Moi, Shila, l’éléphante de Kurichithanam, petit village en plein cœur et centre du Kerala, me sens très honorée de l’attention portée par les amis du petit journal de Bombay.
Passionnée de rencontres et des liens tissés avec les enfants de la côte d’Opale, dans le secteur de Boulogne-sur-mer, j’ai des échanges épistolaires réguliers depuis mars 2020, date du premier confinement, dû à ce satané virus Covid-19.
Après un an et demi de recul, je me dis que “à toute chose malheur est bon” !!
Je me suis rendue compte que les enfants de la côte d’Opale étaient très intéressés non seulement par la vie des éléphants mais aussi par la vie des enfants autour de moi à Kurichithanam et au-delà de tout cela par les liens entre les gens et leur culture.
J’ai ainsi pu comprendre que l’un de vos grands poètes, Jean de la Fontaine, célèbre pour ses fables et ses contes, a été inspiré par le Grec Ésope et aussi par le Panchatantra, recueil très ancien des fables indiennes (vers 300 av J-C).
J’ai particulièrement été intéressée par ce travail de collection et de transmission, dans la mesure où je suis entourée d’enfants à qui les parents et les enseignants transmettent quotidiennement des messages importants en utilisant la fable et le conte.
J’entends chaque jour au moins un conte passionnant comme celui-ci : Kuttan s’est intéressé à l’écriture et a passé de nombreux mois à mettre en forme son conte. Il est allé voir le grand écrivain Vaikom Muhammad Bashir (Basheer) vous savez celui qui a écrit “grand-père avait un éléphant“.
Bashir, très heureux d’écouter Kuttan, s’est assoupi rapidement, et Kuttan a poursuivi la lecture jusqu’au bout, puis voyant toujours son interlocuteur assoupi, s’en est allé.
Triste et terriblement déçu, il s’en est allé, laissant Bashir endormi.
Quelques jours plus tard, croisant le grand homme dans la rue, celui-ci lui demande où il en est par rapport à son manuscrit, Kuttan lui confie l’avoir déchiré et brûlé, ayant compris que son histoire était nulle, ayant ennuyé son interlocuteur. Ce à quoi Bashir lui répond que, bien au contraire, elle est réellement merveilleuse et que qu’il l’avait écoutée avec une attention et concentration extrêmes.
Dépité et abattu, Kuttan dit que malheureusement son travail était parti en fumée, ce à quoi Bashir lui répond qu’il pouvait lui dicter à la virgule près l’ensemble de son écrit, l’invitant ainsi à récupérer son récit.
Bien sûr, chers enfants et amis, je n’ai pas le génie de Jean de la Fontaine pour vous conter cette histoire et les contes et fables que j’entends toujours avec un immense plaisir, ces contes qui enseignent sur l’importance de l’écoute, de l’observation, qualités primordiales à transmettre et à partager sans modération.
J’aimerais tant voir un poète, comme votre monsieur de la Fontaine, collecter ces nombreux contes et fables, qui font la joie des petits et des grands, les aidant à avoir ce recul nécessaire sur la vie de tous les jours.
Je ne peux cependant pas m’empêcher de vous inviter à lire le délicieux conte de Muhammad Basheer, “Grand-père avait un éléphant”, traduit en français. Vous serez emportés dans l’atmosphère de mon pays où, bien sûr, avoir un éléphant était signe de richesse, mais chaque fois que que l’on me conte l’histoire de Kounnioupattouma, je verse une larme de bonheur.
Chers enfants et amis, je vous fais de gros bisous et surtout prenez soin de vous.
Le thème de la saison culturelle de cette année 2021-2022 est : « Arborescence ».
