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La maison des découvreurs

Lettre de Shila : “La mise en pièces des bateaux à Chittacong, le plus grand cimetière de bateaux”

Chers enfants,

Que deviennent les bateaux après leur vie en mer ???

Voilà la question que je me pose depuis quelques temps, après mon passage au port de Cochin, où j’ai pu voir quelques bateaux très vieux, qui ont cessé de naviguer.

J’ai entendu parler du temps où, à Boulogne, vous aviez les épaves de bateaux qui étaient échouées au petit port, au bout du bassin portuaire du commerce, près de la grande digue de Boulogne.

C’est vraiment triste de voir la fin de vie et l’abandon de ces bateaux !! Heureusement, le petit port de Boulogne a été nettoyé de ces épaves.

Le travail de dépeçage des bateaux en acier est très contrôlé chez vous, m’a-t-on dit, car c’est un travail très dangereux. Il existe des matériaux dangereux tels l’amiante ou des produits toxiques tels que les peintures ou huiles qu’il faut éviter de toucher ou respirer. De même pour découper au chalumeau les cuves existantes sur les bateaux, il faut être très prudent pour éviter les explosions.

Il y a deux ans, l’explosion sur un bateau en démantèlement au Bengladesh faisait plusieurs victimes.

La plus grande casse de bateaux au monde est au Bengladesh, à près de 3000 kilomètres de chez moi, se situe sur la plage de Chittacong, où les ouvriers travaillent sans le minimum de sécurité. Ils sont pieds nus, ne portent pas de casque ni vêtements de protection !!

Même des enfants de 12 et 13 ans travaillent sur ces chantiers, bien que cela soit interdit par la loi.

Les conditions de travail y sont déplorables et, selon l’ONU, nous avons là l’un des métiers les plus dangereux du monde.

Ces enfants, bien sûr, ne devraient pas être sur ce type de chantier, mais, comme ils le disent, ils n’ont pas de choix, car “leurs parents n’ont pas d’argent“.

Pourquoi les vieux navires terminent leur vie sur cette plage de Chittacong, au Bengladesh, ou aussi en Inde, dans la baie d’Alang, à 2000 kilomètres de chez moi, dans l’état du Gujarat ??

La raison principale est que cela coûte moins cher aux armateurs et propriétaires des bateaux de s’en débarrasser.

En Europe, il faut respecter les règles de sécurité, désamianter et vider le bateau de toutes ses substances chimiques avant la casse. Et comme cela coûte cher, l’armateur change la nationalité de son bateau. Le drapeau, appelé “pavillon” est changé : par exemple un bateau français de Boulogne peut changer de pays, il prend une autre nationalité.

On dit alors qu’il a changé de pavillon.

Certains pays sont connus pour être très peu scrupuleux, ne respectant pas les règles de sécurité, leurs drapeaux sont appelés “pavillons de complaisance”.

Ce sont ces bateaux qui sont échoués sur certaines plages de Turquie, de l’Inde ou du Bengladesh, pour être découpés dans des conditions innommables pour récupérer la ferraille !!

Ces plages, qui étaient autrefois des lieux où les pêcheurs pouvaient exercer leurs activités, sont devenues très polluées, c’est un désastre pour l’environnement. Les militants associatifs pour l’environnement et les militants syndicaux pour les travailleurs se heurtent à des gens sans scrupules qui semblent soutenus par les pouvoirs publics.

Vous comprenez, chers enfants, pourquoi pour l’éléphante, très sensible et compatissante que je suis, je ressente parfois de la tristesse sur les sujets si importants que sont la protection de la nature et le droit des travailleurs :

Je vous fais de gros bisous,

A lundi,

Shila

Lettre de Shila : “Des charmes et des inconvénients d’être accosté”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Mon cher voisin Henri me dit que la Maison du Cirque recrute des pirates pour préparer une grande fête de par chez vous, appelée « La fête de la mer » :

Ah chers enfants, petits filous que vous êtes.

Je suis sûre que les nombreux participants de ce grand rassemblement vont être éberlués par votre gouaille, votre façon d’alpaguer. Que j’aimerais être à vos côtés quand vous ferez des équipées pour prendre d’assaut les magnifiques bateaux arrivés au port.

Pourrez-vous m’envoyer une lettre d’invitation ? J’en parle à mon cher Kuttan et à mon cher Henri afin de vous rejoindre. Emmanuel me dit qu’il en a parlé aussi à Christophe et Elodie.

J’en suis ravie, vivement que je puisse vous rejoindre. Je cherche sans attendre un avion disponible entre chez moi et chez vous, j’ai posée une réservation pour atterrir sur l’aérodrome d’Alprech :

Kuttan m’a expliqué qu’au large, par chez moi, l’océan indien est une mer peuplée de pirates de longue date, et que des gars de votre pays n’y sont pas pour rien. Ainsi du surnommé « La Buse », natif de Calais, qui a moult fois arraisonné des navires naviguant vers mon pays.

