Archives de catégorie : Le service d’intervention pour le maintien a domicile et de retour progressif en famille

Le service d’intervention pour le maintien a domicile
et de retour progressif en famille

Journée électorale aux Maisons : les enfants et les jeunes de notre association votent pour leurs représentants

Ce mercredi 6 février, les Maisons ont organisé à bulletin secret le vote pour que les enfants et les jeunes de l’association puissent renouveler leurs représentants au collège “Enfants et jeunes de l’association du Conseil de Vie Sociale de notre institution.

Neuf des treize candidat-e-s à cette élection ont rédigé à l’attention de leurs électrices et électeurs une lettre d’intention.

Huit places sont sujettes à cette élection : quatre places pour siéger en tant que titulaire, quatre place en tant que suppléant.

Les bulletins seront dépouillés lors de la réunion de direction jeudi, et les résultats proclamés vendredi.

“Y’a d’la joie” et ce que le thème inspire aux enfants : recueil de paroles par François Roy

François Roy, metteur en scène des spectacles qui, chaque année, closent en beauté nos saisons culturelles, a rencontré les enfants pour recueillir ce que leur inspire le thème.

Ce verbatim ainsi que les inspirations de François nourrissent les réflexions des réunions organisées régulièrement avec les enfants, les professeurs des ateliers, les chefs de service et la direction.

Rendez-vous le 5 juillet à l’occasion du Festival “Les Journées d’Enfance 2019” pour voir sur scène s’exprimer les idées formulées ci-après :

CUEILLETTE à la PREVERT

De l’Effort à la Joie, il y a l’apprentissage !

Maison du Sport :

Gagner un match

Se surpasser ou se dépasser ses limites

Surpassement c’est un sur-effort

                           C’est être Au-dessus de soi

Il faut un effort

Oui On a des limites

Je ne sais pas / rien puis après on sait

Non a priori je n’ai pas de limites et je sais tout ; Je fais l’effort dès le début et mon effort est de développer ce que je sais à priori et ce que j’ai en moi  (Maïeutique)

L’Effort, c’est le vouloir

Je ne savais pas courir, mais j’ai appris ; maintenant je sais  et comme je sais, j’ai de la joie à courir

J’apprends la moitié des règles puis je m’arrête, puis je reprends et là je fais un effort pour reprendre

J’ai le désir de jouer de la guitare mais il faut que j’apprenne le solfège qui demande au moins deux ans ; je ne fais pas l’effort de l’apprendre alors je ne joue pas ; je suis conscient que la joie est toute proche mais qu’elle ne viendra pas sans l’effort d’apprendre le solfège

Car l’effort est dans un temps long

L’effort, c’est reprendre sur sa volonté (Sarah)

Mais il y a du collectif dans l’effort

On me « force » et c’est l’entourage qui encourage

 L’effort, c’est le contraire de la paresse

Mais  il y a l’effort puis le découragement puis l’effort de nouveau, faut recommencer

Ce serait bien mais moi je n’y arrive pas, je ne sais pas, je ne peux pas

LA JOIE :

C’est être content de quelque chose, de quelqu’un, des autres

C’est relatif à la famille, à l’entourage  comme l’effort (collectif)

La joie c’est être content de Soi mais c’est aussi être content pour eux, pour l’autre

La joie améliore, rend meilleur.

D’avoir fait un effort sur soi même

C’est le plaisir de partager la joie de l’autre, la victoire de l’autre ou la sienne ou tous ensemble (la guerre et la victoire de tous)

C’est le plaisir de partager en dépassant ses propres qualités

La joie : il y a le choix et  la limite d’entreprendre ; Cela concerne aussi le libre arbitre (quelle joie ? quel effort ?)

L’ENERGIE de l’effort

Pour un effort il faut de l’énergie, de la volonté mais pour la volonté il faut de l’énergie

La souffrance est la limite de l’effort

La joie c’est l’écho de l’effort, c’est l’écho de la réussite

La volonté est la bataille entre la réussite et l’échec mais aussi une bataille avec soi-même

La Règle du jeu :

L’effort : c’est apprendre et/ou respecter  la règle du jeu ; après il y a la joie

LE TEMPS :

Il faut du temps avec l’effort, pour l’effort

L’effort est long et la joie courte

Quand la joie est longue, elle reste en soi, cela peut devenir de la fierté ; elle se partage et/ou elle se ressent aussi  en collectif, et parfois avec l’autre

La joie, c’est une épreuve ; timide, il faut que je me dépasse pour montrer ma joie

Oser montrer sa joie !

L’histoire de la joie c’est l’histoire de l’apprentissage qui passe par l’effort et le collectif

Maison du Cirque :

LA JOIE :

Joie de vivre, être heureux, avoir le sourire, c’est collectif, être collectivement dans la joie, s’entraider à être joyeux

La joie c’est du dynamisme, donne du dynamisme ; tout cela  c’est de l’énergie

La joie ce sont de couleurs, elle est colorée

La joie, c’est être en bonne relation avec l’autre  avec soi-même

On se soutient et  c’est l’encouragement,

La joie  vient de l’effort quand on se surpasse, c’est le surpassement réussi

La joie, c’est le nez rouge du clown

Le visage exprime la joie, il sourit ; l’expression de son corps avec  ses gestes contents

La joie c’est quand on a une bonne nouvelle suite à l’effort donné ou  par hasard comme une rencontre imprévue