1913 : « Le berger qui ne fumait pas, alla chercher un petit sachet et déversa sur la table un tas de glands. Il se mit à les examiner l’un après l’autre avec beaucoup d’attention, séparant les bons des mauvais. Je fumais ma pipe. Je me proposai pour l’aider. Il me dit que c’était son affaire. En effet : voyant le soin qu’il mettait à ce travail, je n’insistai pas. Ce fut toute notre conversation. Quand il eut du côté des bons un tas de glands assez gros, il les compta par paquets de dix. Ce faisant, il éliminait encore les petits fruits qui étaient légèrement fendillés, car il les examinait de fort près. Quand il eut ainsi devant lui cent glands parfaits, il s’arrêta et nous allâmes nous coucher. (…) Après le repas de midi, il recommença à trier sa semence. Je mis, je crois, assez d’insistance dans mes questions pour qu’il y répondit. Depuis trois ans il plantait des arbres dans cette solitude. Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille étaient sortis. Sur ces vingt mille, il comptait encore en perdre la moitié, du fait des rongeurs ou de tout ce qu’il y a d’impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser à cet endroit où il n’y avait rien auparavant.
Quarante ans plus tard : « Sur l’emplacement des ruines que j’avais vues en 1913, s’élèvent maintenant des fermes propres, bien crépies, qui dénotent une vie heureuse et confortable. Les vieilles sources, alimentées par les pluies et les neiges que retiennent les forêts, se sont remises à couler. On a canalisé les eaux. A côté de chaque ferme, dans des bosquets d’érables, les bassins des fontaines débordent sur des tapis de menthes fraîches. Les villages se sont reconstruits peu à peu. Une population venue des plaines où la terre se vend cher s’est fixée dans le pays, y apportant de la jeunesse, du mouvement, de l’esprit d’aventure. »
(Jean Giono (2014), L’Homme qui plantait des arbres [1954], Paris, Gallimard jeunesse, p. 1, p. 7, p.19).
Les enfants de notre association, souvent les plus jeunes, aiment ramener de retour de randonnée avec leurs éducatrices et éducateurs des trouvailles glanées chemin faisant. Branches, cailloux, coccinelles, fleurs, escargots, herbes folles ; ces collections sont pour les enfants comme le moyen de garder mémoire de ce qui a eu lieu lors de ces pérégrinations, de ce que fut le lieu de leurs explorations. De retour dans les Maisons, les enfants confient à l’adulte ces biens précieux, ou les posent à des endroits bien choisis pour mieux les retrouver, soit dans une volonté de les partager avec d’autres, soit pour tenter d’agrémenter leur chambre. Dans ces moments dignes du travail d’inventaire et de classement des muséums d’histoire naturelle, l’équipe éducative doit comme “Elzéard Bouffier”, berger de son état et personnage fictif inventé par Jean Giono, séparer le bon grain de l’ivraie ; ce qui peut entrer dans la Maison, ce qui ne le peut, ce qui peut prospérer, ce qui serait implanté en vain.
Cette activité d’agencement, de classification, de répartition de sa relation de soi au monde, est une première façon de comprendre le thème de notre saison.
L’enfant constitue année après année des arborescences émotionnelles : des trésors personnels, des façons singulières et réfléchies d’être en lien avec l’autre que soi, des manières d’affirmer ses goûts. Ces arborescences affectives, esthétiques, ces attachements le définissent à mesure de son grandissement, marchant ainsi dans les pas de l’humanité, marquée à toute époque et en toute région du monde par l’émotion ressentie devant le mystère de la nature et méditant les conditions pour aimer sa splendeur ou, a contrario, détester ses possibles dangers, quitte à la juguler, lutter contre elle (Alain Corbin (2020), La douceur de l’ombre. L’arbre, source d’émotions, de l’Antiquité à nos jours, Paris, Flammarion, collection « Champs – Champs histoire »).
Ces associations privilégiées de choses et d’êtres, extraits par ses soins des espaces et des temps qu’il découvre et qu’il s’approprie, sont autant de points d’appui pour permettre à l’enfant de se dire qui il est et exprimer aux autres comment le comprendre. À nous de les repérer, et de l’instruire si la nature lui inspire la peur, l’indifférence. Nombreuses sont en effet les études nous rappelant que plus l’écosystème constitué par l’enfant, pour l’enfant, est riche de diversités, d’entités multiples associées à son initiative et avec la coopération de l’adulte bienveillant, plus sa conscience de l’altérité, plus son intelligence de ce qui fait collectivité, de ce qui construit et décuple les relations, croissent, se développent et lui annoncent une vie bonne en société.