Incroyable, chers enfants pirates.

Des milliers de kilomètres entre chez vous et chez moi, en bateau, contournant par le Sud le continent africain pendant des semaines et des semaines de navigation, au risque de se faire canonner par des marines de guerre protégeant le commerce royal. « La Buse » et son équipage avaient de la suite dans les idées. Je me demande quelle tête faisait le commandant du bateau quand il était piraté : ça devait être croquignolesque.

Henri m’a expliqué que mon océan, l’océan indien, est aujourd’hui encore réputé pour être un haut-lieu de la piraterie.

C’est une mer immense, me dit Henri :

Mer propice à toutes les mythologies, à toutes les rêveries, à tous les inattendus. S’il s’y trouve des pirates n’hésitant pas à rapiner les richesses qui flottent chemin faisant, il y aurait de même des créatures mystérieuses appelées « sirènes », et cela de très longue date :

Troublant chers enfants : des personnes à la fois humaine, à la fois animal qui barbotent au large devant ma plage. Cela me laisse songeuse.

Kuttan et Henri m’ont expliqué que si les pirates inspirent la peur, ces demoiselles sirènes sont au contraire sujettes au désir d’être rencontrées. Emmanuel, qui téléphonait à Henri pour lui passer le bonjour alors que nous étions en train de discuter au sujet de ces créatures charmantes, a souhaité me faire entendre une chanson qui célèbre la magie de rencontrer une sirène :

Ah, mes chers enfants, que je comprends tous ces humains qui furent intrigués, déstabilisés par ces personnages mythiques.

Si je ne connais pas bien le milieu aquatique, je me dis que c’est un monde passionnant à vivre ; dangereux mais fascinant.

La question est de savoir si, nous autres, qui habitons sur le sol, nous préparons à des rencontres avec les pirates ou avec les sirènes… Je suppose que, dans ces deux cas tout aussi improbables, cela raconte de nous notre assurance ou notre défiance quoi qu’il arrive.

Pour ma part chers enfants, j’ai choisi : ni l’une, ni l’autre. Je rêve d’être accostée par des pirates qui me présentent une sirène. Rendez-vous à la fête de la mer !

Je vous fais des gros bisous,

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Le mystère de la digue Carnot”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Mon cher voisin Henri m’a dit que ce samedi, vous avez essuyé un bon coup de vent dont vous êtes habitués par chez-vous, mais peut-être cette fois-ci un peu plus dérangeant car c’est d’habitude une période accalmée.

Emmanuel me dit que ce coup de vent, conjugué à un coefficient de marée élevé, a favorisé de grosses vagues se dirigeant vers vous. Henri m’a expliqué que depuis très longtemps par chez vous, vous connaissiez ces phénomènes pour les avoir regardés avec attention, et avez construit un mur dans la mer pour vous en protéger, appelé la « digue Carnot » :

Rempart contre la mer afin de vous protéger, cet épisode tempétueux samedi a fait naître des vagues d’au moins quinze mètres de hauteur en buttant contre lui. Emmanuel m’a dit que de loin, le spectacle était impressionnant ; ces montagnes d’eau formaient comme des tours de château, des mains entrouvertes immenses.

Henri, qui n’était pas loin de votre rivage, m’a téléphoné pour me raconter ces visions marines. Henri m’a dit qu’elles lui avaient faites penser à ce voyage dans mon pays, à près de deux milles kilomètres au Nord-Ouest de chez moi, quand il vit au loin les murailles de Jaisalmer alors qu’il traversait le désert.

Si j’ai bien compris, tout comme la mer déchaînée, le désert peut créer des images mystérieuses, que vous appelez « mirages » :

Henri et Emmanuel m’ont expliqué que ces phénomènes ont intrigué les humains depuis des milliers d’années, et qu’ils étaient remarqués dans des endroits très froids, ou par mer calme sous certaines conditions.

Notre planète est décidément bien facétieuse. C’est rigolo de se faire avoir en croyant pour de vrai qu’on a vu un bateau voler dans le ciel.

Emmanuel m’a raconté que récemment vous avez compris une autre illusion d’optique cette fois-ci sur la planète Mars, à deux cent vingt-cinq millions de kilomètres de chez nous ; un nuage immense en forme de barbe à papa chaque matin martien apparaît, et hop, n’existe plus un peu plus tard dans la journée, pour mieux réapparaître le lendemain et ainsi de suite.

Ouille ouille ouille, que tout cela est troublant, amusant.

Henri et Emmanuel m’ont dit que vous aimiez jouer vous aussi avec ces illusions d’optique si bien que vous aviez construites des anamorphoses pour célébrer le surgissement d’inattendus.