Cirque = apprentissage = effort= résultat= joie du spectacle

Maison de la Musique :

L’EFFORT :

Faire face à une difficulté mais l’effort n’est pas toujours réussi

La passion c’est faire ce qu’on aime : comme «contrôler» un cheval ; le cheval c’est l’image de ma passion, l’effort c’est contrôler ma passion avec les rênes, mais il faut apprendre à conduire son cheval et cela demande de l’apprentissage et ne pas avoir peur ; cela demande de la connaissance

Faire un effort, c’est apprendre à respecter et vivre

L’effort, c’est faire l’effort d’apprendre à travailler  pour avoir de la joie

L’effort de se lever le matin

L’effort d’aimer

Mais Il faut insister, se battre

L’effort de montrer quelque chose donne du plaisir, mais il y faut du courage

Il y a aussi l’effort physique, l’entrainement, la répétition, recommencer

Pour l’effort, il faut avoir le moral mais il faut aussi de la Morale

Au début il faut un objectif comme avoir un bon métier par exemple ; l’objectif atteint, c’est la réussite et celle-ci donne la Joie

Mais la réussite, c’est aussi apprendre à être nous-mêmes

Peut-on réussir sans effort ?

LA JOIE :

Elle peut être en famille, dans la scolarité, dans l’amour  mais avec les autres

La joie est un sentiment ; elle se ressent

Le temps de la joie et de l’effort :

La joie est brève, quand elle est lente c’est le bonheur

L’effort peut être lent et long

Etre joyeux : l’effet d’être joyeux dure mais ça dépend ….

Centre de Jour :

LA JOIE :

Heureux, sourire  c’est long, c’est un moment

La Joie est courte

On est content et c’est coloré comme au cirque

On est joyeux avec la voix, par la parole

Quand il y a la musique, elle devient du chant

La colère amène du rire mais ce n’est pas de la joie

La joie, c’est le moment de la réussite, quand on atteint un but, quand on va vers …

Mais il faut apprendre comme l’apprentissage des métiers

L’effort demande du courage  comme pour le timide par exemple

La joie apporte de la fierté, quand on accomplit des trucs bloqués ; l’effort, c’est de débloquer

L’effort est au début

Il y a l’envie (le désir ?) d’avoir du courage, l’humeur est au début et il y a un projet puis le ratage, et il faut reprendre, se reprendre  avec l’envie d’avancer, d’apprendre

Maison Vive :

Prendre du plaisir c’est la joie

Avec le jeu comme le vélo, le basket, le foot etc..

Jouer c’est la joie

Mais on apprend un jeu, et on peut jouer alors ; alors y a du plaisir et c’est la joie

L’effort c’est marcher longtemps

C’est travailler longtemps

La joie est rapide, vite ou longue, ca dépend

La joie c’est vague

Parfois il y a l’explosion de joie

La joie est colorée :

Rouge colère

Bleu : foncé triste

Jaune : normale

Orange : énervé

Bleu clair : joyeux

Vert : mal au ventre

Blanc…..

Mais aussi  la joie peut être jaune

Maison des Découvreurs :

Y a pas de joie dans le combat

La joie :

Un anniversaire, à Noël, la fête, une naissance, quand on est gâtés, au parc d’attraction

Quand on est amoureux, quand on va  voir ses parents

La joie, elle se partage, avec les amis, au BBQ

Il y a de la joie tout seul aussi, quand on dort,

Quand on se remémore des souvenirs heureux

Y a de la joie avec un porte-bonheur, sur son vélo, quand on regarde une photo, quand on se défoule, quand on joue au sport

Quand on réussit son bac

J’ai fait 20  bornes, c’était très long, j’ai fait un effort  mais j’étais joyeux et fier

J’ai fait un effort pour voir mon frère

Le hasard procure de la joie, comme rencontrer par hasard quelqu’un qu’on aime bien et qu’on n’a pas vu depuis longtemps

Le chevalier fait un effort pour trouver le trésor de son roi (chevalier de la table ronde/ la chasse au trésor)

Maison de la Danse

LA JOIE :

Des gens qui rient ensemble

Une bonne ambiance

Une bonne équipe ; c’est collectif, la joie

Une vie sans problème ça donne de la joie car on est content

Quand on ne se lève pas du pied gauche

La joie vient suite au travail ; l’effort est ensemble, c’est collectif et ça donne une joie collective

Les souvenirs, c’est une joie ancienne qui peut durer

La joie c’est une rencontre amoureuse, une amitié, c’est le hasard de la vie

La joie c’est le cadeau désiré et attendu qui arrive enfin

L’EFFORT:

Par le muscle

Avoir le moral

Avoir envie

La Morale, l’effort de respecter et d’être respecté  (droit et devoir, les règles du jeu)

C’est le travail

Il y a L’épreuve

Le voyage est un effort

La timidité demande un effort, faire ou parler devant tout le monde

Contes et Histoires qui peuvent nous guider

Pinocchio (majoritaire)

Peter Pan (il est joyeux, et son effort est sa ruse)

(Puis par ordre décroissant)

Le petit poucet

Les soldats de la guerre de 14 18 qui luttent et sortent victorieux

Le petit prince

Ulysse

La belle et la bête

Le vieil homme et la mer

Spiderman

(Chevalier de la table ronde/ la chasse au trésor)

Harry Potter

le haricot magique

Rocky

Jumanji

Max 2

Reine des neiges

Coco

A la recherche du bonheur

Les choristes

Titanic

La petite fille aux allumettes

Hunger games

E T

Webographie :

Texte intégral de Pinocchio

Biographie de Collodi

Jésus que ma joie demeure au piano

Cliquer sur l’image ci-dessous puis, quand elle apparaît sur votre écran, cliquer une nouvelle fois en touchant la partie droite de votre souris pour la télécharger sur votre ordinateur :

Résidence art / science 2019 : Texte et images de la présentation du projet final

Ce vendredi 25 janvier à l’occasion de la réunion trimestrielle du Conseil scientifique de notre institution, Åbäke (collectif artiste européen dont Maki, designer, est membre), lauréat de la résidence art / science 2019, a présenté le projet final.

