Archives de catégorie : la bise de shila

Lettre de Shila : “Veerappan”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Chers enfants,

J’espère que vous allez bien !

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un célèbre chasseur indien qui se nomme Veerappan. C’est aussi pour vous raconter ce qu’il est interdit de faire dans la vie.

Veerappan vient du Tamil Nadu, un état à côté du Kerala. Il a commencé en étant l’assistant de Saalvai Gounder, un membre de sa famille. Saalvai Gounder était un célèbre braconnier et contrebandier de bois de santal. Le père de Veerappan, mais aussi d’autres membres de sa famille, étaient également des braconniers et des contrebandiers. Ils vivaient tous dans un village au milieu de la forêt. La première fois que Veerappan a tué un éléphant sauvage, il avait 10 ans.

Veerappan régnait sur les forêts de Satyamangalam qui se trouvent entre les états du Kerala, du Tamil Nadu et du Karnataka. Il vendait le bois de santal en contrebande. Parfois, Veerappan tuait des gardes-forestiers ou des policiers qui tentaient de l’arrêter. Un jour, il a même kidnappé un acteur célèbre pour l’argent. Mais le plus triste, c’est qu’il tua plus de 1000 éléphants sauvages pour leurs défenses et bien d’autres animaux pour leur viande ! Mes yeux sont remplis de larmes à chaque fois que je pense à mes cousins sauvages.

Veerappan était connu aussi pour ses talents dans la forêt. Il pouvait imiter tous les oiseaux et bruits d’animaux. Il avait une énorme moustache qui le rendait célèbre dans les villes. Tout le monde avait très peur de lui pendant presque 36 ans.

Finalement, en 2004, Veerappan et ses compagnons ont été tués par les forces spéciales du Tamil Nadu pendant « l’Opération Cocoon ». Il a eu une mort lente et douloureuse parce qu’il a tué de nombreux éléphants, d’autres animaux et des humains.

Voici un conseil important les enfants : Soyez gentils avec les gens et les animaux qui vous entourent.

Gros bisous et portez-vous bien !

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Les dalits”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comment allez-vous dans cette période spéciale de déconfinement ?? Je sais que vous faites bien attention à vous protéger du virus et que vous suivez rigoureusement les conseils de vos éducateurs.
Pour moi, je suis en fin de période de confinement, j’attends patiemment la marche à suivre, mais je ne suis pas pressée de reprendre le travail !!

Comme je vous l’ai promis, je vais vous parler des dalits, appelés autrefois “intouchables”. Ils ne pouvaient pas toucher les gens des castes supérieures ; ils ne pouvaient pas leur faire la cuisine etc., tout ce qu’ils touchaient devenait impur, pollué !

Au Kerala, dont une partie s’appelait à l’époque le Travancore, ils n’avaient pas le droit d’entrer dans les temples hindous, ni de marcher sur les routes autour des temples, alors qu’ils sont eux même de religion hindoue !!

En 1924 et 1925, les intouchables avec Sree Narayana Guru, qui est lui-même intouchable Irava, avec des militants très engagés, TK Madhavan organisateur, Periyar Ramasamy, tous réformateurs ou révolutionnaires, ont décidé de lutter contre la discrimination des intouchables.
Ils ont organisé une manifestation pacifique, avec désobéissance civile, une satyagraha à Vaikom, ville des backwaters. Leur manifestation a duré 604 jours !! Beaucoup ont été emprisonnés ! Les femmes des militants ont pris leurs places pour manifester.

Mon voisin Henri a retrouvé un vieil article de presse racontant cet incroyable mouvement :

“Le 30  Mars 1924, Satyagrahis par le nom de Kunjappy, Bahuleyan et Venniyll Govinda Panicker marchaient main dans la main vers un tableau d’affichage qui a lu, « Ezhavas et d’autres castes basses sont interdites par cette route. » Les policiers qui patrouillaient sur la route arrêteraient les trois hommes et leur demanderaient leur caste. Kunjappy déclarerait sa caste Pulayan, Bahuleyan affirmerait sa caste Ezhava et Venniyll Govinda Panicker proclamerait qu’il était un Nair. Kunjappy et Bahuleyan se verraient refuser l’entrée en partant du principe qu’ils appartenaient à une «caste inférieure».
Les trois hommes resteraient néanmoins fermes et ils seraient arrêtés. Au fur et à mesure que chaque homme était arrêté, plus de Satyagrahis prendraient leur place, marquant le début du Vaikom Satyagraha: l’une des agitations les plus organisées du Kerala contre l’orthodoxie hindoue de la “caste supérieure” pour garantir le droit civil fondamental des castes marginalisées d’accéder à tous les chemins publics entourant la Temple de Shiva à Vaikom, Travancore.”

