Archives de catégorie : Le service d’intervention pour le maintien a domicile et de retour progressif en famille

Le service d’intervention pour le maintien a domicile
et de retour progressif en famille

Bravo Thiméo !

Ce 2 mars, Thiméo a participé aux championnats de France handisport en athlétisme où il a fini premier de la course à pieds dans sa catégorie d’âge et sur une distance à parcourir de 1000 mètres“.

(Texte de Marie-Olivia, membre de l’équipe éducative du DMAD DARF).

Découvrez les images réalisées par le père de Thiméo :

Découvrez le film de cette course :

Images du spectacle “Yoko la méduse amoureuse d’un sac plastique”

Ces 20 et 21 février au café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre institution, la compagnie “Pliezbagage” a proposé aux enfants et aux équipes sa création Yoko la méduse amoureuse d’un sac plastique.

Poétique, gracieuse, envoutante, cette histoire d’un amour improbable entre Yoko et Tchip a emmené le public dans des abysses de félicité.

Certes la vie sous-marine n’est pas plus facile qu’à la surface : la difficulté de s’affirmer face à une mère castratrice, celle de se faire apprécier malgré sa condition de déchet, la peur de l’inconnu ; tous ces sentiments que nous humains connaissons si bien, les espèces aquatiques incarnées sur scène les vivent aussi.

Les enfants et les adultes ont apprécié la beauté des gestes, la vivacité des répliques, la qualité des visuels. Un beau dialogue s’est installé au terme de la représentation, les enfants posant moult questions aux artistes.

Mercredi 21 février, avant la seconde représentation, Pliezbagage a proposé un atelier aux enfants du Centre de jour et de la Maison de la Musique.

Découvrez les images réalisées le 21 février par Bruno, chef de service du DMAD DARF et de la Maison de la Danse avec l’aimable autorisation de Pliezbagage :

Arrivée de dunes magnétiques

Ce 23 février, les modules de l’œuvre de Io Burgard exposés à Dunkerque sont arrivés à la Ferme pour y trouver leur place définitive dans le “Jardin d’Elisabeth“.

L’inauguration de cette structure artistique praticable aura lieu le 15 mai prochain.

Un grand merci à M. Debuire et son équipe qui au LAAC ont supervisé le chargement des modules.

Découvrez les images de la livraison des dunes magnétiques ce jour :

Conférence du jeudi : Chloé Colpé

Ce 1er février, Chloé Colpé, chercheuse, a présenté l’étude réalisée pour l’Observatoire National de Protection de l’Enfance avec des jeunes de Maison d’enfants dont notre association.

Pour écouter la conférence, c’est ici.

“L’audace d’un excentrique” : le film

La saison culturelle 2022-2023 avait pour thème “Énergie(s)” : tout au long de l’année les enfants et les jeunes de notre institution ont préparé dans le cadre de leurs ateliers bi-hebdomadaires le spectacle exprimant cette quête.

Ci-après les créations des enfants, mises en récit par Romuald Pierru et filmées sur la scène “Le Phenix” d’Outreau le 7 juillet 2023 par TL Régie Technique :

Conférences du jeudi : Maison Des Adolescents

Ce 7 décembre dans le cadre de nos “Conférences du jeudi” à l’attention des équipes de nos Maisons, l’équipe de la Maison Des Adolescents site de Boulogne-sur-mer a présenté ses raisons d’être et d’agir, le public avec lequel elle travaille, son organisation et les possibilités d’actions réalisées avec notre association.

Pour écouter la conférence, c’est ici.

Images du spectacle “YOLO”

Ces 5 et 6 décembre au café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre institution, le groupe YOLO a proposé aux enfants et aux équipes les chansons de sa composition.

Bondissantes, euphorisantes, fraternisantes ; ces deux soirées furent pour toutes et tous un bonheur comme nul autre pareil. Enfants, adultes, ont dansé au rythme des mélopées cuivrées de YOLO, au son des guitares et rythmique.

Les chansons de YOLO racontent l’amitié, les moments de peu qui sont si importants pour goûter à la joie, le plaisir d’être ensemble, la honte du harcèlement scolaire.

Ce fut une chance de pouvoir savourer le son d’une clarinette, d’un trombone, d’une trompette, d’un saxophone petit ou grand et c’est toujours une grâce de retrouver nos chers amis musiciens.

Mercredi 6 décembre, avant la seconde représentation, YOLO a proposé un atelier musical aux enfants du Centre de jour et de la Maison de la Musique.

Merci beaucoup pour ces cadeaux de fin d’année et joyeux anniversaire Christophe.

