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Le centre de jour

“Y’a d’la joie” et ce que le thème inspire aux enfants : recueil de paroles par François Roy

François Roy, metteur en scène des spectacles qui, chaque année, closent en beauté nos saisons culturelles, a rencontré les enfants pour recueillir ce que leur inspire le thème.

Ce verbatim ainsi que les inspirations de François nourrissent les réflexions des réunions organisées régulièrement avec les enfants, les professeurs des ateliers, les chefs de service et la direction.

Rendez-vous le 5 juillet à l’occasion du Festival “Les Journées d’Enfance 2019” pour voir sur scène s’exprimer les idées formulées ci-après :

CUEILLETTE à la PREVERT

De l’Effort à la Joie, il y a l’apprentissage !

Maison du Sport :

Gagner un match

Se surpasser ou se dépasser ses limites

Surpassement c’est un sur-effort

                           C’est être Au-dessus de soi

Il faut un effort

Oui On a des limites

Je ne sais pas / rien puis après on sait

Non a priori je n’ai pas de limites et je sais tout ; Je fais l’effort dès le début et mon effort est de développer ce que je sais à priori et ce que j’ai en moi  (Maïeutique)

L’Effort, c’est le vouloir

Je ne savais pas courir, mais j’ai appris ; maintenant je sais  et comme je sais, j’ai de la joie à courir

J’apprends la moitié des règles puis je m’arrête, puis je reprends et là je fais un effort pour reprendre

J’ai le désir de jouer de la guitare mais il faut que j’apprenne le solfège qui demande au moins deux ans ; je ne fais pas l’effort de l’apprendre alors je ne joue pas ; je suis conscient que la joie est toute proche mais qu’elle ne viendra pas sans l’effort d’apprendre le solfège

Car l’effort est dans un temps long

L’effort, c’est reprendre sur sa volonté (Sarah)

Mais il y a du collectif dans l’effort

On me « force » et c’est l’entourage qui encourage

 L’effort, c’est le contraire de la paresse

Mais  il y a l’effort puis le découragement puis l’effort de nouveau, faut recommencer

Ce serait bien mais moi je n’y arrive pas, je ne sais pas, je ne peux pas

LA JOIE :

C’est être content de quelque chose, de quelqu’un, des autres

C’est relatif à la famille, à l’entourage  comme l’effort (collectif)

La joie c’est être content de Soi mais c’est aussi être content pour eux, pour l’autre

La joie améliore, rend meilleur.

D’avoir fait un effort sur soi même

C’est le plaisir de partager la joie de l’autre, la victoire de l’autre ou la sienne ou tous ensemble (la guerre et la victoire de tous)

C’est le plaisir de partager en dépassant ses propres qualités

La joie : il y a le choix et  la limite d’entreprendre ; Cela concerne aussi le libre arbitre (quelle joie ? quel effort ?)

L’ENERGIE de l’effort

Pour un effort il faut de l’énergie, de la volonté mais pour la volonté il faut de l’énergie

La souffrance est la limite de l’effort

La joie c’est l’écho de l’effort, c’est l’écho de la réussite

La volonté est la bataille entre la réussite et l’échec mais aussi une bataille avec soi-même

La Règle du jeu :

L’effort : c’est apprendre et/ou respecter  la règle du jeu ; après il y a la joie

LE TEMPS :

Il faut du temps avec l’effort, pour l’effort

L’effort est long et la joie courte

Quand la joie est longue, elle reste en soi, cela peut devenir de la fierté ; elle se partage et/ou elle se ressent aussi  en collectif, et parfois avec l’autre

La joie, c’est une épreuve ; timide, il faut que je me dépasse pour montrer ma joie

Oser montrer sa joie !

L’histoire de la joie c’est l’histoire de l’apprentissage qui passe par l’effort et le collectif

Maison du Cirque :

LA JOIE :

Joie de vivre, être heureux, avoir le sourire, c’est collectif, être collectivement dans la joie, s’entraider à être joyeux

La joie c’est du dynamisme, donne du dynamisme ; tout cela  c’est de l’énergie

La joie ce sont de couleurs, elle est colorée

La joie, c’est être en bonne relation avec l’autre  avec soi-même

On se soutient et  c’est l’encouragement,

La joie  vient de l’effort quand on se surpasse, c’est le surpassement réussi

La joie, c’est le nez rouge du clown

Le visage exprime la joie, il sourit ; l’expression de son corps avec  ses gestes contents