Chers enfants, nous avons cette passion commune pour l’invraisemblable, les idées renversantes :

Je me dis que voir de temps en temps ces apparitions d’un autre monde instille de la magie et rend la vie plus agréable. Moi l’éléphante fan de cinéma… :

… Je me dis que c’est un peu comme aimer Hollywood et ses chimères. On sait bien que la vie est plus compliquée que cela, mais on préfère penser que tout est possible et qu’un jour nous aussi nous serons une, un, de ce rêve.

Je vous envoie cette chanson adolescente pour rêvasser ensemble à ces miroirs aux alouettes :

Bisous,

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Les copains d’abord”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Emmanuel me dit que parfois vous fuguez, partez de votre Maison parce qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui ne va pas, et dans ces moments, vos chers éducatrices et éducateurs se font beaucoup de soucis pour vous.

Emmanuel m’a expliqué que très rares sont ces situations où vous ne revenez jamais ; quand vous fuguez, si j’ai bien compris, vous vous absentez pour mieux retrouver le lieu de votre accueil.

Mes chers enfants, je vous comprends. Parfois il faut savoir mettre de la distance pour avancer. Le lien ne se rompt pas, même s’il peut se distendre.

Cela me rappelle une belle chanson, que mon cher voisin Henri aime de temps à temps écouter le soir à la nuit tombée dans son patio. Comme je me pointe dès que j’entends les premières notes de cette chanson, Henri m’a expliqué que cela raconte l’histoire d’un papa qui envoie une lettre à sa fille sans assurance qu’elle la lise ; ce papa n’a pas vu sa fille depuis longtemps et espère qu’il existe encore dans sa mémoire :

Moi, l’éléphante philosophe, me dis que peu importe la fragilité des relations, elles sont comme des lignes qui sont parfois continues, parfois en pointillé, parfois droites, parfois en courbe.

Cela me rappelle une rencontre : je me permets de vous la raconter car je pense qu’elle est intéressante à méditer tous ensemble.

En juillet 2018, je ne me rappelle plus exactement de la date, des personnes marchaient sur le bord de mon petit pré. Comme vous me connaissez, moi l’éléphante curieuse de tout, je suis venue à leur rencontre pour les saluer. Ces humains avaient un large sourire et la tête encore pleine de souvenirs merveilleux. Ils m’ont raconté qu’ils revenaient d’un endroit dans mes montagnes, et ont vécue là-bas une expérience extraordinaire : ils ont sauté dans le vide.

Dans le vide ? Mais ces humains sont fous !

Comme ces personnes voyaient ma confusion, elles m’ont montré le film de ces grands sauts :

Ah, d’accord, j’ai compris. Pas si fous les humains : un élastique permet de revenir sain et sauf une fois la chute accomplie. En fait c’est un peu comme le chat qui va sur la toiture de mon cher voisin Henri :

Grâce à ce fil élastique, vous retombez sur vos pattes comme si de rien n’était. L’imprudence est d’autant plus raisonnable que l’on s’y essaye en confiance.

Henri et Emmanuel me disent que c’est une belle histoire, pleine d’enseignements pour tout le monde. Henri, passionné de tout ce qui roule, m’a raconté que les humains avaient beaucoup réfléchi à cette question, et inventé ce que vous appelez « la ceinture de sécurité ».

Si j’ai bien compris, ce lien qui vous permet d’avancer en camion, en voiture, a eue une histoire mouvementée. Ce n’est que bien après l’invention de cette ceinture que vous vous êtes dit qu’il fallait la rendre obligatoire.

Hummm, je comprends la tension entre liberté et responsabilité, ce n’est jamais évident de trouver l’équilibre.

Emmanuel m’a raconté que, pas loin de chez vous, il y a bien longtemps, un humain a tenté de voler au-dessus de votre mer pour réunir votre pays et celui d’en-face, que vous appelez « l’Angleterre ».

Emmanuel me dit que ce Monsieur, Monsieur Louis Blériot, a dû essuyer de nombreux échecs, la plupart lors de l’atterrissage en Angleterre : si ses envols n’ont pas posé de problèmes, c’est l’arrivée sain et sauf, condition de la réussite qu’il s’était donnée à accomplir, qui l’a souvent contrariée.

Emmanuel m’a aussi raconté qu’en ce moment, le club de football non loin de chez vous est le premier du classement, mais que son entraîneur, Monsieur Christophe Galtier, n’est pas rassuré car il a peur que son équipe se désunisse avant la fin du championnat.

Hummm, je comprends que rien n’est jamais joué d’avance.

Chers enfants, l’important n’est pas de savoir partir, mais de savoir revenir, l’important n’est pas de savoir revenir, mais de savoir partir :

Eléphante philosophe, je me dis que l’imprudence ne rime pas nécessairement avec le danger ; être imprudent, c’est tenter, c’est vouloir découvrir l’aventure de la vie.

Evidemment, on a tous besoin d’être bien accompagné pour que ces expériences oh combien importantes puissent se réaliser dans de bonnes conditions. L’important n’est pas de faire tout et n’importe quoi, l’important est d’être bien entouré à chaque fois pour que cela se vive bien.