Pour cette raison fondamentale, les métiers de l’éducation spécialisée sont des métiers jardiniers ; il s’agit de cultiver patiemment et continuellement avec l’enfant l’enfance de l’éveil. Comme le jardinier, nous travaillons chaque jour avec des êtres en devenir ; si nous réussissons, l’identité de l’enfant accueilli ne sera pas fixée par son histoire biographique, souvent traumatique, à tout le moins problématique, et raison de son placement le temps de pouvoir renaître à la vie. Le pari de notre intervention éducative est, autrement dit, de l’accompagner dans ses mouvements, son éclosion, sa dynamique d’existence.
De la sorte, et c’est là une deuxième façon de comprendre « Arborescence », nous nous inscrivons dans cette philosophie du mélange, devenue aujourd’hui dominante en science botanique (Emmanuel Coccia (2016), La Vie des plantes. Une métaphysique du mélange, Paris, Payot et Rivages).
Si la graine, la semence en bas de la plante, dans le sol, ont longtemps été considérées comme le ferment de l’intelligence, la feuille, le pétale de la fleur, sur la hauteur de ces êtres et hors du sol, sont désormais considérés par les scientifiques comme les endroits où se fabriquent la parenté, la généalogie, l’idée du familial : c’est là que s’hybrideraient les gênes. Certes les cellules de l’être végétal évoluent selon la direction du vent, la proximité avec d’autres espèces, l’arrosage des pluies, mais ces évolutions ne se font pas par la force, la prédation, comme on l’a longtemps pensé ; le végétal nous montre que la symbiose – cette façon harmonieuse et pacifique de recomposer le vivant, est première.
Les plantes ont ainsi cette particularité d’être inversées, et c’est un point commun avec les enfants de notre association. Comme les végétaux dont les feuilles, le pétale sont l’organe le plus important pour le devenir car ils grandissent en effet du haut par les rayons du Soleil, par le souffle du vent transportant matière à féconder, les enfants le font de même par l’appel d’air de l’ouverture au monde proposé par notre programme artistique et culturel intitulé « L’aventure de la vie ». Renforcés par l’assurance de constater qu’ils peuvent créer en arts, en lettres, sciences, en sports, en technique et en technologie, les enfants peuvent revisiter, reformuler leur parcours de vie, recombiner leurs rapports au monde, leurs racines familiales.
Ce n’est pas que le sol, les circonstances de la naissance, n’aient pas d’importance, bien au contraire : les études botaniques montrent combien les rencontres des racines avec des démultiplicateurs d’énergie tels les champignons sont déterminantes pour la vitalité des plantes, (Peter Wohlleben (2017), La vie secrète des arbres. Comment ils ressentent. Comment ils communiquent, Paris, Les arènes). Pas moins crucial non plus est le tronc, la tige, à mi-hauteur entre le sol et la cime : pour tenir droite malgré la rafale, pour harmoniser son expansion dessous et dessus, la plante a besoin de cet axe vertical, non pas rigide au risque de la casse, mais flexible, s’adaptant aux aléas de l’enracinement, de la feuillaison, de la floraison.
Comment ne pas voir dans ces démultiplicateurs d’énergie qu’ils soient en haut ou en bas, dans cet axe qui plie mais ne rompt pas, des figures de notre écosystème ? : juges des enfants, référentes et référents sociaux, professeures et professeurs de nos ateliers, intervenantes et intervenants de « L’aventure de la vie » sont autant de conditions fertiles de la résilience, terreau de l’arborescence.
Ce mois de juin 2021, les équipes des Maisons ont travaillé comme chaque six mois à la rédaction d’un document clé de notre champ professionnel, appelé le “Document Individuel de Prise en Charge” (DIPC). Ce document permet de faire un point sur le parcours de l’enfant ou du jeune accueilli ; notre association a érigé pour règle d’associer celui-ci à ce bilan semestriel.
A cette occasion, et sur proposition du Conseil scientifique (voir sous-partie “II.B. Présentation des résultats statistiques du questionnaire proposé aux enfants et aux jeunes”), l’association a expérimenté pour la septième fois l’outil évaluatif développé en interne, permettant de comparer chaque six mois les parcours des enfants et des jeunes selon les grandes rubriques organisant notre travail éducatif.