La joie c’est quand on a une bonne nouvelle suite à l’effort donné ou  par hasard comme une rencontre imprévue

Cirque = apprentissage = effort= résultat= joie du spectacle

Maison de la Musique :

L’EFFORT :

Faire face à une difficulté mais l’effort n’est pas toujours réussi

La passion c’est faire ce qu’on aime : comme «contrôler» un cheval ; le cheval c’est l’image de ma passion, l’effort c’est contrôler ma passion avec les rênes, mais il faut apprendre à conduire son cheval et cela demande de l’apprentissage et ne pas avoir peur ; cela demande de la connaissance

Faire un effort, c’est apprendre à respecter et vivre

L’effort, c’est faire l’effort d’apprendre à travailler  pour avoir de la joie

L’effort de se lever le matin

L’effort d’aimer

Mais Il faut insister, se battre

L’effort de montrer quelque chose donne du plaisir, mais il y faut du courage

Il y a aussi l’effort physique, l’entrainement, la répétition, recommencer

Pour l’effort, il faut avoir le moral mais il faut aussi de la Morale

Au début il faut un objectif comme avoir un bon métier par exemple ; l’objectif atteint, c’est la réussite et celle-ci donne la Joie

Mais la réussite, c’est aussi apprendre à être nous-mêmes

Peut-on réussir sans effort ?

LA JOIE :

Elle peut être en famille, dans la scolarité, dans l’amour  mais avec les autres

La joie est un sentiment ; elle se ressent

Le temps de la joie et de l’effort :

La joie est brève, quand elle est lente c’est le bonheur

L’effort peut être lent et long

Etre joyeux : l’effet d’être joyeux dure mais ça dépend ….

Centre de Jour :

LA JOIE :

Heureux, sourire  c’est long, c’est un moment

La Joie est courte

On est content et c’est coloré comme au cirque

On est joyeux avec la voix, par la parole

Quand il y a la musique, elle devient du chant

La colère amène du rire mais ce n’est pas de la joie

La joie, c’est le moment de la réussite, quand on atteint un but, quand on va vers …

Mais il faut apprendre comme l’apprentissage des métiers

L’effort demande du courage  comme pour le timide par exemple

La joie apporte de la fierté, quand on accomplit des trucs bloqués ; l’effort, c’est de débloquer

L’effort est au début

Il y a l’envie (le désir ?) d’avoir du courage, l’humeur est au début et il y a un projet puis le ratage, et il faut reprendre, se reprendre  avec l’envie d’avancer, d’apprendre

Maison Vive :

Prendre du plaisir c’est la joie

Avec le jeu comme le vélo, le basket, le foot etc..

Jouer c’est la joie

Mais on apprend un jeu, et on peut jouer alors ; alors y a du plaisir et c’est la joie

L’effort c’est marcher longtemps

C’est travailler longtemps

La joie est rapide, vite ou longue, ca dépend

La joie c’est vague

Parfois il y a l’explosion de joie

La joie est colorée :

Rouge colère

Bleu : foncé triste

Jaune : normale

Orange : énervé

Bleu clair : joyeux

Vert : mal au ventre

Blanc…..

Mais aussi  la joie peut être jaune

Maison des Découvreurs :

Y a pas de joie dans le combat

La joie :

Un anniversaire, à Noël, la fête, une naissance, quand on est gâtés, au parc d’attraction

Quand on est amoureux, quand on va  voir ses parents

La joie, elle se partage, avec les amis, au BBQ

Il y a de la joie tout seul aussi, quand on dort,

Quand on se remémore des souvenirs heureux

Y a de la joie avec un porte-bonheur, sur son vélo, quand on regarde une photo, quand on se défoule, quand on joue au sport

Quand on réussit son bac

J’ai fait 20  bornes, c’était très long, j’ai fait un effort  mais j’étais joyeux et fier

J’ai fait un effort pour voir mon frère

Le hasard procure de la joie, comme rencontrer par hasard quelqu’un qu’on aime bien et qu’on n’a pas vu depuis longtemps

Le chevalier fait un effort pour trouver le trésor de son roi (chevalier de la table ronde/ la chasse au trésor)

Maison de la Danse

LA JOIE :