Je vous propose cette chanson pour nous en souvenir, et vous embrasse très fort :

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Quelques nouvelles de ma famille pachyderme après une année de pandémie Covid-19”

Chers enfants,

Il y a juste une année, je profitais du premier confinement pour entrer en lien épistolaire avec vous et je profitais de votre confinement pour avoir des échanges avec plusieurs d’entre vous, et particulièrement avec la maison du cirque.

Je vous expliquais ma vie d’éléphante à Kurichithanam, au Kerala, et celle de ma famille, de mes cousins qui vivent dans la montagne des western ghats, à 100 kms de chez moi, ainsi que la vie de mes frères qui sont attachés au service des temples.

Le rapport entre les éléphants et les humains est parfois compliqué, comme j’ai pu vous l’expliquer. De mon côté, vous savez que je suis plutôt gâtée par Kuttan, qui est très attentif à moi.

Le virus Covid-19 n’a pas touché les éléphants directement, mais il a sérieusement modifié l’activité humaine.

Les fêtes des temples, où les éléphants sont en vedette, ont été annulées.

Le plus grand festival hindou du Kerala, la fête de Pooram à Thrissur, qui devait avoir lieu le 3 mai 2020, a été annulé.

Il en est de même pour  les montagnes du Kerala où vivent mes cousins, la baisse importante du tourisme a eu pour conséquence directe le retour des éléphants sauvages dans les zones où  ils se promenaient autrefois librement.

La diminution de la circulation automobile, de la présence humaine même à Munnar, a incité quelques uns de mes cousins, dont les noms sont connus, Padayappa, Ganesham, Hosekombam, Sugunam et Arikombam à visiter la ville et les environs dans le but de chaparder des fruits, du riz et de visiter les magasins…

Je vous fais remarquer que tous mes cousins sont nullement agressifs, mais très heureux de ces espaces momentanément retrouvés. Quoi qu’il en soit cela n’améliore pas les relations entre les les humains et ma famille. L’état du Kerala rembourse cependant les frais causés par les incursions de ces beaux mâles éléphants.

Loin de chez moi, en Afrique, j’ai entendu parler de ces éléphants sauvages qui vivent en bon voisinage avec un hôtel voisin,  venant en visite amicalement pour y déguster quelques mangues sur l’arbre au moment des fruits.

Ils traversent l’hôtel et se rendent gentiment dans le jardin sous le manguier :

À 2000 kms de la Zambie, nous avons le Kenya où la situation de mes cousins s’est beaucoup améliorée, en trente ans, la population des éléphants a doublé, suite à une protection contre les braconniers et à la lutte contre le commerce de l’ivoire.

En 2020, il y a eu de nombreuses naissance d’éléphanteaux, cela n’a rien à voir avec la Covid-19, car il faut 20 mois de gestation pour un petit éléphant, mais en 2018, la saison des pluies a été abondante et généreuse, et aurait eu un impact sur la vie des éléphants :

Plusieurs parcs kényans enregistrent des records de natalité cette année, selon France Info : plus de 170 éléphanteaux sont nés, par exemple, pendant les trois premiers trimestres de 2020 rien qu’à Amboseli, le parc situé au pied du Kilimandjaro. Il y a deux ans (le temps de gestation chez les éléphants), le pays a connu des pluies abondantes, la végétation s’est densifiée et les femelles étaient donc en meilleure forme pour mener à terme leurs grossesses. Et comme une bonne nouvelle arrive rarement seule : les autorités ont annoncé que la population d’éléphants du pays avait doublé en trente ans, se portant aujourd’hui à 34 000 individus. De bons résultats obtenus grâce à la lutte contre le braconnage, alors que l’espèce, chassée pour son ivoire, était en voie d’extinction sur le territoire national.”

Vous comprenez, chers enfants, pourquoi je me réjouis de toutes ces bonnes bonnes nouvelles, mais il y a encore du travail à faire pour améliorer nos conditions de vie et j’ai su que chez les humains nous avons des militants qui luttent pour notre cause.

Sangita Iyer en est un parfait exemple : cette journaliste indo-canadienne, née au Kerala, réalise des documentaires où elle plaide pour la conservation de la faune et faune , en particulier pour les éléphants sauvages et contre les mauvais traitements infligés aux éléphants dans les temples.

Sangita Iyer, bien sûr, ne se fait pas que des amis en critiquant les propriétaires d’éléphants, mais son action et celle de nombreux militants de la cause animale amènent quelques changements.

Des centres de soins et de cure pour les éléphants ont été créés dans le sud de l’Inde, au Tamil Nadu et au Kerala. Mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un article racontant ce havre de paix :

La clinique où les éléphants des temples indiens viennent récupérer :

De nombreux temples en Inde gardent des éléphants car ils sont considérés comme sacrés.

Les fidèles recherchent des bénédictions de leur part. Ils sont également tenus de participer aux rituels du temple.