Une fiche a été distribuée aux équipes du Centre de Jour, de la Maison du Cirque, de la Maison de la Danse, de la Maison des Découvreurs, de la Maison du Sport et de la Maison Vive :
Cliquez ici pour visualiser la fiche
Nom et prénom du jeune :
Le jeune et l’école :
o La situation s’est dégradée depuis 6 mois
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction
o La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (préciser si elle est satisfaisante ou insatisfaisante : ………………………………………………..).
Le jeune et les liens familiaux :
o La situation s’est dégradée depuis 6 mois
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction
o La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (préciser si elle est satisfaisante ou insatisfaisante : ………………………………………………..).
Le jeune et les soins :
o La situation s’est dégradée depuis 6 mois
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction
o La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (préciser si elle est satisfaisante ou insatisfaisante : ………………………………………………..).
Le jeune et l’éducation :
o La situation s’est dégradée depuis 6 mois
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction
o La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (préciser si elle est satisfaisante ou insatisfaisante : ………………………………………………..).
Le jeune et l’activité culturelle :
o La situation s’est dégradée depuis 6 mois
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante
o La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction
o La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (préciser si elle est satisfaisante ou insatisfaisante : ………………………………………………..).
Cette fiche a été remplie pour chaque enfant et jeune des Maisons précitées.
Les résultats, pour cette vague de juin 2021, sont les suivants (69 fiches ont été traitées ; les enfants arrivés trop récemment dans nos effectifs, et les jeunes des studios et du service de maintien à domicile qui ne pratiquent pas systématiquement les activités culturelles de notre association, ne sont pas pris en compte).
I. Tendance générale ; les évaluations formulées par les équipes (en pourcentage) :
(N.B : Nous surlignons le plus haut pourcentage obtenu).
“La situation s’est dégradée depuis 6 mois” : 18,4.
“La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante” : 37.
“La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction” : 27,5.
“La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (satisfaisant)” : 19,9.
“La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (insatisfaisant)” : 23,1.
II. Au cas par cas ; les thèmes, avec le plus haut pourcentage obtenu pour chacun d’eux :
(N.B : Nous surlignons le plus haut pourcentage obtenu pour l’ensemble des thèmes).
“Le jeune et l’école” : La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction (24,5).
“Le jeune et les liens familiaux” : La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (insatisfaisant) (42).
“Le jeune et les soins” : La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (satisfaisant) (27,5) et La situation s’est améliorée et donne satisfaction (27,5).
“Le jeune et l’éducation” : La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante (24,6) et La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (insatisfaisant) (24,6).
“Le jeune et l’activité culturelle” : La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction (37,8).
Nous mobilisons cette fiche chaque six mois, à l’occasion des DIPC, afin d’être en mesure de dégager des tendances quant à la qualité des parcours des enfants et des jeunes de notre association, ainsi que des corrélations statistiques entre les différents thèmes de notre travail au quotidien avec eux : école, liens familiaux, soins, éducation (au sens de l’apprentissage du comportement en société), activité culturelle.
Ce mardi 13 juillet, les enfants ont finalisé leurs œuvres aidés par les machines de notre Fablab en prévision de l’exposition dont ils sont les commissaires et qui sera inaugurée au Musée de Boulogne-sur-mer le 17 septembre.
Découvrez les images transmises par Lumina, membre de l’équipe éducative, et Sylvie, professeure en arts plastiques :
Ce 6 juillet, les enfants du Centre de jour ont interprété au FabLab de notre association les œuvres choisies pour l’exposition “Rien n’est joué d’avance“, inaugurée le 17 septembre au Musée de Boulogne-sur-mer.
Découvrez les images transmises par Quentin, Fabmanager de notre FabLab :
Comme je vous l’ai écrit dans ma dernière lettre, le 21 juin est un jour particulier dans l’année, puisque nous sommes au solstice d’été, dans l’hémisphère nord, avec le jour le plus long de l’année.
Mon cher Kuttan m’a expliqué que le 21 juin est, depuis 2015, la journée internationale du yoga.
L’assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution, le 10 décembre 2014, invitant à célébrer la journée du yoga et permettre ainsi à connaître les bienfaits de la pratique du yoga.