Grâce à leur courage immense, les dalits ont pu emprunter les routes autour du temple et entrer ensuite dans le temple de Vaikom.

Je voulais vous raconter cette belle histoire, qui a marqué toute l’Inde, car Gandhi est venu à Vaikom, soutenir le combat des dalits. La méthode non violente est la même qu’il a utilisée contre la colonisation britannique et qui a permis à l’Inde d’accéder à l’indépendance en 1947.

Un grand juriste indien, BR Ambedkar, lui aussi dalit, devenait l’architecte de la constitution indienne, dont l’article 16 abolit l’intouchabilité :

“Tous les Indiens sont égaux devant la loi en vertu de l’article 15 de la constitution indienne qui interdit toute discrimination basée sur la caste, le sexe, le lieu de naissance ou la religion ; et de l’article 16 qui abolit l’intouchabilité. Le père de cette constitution, Bhimrao Ramji Ambedkar, était lui-même dalit.”

Malheureusement c’est loin d’être appliqué !!

Les photos que j’ai choisies pour vous représentent les principaux acteurs de cette grande histoire.

Ce qui me réjouit aujourd’hui, c’est que l’éducation à laquelle ont accès tous les enfants a permise de quitter ce monde injuste et de vivre librement sans être pointé du doigt.

Je vous fais de gros gros bisous et restez toujours vigilants en prenant bien soin de vous.

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Les castes en Inde”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comment allez-vous en cette semaine où commence le déconfinement ??
Pour moi, ça va être la semaine prochaine !!

Je vous ai parlé, dans ma dernière lettre, de notre ancien président de la République de l’Inde, KR Narayanan, que nous aimons tous, non seulement parce qu’il était de mon village, mais aussi en raison de sa grande droiture et du service rendu à notre pays.
Je vous avais dit qu’il était un dalit, appelé à l’époque “intouchable”.
Il était hors caste, dans l’organisation de la société en Inde.

En effet, l’organisation sociale dans mon pays, depuis des siècles, est faite autour d’un système de castes, avec quatre rangs hiérarchiques (varnas), divisées elles mêmes en centaines de métiers (jatis).

En haut de la pyramide, vous avez les brahmanes, ensuite les guerriers (kshatriyas) , puis au troisième rang les propriétaires cultivateurs et les commerçants (vaishyas) et enfin les petits agriculteurs, les éleveurs… (sudras ou shudras).

Puis vous avez, en dehors des castes, les dalits, les adivasis dont je vous ai parlé, qui vivent avec mes cousins en montagne.

Le terrain sur lequel j’habite appartient à un brahmane, M. Namboodiri. À Kurichithanam il y a plusieurs familles de Namboodiri, ils sont très connus, car ils ont des postes importants dans la société keralaise et indienne. Ils sont hauts fonctionnaires, médecins, universitaires, etc. Ce sont les brahmanes du Kerala.

Les Nairs, dont je vous ai parlé, avec leur tradition matriarcale, font partie des guerriers, il pratiquent le Kalaripayat, un art martial très ancien du Kerala, comme les Namboodiri, ils sont très gentils avec moi.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, Henri m’a conseillé un reportage très intéressant.

Lundi, je vous parlerai des dalits ou hors castes, dont faisait partie KR Narayanan, notre ami, et des grands dalits qui ont construit l’Inde d’aujourd’hui : le Docteur Ambedkar, père de la Constitution indienne, Sree Narayana Guru, grand réformateur social.

Je pense que c’est un peu compliqué ce dont je vous parle aujourd’hui, mais une éléphante intelligente et observatrice essaie de vous expliquer comment les humains s’organisent autour d’elle, dans son pays.

Je vous fais de gros gros bisous et soyez toujours vigilants, car le virus est toujours présent. Prenez soin de vous.

A lundi,

Shila

Lettre de Shila : “Mon voisin président de l’Inde, KR Narayanan”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comment allez-vous après cette longue période de confinement ? Faites toujours attention à vous.
Ici nous avons encore une semaine sans sortir, mais je vais bien et je suis toujours bien servie et soignée au sucre de canne par mon cornac.