A bientôt YOLO, au plaisir.

Découvrez les images réalisées ces 5 et 6 décembre avec l’aimable autorisation de YOLO.

Ce 5 décembre, les films furent réalisés par Caroline, éducatrice de l’équipe du DMAD DARF :

Les photos furent réalisées par nos soins :

Le 6 décembre, les films et photos furent réalisés par Bruno, chef de service de la Maison de la Danse et du DMAD DARF :

Les lettres de Shila et Le petit journal de Bombay, un partenariat enrichi

Chers enfants, comment allez-vous ?

Je sais que vous pensez sérieusement aux fêtes de Noël et du nouvel an qui approchent, et aussi aux vacances bien méritées.

Ici, au Kerala, les fêtes sont très nombreuses, la plus importante reste la fête d’Onam qui a lieu fin août début septembre, cependant chaque ville et chaque village a sa fête.

Les fêtes, par milliers au Kerala, ont lieu de septembre à juin. Nous sommes dans un pays qui adore la fête.

Je suis personnellement invitée à participer à de nombreuses festivals, ils occupent une grande partie de ma vie bien remplie.

J’ai su que mes admiratrices et admirateurs, grands et petits, viennent de loin pour me voir, de France, de Bombay… Je les en remercie, soit avec un gros bisou du bout de ma trompe, ou d’une petite caresse sur la tête avec mon oreille, ils en sont tous ravis.

Sassi m’a informée qu’Isabelle du petit journal de Bombay, ainsi qu’Elisabeth et Henri ont reçu un accueil royal chez Mister Hari Namboodiri, leur donnant des clés pour comprendre notre culture multi millénaire, leur faisant visiter sa maison de plus de trois cent ans et son jardin plein de symboles ainsi que mon petit pré.

Cette chance est grande, car dans un passé récent, la maison des brahmanes n’était pas accessible aux non brahmanes.

Hari leur a donné les explications pour bien comprendre les festivals, celui du Temple de Devi à Kumaralanoor, où ils m’ont retrouvée et celui du Temple de Shiva à Vaikom où il leur a conseillés de se rendre en ce moment du festival.

Ils ont suivi à la lettre les conseils de Mister Hari, je peux vous dire qu’ils ont été complètement émerveillés par le faste et la beauté de ce festival, l’un des plus grands du Kerala.

C’était le 7e jour de la fête qui dure 12 jours… Des indices permettent de le savoir : il y avait sept éléphants mâles, avec leurs superbes défenses, participant à la procession, tous richement habillés.

Les murs qui entourent le temple avaient 7 rangées de lampes à huile toutes allumées, indiquant aussi que nous étions bien le 7ème jour. Les yeux de tous brillaient d’admiration.

Il était judicieux que leur venue soit le 7ème jour, car le 12ème et dernier jour, celui où participent 12 éléphants mâles et où les 12 rangées de lampes sont toutes allumées, couvrant l’ensemble des 4 murs du temple, il est très difficile d’approcher car la foule est trop dense.

Ce temple de Vaikom est historique car, il y aura cent ans l’année prochaine, il a été le lieu d’une des premières luttes non violentes en Inde pour que tous puissent rentrer dans le temple, même les “dalits” ou intouchables, comme on disait à l’époque… Que tous sans exception aient accès au temple.

Cette manifestation a duré plus de 600 jours, et même le mahatma Gandhi est venu soutenir cette action non violente.

Je vous ai compté cette belle histoire dans une précédente lettre.

Autant vous dire qu’Isabelle a beaucoup apprécié cette immersion dans la culture et dans l’histoire du Kerala.

Elle souhaitait me rencontrer, elle a pu en même temps se plonger dans notre si beau pays, si vert et plein de couleurs, ce Kerala appelé le “god’s own country“.

Cette rencontre a permis de renforcer les liens de partenariat et d’amitié qui nous unissent depuis plus de deux ans.

J’ai été, bien sûr, très honorée de recevoir Isabelle, de voir l’intérêt qu’elle nous porte.

Elle nous a présenté dans un très bel article en septembre 2021, les enfants de Boulogne, les maisons et moi l’éléphante philosophe.

Ce temps de rencontre est une réelle richesse car, pour moi, la richesse est avant tout dans la qualité de nos relations.

Je vous souhaite, chers enfants, de très belles fêtes de Noël et du nouvel an.

Je vous fais de gros bisous

Shila

Channanikattu Sheela

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Depuis quelques jours, j’étais informée par Sassi, l’un de mes quatre cornacs, de la visite de petits français : Lisa et Matthieu et de mon ami Henri, entre autres.