Le Conseil scientifique a approuvé à l’unanimité cette proposition.

Avec cette présentation s’achève la première partie de la résidence, organisée grâce au soutien de la Fondation de France dans le cadre du programme Les Nouveaux commanditaires.

Les prochaines venues d’Åbäke durant ce premier semestre et jusqu’à l’inauguration le 2 juillet, seront désormais rendues possibles grâce au soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France.

Tout au long du premier semestre 2019 seront seront réalisés les différents décors, objets permettant de ritualiser le rassemblement annuel ainsi que le site du petit déjeuner sous l’herbe.

L’inauguration de ces créations aura lieu le 2 juillet.

Découvrez le texte et les images conçus par Åbäke pour présenter ce projet final. Lilian, enfant de la Maison du Cirque, a proposé comme titre :

Connaissez-vous la blague du petit déjeuner ? 2010-2019-2050

“Nous sommes le 2 juillet 2050 et j’arrive bientôt à Boulogne-sur-Mer, aux Maisons des Enfants de la Côte d’Opale dans ma voiture volante, la Citroën dont le design est inspiré du film Blade Runner, le premier, qui se déroule en 2019.

Cela fait maintenant 31 ans que j’y vais, toujours à la même date et je n’ai raté l’anniversaire que trois fois. La première fois en 2029, l’année de la fin de la viande. La tradition avait par conséquent été chamboulée et le méchoui remplacé par un superbe mezze.

Moi j’habitais Londres depuis longtemps, une ville très végétarienne et je pensais que jamais les français n’accepteraient de ne plus manger de viande, que ce serait la révolte, que les restaurants continueraient malgré la loi à servir des plats carnivoriens clandestinement. Il n’en a été rien, un peu comme l’interdiction de fumer dans les établissements publiques au début du siècle, les français avaient finalement accepté ça de suite.

J’arrive à la ferme et comme d’habitude les voitures remplissent l’allée. Ceux qui ont inventé les voitures volantes ont oublié de penser au parking. La carriole est aussi là, garée au milieu et comme chaque année, je la suspecte d’avoir bougée. Je crois qu’un plaisantin s’amuse à la changer de place tous les ans et les visiteurs posent des questions.

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L’histoire change toujours un peu mais on en parle, et en parler c’est ce qui fait monument et cette roulotte n’amasse pas mousse donc.

Il y a beaucoup de gens, des visages familiers, d’autres nouveaux.

C’est vraiment l’occasion des retrouvailles.

Je me dirige vers des enfants en train d’empiler des gobelets en plastique sur un rocher comme une espèce de jenga, un vieux jeu d’équilibre. Cela fait déjà plus de deux mètres de haut. Cette colonne précaire se trouve sur une pierre dont deux faces seulement sont coupées droites et le reste laissé au naturel, mais c’est quand même du marbre.

Sur la pierre on lit : “Ce monument marque l’emplacement du petit déjeuner…” “Petit déjeuner” est à moitié dans la terre et on devine que le texte continue.

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Quelqu’un à côté de moi ricane et dit : “ils n’avaient pas prévu que ça s’affaisserait et qu’on ne pourrait plus lire, vous savez ce que c’est ?

Alors puisqu’il me le demande, je lui raconte qu’il y a 40 ans un petit déjeuner à été organisé ici-même et enseveli avec des objets de l’époque comme une capsule temporelle pour être déterré à moitié en 2030 et l’autre… cet après-midi. Il me dit : “ah je ne savais pas” et je lui réponds : “Je n’y étais pas mais on me l’a raconté”.

Il y a des tags ou des graffitis autour de l’inscription mais ils sont gravés aussi. Je me souviens que l’on avait un peu fait exprès qu’il serait difficile de discerner les différentes informations, un peu comme sur les murs de la crypte de la cathédrale de Boulogne-sur -mer, sur lesquels on peut voir les couches successives des occupants du lieu, les inscriptions des anglais de la seconde Guerre mondiale sur la signalétique des allemands par dessus les fresques du XIXe ou les peintures romanes dont on distingue l’original de la restauration un peu radicale et trop enthousiaste — “les calques aplatis Photoshop” comme on disait à l’époque en lieu de palimpseste, de repentirs d’auteurs successifs.

La face horizontale de la pierre est lisse, excepté un trou conique. C’est dans ce trou que les enfants jouent à accumuler des gobelets en plastique qui épousent parfaitement la forme. Ce morceau de marbre venait des carrières du Boulonnais et avait connu la gloire puis sa fin commerciale lorsque le marbre italien et chinois avaient mis fin à son exploitation dans la région.