Comme je vous l’ai promis, suite à mon courrier sur le nom des écoles de mon village de Kurichithanam, KR Narayanan, je vais vous raconter l’histoire de mon célèbre voisin qui est une véritable “success story”, un conte incroyable.

Kocheril Raman Narayanan, que tous appellent “KR Narayanan”, est né il y a 100 ans à Kurichithanam, à 500 mètres de chez moi, sur la route d’Uzhavoor. À l’époque, notre état ne s’appelait pas le Kerala, c’était le Travancore, sous la colonisation  britannique.

L’école du gouvernement était payante, mais les parents de KR Narayanan étaient très pauvres. Ils étaient nommés “intouchables”, rejetés par une partie de la population. J’essaierai de vous expliquer cela demain, car c’est assez compliqué, le système des castes en Inde.

Comme ses parents ne pouvaient pas payer les frais de scolarité en fin de mois, le petit garçon avait la possibilité d’assister aux cours, mais dans le couloir. Comme certains d’entre nous avons été punis, et envoyés dans le couloir.
Le petit Narayanan dit qu’il a fait une partie de sa scolarité debout dans le couloir !!

Mais, c’était sans compter sur sa soif de savoir et d’apprendre !!

Il était très brillant et a surmonté tous les handicaps et obtenu une maîtrise, il était le premier intouchable à obtenir une maîtrise en Inde.

Les familles indiennes très riches envoyaient leurs enfants en Angleterre pour les grandes écoles. KR Narayanan a obtenu une bourse de la fondation Tata, grands industriels indiens, pour continuer des études en économie, à la London Scool of Economics.

Il est ensuite devenu ambassadeur de l’Inde au Japon, en Chine puis aux États-Unis… Puis enfin premier président dalit de l’Inde en 1997.

KR Narayanan est reconnu pour sa proximité pour les gens, son honnêteté, très aimé par les keralais, qui sont fiers de lui.

Mon ami Henri se souvient de son discours à la nation indienne, en 2000, où il disait encore et encore qu’à l’exemple de son pays natal, les États indiens doivent favoriser l’éducation des enfants. Il savait de quoi il parlait.

Je voulais absolument vous faire part de la très belle histoire de mon voisin KR Narayanan, dont nous sommes si fiers, quelqu’un qui peut nous servir d’exemple par sa ténacité et son intelligence.

Je vous fais de gros gros bisous et vous dis de continuer à faire bien attention à vous.

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “L’école KR Narayanan à Kurichithanam”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour Brandon et bonjour les enfants,

Comment allez-vous après toutes ces semaines de confinement ??
Je sais qu’en France, vous allez bientôt sortir, mais en prenant beaucoup de précautions, toujours accompagnés d’une éducatrice ou d’un éducateur. C’est plus sage. 

Ici, j’entends dire que des dizaines de milliers d’Indiens ont fait le choix de rentrer au Kerala. Ils travaillaient à l’étranger, dans le Golfe Persique, aux États-Unis…

Cher Brandon, je veux répondre à la question que tu me posais sur l’école dans ta précédente lettre : “As-tu, en Inde, des écoles près de chez toi ??”

Je t’avais répondu que dans mon état du Kerala, il y a de très nombreuses écoles, comme chez vous en France.

Aujourd’hui, je veux vous parler de l’école, tout près de mon habitat, à 300 mètres, et de l’école secondaire qui est à moins d’un kilomètre de chez moi.
L’école primaire s’appelle l’école ” KR Narayanan”
L’école secondaire s’appelle :
KR Narayanan Government LP School Kurichithanam.

L’école a beaucoup d’importance ici, elle est obligatoire pour tous les enfants du Kerala. Elle est maintenant gratuite pour les écoles du gouvernement. Tous les parents savent que l’éducation va permettre à leurs enfants de grandir, d’être respecté, en apprenant l’esprit critique et en même temps d’accéder à un travail plus intéressant…

Les enfants ont un exemple à Kurichithanam, c’est KR Narayanan, un enfant très pauvre du pays, un “dalit”, appelé à l’époque “intouchable”, et qui est devenu le plus grand président de l’inde.
Je vous raconterai demain l’histoire de ce voisin , que tout le monde aime ici, qui a présidé la nation indienne de 1997 à 2002.
Il était allé à l’école dans notre village et bien sûr, aujourd’hui les écoles portent son nom.