Des gens qui rient ensemble

Une bonne ambiance

Une bonne équipe ; c’est collectif, la joie

Une vie sans problème ça donne de la joie car on est content

Quand on ne se lève pas du pied gauche

La joie vient suite au travail ; l’effort est ensemble, c’est collectif et ça donne une joie collective

Les souvenirs, c’est une joie ancienne qui peut durer

La joie c’est une rencontre amoureuse, une amitié, c’est le hasard de la vie

La joie c’est le cadeau désiré et attendu qui arrive enfin

L’EFFORT:

Par le muscle

Avoir le moral

Avoir envie

La Morale, l’effort de respecter et d’être respecté  (droit et devoir, les règles du jeu)

C’est le travail

Il y a L’épreuve

Le voyage est un effort

La timidité demande un effort, faire ou parler devant tout le monde

Contes et Histoires qui peuvent nous guider

Pinocchio (majoritaire)

Peter Pan (il est joyeux, et son effort est sa ruse)

(Puis par ordre décroissant)

Le petit poucet

Les soldats de la guerre de 14 18 qui luttent et sortent victorieux

Le petit prince

Ulysse

La belle et la bête

Le vieil homme et la mer

Spiderman

(Chevalier de la table ronde/ la chasse au trésor)

Harry Potter

le haricot magique

Rocky

Jumanji

Max 2

Reine des neiges

Coco

A la recherche du bonheur

Les choristes

Titanic

La petite fille aux allumettes

Hunger games

E T

Webographie :

Texte intégral de Pinocchio

Biographie de Collodi

Jésus que ma joie demeure au piano

Cliquer sur l’image ci-dessous puis, quand elle apparaît sur votre écran, cliquer une nouvelle fois en touchant la partie droite de votre souris pour la télécharger sur votre ordinateur :

Résidence art / science 2019 : Texte et images de la présentation du projet final

Ce vendredi 25 janvier à l’occasion de la réunion trimestrielle du Conseil scientifique de notre institution, Åbäke (collectif artiste européen dont Maki, designer, est membre), lauréat de la résidence art / science 2019, a présenté le projet final.

Le Conseil scientifique a approuvé à l’unanimité cette proposition.

Avec cette présentation s’achève la première partie de la résidence, organisée grâce au soutien de la Fondation de France dans le cadre du programme Les Nouveaux commanditaires.

Les prochaines venues d’Åbäke durant ce premier semestre et jusqu’à l’inauguration le 2 juillet, seront désormais rendues possibles grâce au soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France.

Tout au long du premier semestre 2019 seront seront réalisés les différents décors, objets permettant de ritualiser le rassemblement annuel ainsi que le site du petit déjeuner sous l’herbe.

L’inauguration de ces créations aura lieu le 2 juillet.

Découvrez le texte et les images conçus par Åbäke pour présenter ce projet final. Lilian, enfant de la Maison du Cirque, a proposé comme titre :

Connaissez-vous la blague du petit déjeuner ? 2010-2019-2050

“Nous sommes le 2 juillet 2050 et j’arrive bientôt à Boulogne-sur-Mer, aux Maisons des Enfants de la Côte d’Opale dans ma voiture volante, la Citroën dont le design est inspiré du film Blade Runner, le premier, qui se déroule en 2019.

Cela fait maintenant 31 ans que j’y vais, toujours à la même date et je n’ai raté l’anniversaire que trois fois. La première fois en 2029, l’année de la fin de la viande. La tradition avait par conséquent été chamboulée et le méchoui remplacé par un superbe mezze.

Moi j’habitais Londres depuis longtemps, une ville très végétarienne et je pensais que jamais les français n’accepteraient de ne plus manger de viande, que ce serait la révolte, que les restaurants continueraient malgré la loi à servir des plats carnivoriens clandestinement. Il n’en a été rien, un peu comme l’interdiction de fumer dans les établissements publiques au début du siècle, les français avaient finalement accepté ça de suite.

J’arrive à la ferme et comme d’habitude les voitures remplissent l’allée. Ceux qui ont inventé les voitures volantes ont oublié de penser au parking. La carriole est aussi là, garée au milieu et comme chaque année, je la suspecte d’avoir bougée. Je crois qu’un plaisantin s’amuse à la changer de place tous les ans et les visiteurs posent des questions.

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L’histoire change toujours un peu mais on en parle, et en parler c’est ce qui fait monument et cette roulotte n’amasse pas mousse donc.

Il y a beaucoup de gens, des visages familiers, d’autres nouveaux.