Mais les militants disent que garder les animaux loin de leur habitat naturel les stresse.

Aujourd’hui, un «camp de rajeunissement», le premier du genre en Inde, a été mis en place dans l’État du Tamil Nadu pour choyer les éléphants avec leur nourriture préférée et leurs bains relaxants“.

Au Kerala, depuis février 2021, se met en place le plus grand centre au monde, de soins et de cure pour les éléphants à Kottur, près de Thiruvananthapuram. Ce centre est reparti sur 176 hectares de zone forestière, il peut accueillir pour une cure 50 éléphants et plus de 250 humains y sont employés pour nous soigner !!

Je suis partante pour y aller en cure.

Une autre bonne nouvelle, en ces moments de pandémie, c’est le travail des scientifiques qui, à partir d’images thermiques, développent une nouvelle technologie pour aider à réduire les conflits homme-éléphant, dans les pays où les éléphants se promènent librement.

Tout ceci m’inspire une musique célébrant les instruments à vent, air joyeux que ma trompe aurait à cœur de siffloter en compagnie de mes cousines et cousins :

Voilà, chers enfants, les nouvelles de ma famille pachyderme en Inde et en Afrique. Comme quoi, la pandémie n’a pas que des côtés négatifs, mais il nous faut rester vigilants pour nos droits et notre bien-être soient respectés.

Je vous fais de gros bisous.

A demain,

Shila

Exposition “Rien n’est joué d’avance” : installation du prêt d’oeuvres en “Salle sophro” (épisode 2)

Les œuvres prêtées pour trois mois par le Fonds Régional d’Art Contemporain Grand Large – Hauts-de-France et le Musée de Boulogne-sur-mer dans la salle d’exposition de notre association sont arrivées pour la partie FRAC ; ce vendredi, les œuvres du Musée sont arrivées à leur tour.

Florence, Francis et Stéphane, venus de la haute-ville avec dans le coffre de leur camionnette les créations artistiques choisies pour ce projet, ont placé consciencieusement, avec beaucoup de soins, d’attention, les objets composant ce nouveau parcours d’exposition à l’attention des enfants et des jeunes de notre institution.

Les photos réalisées par Florence durant cette installation sont ici :

A partir de ce jour et pendant trois mois lors d’ateliers animés conjointement par Sylvie, professeur en arts plastiques du Centre de Jour et de la Maison Vive, et Alexandra, Marion, respectivement médiatrices des services des publics du Musée et du FRAC, les enfants vont étudier la démarche des auteurs des œuvres installées en “salle sophro” mais aussi à Boulogne-sur-mer et à Dunkerque afin de créer à leur tour un parcours d’exposition, lequel sera inauguré le 17 septembre 2021 au Musée de Boulogne-sur-mer.

Plus d’informations sur les œuvres installées en salle sophro ici.

Lettre de Shila : “Chemin faisant”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ? Emmanuel m’a raconté que la semaine dernière, vous vous promeniez par monts et par vaux dans vos jolis paysages :

Moi aussi, j’adore me dégourdir les pattes après avoir mangées mes chères pousses de bambou apportées par Mister Kuttan ; quel plaisir, quel voyage.

Cela fait plusieurs semaines que Kuttan ne me mène pas dans mes montagnes du Kerala, en raison de ce satané virus.

Moi l’éléphante qui ai une mémoire d’éléphant, je dois vous dire qu’en discutant avec mon cher voisin Henri de son périple là-bas avec sa famille en 2013, je me suis souvenue de ma dernière venue dans les contreforts de « Chembra peak », montagne raide à deux mille cents mètres de hauteur.

Je n’en menais pas large.

C’était en 2017, j’ai marché aux côtés de Kuttan pour nettoyer la forêt de cette montagne, charger les arbres morts sur le camion, mais je dois vous dire que je n’étais pas rassurée tant les pentes étaient impressionnantes, pour moi qui pèse près de trois tonnes. Quand je me rappelle de cette expédition, je me dis après coup que Kuttan fut mon cher cornac, mon cher sherpa :

Kuttan m’a guidé pas à pas durant cette expédition extraordinaire.

Heureusement je ne dois pas aller si haut d’habitude ; Kuttan m’emmène à quelques kilomètres de mon petit pré, et souvent les collines ne sont pas aussi ardues. Mais cette expérience reste importante pour moi, et j’ai pensé qu’elle serait, chers enfants, intéressante à méditer tous ensemble. Aussi je me permets de vous la faire partager.

Entre mon petit chez moi, et la montagne qui m’a donnée tant de mal, j’ai parcouru avec Kuttan trois cents kilomètres, et Kuttan m’a avertie dès les premiers kilomètres de notre expédition que ce serait long. Kuttan a déposé le camion au pied de la montagne, et nous avons commencé à gravir les contreforts pour rejoindre la forêt.

Hummm, j’ai eu peine à avancer, aussi j’ai ralenti le rythme de ma marche.