Tu vois, Brandon, et vous aussi les enfants, que l’école a beaucoup d’importance pour nous ici.
Et je peux vous dire la joie des enfants, me saluant le matin et le soir, sur le chemin de leur école.
Dans les photos vous pouvez voir les enfants faisant du yoga, c’est une activité importante en Inde.

Je vous fais de gros gros bisous et vous dis de prendre bien soin de vous.

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “La médecine des éléphants”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Chers enfants,

J’espère que vous allez bien !

Moi, j’ai un peu mal au ventre. Je pense que c’est parce que je mange trop et je ne marche pas beaucoup avec le confinement… Depuis 2003, les propriétaires des éléphants, comme moi, sont obligés de nous envoyer chez le vétérinaire ou chez le médecin ayurvédique quand nous sommes malades.

Savez-vous ce qu’est un vétérinaire ? Je suis sure que oui… Les vétérinaires soignent les animaux malades. Avez-vous entendu parler de l’ayurveda ? Le docteur Varsha, un voisin de mon amie Jis, est un médecin ayurvédique et m’a tout expliqué.

Le mot « ayuveda » vient de « Ayu » qui veut dire « vie » et « veda » qui signifie « connaissance ». L’ayurveda est donc la science ou la connaissance de la vie. On y trouve toutes les informations pour améliorer sa santé et se protéger des maladies.

L’ayurveda est considéré comme la plus ancienne médecine en Inde. On dit même qu’elle serait née en Inde il y a plus de 5000 ans !

L’ayurveda a été créée par le célèbre Seigneur Brahma, le dieu de la création dans la religion hindou. Le Seigneur Brahma a transmis tout ce qu’il savait aux jumeaux Prajapati et Aswinikumaras, les médecins des dieux.

Ashtangahridaya, Charakasamhitha, Susruthasamhitha sont des textes importants dans cette médecine traditionnelle. Le célèbre sage Palakapya a écrit Hastyayurveda, un livre qui explique comment soigner les éléphants. Il y a aussi Neelakanta Moosath qui a écrit Mathangaleela, un texte écrit dans la langue indienne « sanskrit » qui explique comment guérir un éléphant.

Profitez bien de cette journée, et n’oubliez pas de vous protéger du virus quand vous sortez !

Bisous à tous,

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “L’ayurveda”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comme pour vous, je sais que la reprise de l’école est repoussée au 18 mai, dans le boulonnais, la reprise de l’activité est reportée au 18 ou 20 mai, en ce qui me concerne.

Jamais je n’ai eu autant de congés et aussi de soins par mon vétérinaire ayurvedique !!

Je vous ai parlé dans mes précédents courriers, à plusieurs reprises, de l’ayurveda, cette médecine traditionnelle et ancestrale de l’Inde, elle est vieille de 5000 ans !!
Les éléphants domestiqués bénéficient de ses services ainsi que les humains. J’ai entendu dire que beaucoup de Français viennent en Inde pour des soins ayurvediques !!

Mon amie Jis m’a dit que les Adivasis, dans la montagne ont une connaissance des plantes médicinales, grâce à leur médecins (vaidyan).
Mon ami Henri n’hésite pas à consulter les médecins ayurvediques, quand il est au Kerala et il y trouve des effets positifs.

Qu’est ce que l’ayurveda :

“L’ayurvéda nous vient de très loin, cette « science de la vie » est née il y a cinq mille ans au cœur de l’Inde. Reconnue par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1982 comme médecine traditionnelle, exercée en Inde dans les hôpitaux et enseignée à l’université en Angleterre, cette pratique vise la préservation de l’équilibre physique, mental et émotionnel. S’extraire d’un quotidien à cent à l’heure le temps d’une cure ayurvédique de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines, permet en effet de se reconnecter avec soi-même.”

Je ris jaune, quand je vois qu’elle est enseignée aujourd’hui en Angleterre, car on m’a dit qu’ils avaient interdit aux Indiens de pratiquer leur médecine pendant la colonisation, de même qu’ils avaient interdit aux Indiens de tisser leurs vêtements pendant les deux siècles d’occupation. Tout cela pour nous vendre leurs produits.
Je n’ai rien contre la médecine anglaise, mais j’adore mes soigneurs ayurvédiques : ils me font des massages avec de l’huile de coco et des herbes médicinales : que c’est agréable.