Le yoga est une discipline alliant le corps et l’esprit dans la recherche d’un mieux-être. L’idée de cette journée était présentée par le premier ministre de l’Inde, Mister Modi, à l’assemblée générale de l’ONU en 2014 :
“Le yoga est un cadeau inestimable de l’ancienne tradition indienne. Il incarne l’unité de l’esprit et du corps ; pensée et action ; retenue et épanouissement ; harmonie entre l’homme et la nature ; une approche holistique de la santé et du bien-être. Il ne s’agit pas de faire de l’exercice mais de découvrir le sens de l’unité avec vous-même, le monde et la nature. En changeant notre mode de vie et en créant une conscience, cela peut aider au bien-être. Travaillons à l’adoption d’une Journée internationale du yoga.”
Kuttan voyant mon intérêt grandissant pour le yoga m’a conseillé de commencer à le pratiquer, d’autant plus qu’il me sent stressée depuis quelques jours, avec ce voyage en avion, avec le vol sur Air India de Trivandrum (Thiruvananthapuram) Airport à l’aéroport d’Alprech près de Boulogne sur mer, où je suis invitée à la fête de la mer.
Mon voisin Henri me dit que le yoga aide à mieux gérer le stress, renforce les muscles, aide à garder le moral, améliore la souplesse et l’équilibre et augmente les défenses immunitaires !!! Rien que ça !!
Emmanuel qui prenait de mes nouvelles au téléphone, m’a dit que vous avez la chance pour certains d’entre vous de le pratiquer chaque semaine, à la maison du Sport et du bien-être.
À la Maison Vive, vous avez eu la chance aussi de pratiquer le yoga avec une experte, la nièce d’Éric du conseil scientifique des maisons, qui est intervenue de nombreux mois pour vous guider dans cette discipline.
La fille de mon ami Francis, administrateur de vos Maisons, est une guide experte dans le Boulonnais, professeure de yoga. Je ne fais pas de pub mais vous pouvez voir son site très intéressant.
Une autre professeure de yoga, dont je vous ai déjà parlé, en tant que merveilleuse mamie, Nanammal, a enseigné cette discipline jusqu’à sa mort, à près de 100 ans :
Comme quoi le yoga est excellent pour la santé et la longévité.
Mon voisin Henri me dit qu’à Kudakkachira il a toujours su que ses beaux-frères pratiquaient le yoga tous les jours, mais il n’a pas pu les observer, car son beau-frère aîné fait son yoga à 4h le matin et le plus jeune à 5h. Des heures matinales où mon voisin dort profondément !!!
Il me dit aussi que dans l’école Lilloise où est scolarisée Lisa, sa petite fille, une maman est venue leur donner un petit cours de yoga le 21 juin !!
Si mon pays pratique le yoga depuis des milliers d’années, je ne peux m’empêcher de saluer Mister Patanjali, qui aurait vécu au 2ème ou 3ème siècle avant Jesus Christ, qui a été le premier à écrire sur le yoga et son enseignement, les Yogas Sûtras.
Une très bonne émission de radio explique qu’il est aussi utile pour se soigner, des infirmiers, médecins l’utilisent pour aider leurs patients.
J’avoue, chers enfants, que ma pratique du yoga me montre mon manque de souplesse, d’équilibre, mais je commence à faire quelques petits progrès et ça me donne confiance et courage. Peut-être pourrai-je prendre mon avion pour les fêtes de la mer.
Quoiqu’il en soit, n’hésitez pas à le pratiquer, votre bien-être sera amélioré.
Je vous souhaite de bonnes et merveilleuses vacances, et à très bientôt pour la fête de la mer.
Vous savez mon intérêt pour les chiffres, je vous en parlais avant-hier, “déchiffrer le monde”, nous permettait de voyager de mon pré de Kurichithanam jusqu’en Mésopotamie, avec leurs tables de calcul et jusqu’au Congo avec l’os d’Ishango, en remontant très loin dans le temps !!
Mon cher Kuttan m’a dit que nous venons de passer un moment particulier dans l’année, appelé solstice de juin ou solstice d’été, en Inde comme chez vous en France. Nos pays étant situés dans l’hémisphère Nord. Alors que nos amis qui se vivent dans l’hémisphère Sud, viennent de vivre, au même moment, le solstice d’hiver !!