Je me souviens encore d’un extrait du cahier des charges de la commande qui envisageait : “une œuvre monumentale, verticale et faite de matériaux particulièrement pérennes… [qui] doit apparaître dans le paysage visuel du site, être vue des habitants à 500 mètres autour du site, afin que le site archéologique ait son pendant hors-sol“.

Comment en était-on arrivé à ce petit morceau de socle avec un trou ? Alors oui, si les enfants arrivent à empiler tous les gobelets, ça peut concurrencer Napoléon sur sa tour pas loin d’ici.

Lors de mes séjours successifs aux Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, j’avais forcément la fraîcheur de ne rien connaître et je posais pas mal de question car il y avait beaucoup d’indices d’activités antérieures : une écurie, un ancien four à céramique, un poteau pour géant, des morceaux de ferraille sur les murs ou des photos d’enfants dans des villages, des céramiques ; tant d’objets qui sont témoins d’une activité foisonnante et dont il restait des traces photographiques, des œuvres aux murs intérieurs comme extérieurs mais aussi les ruines.

Ils suscitent des questions si l’on est curieux et une légère transformation ou addition peut les réactiver. J’avais donc juste continué de parsemer la ferme d’indices, de changements et additions qui n’effaçaient pas une histoire mais en rajoutaient d’autres.

Une des difficulté de signaler l’endroit du Petit déjeuner sous l’herbe de 2010 c’est que s’il apparaissait comme logique de faire le repas annuel à l’endroit même du site et le matin, ça avait naturellement bougé vers un repas du midi et situé à l’intérieur de l’enceinte de la ferme, plus pratique par sa proximité des cuisines et praticables.

Il y avait des décalages mais ce n’était pas grave, ces décalages pouvaient être un atout pour un rituel.

Par exemple, il y avait toujours un croissant dans les corbeilles de pain…

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…. Pour rappeler que ce déjeuner existait aussi en commémoration d’un petit déjeuner. Ceux qui savaient le racontait aux nouveaux mais eux-mêmes l’avaient appris lorsqu’ils s’étaient étonnés la première fois de l’incongruité de la chose.

J’avais aussi pris comme exemple le Monument à Londres. Il avait été impossible de marquer l’endroit exact où avait commencé le Grand Incendie de Londres en 1666 car le propriétaire du lieu refusait que l’on érige une colonne sur son terrain. Qu’à cela ne tienne ; une colonne de 61 mètres avait été construite à 61 mètres de l’endroit. Pour le site du Petit déjeuner sous l’herbe, il s’agissait plus du paradoxe d’installer quelque chose sur ce qui devait être exhumé.

Alors en plus du petit rocher/socle, nous avions un pointeur, un poteau qui indiquait l’emplacement du lieu.

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Pour cela, nous avions déplacé le poteau de 8 mètres surmonté d’un cadre métallique triangulaire qui se trouvait dans le fond du jardin à la distance de sa hauteur. C’était un pointeur de manière littérale car un enfant de la Maison avait dessiné une main qui pointe du doigt et on l’avait reproduit sur une plaque en émail installée en haut du poteau. Ce même poteau qui avait été utilisé pour bouger un géant et plus tard un panier-but pour jouer au polo lorsqu’il y avait des chevaux à la Maison, encore une succession d’histoires.

Une fois le lieu signalé, il convenait de dire quand.

Cet indice était le plus gros, à la vue de tous. Lors de mon arrivée en 2018, j’avais remarqué que les tuiles du toit étaient utilisées pour donner quelques informations, comme le dessin de l’ancre, rappelant que Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale avaient été notamment la Maison des Enfants de la Marine.

De l’autre côté un énorme “2000” avait été dessiné avec des tuiles plus foncées en contraste avec les tuiles rouges afin de se souvenir du futur. Ce même futur qui, comme certains films de science-fiction se retrouvent dans le passé à un moment donné (1984, 2001, l’Odyssée de l’Espace ou le 2015 de Retour vers le futur 2, etc.). Il n’avait pas été si compliqué de bouger quelques tuiles pour transformer le “2000” en “2050” tout en conservant les histoires.

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Celle de la promesse de déterrer le site du Petit déjeuner sous l’herbe se rajoutait simplement aux autres, à la fois heureuses et tragiques, que l’on m’avait racontées au sujet du toit.

Je passe un peu sur tous les autres indices disséminés dont certains ont été oubliés jusqu’à leur réactivation par un esprit inquisiteur. Moi-même je ne me souviens pas de tout et je me dirige vers les tables pour aller me chercher un verre.

Il me semble qu’il y avait une porte brûlée du pigeonnier qui était devenu une table, d’une enclume miroir ou d’une chaise qui marche, des choses comme ça.

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Comme chaque année Suzanne est là et elle a amené LE livre.

Elle a aujourd’hui un peu plus d’une cinquantaine d’années mais quand je l’ai rencontrée elle venait de sortir de l’école. Je déambulais dans Boulogne lorsque l’enseigne d’une boutique m’avait interpellée : “reliure”, une forme d’artisanat un peu désuet à l’époque déjà.

Curieux mais sans trop d’espoir j’étais rentré dans la boutique, peut-être pour voir si je pouvais racheter des outils obsolètes d’un propriétaire qui n’avait pas eu le temps de changer la devanture du magasin. À mon étonnement, Suzanne était là en train de relier un ouvrage et ma surprise fût renforcée par le fait qu’elle paraisse si jeune. Très vite j’apprenais qu’elle venait juste de rentrer de Paris après des études très spécifiques en reliure pour reprendre cet atelier.