Et bien mes chers enfants, d’adapter ma cadence au dénivelé de la pente fut une expérience spirituelle qui m’a bien plu.

Henri, grand marcheur s’il en est, me dit qu’en France vous avez un proverbe qui dit : « Rien ne sert de courir, il faut savoir arriver à point ». Si j’ai bien compris, cette phrase décrit exactement l’intelligence du randonneur de longue distance : l’important n’est pas d’arriver le plus rapidement possible, il s’agit plutôt de savoir se ménager pour être sûr d’y parvenir.

Emmanuel m’a envoyé pour vous un célèbre chemin qui passe non loin de chez vous du côté de Wissant, Guînes et Thérouanne, et qui va d’Angleterre jusqu’en Italie sur près de deux milles kilomètres.

Ouille ouille ouille, deux milles kilomètres à pieds !

Emmanuel m’a dit que ce parcours, appelé « via francigena » a été créé il y a bien longtemps, au cours de ce que vous appelez « le Moyen Age », bien avant Vasco de Gama dont je vous parlais lundi.

Quelle aventure merveilleuse chers enfants : ces personnes il y a plus de mille ans ont tracé un chemin que, vous autres, les humains, continuez à pratiquer aujourd’hui. Marcher si longtemps, c’est comme écrire une épopée chemin faisant.

Henri m’a raconté que le Moyen Age est une période de votre Histoire durant laquelle des grands récits furent racontés sur des mètres et des mètres de longueur :

Hummm, lire cette saga est comme marcher à son pas pour rallier des endroits lointains, réputés difficiles d’accès.

Mes chers enfants, que je suis heureuse de fêter avec vous les bienfaits du cheminement. Voici un air de musique entraînant qui, j’en suis sûre, nous aidera à tailler la route avec joie :

A lundi,

Bisous,

Shila

Lettre de Shila : “Le phare”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Ce matin mon cher Kuttan m’a promenée sur la plage. J’ai vu le phare que vous autres les humains avez construit non loin de chez moi.

C’est impressionnant cette tour qui va haute dans le ciel.

Mon cher voisin Henri m’a dit qu’à Boulogne, par chez vous, a existé le second plus grand phare de l’ère romaine, voici près de deux mille ans.

Ouillie ouille ouille, ce n’est pas croyable de si grandes constructions d’humains depuis tant d’années. Mais pourquoi tant d’efforts ? Cela ne sert à rien. Moi, l’éléphante, n’ai aucune barrière autour de mon petit pré pour dire qui peut entrer, qui peut sortir.

Henri et Emmanuel m’ont raconté qu’effectivement, vous autres, les enfants, n’êtes comme moi pas sûrs d’une si grande tour construite il y a très longtemps pour gardienner les bateaux et leur permettre d’aller et venir au large de votre contrée.

Henri m’a expliquée que cela est d’autant plus difficile à croire que cette tour aurait été construite sous les ordres d’un fou, nommé Caligula.

Humm, l’éléphante philosophe que je suis me dis qu’un fou ne peut construire un tel point de repère, visible à des kilomètres, pour aider les humains à ne pas faire n’importe quoi. 

Voyant ma confusion, Henri m’a dit que si, effectivement, Caligula a été connu comme fou, il a pu quand même de temps en temps avoir un soupçon de raison, très important pour l’histoire des humains.

Si j’ai bien compris, Caligula était le chef d’un peuple et sa décision de construire un immense phare par chez vous a été essentielle, tant elle permet de surveiller que tout se passe bien en mer.

Depuis deux mille ans, me dit Henri, vous veillez comme Caligula à ce que tous les bateaux puissent aller à bon port.

Ah d’accord, donc il suffit de construire un phare pour que tout aille bien. J’en suis très heureuse, chers enfants, moi qui ne connaît l’eau de mer qu’en me promenant sur la plage avec Kuttan.

Emmanuel m’a dit que je n’avais pas tout à fait raison.

Malgré les phares pour les guider à bon port, de nombreux bateaux ont hélas coulé. Ainsi, me dit Emmanuel, des magnifiques bateaux ont coulé sous les yeux du Roi à peine sur les flots.

Henri m’a raconté aussi l’histoire d’un bateau réputé pour ne jamais couler, qui a coulé cependant. Ce fut pour les humains une catastrophe qui reste dans leur mémoire.

Humm, moi l’éléphante philosophe, me dit qu’il ne suffit pas d’avoir un point d’ancrage, aussi grand et majestueux soit-il, pour être sûr de rejoindre sain et sauf les êtres aimés.

Je me dis, chers enfants, que l’important n’est pas tant de savoir partir, mais d’en savoir revenir, l’important n’est pas de savoir revenir, mais d’en savoir partir. Ruminant ces pensées au long cours, j’ai pensé pour vous à ce Monsieur qui ne voit pas mais chante si bien le pays de son cœur :

Bisous,

A demain,

Shila

Lettre de Shila : “Kind of Blue (entre chien et loup)”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Mon cher voisin Henri m’a dit que très tôt en ce moment, vous pouvez contempler les magnifiques lumières de la Lune, éclairant la mer.