Si vous avez l’occasion d’avoir des massages ayurvédiques, n’hésitez pas un instant, mais attention, il faut que ce soit des soigneurs compétents. Il existe aussi, chez nous, des charlatans !!

La médecine ayurvédique pour les éléphants est très ancienne, les livres sont en Sanskrit, une langue ancienne comme chez vous le latin ou le grec. Cette langue est un peu la mère de nos langues indiennes !!
Ces livres apprennent à nos médecins comment soigner les différentes maladies ou blessures que les éléphants peuvent avoir.
Dans mon prochain courrier, suite à la rencontre entre mon amie Jis et Mme le Dr Varsha, je vous parlerai de l’ayurveda, son origine lointaine et des livres anciens qui aident à mieux nous soigner.

Toujours aussi bavarde, mais j’adore vous expliquer notre façon de vivre et aussi d’être soignée en Inde.

Mon voisin Henri m’a recommandé à votre attention deux articles qui vous intéresseront sûrement : un petit reportage sur l’ayurveda, et un petit reportage en anglais sur les soins spécifiques pour les éléphants.

Une petite question pour vous :  Pourriez-vous me donner le nom de la médecine traditionnelle chinoise, qui est très ancienne et fait référence en Chine, comme l’ayurveda en Inde ??

Je vous souhaite une bonne dernière ligne droite avant le déconfinement.

Je vous fais de gros gros bisous et surtout prenez bien soin de vous,

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Les Cholanaikkans”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Salut les enfants,

J’espère que vous allez bien.

Aujourd’hui, j’ai joué avec quelques enfants. Je me demandais si mes cousins sauvages ont déjà eu la chance de jouer avec des humains. Puis Jis, l’écologue, m’a dit que les Aborigènes qui vivent dans les forêts et les collines entretiennent de bonnes relations avec mes cousins sauvages.

Qui sont ces Aborigènes ? Jis m’a dit qu’il existe 48 différentes communautés tribales ou aborigènes au Kerala. Elles vivent dans les forêts ou à proximité.  Parmi elles, on peut trouver les « Cholanaikkans » qui forment une tribu primitive. La plupart de ces tribus vivent dans les forêts depuis des milliers d’années !

Elles en sont dépendantes pour leur nourriture, outils et tout le reste. Elles s’y sentent bien parce qu’elles peuvent cultiver les plantes ou trouver de la viande.

Savez-vous que chaque communauté a sa propre langue, ses propres chansons et danses ? Mais aujourd’hui, les Aborigènes s’habillent comme les citadins et possèdent des écoles dans leurs villages.

Une autre chose intéressante, dans les communautés tribales, il existe des docteurs pour presque toutes les maladies ! Ces médecins, que l’on appelle « vaidyan », soignent les patients grâce aux plantes naturelles ou produits végétaux trouvés dans les forêts ! C’est incroyable non ?

Ils connaissent beaucoup de plantes. Certaines d’entre elles permettent de guérir de la fièvre, de rhumes ou encore de nombreuses autres maladies.

Je vous propose un jeu, essayez d’apprendre au moins 10 plantes qui poussent autour de chez vous et trouvez leurs utilisations !

En attendant, prenez bien soin de vous les enfants,

Je vous embrasse fort,

A lundi

Shila

Lettre de Shila : “Nilambur, la plus ancienne plantation de teck du monde”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Salut les enfants,

Pendant que je savourais de délicieuses bananes, ma voisine Jis, écologue et nièce de Henri, m’a rendu visite. Elle se trouvait dans la ville de Nilambur, au nord du Kerala. J’ai été surprise d’apprendre que Nilambur est connue pour être la plus ancienne plantation de teck du monde !

Chathu Menon, garde forestier et H.V. Conolly, officier britannique les ont plantés il y a 175 ans !

Jis m’a dit qu’elle avait rencontré certains de mes cousins sauvages dans ces plantations. Il leur arrive parfois de quitter la forêt pour cueillir des jacquiers dans les plantations de teck, des bananes dans les potagers ou pour se baigner dans la rivière.

Je peux comprendre que les gens prennent parfois peur. C’est vrai que mes cousins sauvages peuvent se mettre en colère s’ils sont arrêtés en chemin. Comme je suis domestiquée, je ne me fâche pas du tout.