Et moi qui croyais venir voir la fin d’un commerce d’antan, c’était l’opposé ; le début d’une aventure. Presque immédiatement, j’ai hâtivement demandé s’il était possible de faire un livre de 10000 pages, en calculant mentalement et grossièrement le nombre de jour jusqu’à 2050. Ma provocation s’est vue répondue d’un sourire et d’un “oui” enthousiaste : j’avais trouvé une collaboratrice pour le projet. Cet objet improbable qui sort une fois par an avait donc été créé et les gens étaient assez excités à y inscrire soit des souvenirs , soit des prédictions et il se remplissait petit à petit de belles confusions temporelles.

On y signait sa présence ou on y consignait des promesses, des présages ou des souvenirs du lieu, c’était selon.

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Pendant le repas, il y avait toujours des gens pour être étonnés de voir qu’on servait le vin et les jus de fruits dans des gobelets en plastique, une matière que l’on n’utilisait plus depuis des années mais dont la longévité avait finalement été plus utile que problématique. Les plus jeunes étaient fascinés par cette matière d’un autre temps dont ils pouvaient voir des exemples au musée de Boulogne, sous vitrine.

C’est vrai que le plastique, c’est très spécifique au toucher et même au goût.

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Le, la maîtresse de cérémonie signalait toujours le silence en tapotant une cuillère sur un verre en verre, avant de lever le gobelet en plastique. Les gens en faisait autant, ce gobelet étant en plastique argent. Puis certains nouveaux buvaient une gorgée avant de s’apercevoir que personne d’autres ne le faisait avant que le, la MC ne lit le verre en le tournant.

Il y avait un tout petit texte imprimé sur tous ces gobelets : “En 2050 les voitures volent“, “En 2050 les gens acceptent toutes les formes de corps“, “En 2050 le Président de la République est Pakistanais“, etc. Une suite d’affirmations, certaines évidentes et d’autres assez loufoques. Les nouveaux demandaient discrètement aux anciens : “Mais qu’est-ce que c’est que ça ?” et se voyaient répondre que ça avait été écrit par les enfants des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale en 2018-2019.

Comme les phrases étaient au présent il y avait un décalage, que tous les ans quelqu’un lisait. C’était pourtant la première fois que ce n’était pas dans le futur !

Je voyais bien que des gens gardaient le verre comme un souvenir mais, heureusement, on en avait produit un bon nombre à l’époque.

Les plus attentifs avaient remarqué ce qu’ils pensaient être une coquille : vers le milieu du texte le, la MC avait lu “En 2030, on déterre la moitié du site du petit déjeuner sous l’herbe“. En étant plus patient on pouvait entendre que le texte se terminait par : “En 2050 on déterre l’autre moitié du site du petit déjeuner sous l’herbe“.

Le, la MC nous invitait ensuite à la fameuse photo de groupe. Chaque année il y avait une surprise.

Beaucoup avait boudé la photo de 2024, tournant le dos à l’objectif pour éviter que son visage ne soit saisi et photostoppé.

Aujourd’hui, pourtant, c’est un peu différent des autres années car le bulldozer va atterrir d’un instant à l’autre et on redécouvrira les objets de la capsule temporelle.

Une jeune s’écrit : “Hé, mais… C’est dit que la moitié a été déjà creusée il y a vingt ans mais il n’y a pas de trou !“.

Elle a raison mais, déjà, deux de ses voisins de table lui racontent ce qui s’est passé en 2037 : un imprévu qui se rajoutait aux histoires.”

Images du spectacle “Olé”

Ce mardi  15 janvier au café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre institution, Elodie a proposé aux enfants et aux équipes éducatives une première représentation de sa création Olé.

Elodie a présenté aux enfants et aux équipes l’histoire d’une dame, attendant sur le quai le départ de son train, désemparée par les informations confuses communiquées par haut-parleur et ne sachant pas s’il faut monter dans la rame.

Dans ces moments d’incertitude et comme par enchantement, la valise de ce personnage devient elle-même une personnalité clé ; au-dedans se trouvent en effet des objets, des vêtements inspirant la fantaisie de cette dame. A mesure que ces ornements sans queue ni tête apparaissent, l’espace du quai de la gare devient une scène andalouse, sur laquelle cette dame soudain virevolte telle une danseuse émérite de Flamenco.

Cette dame, Elodie l’a prénommée “Quiche” lorsqu’elle s’exprime sur scène. Pour “Olé”, spectacle vu par les enfants et les équipes de notre association, Quiche ne porte pas ce surnom – Elodie ne l’a pas encore baptisée. Sans aucun doute pourrait-elle s’appeler “Quichotta” en hommage au texte de Miguel de Cervantès, tant son personnage clownesque, burlesque, tonitruant, parfois pataud mais toujours exprimant une grande sagesse à propos de la nature humaine – tel Sancho Panza, coexiste avec des gestes de noblesse, aristocratiques, bien que risibles car profondément décalés, déraisonnables – tel Don Quichotte.

Comédie portée par le ton déluré de l’art clown, “Olé” est aussi un voyage visuel et sonore au pays de ces magnifiques compositions Flamenco exprimant la profondeur de l’âme, ses incertitudes et ses envolées.

Les enfants et les équipes ont aimé joué avec Elodie, riant, s’enthousiasmant, prêtant grande attention à ses expressions simiesques.