Henri m’a expliqué que ces lumières bleues sur vos rivages sont exceptionnelles, à raison de deux fois dans l’année, à la mi-saison au sortir de l’Automne en novembre et à l’entrée du Printemps en Mars. Si j’ai bien compris, ces couleurs bleutées dans votre paysage sont dues à la proximité de Madame la Lune. J’en suis ravie chers enfants, quel bonheur de voir de plus près ma copine :

Ce que j’aime bien avec elle, c’est qu’on peut faire des bons dodos.

La couleur bleue est une couleur calmante, propice aux rêves :

Ce matin, comme vous j’ai vue la couleur bleue ; des chiens de couleur bleue. Je me suis dit que c’était en raison de la Lune, mais en fait c’est plus compliqué que cela. Henri m’a expliqué que mes amis chiens peuvent avoir cette couleur surnaturelle en raison de la pollution.

Ah que je ne suis pas contente.

Kuttan et Henri, informés de mon agacement, ont appelé Emmanuel. Emmanuel m’a expliqué que le mystère des chiens bleus n’était pas hélas l’exclusivité de l’Inde.

Ainsi, m’a dit Emmanuel, des chiens bleus ont récemment aussi été vus en Russie, à des milliers de kilomètres de chez moi, eux-aussi victimes de la pollution.

Hummm, je n’aime plus le bleu ; cette couleur fait trop de mal à nous autres, les animaux.

Kuttan, Henri et Emmanuel m’ont dit qu’il ne fallait pas en vouloir à cette couleur : elle n’y est pour rien. Henri m’a expliqué que pour les humains, la couleur bleue est la couleur de l’incertitude, capable de rassurer comme de déranger.

Si j’ai bien compris, cette incertitude sur le message que nous dit cette couleur bleue ne date pas d’hier. Ainsi, m’a raconté Emmanuel, des humains ont trouvé récemment des objets bleus dans le sol, qui montreraient qu’un continent loin de chez moi n’a pas été découvert comme vous avez très longtemps pu le croire. Tout cela n’est pas encore sûr et demande à être vérifié.

Ouille ouille ouille, que cette couleur bleue est troublante.

Henri m’a dit que vous autres, chers enfants, en aviez le pressentiment, petits filous que vous êtes, et aviez célébré « L’heure bleue » devant votre Maison pour célébrer ce moment magique durant lequel tout peut être possible, même l’impossible :

Ah que je vous comprends mes enfants, rien de mieux pour s’ouvrir l’esprit quand les temps sont incertains que de vivre, comme les humains aiment à dire, entre « chien et loup » ; à la fois les pattes bien posées sur Terre, à la fois les pattes prêtes à gambader.

Chers enfants, moi l’éléphante poète, je rêve avec vous de ces moments hors du temps, durant lesquels nous ne sommes pas assurés de nos repères habituels et apprenons de la vie comme elle vient.

Vive la couleur bleue, vive l’aventure, vive le tournis :

Je vous embrasse très fort,

A demain,

Bisous,

Shila

Lettre de Shila : “Les merveilleuses mamies indiennes, Nanammal et Papammal”

Chers enfants,

J’espère que la rentrée se passe bien pour vous, malgré les restrictions de sorties pendant les week-ends dans le Pas-de-Calais.

Comme je vous l’ai déjà dit, chez nous, dans la montagne, les éléphants vivent en groupe avec à la tête ou à la direction du groupe, la grand-mère éléphante. C’est elle qui dirige la troupe de façon douce et ferme à la fois. C’est une vraie manageuse, protégeant les plus faibles, très attentive à tous.

Aujourd’hui je vais vous parler de deux grand-mères qui ont reçu le Padma Shri, ce prestigieux prix indien reconnaissant l’exemplarité de femmes ou d’hommes qui se sont distingués dans divers domaines, tels que l’éducation, les arts, la science, la culture, l’industrie, les sciences, la santé etc…

Ces deux mamies sont Nanammal et Papammal, toutes deux habitantes de Coimbatore, à 210 kms de chez moi, dans l’état voisin du Tamil Nadu.

Nanammal est née le 24 février 1920 et décédée le 26 octobre 2019, à la veille de ses cent ans.

Nanammal a reçu le Padma Shri, il y a trois ans, le 26 janvier 2018, journée du Republic Day.

Nanammal était la plus vieille professeure de yoga du monde.

« Nanammal a été parmi ceux choisis pour le prix Padma Shri par le gouvernement central. Elle a enseigné le yoga à des milliers de personnes et répandu l’ancienne pratique traditionnelle à travers le Tamil Nadu. « Je suis très heureux d’avoir été choisi pour ce prix », a déclaré Nanammal, avec un enthousiasme enfantin. « Je suis plus heureuse que cette reconnaissance soit venue pour faire en sorte que toutes les personnes à qui j’enseigne le yoga restent en bonne santé », a-t-elle déclaré depuis sa maison à Ganapathy à Coimbatore.