Je me suis dit que j’allais les faire travailler un peu en les obligeant à mener leur enquête.

Grâce à l’aide de Mister Hari Namboodiri, le propriétaire du petit pré de Kurichithanam où je passe mes congés et grâce à l’aide de Sassi, un de mes cornacs, ils ont finalement réussi à me retrouver sur un chantier forestier à quelques kilomètres de là.

Mon travail ici consiste à tirer des troncs d’arbres dans des espaces inaccessibles aux engins mécaniques et à les approcher de la route, là où ils prennent le relais.

Les enfants sont arrivés avec une grande joie m’apportant quelques bananes et sucreries, très heureux de me voir pour de vrai. Matthieu m’imaginait plus grande, comme mes cousines africaines.

Mes cousines sont plus grandes et elles ont des défenses, comme les éléphants mâles : voilà les grandes différences entre les éléphantes d’Asie et d’Afrique.

Henri m’a donné de vos nouvelles et transmis votre amitié. Je vous remercie de cette belle amitié qui se prolonge au-delà de la période de confinement due au satané virus.

Matthieu m’a présenté “Petit Poilu”, la mascotte de sa classe à Lille, il doit présenter ses découvertes en Inde pendant son voyage, avec Petit Poilu sur la photo. Je trouve cette idée absolument géniale.

Petit Poilu est également un excellent enquêteur, il oblige nos amis à pousser plus loin leurs recherches afin mieux me connaître et de bien connaître mon environnement.

Petit Poilu a pu être aussi témoin de mon dur labeur dans le transport de troncs d’arbres. J’aurais souhaité qu’il soit aussi témoin de mon rôle dans les temples où je suis très différente. Il va devoir se contenter de regarder ma page Facebook : Channanikattu Sheela.

Les enfants et adultes ont pu passer un long moment avec moi, rencontrer deux de mes cornacs,  Apu, le plus jeune, celui qui est sur mon dos et qui me guide pour chaque tronc d’arbre à descendre sur plusieurs centaines de mètres.

Il faut voir Apu me piloter si joliment et habilement. J’ai l’impression qu’il danse sur mon dos.

Sassi, plus âgé, lui, reste plus en retrait. Il est là pour superviser l’ensemble des travaux.

Petit Poilu et les amis visiteurs ont pu constater que bien qu’étant une star, je travaille durement… Une vidéo ci-dessous filmé par Henri peut vous le faire comprendre.

Comme beaucoup de stars, j’ai un taxi personnel avec mon nom inscrit sur le pare-brise et j’ai toute une équipe qui m’entoure. Quatre cornacs, un chauffeur, un responsable de la programmation de mes interventions : Mister Raghavnath Sreedhar et des amis chez qui je suis hébergée, par exemple Mister Namboodiri.

Mon travail en tant que ouvrière du bois m’oblige à rester les pieds sur terre sinon je pourrais me considérer comme une petite Ganesh.

Je vais arrêter mon bavardage et demander de vos nouvelles car j’ai su que vous subissez une véritable mousson à Boulogne sur Mer. Je vous souhaite beaucoup de courage car certains d’entre vous sont obligés de manquer l’école.

Je vous fais de gros gros bisous.

Shila

Je suis Rémy Boiron, en résidence artistique avec les maisons des enfants de la côte d’Opale, ce dernier trimestre 2023.

Je viens après tant d’autres… et avant tant d’autres encore.
Toujours pour les mêmes raisons, sans doute assez uniques en France, grâce -au-delà des moyens très conséquents développés par le Département du Pas-de-Calais- grâce à la générosité et la compréhension de sens de généreux et conscients donateurs.

Elle permet d’offrir à des enfants déplacés de leur famille pour de multiples causes, et placés en 6 maisons avec chacune quatre éducateurs, deux maîtresses de maisons, un veilleur de nuit et un chef de service, un thème artistique et une chambre unique (ce qui n’est pas toujours le cas), le tout chapeauté par une directrice et un adjoint directeur artistique,
… L’occasion de changer de paradigme.

Un thème par an, un artiste par trimestre.

On s’interroge, on cogite, on fabrique, et on tente d’en offrir du beau.
Qui peut être pourra se transformer en clef d’ouverture au monde, au-delà de sa propre histoire.
Car au fond, la question est-elle :
Quelle vengeance puis-je donner à mon histoire ?

… On a vu et on voit encore les dégâts à l’échelle de pays voire de continents que cela peut poser ici ou là dans ce doux monde
Ou

Quelle est la qualité de la réponse que je peux offrir à mon histoire ?
Et là, cela peut parfois être bien beau.