L’après-midi de ce mercredi 16 janvier, Elodie et Jérémy, régisseur du spectacle, rencontrent les enfants du Centre de Jour pour dialoguer ensemble sur le plaisir de rire et de faire rire. Une seconde représentation d’Olé sera présentée aux enfants et aux équipes ce mercredi soir.

Découvrez les images recommandées par Elodie et Jérémy à propos de ce spectacle (réalisations : Clément Martin et Bogdan Stoica) :

Film et images du spectacle “La Sauvage”

Ce mardi 4 décembre au café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre institution, Sabrina a proposé aux enfants et aux équipes éducatives une première représentation de sa création La Sauvage.

Sabrina a raconté aux enfants et aux équipes Sabi, jeune fille de 13 ans découvrant la Creuse à son corps défendant pour rallier cet Eté là le pied à terre familial. Une foule de personnages incarnés par Sabrina l’attend de pied ferme, avec au cœur de cette communauté qui vit ensemble mais ne se comprend pas forcément deux figures centrales ; la grand-mère hospitalisée de Sabi, et “La Sauvage”, laquelle virevolte dans les forêts alentours.

Sabrina a incarné avec force et fantaisie ces personnages qui, dans la multitude de leur chemin de vie, ont ce point commun de vouloir avec Sabi éprouver l’enchantement du monde. Ainsi, par l’inspiration de “La Sauvage” et de Sabi devenue sa pygmalione, l’hôpital accueillant la grand-mère s’ouvre à la joie de créer une autre manière de représenter la vie, une façon différente de célébrer l’existence. Le village creusois en fait peu à peu de même ; les histoires vécues personnellement par les habitants deviennent par la discussion avec Sabi autant de points d’appui pour dire sur la place publique combien l’aventure de la vie peut être une scansion que l’on aimer à faire partager.

Gens du pays travaillant la terre jour après jour, équipe hospitalière accompagnant les personnes en fin de vie ou sur la voie de la déraison, points de vue des malades qui voient le monde chacun à leur façon, rencontre entre une adolescente et une créature forte d’une sagesse millénaire mais vivant au seuil de la civilisation moderne jusqu’à ce jour : Sabrina a donné chair et voix pour sentir ce que nous instille le sentiment de joie.

L’après-midi de ce mercredi 5 décembre, Sabrina et Mathieu, régisseur du spectacle, rencontrent les enfants du Centre de Jour pour dialoguer ensemble sur le plaisir de rire et de faire rire.

Découvrez les images réalisées lors  de cette soirée au café-théâtre :

Découvrez le film réalisé ce 4 décembre par Eric, membre de l’équipe éducative de la Maison du Cirque :

Les Maisons fêtent le Droit

Pour la septième année consécutive, l’association a participé ce 21 novembre à l’événement organisé par le Conseil départemental du Pas-de-Calais pour honorer la convention internationale des droits de l’enfant.

L’exposition consacrée aux droits et soutenue par notre institution a été présentée au public le matin, et l’après-midi durant le spectacle clôturant cette belle journée,  la Maison des Découvreurs et la Maison du Sport ont présenté sur scène des créations issues de leurs ateliers (cannes laser pour l’une, jongleries basket pour la seconde).

Retrouvez les photos prises ce jour :

“L’oiseau Arc-en-Ciel” : le film

La saison culturelle 2017-2018 avait pour thème Trait d’union : tout au long de l’année les enfants et les jeunes de notre institution ont préparé dans le cadre de leurs ateliers bi-hebdomadaires le spectacle exprimant de bien des façons les fondamentaux de nos rapports au monde.

Ce spectacle, intitulé L’oiseau Arc-en-Ciel et présenté en public le 5 juillet 2018 à Outreau, est visionnable dans son intégralité  ici :

Les conférences du jeudi : Bernardino Torres

Ce jeudi 8 novembre, Bernardino Torres, philosophe, a présenté ses réflexions par rapport au thème de la saison culturelle.

Ecoutez la conférence de Bernardino Torres en cliquant ici.

Cet enregistrement audio est aussi disponible sur notre podcast Happy Culture (cliquer sur “saison 2018-2019” puis sur “Conférences du jeudi”).

Film et images du spectacle “Corne de brume”

Ce mercredi 7 novembre au café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre institution, Simon a proposé aux enfants et aux équipes éducatives une seconde représentation de sa création Corne de brume.

Simon a raconté aux enfants et aux équipes l’histoire de personnages inspirés de son imagination délurée ; un jeune paysan tombe amoureux de la princesse du royaume, mais cet amour n’est possible qu’à condition de l’accord du Roi – lequel lui demande d’accomplir des épreuves irréalisables pour le commun des mortels.

Simon a inventé avec brio, génie burlesque et faconde, ces tableaux scandant le dépassement de soi (le héros parvient à franchir l’autre rive d’un cours d’eau au débit pourtant démentiel ; le héros parvient à changer l’apparence monstrueuse d’une créature pour qu’elle redevienne enfin ce qu’elle était – belle et avenante ; le héros parvient à obtenir du Diable par l’entremise de sa femme trois de ses poils de nez – dote demandée par le Roi pour obtenir la main de sa fille).

Scie musicale aux sons d’un autre monde, digeridoo créé de bric et de broc exprimant les forces telluriques, Simon a déployé sur scène instruments, énergie et vivacité d’esprit emmenant le public dans des délires des plus sophistiqués. L’importance mise par Simon à jouer avec les enfants et les adultes tout au long de cette prestation fut aussi très appréciée.