“Le solstice d’été correspond au moment de l’année où le Soleil monte au plus haut dans le ciel et éclaire pendant une durée maximale l’un des deux hémisphères : c’est donc le jour le plus le long de l’année. Dans l’hémisphère nord, il se produit le 21 ou le 22 juin ; dans l’hémisphère sud, le 21 ou le 22 décembre.”
À Kurichithanam, dans mon pré, je n’ai rien remarqué de différent, par rapport aux autres jours de l’année, dans la mesure où il y a très peu de différence entre le jour le plus long de l’année, au solstice d’été, le 21 juin, et le jour le plus court, au solstice d’hiver, le 21 décembre !! Ici la nuit et le jour sont quasiment égaux toute l’année, car le Kerala est proche de l’équateur, à 8 degrés et 4 minutes de latitude Nord (l’Inde est située au nord de l’équateur entre 8 degrés 4 minutes et 37 degrés 6 minutes de latitude nord et 68 degrés 7 minutes et 97 degrés 25 minutes de longitude est).
Comme je vous l’ai dit, mon état adoré du Kerala est situé dans l’extrême Sud de l’Inde.
Mon voisin et ami Henri m’a raconté comment son épouse, lorsqu’elle a quitté l’Inde pour la France, n’en croyait pas ses yeux, en observant le début du jour (l’aube) à 04h55 et la fin du jour (crépuscule) à 22h56 !! Soit une durée du jour de 16 heures et demi !! Alors qu’au Kerala, la durée du jour est de 12 heures 42, le début du jour étant à 06h06 et la fin du jour à 18h48, en ce moment de l’été.
Une autre différence remarquable entre l’été en France et l’été au Kerala est que cette saison est très pluvieuse chez moi, c’est la mousson de Sud-ouest qui dure de juin à septembre. Il paraît que chez vous, c’est la saison bien ensoleillée, mais Emmanuel nous a fait remarquer que cette année, l’été commence avec la pluie. C’est un peu la mousson aussi chez vous !!!
Mon voisin Henri m’a dit que dans le Sud de la France et aussi en Espagne, la nuit la plus courte est fêtée le 24 juin, à la Saint Jean. Le 24 juin est férié en Espagne. À Perpignan, à Barcelone, et dans de nombreuses villes espagnoles, m’a-t-on dit, le festival de la Saint Jean se fête en allumant des feux, comme chez nous en Inde, à la fin de l’hiver, ou Diwali :
Chez moi, la mousson d’été battant son plein, ce n’est pas le meilleur moment pour faire la fête. Nous attendons quelques semaines pour Onam, la plus grande fête du Kerala, qui va avoir lieu en août.
Je sais que vous vous préparez à fêter sur le port de Boulogne-sur-mer, les fêtes de la mer, dans quelques jours. Je suis sûre que vous allez profiter de ces beaux moments avec les bateaux de pirates et mon amie Stacy la menace sera très occupée.
Nasim, enfant du Centre de Jour, a interprété le merveilleux masque Sugpiaq issu de la collection permanente exposée au Musée de Boulogne-sur-mer, dans le cadre de la préparation de l’exposition Rien n’est joué d’avance inaugurée le 17 septembre.
Découvrez l’image transmise par Sylvie, professeure en arts pastiques du Centre de Jour :
Je prépare mes valises pour vous rejoindre à la Fête de la mer la semaine prochaine, je suis ravie.
Comme je vous sais en vacances bien méritées mardi soir, je suis en train d’écrire mes dernières lettres pour cette saison 2020-2021 passée ensemble à disserter en vérités.
Aujourd’hui, je souhaite remercier toutes mes amies, tous mes amis, qui ont contribué à cette nouvelle année épistolaire.
Merci Jis, Francis, Henri, Emmanuel.
Merci bien évidemment mon cher Kuttan ; souvent nos conversations matinales ont inspiré les lettres.
Merci les enfants pour vos messages (je pense en particulier à ma chère Stacy).
Mais qu’est-ce que l’amitié ? Comment la reconnaît-on ? Et bien Emmanuel, l’ami de mon cher voisin Henri, m’a signalé la proposition très charmante d’un Monsieur de votre pays, qui était philosophe, et qui me semble d’une sage vérité :