Car taquiner l’art, c’est s’offrir l’occasion d’interroger et d’interpeler le monde, avec le sourire.
En laissant à l’autre la liberté de s’étonner, s’interroger, se questionner… ou pas.
La liberté.
Réciproque et partagée.

… Et je pense que ces enfants ont bien besoin de réciproque et partagé.

Qui suis-je ?

Je suis auteur, metteur en scène et comédien, depuis… 35 ans.
J’ai 58 ans.
Après 20 années intenses de scènes, 18 festivals d’Avignon Off, deux prix nationaux, plus de 2.000 représentations professionnelles en francophonie (du théâtre du Splendid parisien à la petite scène de Gruyère en Suisse, du théâtre de Papeete (24 représentations) à la médiathèque de Soustons (40), du jardin d’un ami au Trianon, …)
J’ai vécu comme une évidence de m’engager aussi dans la transmission, la pédagogie et le partage.
Car l’expérience de cet art si vivant que j’ai pu accumuler durant toutes ces années, aussi bien grâce à la formidable générosité et l’exigence de grands maîtres,
Que celle que j’ai pu me donner en travail pour en répondre.

Cet héritage immatériel,
Je ne peux, comme mes maîtres, ne le transmettre que de mon vivant.

En croquant les pissenlits par la racine, la bouche pleine,
Il serait bien trop tard 🙂

D’où ce choix, aujourd’hui de partage entre créations et représentations… et transmission et partage.

La résidence en MECOP en fait partie, de manière très dense et heureuse ces temps-ci.
Je suis très honoré de la confiance et des moyens qui sont alloués à celle-ci.
Je tente de faire du mieux que je peux.

UTOPIA est le thème de cette année.
C’est un mot subtil.
Il est composé de « Utopie », c’est-à-dire, en vieux grec de :
« Topos » = un lieu
Et du préfixe « U » = non
C’est donc un non-lieu 🙂

Teinté de « A »
Première lettre de l’alphabet.
C’est donc un non-lieu qui finit par la première lettre de l’alphabet.
Nous v’la beaux 🙂

Venons-en maintenant au travail concret, avec les enfants et les équipes.
Il a bien fallu que je parte de quelque chose…

Où que j’aille aujourd’hui, en gare, restaurant, métro, transports, pauses diverses (récrés, attentes devant un bus, …) les personnes ne se parlent plus : elles sont rivées sur un écran de tablette, téléphone ou ordinateur.
Le présent – pourtant présent- n’existe plus : il est ailleurs.
Mon voisin, pourtant physiquement présent à côté de moi, n’a aucune existence pour moi : je regarde les dernières sorties de tel ou tel site et échange à distance avec mes « amis ».

UTOPIA
Je me suis dit qu’il fallait que je travaille en images et vidéos.
Avec leur vocabulaire actuel.
Et qu’il fallait fédérer les enfants de chaque maison.
Stimuler chaque groupe, chaque maison, autour des lettres du mot « UTOPIA » et de ce qu’on pouvait en fabriquer, en dessin, en corps, en objets. Cela a fonctionné.
Et ensuite, stimuler autour du concret, de la matière :
Si Utopia était une marque d’un objet : quel objet ?
Si Utopia était un véhicule, quel véhicule ?

De belle idées en sont sorties.
Puis

Et si Utopia était un lieu ?
Un non-lieu, dont la première lettre serait la première lettre de l’alphabet ?

Et là,
Dans chaque maison,
J’ai vu les esprits s’animer. De mondes inattendus.
À cette heure, je tente avec eux de les rendre visibles avec la vidéo.
Nous sommes en plein laboratoire.

J’ai 58 ans.
On m’aurait dit, alors que je n’avais que 20 ans : voilà ce que tu vas vivre en MECOP, dans 38 ans…
Comment y aurais-je cru ?

La guerre s’anime en de nombreux endroits du monde,
Les inégalités se creusent,
Les tempêtes sont taquines,
Les virus rodent,
Après avoir épuisé la Terre de gaz et pétrole, on s’apprête à la gratter de lithium, Terre rare et autres.
Je ne raconte que du classique et ressassé.

Pourtant…
Ici ou là,
Quelques êtres vivants tentent encore de fabriquer du beau.

Et je suis bien heureux de glisser au-delà d’un orteil de partage avec vous dans cet insolite et souriant monde vivant.

Rémy Boiron

(Texte et film de Rémy Boiron, artiste, intervenant de la résidence Utopia).