C’est vraiment l’occasion des retrouvailles.

Je me dirige vers des enfants en train d’empiler des gobelets en plastique sur un rocher comme une espèce de jenga, un vieux jeu d’équilibre. Cela fait déjà plus de deux mètres de haut. Cette colonne précaire se trouve sur une pierre dont deux faces seulement sont coupées droites et le reste laissé au naturel, mais c’est quand même du marbre.

Sur la pierre on lit : “Ce monument marque l’emplacement du petit déjeuner…” “Petit déjeuner” est à moitié dans la terre et on devine que le texte continue.

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Quelqu’un à côté de moi ricane et dit : “ils n’avaient pas prévu que ça s’affaisserait et qu’on ne pourrait plus lire, vous savez ce que c’est ?

Alors puisqu’il me le demande, je lui raconte qu’il y a 40 ans un petit déjeuner à été organisé ici-même et enseveli avec des objets de l’époque comme une capsule temporelle pour être déterré à moitié en 2030 et l’autre… cet après-midi. Il me dit : “ah je ne savais pas” et je lui réponds : “Je n’y étais pas mais on me l’a raconté”.

Il y a des tags ou des graffitis autour de l’inscription mais ils sont gravés aussi. Je me souviens que l’on avait un peu fait exprès qu’il serait difficile de discerner les différentes informations, un peu comme sur les murs de la crypte de la cathédrale de Boulogne-sur -mer, sur lesquels on peut voir les couches successives des occupants du lieu, les inscriptions des anglais de la seconde Guerre mondiale sur la signalétique des allemands par dessus les fresques du XIXe ou les peintures romanes dont on distingue l’original de la restauration un peu radicale et trop enthousiaste — “les calques aplatis Photoshop” comme on disait à l’époque en lieu de palimpseste, de repentirs d’auteurs successifs.

La face horizontale de la pierre est lisse, excepté un trou conique. C’est dans ce trou que les enfants jouent à accumuler des gobelets en plastique qui épousent parfaitement la forme. Ce morceau de marbre venait des carrières du Boulonnais et avait connu la gloire puis sa fin commerciale lorsque le marbre italien et chinois avaient mis fin à son exploitation dans la région.

Je me souviens encore d’un extrait du cahier des charges de la commande qui envisageait : “une œuvre monumentale, verticale et faite de matériaux particulièrement pérennes… [qui] doit apparaître dans le paysage visuel du site, être vue des habitants à 500 mètres autour du site, afin que le site archéologique ait son pendant hors-sol“.

Comment en était-on arrivé à ce petit morceau de socle avec un trou ? Alors oui, si les enfants arrivent à empiler tous les gobelets, ça peut concurrencer Napoléon sur sa tour pas loin d’ici.

Lors de mes séjours successifs aux Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, j’avais forcément la fraîcheur de ne rien connaître et je posais pas mal de question car il y avait beaucoup d’indices d’activités antérieures : une écurie, un ancien four à céramique, un poteau pour géant, des morceaux de ferraille sur les murs ou des photos d’enfants dans des villages, des céramiques ; tant d’objets qui sont témoins d’une activité foisonnante et dont il restait des traces photographiques, des œuvres aux murs intérieurs comme extérieurs mais aussi les ruines.

Ils suscitent des questions si l’on est curieux et une légère transformation ou addition peut les réactiver. J’avais donc juste continué de parsemer la ferme d’indices, de changements et additions qui n’effaçaient pas une histoire mais en rajoutaient d’autres.

Une des difficulté de signaler l’endroit du Petit déjeuner sous l’herbe de 2010 c’est que s’il apparaissait comme logique de faire le repas annuel à l’endroit même du site et le matin, ça avait naturellement bougé vers un repas du midi et situé à l’intérieur de l’enceinte de la ferme, plus pratique par sa proximité des cuisines et praticables.

Il y avait des décalages mais ce n’était pas grave, ces décalages pouvaient être un atout pour un rituel.

Par exemple, il y avait toujours un croissant dans les corbeilles de pain…

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…. Pour rappeler que ce déjeuner existait aussi en commémoration d’un petit déjeuner. Ceux qui savaient le racontait aux nouveaux mais eux-mêmes l’avaient appris lorsqu’ils s’étaient étonnés la première fois de l’incongruité de la chose.