L’après-midi de ce mercredi 7 novembre, Simon a rencontré les enfants du Centre de Jour pour dialoguer ensemble sur le plaisir de rire et de faire rire.

Découvrez les images réalisées lors  de cette soirée au café-théâtre :

Découvrez le film réalisé par Eric, membre de l’équipe éducative de la Maison du Cirque :

Bilan de la saison 2017-2018 de notre programme culturel “L’aventure de la vie”

En raison de la longueur conséquente du rapport final, nous proposons un résumé des résultats du référentiel faisant bilan de la saison 2017-2018.

Bilan de la saison culturelle 2017-2018

(incluant celui des Journées d’Enfance 2018)

I. Evolution du contexte :

Les objectifs du programme « L’aventure de la vie » sont :

  1. Favoriser le développement personnel des jeunes accueillis.
  2. Instituer les jeunes en tant qu’acteurs culturels du territoire.
  3. Faire de l’enfance la question de tous.

Ces objectifs font réponse aux besoins identifiés ci-après par l’institution :

– Besoins partant de l’objectif assigné par la Nation à l’Aide Sociale à l’Enfance :

Il s’agit notamment d’aider les enfants et les jeunes à exercer pleinement, une fois devenus adultes majeurs, leurs droits et leurs devoirs de citoyens. Notre institution veut leur donner une identité culturelle, des compétences à revendiquer pour y parvenir ;

– Besoins partant des enfants et des jeunes de notre institution :

Leurs difficultés s’expliquent en partie par leur environnement culturel. Les jeunes de notre institution manquent de repères et de connaissances culturelles pour s’ouvrir au monde et trouver une place dans la société. Notre institution veut assumer ce travail éducatif ;

– Besoins partant du territoire dans lequel agit l’institution :

Le problème de l’environnement culturel est le même dans la majorité des familles boulonnaises, qui profitent peu de l’offre culturelle du territoire. Le programme « L’Aventure de la vie » vise à dynamiser l’accès à la culture dans le territoire, y compris au-delà de l’espace de l’institution.

La structuration du programme pluriannuel et pluridisciplinaire « L’aventure de la vie » est développée pour répondre aux objectifs précités.

Cette structuration est composée d’ateliers obligatoires bi-hebdomadaires pour chaque Maison de culture de notre institution ; de spectacles programmés mensuellement dans notre espace culturel : « Le café-théâtre Michel Lafond » ; de partenariats avec des opérateurs locaux et nationaux de l’action culturelle, de formations en interne destinées à cultiver la créativité, l’ingéniosité, la sociabilité ; de séjours immersifs de deux à trois mois à l’étranger ainsi que d’un festival de plusieurs jours dans le territoire, programmé chaque année aux alentours du 2 juillet, avec notamment l’organisation d’un colloque et d’un spectacle.

Le présent rapport narratif final concerne la période allant de septembre 2017 à juillet 2018.

Du point de vue de la gouvernance du programme « L’aventure de la vie », le Conseil de la Vie Sociale, le Conseil scientifique, le Conseil de la Culture d’entreprendre, les Comités de pilotage des partenariats culturels et les réunions mensuelles avec les professeurs d’atelier, le metteur en scène du spectacle et la direction sont des instances mises en place par l’institution depuis quatre ans pour accompagner et orienter sa mise en œuvre.

Ces instances associent systématiquement les enfants et les personnels aux activités et prises de décision : ils ont des représentants statutaires pour chaque instance, exceptées les réunions mensuelles avec les professeurs d’atelier, le metteur en scène et la direction. Les parents et tuteurs légaux sont représentés quant à eux par des membres élus dans le Conseil de la Vie Sociale. Les institutions culturelles partenaires du programme « L’aventure de la vie » participent aux réunions des comités de pilotage.

Cette volonté de renforcer les outils institutionnels pour piloter « L’aventure de la vie », en élargissant le périmètre des parties prenantes aux prises de décision et en augmentant la périodicité des réunions, a permis d’assurer la cohésion du dispositif en accord avec les trois objectifs précités en introduction.

Ainsi et à titre d’exemple, les enfants et les jeunes de notre institution ont-ils pu participer à peine deux semaines après la reprise de leurs ateliers bi-hebdomadaires, aux activités culturelles suivantes :

  • Accrochage des œuvres prêtées par le FRAC Grand Large Hauts-de-France au « pigeonnier » espace d’exposition de notre association le 27 septembre 2017 ;
  • Concerts du festival de musiques actuelles « Poulpaphone » organisé à Boulogne-sur-mer par la Communauté d’Agglomérations du Boulonnais (les 29 septembre et 30 septembre 2017) ;
  • Conférence du jeudi avec Bernardino Torres, philosophe, le 5 octobre 2017 ;
  • Atelier archéologique mensuel en partenariat avec l’INRAP et « Les Calchophore » le 11 octobre 2017 ;
  • Atelier physique / chimie en partenariat avec la Fondation SEED et l’Ecole Supérieure de Physique Chimie Industrielles de la Ville de Paris le 17 octobre 2017 ;
  • Spectacle « La Caribou volant » au Café-théâtre Michel Lafond, espace scénique de notre association (les 17 et 18 octobre 2017) ;

Les séquences janvier-mars 2018 et juin-juillet 2018 sont deux autres exemples remarquables de notre point de vue, illustrant cette capacité institutionnelle à intégrer les actions artistiques et culturelles dans un calendrier restreint. Nous ferons état dans le détail de ces activités dans la partie ci-après.