Dans les villages avoisinant les forêts, mes cousins sauvages dévalisent quelquefois les fermes ou les potagers pour se nourrir. Cela devient difficile pour les habitants. C’est pour cela que les gardes forestiers restent toujours vigilants pour alerter les villageois si des éléphants sauvages arrivent.

En général, les habitants des villages chassent mes cousins sauvages en faisant du bruit, comme par exemple en tapant sur des tambours ou en lançant des pétards. L’Office des forêts a installé des clôtures à énergie solaire autour des forêts pour empêcher les éléphants sauvages de s’introduire dans les villages.

Pourquoi mes cousins quittent-ils les forêts ? Eh bien parce que la quantité de nourriture et d’eau se réduit fortement pendant les étés dans une forêt perturbée. Donc, ce que je pense, c’est que si les humains protègent bien les forêts, mes cousins auront tout ce dont ils ont besoin et n’auront plus à les quitter.

Je vous embrasse les enfants,

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Les Adivasis”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comment allez-vous après ces longues semaines de confinement ?? Je sais que vous êtes très occupés, que certains d’entre vous ont fabriqué des cabanes, comme mes amis Adivasis de la montagne, dont je vais vous parler.
Pour moi, la dernière nouvelle, c’est le prolongement du confinement en Inde ; il devait se terminer le 3 mai, mais il est prolongé de 2 semaines. Surtout, je vous le dis en secret, ne l’ébruitez surtout pas, mais je suis ravie d’avoir 2 semaines de vacances supplémentaires. Cela va me permettre de continuer à vous écrire et à répondre à vos questions.

En France, vous n’avez pas de tribus que l’on trouve dans de nombreux pays dans le monde, que certains appellent “primitifs” ou “indigènes” ou encore “aborigènes”.
En Inde, nous avons de très nombreuses tribus : “On dénombre en Inde 705 tribus répertoriées pour une population de 104 millions de personnes (recensement de 2011) soit 8,6 % de la population indienne.”

Ils parlent des langues différentes en fonction de leur tribu, 197 langues tribales ont été dénombrées.

Dans le Sud de l’Inde et particulièrement au Kerala, on appelle les gens des tribus ” les Adivasis”, ce qui signifie les premiers habitants.
Ils vivent dans la montagne des Ghats, dans les Nilgiris, le district de Wayanad…
Au Kerala, ils sont environ 450000 personnes, soit 1,5 % de la population.

Ils sont très proches de mes cousins éléphants, ils se connaissent bien. Les Adivasis vivent dans la forêt et en lisière. Ils se nourrissent de la cueillette, de la chasse à l’arc. Ils récoltent le miel des ruches sauvages dans la forêt.
Certaines tribus sont dans le travail de l’agriculture, d’autres sont artisans, potiers, vanniers, ferronniers…

Les Adivasis ont beaucoup de problèmes que l’on peut comparer à ceux que rencontrent mes cousins éléphants sauvages : leur territoire s’est réduit au fil des ans. Ils doivent lutter pour trouver leur nourriture, l’état du Kérala a promis des lopins de terre aux tribus de Wayanad, mais les promesses ne sont pas toutes tenues. Ils travaillent comme journaliers agricoles par exemple, pour subvenir aux besoins de la famille.
Ils luttent pour conserver leurs cultures et leurs traditions. Certains connaissent très bien les plantes médicinales de la montagne, d’autres ont des connaissances sur la gestion de la nature…
Ils ont des danses uniques, des arts primitifs qui doivent se perpétuer…

Les tribus sont tellement diverses que l’auteur anglais, Edgar Tursthon, a fait un ouvrage de sept tomes dont le titre est “Castes et Tribus du Sud de l’Inde”, en 1909 !!

Je pense que mon amie Jis, qui a vécu auprès d’eux dans l’Himalaya, dans le Nord Est de l’Inde, et qui les fréquentent dans la montagne du Kerala, va me donner des précisions intéressantes, dont je ne manquerai pas de vous faire part dans un prochain courrier.

Mes chers enfants, comme le gouvernement indien a décidé de prolonger mon confinement, j’agite mes oreilles, ma trompe et aussi ma queue, tellement je suis contente de pouvoir continuer à m’entretenir avec vous.

Je vous fais de gros gros bisous à vous toutes et tous et surtout prenez bien soin de vous.

A demain,

Shila