J’avais aussi pris comme exemple le Monument à Londres. Il avait été impossible de marquer l’endroit exact où avait commencé le Grand Incendie de Londres en 1666 car le propriétaire du lieu refusait que l’on érige une colonne sur son terrain. Qu’à cela ne tienne ; une colonne de 61 mètres avait été construite à 61 mètres de l’endroit. Pour le site du Petit déjeuner sous l’herbe, il s’agissait plus du paradoxe d’installer quelque chose sur ce qui devait être exhumé.

Alors en plus du petit rocher/socle, nous avions un pointeur, un poteau qui indiquait l’emplacement du lieu.

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Pour cela, nous avions déplacé le poteau de 8 mètres surmonté d’un cadre métallique triangulaire qui se trouvait dans le fond du jardin à la distance de sa hauteur. C’était un pointeur de manière littérale car un enfant de la Maison avait dessiné une main qui pointe du doigt et on l’avait reproduit sur une plaque en émail installée en haut du poteau. Ce même poteau qui avait été utilisé pour bouger un géant et plus tard un panier-but pour jouer au polo lorsqu’il y avait des chevaux à la Maison, encore une succession d’histoires.

Une fois le lieu signalé, il convenait de dire quand.

Cet indice était le plus gros, à la vue de tous. Lors de mon arrivée en 2018, j’avais remarqué que les tuiles du toit étaient utilisées pour donner quelques informations, comme le dessin de l’ancre, rappelant que Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale avaient été notamment la Maison des Enfants de la Marine.

De l’autre côté un énorme “2000” avait été dessiné avec des tuiles plus foncées en contraste avec les tuiles rouges afin de se souvenir du futur. Ce même futur qui, comme certains films de science-fiction se retrouvent dans le passé à un moment donné (1984, 2001, l’Odyssée de l’Espace ou le 2015 de Retour vers le futur 2, etc.). Il n’avait pas été si compliqué de bouger quelques tuiles pour transformer le “2000” en “2050” tout en conservant les histoires.

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Celle de la promesse de déterrer le site du Petit déjeuner sous l’herbe se rajoutait simplement aux autres, à la fois heureuses et tragiques, que l’on m’avait racontées au sujet du toit.

Je passe un peu sur tous les autres indices disséminés dont certains ont été oubliés jusqu’à leur réactivation par un esprit inquisiteur. Moi-même je ne me souviens pas de tout et je me dirige vers les tables pour aller me chercher un verre.

Il me semble qu’il y avait une porte brûlée du pigeonnier qui était devenu une table, d’une enclume miroir ou d’une chaise qui marche, des choses comme ça.

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Comme chaque année Suzanne est là et elle a amené LE livre.

Elle a aujourd’hui un peu plus d’une cinquantaine d’années mais quand je l’ai rencontrée elle venait de sortir de l’école. Je déambulais dans Boulogne lorsque l’enseigne d’une boutique m’avait interpellée : “reliure”, une forme d’artisanat un peu désuet à l’époque déjà.

Curieux mais sans trop d’espoir j’étais rentré dans la boutique, peut-être pour voir si je pouvais racheter des outils obsolètes d’un propriétaire qui n’avait pas eu le temps de changer la devanture du magasin. À mon étonnement, Suzanne était là en train de relier un ouvrage et ma surprise fût renforcée par le fait qu’elle paraisse si jeune. Très vite j’apprenais qu’elle venait juste de rentrer de Paris après des études très spécifiques en reliure pour reprendre cet atelier.

Et moi qui croyais venir voir la fin d’un commerce d’antan, c’était l’opposé ; le début d’une aventure. Presque immédiatement, j’ai hâtivement demandé s’il était possible de faire un livre de 10000 pages, en calculant mentalement et grossièrement le nombre de jour jusqu’à 2050. Ma provocation s’est vue répondue d’un sourire et d’un “oui” enthousiaste : j’avais trouvé une collaboratrice pour le projet. Cet objet improbable qui sort une fois par an avait donc été créé et les gens étaient assez excités à y inscrire soit des souvenirs , soit des prédictions et il se remplissait petit à petit de belles confusions temporelles.

On y signait sa présence ou on y consignait des promesses, des présages ou des souvenirs du lieu, c’était selon.

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Pendant le repas, il y avait toujours des gens pour être étonnés de voir qu’on servait le vin et les jus de fruits dans des gobelets en plastique, une matière que l’on n’utilisait plus depuis des années mais dont la longévité avait finalement été plus utile que problématique. Les plus jeunes étaient fascinés par cette matière d’un autre temps dont ils pouvaient voir des exemples au musée de Boulogne, sous vitrine.