Née dans une famille d’agriculteurs à Zameen Kaliayapuram, elle a déménagé à Negamam après le mariage et plus tard à Ganapathy. Ayant appris le yoga à l’âge de huit ans de son père, elle a maîtrisé plus de cinquante asanas. Au cours des cinq dernières décennies, Nanammal a formé plus d’un million d’étudiants et continue d’enseigner à cent étudiants par jour au centre de yoga Ozone qu’elle dirige. Plus de six cents de ses étudiants, dont trente-six membres de sa famille, sont devenus des « instructeurs de yoga » à travers le monde.

« C’est un grand honneur pour nous », a déclaré son fils V Balakrishnan, également professeur de yoga.

Nanammal a cinq enfants, 12 petits-enfants et 11 arrière-petits-enfants. Elle est également experte en silambattam.

La journée de Nanamma commence à 5 heures du matin, bien avant le lever du soleil… »

La plus vieille professeure de yoga du monde, Nanammal, porte toujours des habits simples en coton, elle utilise un tapis simple, elle est vraiment aux antipodes de l’industrie du yoga dont le but est le profit. Mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un article racontant son quotidien :

Mais vous ne trouverez pas de pantalon de yoga Lululemon ou de tapis de yoga spécialisés ici. Nanammal ne porte que des vêtements et des pratiques traditionnels sur un simple tapis. Son style de vie est tout aussi minimaliste : des repas simples de porridge à base de millets pour le petit-déjeuner, de légumes verts et de riz pour le déjeuner, et de lait et de fruits pour le dîner. Elle demande également à ses élèves d’éviter la viande, les cigarettes et l’alcool.

Tout cela la distingue de l’industrie du yoga d’un milliard de dollars telle qu’elle existe en Inde urbaine et dans le monde. L’engouement pour le power yoga, avec ses mouvements intenses et rapides, et même le yoga chaud, pratiqué dans des conditions humides, a alimenté un boom des cours, des vêtements et des accessoires, en particulier aux États-Unis. Mais pour les traditionalistes comme Nanammal et sa famille, ces pratiques ne sont que de l’exercice et ont très peu à voir avec la vraie forme de yoga. Par exemple, Nanammal soutient que les asanas de la routine surya namaskar (la salutation au soleil) ne devraient pas être exécutées plus que les douze fois traditionnelles. Et pourtant, les amateurs de yoga le font parfois comme un exercice, en répétant les asanas autant qu’ils le peuvent.”

L’autre merveilleuse mamie de Coimbatore est Papammal, un joli nom aussi qui ressemble à Nanammal, vous changez le N par la lettre P !!

Papammal est encore plus âgée, née en 1916, âgée de 105 ans, elle continue son travail d’agricultrice bio, cultivant des bananes biologiques et accueillant des étudiants en lien avec l’université du Tamil Nadu.

Je ne vous cache pas, chers enfants, que je voudrais tant la rencontrer, cette mamie Papammal, il paraît qu’elle est très gentille et généreuse, distribuant des fruits à ses visiteurs. Je crains que mon cornac adoré, Kuttan, ne me conduise jusqu’à Coimbatore !! Je ne peux cependant pas m’empêcher de saliver !!

Papammal vient d’être honorée en recevant le prix prestigieux du Padma Shri, le 26 janvier dernier, la distinguant pour son engagement dans l’agriculture biologique et son rôle éducatif auprès des étudiants de l’université du Tamil Nadu. Mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un article racontant cette belle histoire :

Pappammal était l’un des récipiendaires de Padma Shri, le prix civil, que le gouvernement avait annoncé. Quelques heures avant l’arrivée des médias, elle était à sa ferme, arrosant ses cultures de bananes. Lorsque son petit-fils de cinquante ans, R. Balu, lui a parlé du prix et de la présence des médias, elle a d’abord exprimé son incrédulité.

Le gouvernement lui a décerné la Padma Shri pour son rôle de femme agricultrice modèle et sa contribution remarquable à la promotion des femmes dans l’agriculture. Elle était particulièrement connue pour ses compétences en ingénierie sociale – organiser les femmes dans des programmes de vulgarisation agricole et pour être une ardente agricultrice biologique tout en adaptant les technologies modernes et en introduisant de nouvelles pratiques agricoles.”

Je sais, chers enfants, que chez vous, c’est la fête des grand-mères, ce 7 mars, même si c’est un peu commercial tout cela, j’avoue que je suis prête à fêter toutes les grand-mères éléphantes et humaines, quand je vois cette belle vitalité :

Quoi qu’il en soit, je vous invite à suivre leur exemple, en faisant quelques postures de yoga, et en vous intéressant à jardiner dès que l’occasion se présentera.

Je vous fais de gros bisous,

A demain,

Shila