des empires ou des grandes civilisations.

Les épices ont voyagé par la voie terrestre, dans les caravanes de dromadaires ou de chevaux, empruntant la mythique passe de Khyber qui mène en Afghanistan ; par la voie maritime, en bateau, depuis la côte Malabar du Kerala indien. Elles ont obligé ses amateurs à comprendre les vents de la mousson, afin d’atteindre l’Inde plus facilement et d’en repartir vivant. Elles ont côtoyé les cultures, les langues et les religions qui prenaient la route avec elles. Elles ont croisé la reine de Saba, les maharadjas, Sindbad le Marin et tous ceux qu’on nommait les chasseurs d’épices. Quand elles atterrissent dans notre assiette ou dans notre chai, ce sont toutes ces histoires qu’elles racontent.”

Dans les temps très anciens, le commerce des épices se faisait par caravanes, par voie terrestre, comme exposé plus haut, puis par voie maritime par les marins du Golfe Persique.

C’est en 1498, que Vasco de Gama, le grand navigateur portugais accoste au Kerala à Calicut, après avoir été le premier à découvrir la route de l’Inde, par voie maritime, en contournant l’Afrique.

Cette découverte de Vasco de Gama a été importante pour le commerce des épices et a engendré des luttes entre les États occidentaux, le Portugal, la France, les Pays-Bas et l’Angleterre, entre autres !!

Quant à nous les Indiens, nous avons été les grands perdants, devant subir plus de trois siècles de colonisation !!

Je sais, chers enfants, que vous connaissez le terme “malabar”, on m’a dit que ça signifie “costaud, fort, robuste”. C’est aussi une marque de chewing-gum !! J’ai su que c’était bien en lien avec notre côte et à ses travailleurs, qui sont partis travailler dans les îles de la Réunion et de Maurice, mais aussi les Antilles.

Aux Antilles, ils nous appelaient les “malabarais” et à la Réunion les “malbars”.

Bien évidemment les éléphants sont aussi des vrais malabars !!

Vous en savez plus sur la côte de Malabar, lundi, je vous parlerai des épices qui font notre bonheur et notre richesse.

J’adore humer le parfum qui vient de la cuisine de mes voisins, ça fait partie de ma vie, mais je préfère encore les fruits et le sucre de canne non raffiné.

Je vous fais de gros bisous et surtout faites bien attention à vous.

A lundi,

Shila