C’est vrai que le plastique, c’est très spécifique au toucher et même au goût.

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Le, la maîtresse de cérémonie signalait toujours le silence en tapotant une cuillère sur un verre en verre, avant de lever le gobelet en plastique. Les gens en faisait autant, ce gobelet étant en plastique argent. Puis certains nouveaux buvaient une gorgée avant de s’apercevoir que personne d’autres ne le faisait avant que le, la MC ne lit le verre en le tournant.

Il y avait un tout petit texte imprimé sur tous ces gobelets : “En 2050 les voitures volent“, “En 2050 les gens acceptent toutes les formes de corps“, “En 2050 le Président de la République est Pakistanais“, etc. Une suite d’affirmations, certaines évidentes et d’autres assez loufoques. Les nouveaux demandaient discrètement aux anciens : “Mais qu’est-ce que c’est que ça ?” et se voyaient répondre que ça avait été écrit par les enfants des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale en 2018-2019.

Comme les phrases étaient au présent il y avait un décalage, que tous les ans quelqu’un lisait. C’était pourtant la première fois que ce n’était pas dans le futur !

Je voyais bien que des gens gardaient le verre comme un souvenir mais, heureusement, on en avait produit un bon nombre à l’époque.

Les plus attentifs avaient remarqué ce qu’ils pensaient être une coquille : vers le milieu du texte le, la MC avait lu “En 2030, on déterre la moitié du site du petit déjeuner sous l’herbe“. En étant plus patient on pouvait entendre que le texte se terminait par : “En 2050 on déterre l’autre moitié du site du petit déjeuner sous l’herbe“.

Le, la MC nous invitait ensuite à la fameuse photo de groupe. Chaque année il y avait une surprise.

Beaucoup avait boudé la photo de 2024, tournant le dos à l’objectif pour éviter que son visage ne soit saisi et photostoppé.

Aujourd’hui, pourtant, c’est un peu différent des autres années car le bulldozer va atterrir d’un instant à l’autre et on redécouvrira les objets de la capsule temporelle.

Une jeune s’écrit : “Hé, mais… C’est dit que la moitié a été déjà creusée il y a vingt ans mais il n’y a pas de trou !“.

Elle a raison mais, déjà, deux de ses voisins de table lui racontent ce qui s’est passé en 2037 : un imprévu qui se rajoutait aux histoires.”

Les œuvres sélectionnées par le FRAC Grand Large – Hauts-de-France pour l’exposition “Y’a d’la joie”

Pour la cinquième année consécutive le FRAC Grand Large – Hauts-de-France et notre institution préparent l’exposition dont les enfants seront les commissaires.

Cette exposition sera inaugurée dans les locaux du FRAC à Dunkerque en septembre 2019.

Première étape : l’installation des œuvres sélectionnées conjointement, à partir desquelles les enfants s’inspirent pour créer à leur tour des représentations du thème : « Y’a d’la joie ».

Cette installation a lieu début février dans notre salle d’exposition : « La salle sophro », pour une présence permanente jusqu’au mois de mai 2019.

Consultez le pdf de présentation  de ces œuvres en cliquant ici. Les œuvres présentées en salle sophro sont encadrées en jaune.

Images de la quatrième séance de l’atelier patrimonial mensuel

Ce 16 janvier 2019 a eu lieu la quatrième séance de l’atelier mensuel consacré à la fabrique à l’échelle 1 d’une charrette ayant circulé au XIVe siècle sur des routes non loin des Maisons, et permettant aux plénipotentiaires du Royaume de France de rallier le lieu de négociation avec les envoyés du Royaume anglais pour convenir d’un traité de paix durable.

Cet atelier est co-animé par Christophe, membre de l’équipe éducative de la Maison du Cirque, et par Sebastien, membre de l’équipe éducative de la Maison des Découvreurs.

Découvrez les images réalisées à cette occasion :

Images du spectacle “Olé”

Ce mardi  15 janvier au café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre institution, Elodie a proposé aux enfants et aux équipes éducatives une première représentation de sa création Olé.

Elodie a présenté aux enfants et aux équipes l’histoire d’une dame, attendant sur le quai le départ de son train, désemparée par les informations confuses communiquées par haut-parleur et ne sachant pas s’il faut monter dans la rame.

Dans ces moments d’incertitude et comme par enchantement, la valise de ce personnage devient elle-même une personnalité clé ; au-dedans se trouvent en effet des objets, des vêtements inspirant la fantaisie de cette dame. A mesure que ces ornements sans queue ni tête apparaissent, l’espace du quai de la gare devient une scène andalouse, sur laquelle cette dame soudain virevolte telle une danseuse émérite de Flamenco.

Cette dame, Elodie l’a prénommée “Quiche” lorsqu’elle s’exprime sur scène. Pour “Olé”, spectacle vu par les enfants et les équipes de notre association, Quiche ne porte pas ce surnom – Elodie ne l’a pas encore baptisée. Sans aucun doute pourrait-elle s’appeler “Quichotta” en hommage au texte de Miguel de Cervantès, tant son personnage clownesque, burlesque, tonitruant, parfois pataud mais toujours exprimant une grande sagesse à propos de la nature humaine – tel Sancho Panza, coexiste avec des gestes de noblesse, aristocratiques, bien que risibles car profondément décalés, déraisonnables – tel Don Quichotte.

Comédie portée par le ton déluré de l’art clown, “Olé” est aussi un voyage visuel et sonore au pays de ces magnifiques compositions Flamenco exprimant la profondeur de l’âme, ses incertitudes et ses envolées.

Les enfants et les équipes ont aimé joué avec Elodie, riant, s’enthousiasmant, prêtant grande attention à ses expressions simiesques.

L’après-midi de ce mercredi 16 janvier, Elodie et Jérémy, régisseur du spectacle, rencontrent les enfants du Centre de Jour pour dialoguer ensemble sur le plaisir de rire et de faire rire. Une seconde représentation d’Olé sera présentée aux enfants et aux équipes ce mercredi soir.

Découvrez les images recommandées par Elodie et Jérémy à propos de ce spectacle (réalisations : Clément Martin et Bogdan Stoica) :

Images de la quatrième séance d’ateliers physique-chimie au Centre de Jour

Ce mardi 15 janvier, Yoann-Nicolas Jaffre, ingénieur électronicien de l’entreprise Schlumberger Ltd et coordinateur pour la France de la Fondation SEED, et Eric Parot, ingénieur physicien et membre de notre Conseil scientifique, ont proposé aux enfants du Centre de Jour de découvrir les capacités conductrices de la matière.

Découvrez les images de cette séance, transmises par Lumina, membre de l’équipe éducative du Centre de Jour :

Images de la troisième séance de l’atelier patrimonial mensuel

Ce 12 décembre 2018 a eu lieu la troisième séance de l’atelier mensuel consacré à la fabrique à l’échelle 1 d’une charrette ayant circulé au XIVe siècle sur des routes non loin des Maisons, et permettant aux plénipotentiaires du Royaume de France de rallier le lieu de négociation avec les envoyés du Royaume anglais pour convenir d’un traité de paix durable.

Cet atelier est co-animé par Christophe, membre de l’équipe éducative de la Maison du Cirque, et par Sebastien, membre de l’équipe éducative de la Maison des Découvreurs.

Découvrez les images réalisées à cette occasion par nos soins… :

… Ainsi que de ceux de Sebastien :

Découvrez le film réalisé par Eric, membre de l’équipe éducative de la Maison du Cirque, à cette occasion :

Images de la troisième séance d’ateliers physique-chimie au Centre de Jour

Ce mardi 11 décembre, Yoann-Nicolas Jaffre, ingénieur électronicien de l’entreprise Schlumberger Ltd et coordinateur pour la France de la Fondation SEED, a proposé aux enfants du Centre de Jour de découvrir les capacités conductrices de la matière.

Découvrez les images de cette séance, transmises par Nicolas, membre de l’équipe éducative du Centre de Jour :

Film et images du spectacle “La Sauvage”

Ce mardi 4 décembre au café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre institution, Sabrina a proposé aux enfants et aux équipes éducatives une première représentation de sa création La Sauvage.

Sabrina a raconté aux enfants et aux équipes Sabi, jeune fille de 13 ans découvrant la Creuse à son corps défendant pour rallier cet Eté là le pied à terre familial. Une foule de personnages incarnés par Sabrina l’attend de pied ferme, avec au cœur de cette communauté qui vit ensemble mais ne se comprend pas forcément deux figures centrales ; la grand-mère hospitalisée de Sabi, et “La Sauvage”, laquelle virevolte dans les forêts alentours.

Sabrina a incarné avec force et fantaisie ces personnages qui, dans la multitude de leur chemin de vie, ont ce point commun de vouloir avec Sabi éprouver l’enchantement du monde. Ainsi, par l’inspiration de “La Sauvage” et de Sabi devenue sa pygmalione, l’hôpital accueillant la grand-mère s’ouvre à la joie de créer une autre manière de représenter la vie, une façon différente de célébrer l’existence. Le village creusois en fait peu à peu de même ; les histoires vécues personnellement par les habitants deviennent par la discussion avec Sabi autant de points d’appui pour dire sur la place publique combien l’aventure de la vie peut être une scansion que l’on aimer à faire partager.

Gens du pays travaillant la terre jour après jour, équipe hospitalière accompagnant les personnes en fin de vie ou sur la voie de la déraison, points de vue des malades qui voient le monde chacun à leur façon, rencontre entre une adolescente et une créature forte d’une sagesse millénaire mais vivant au seuil de la civilisation moderne jusqu’à ce jour : Sabrina a donné chair et voix pour sentir ce que nous instille le sentiment de joie.

L’après-midi de ce mercredi 5 décembre, Sabrina et Mathieu, régisseur du spectacle, rencontrent les enfants du Centre de Jour pour dialoguer ensemble sur le plaisir de rire et de faire rire.

Découvrez les images réalisées lors  de cette soirée au café-théâtre :

Découvrez le film réalisé ce 4 décembre par Eric, membre de l’équipe éducative de la Maison du Cirque :

Évaluation du parcours des enfants et des jeunes depuis mai 2018

Ce mois de novembre 2018, les équipes des Maisons ont travaillé comme chaque six mois à la rédaction d’un document clé de notre champ professionnel, appelé le “Document Individuel de Prise en Charge” (DIPC). Ce document permet de faire un point sur le parcours de l’enfant ou du jeune accueilli ; notre association a érigé pour règle d’associer celui-ci à ce bilan semestriel.

A cette occasion, et sur proposition du Conseil scientifique (voir sous-partie “II.B. Présentation des résultats statistiques du questionnaire proposé aux enfants et aux jeunes”), l’association a expérimenté pour la troisième fois un outil évaluatif développé en interne, permettant de comparer chaque six mois les parcours des enfants et des jeunes selon les grandes rubriques organisant notre travail éducatif.

Une fiche a été distribuée aux équipes  des Maisons :

Cette fiche a été remplie pour chaque enfant et jeune.

Les résultats, pour cette vague de novembre 2018, sont les suivants (71 fiches ont été traitées ; les enfants arrivés trop récemment dans nos effectifs, les jeunes des studios et les jeunes du service de maintien à domicile qui ne pratiquent pas les activités culturelles de notre association, ne sont pas pris en compte).

I. Tendance générale ; les évaluations formulées par les équipes (en pourcentage) : 

(N.B : Nous surlignons le plus haut pourcentage obtenu).

“La situation s’est dégradée depuis 6 mois” : 7.3.

“La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante” : 25.9.

“La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction” : 25,3.

“La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (satisfaisant)” : 20.5.

“La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (insatisfaisant)” : 20,8.

II. Au cas par cas ; les thèmes, avec le plus haut pourcentage obtenu pour chacun d’eux  :

(N.B : Nous surlignons le plus haut pourcentage obtenu pour l’ensemble des thèmes).

“Le jeune et l’école” : La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante (32,4).

“Le jeune et les liens familiaux” : La situation n’a pas évolué depuis 6 mois (insatisfaisant) (43.6).

“Le jeune et les soins” : La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante (31).

“Le jeune et l’éducation” : La situation s’est améliorée depuis 6 mois, mais n’est pas encore satisfaisante (28.1).

“Le jeune et l’activité culturelle” : La situation s’est améliorée depuis 6 mois et donne satisfaction (56,3).

Nous mobiliserons cette fiche chaque six mois, à l’occasion des DIPC, afin d’être en mesure de dégager des tendances quant à la qualité des parcours des enfants et des jeunes de notre association, ainsi que des corrélations statistiques entre les différents thèmes de notre travail au quotidien avec eux : école, liens familiaux, soins, éducation (au sens de l’apprentissage du comportement en société), activité culturelle.