II. Analyse du public bénéficiaire de l’action :

Par public, nous comprenons toute personne ayant été en contact direct avec le programme « L’aventure de la vie ». Outre les enfants et les personnels de l’institution, nous incluons aussi et par conséquent les intervenants et organisateurs des manifestations, ou bien les passants dans l’espace public au sein duquel un événement est organisé, même ceux qui n’ont fait que regarder.

Cette approche est inspirée de la définition écomusée / musée de société Fédération française écomusées et musées de société :

« L’écomusée est un espace public, il réunit des hommes et des femmes autour de projets sociétaux pour le territoire et ses habitants. Cet espace ouvert et permanent ouvre au débat les questions liées aux projets et s’enrichit de toutes les expertises. Cet espace est investi par des publics : acteurs, agents, visiteurs, membres d’une communauté territoriale ou d’activité.

Les projets sociétaux sont construits et mis en œuvre par des agents (salariés) et des acteurs (philanthropes). Ces projets prennent appui sur les patrimoines naturels, culturels, matériels et immatériels pour développer le territoire et ses activités. Ces patrimoines s’épanouissent grâce aux activités de recherche et de médiation. Ces projets permettent de maintenir et de générer du lien entre les publics, mais aussi de collecter, de conserver et de partager les patrimoines. Ces projets requièrent des moyens humains, matériels et financiers. Leur concrétisation peut prendre des formes multiples allant d’outils de médiation, de communication ou de diffusion à des réalisations économiques. L’écomusée est un   processus ; les hommes et les projets peuvent changer en fonction des évolutions du territoire. »

(Proposition de définition d’un écomusée et musée de société, Fédération des écomusées et musées de société, 27-28-29 mars 2008, Marquèze).

Les termes soulignés montrent l’idée fondamentale des Maisons en tant qu’actrices publiques et citoyennes, espace d’expérimentations sociales et culturelles, qui mettent en œuvre des processus de recréation et de création nouvelle de filiations, qui permettent d’inscrire les futurs adultes de l’institution dans l’espace public, l’ordre social tels qu’ils sont, mais aussi dans des espaces publics, des ordres sociaux du territoire reformulés, réinventés.

Dans un décompte chiffré des actions réalisées entre septembre 2016 et juillet 2017, les résultats sont les suivants :

Actions culturelles programmées dans et hors l’institution :

Entre septembre 2017 et mai 2018, sept spectacles ont été organisés dons notre espace culturel, le « café-théâtre Michel Lafond », salle permettant l’accueil de 70 spectateurs. Chaque spectacle a été vu par les enfants et les personnels de l’institution, et à chaque venue de la compagnie professionnelle pour présenter son spectacle, le ou les artistes ont partagé pendant une heure le mercredi avec les enfants du Centre de Jour des savoirs, savoirs faire et savoirs être relavant de la création théâtrale, de l’art de jouer un autre que soi.

Programmation de ces spectacles, mois après mois (les chiffres sont ceux des participants en interne, et, si la manifestation s’y prête, les participants n’ayant pas de lien direct avec notre association) :

  • Mardi 17 et mercredi 18 octobre 2017 : « Le caribou volant », comédie musicale. 80 enfants, 70 adultes.
  • Mardi 21 et mercredi 22 novembre 2017 : « Si j’étais un arbre », comédie sociale. 80 enfants, 70 adultes.
  • Mardi 12 et mercredi 13 décembre 2017 : « Turista », comédie mime. 80 enfants, 70 adultes.
  • Mardi 23 et mercredi 24 janvier 2018 : « e-non-sens », danse contemporaine. 80 enfants, 70 adultes.
  • Mardi 7 et mercredi 8 février 2018 : « Oscar et la dame rose », tragédie. 80 enfants, 70 adultes.
  • Mardi 13 et mercredi 14 mars 2018 : « Des rêves dans le sable », pièce de théâtre mobilisant un système de vidéoprojection montrant en direct la création d’oeuvres. 80 enfants, 70 adultes.
  • Mardi 17 et mercredi 18 avril 2018 : « Francis Frantz », tragicomédie. 80 enfants, 70 adultes.

On trouvera le détail de cette programmation sur notre site Internet, ici.

Les manifestations culturelles organisées en dehors de notre espace associatif et auxquelles ont participées ou assistées des maisons de culture de notre institution sont, sans soucis d’exhaustivité et à titre d’exemples :

  • 29 et 30 septembre 2017 : concerts proposés dans le cadre du Festival de musiques actuelles « Le Poulpaphone » organisé par la Communauté d’Agglomérations du Boulonnais (CAB). 40 entrées gratuites ont été distribuées aux enfants et aux adultes dans le cadre d’un partenariat avec la CAB. 9000 spectateurs (chiffre communiqué par le service « Culture » de la CAB) ;
  • D’octobre à novembre 2017 : organisation d’un cycle d’ateliers d’écriture grâce au financement accordé par la DRAC Hauts-de-France : 13 enfants, un adulte (Bernard Sultan, écrivain) ;
  • 8 novembre 2017 : Animation de la « Journée territoriale des Droits de l’enfant » organisée par la MDS de Boulogne-sur-mer à « la Faïencerie », salle de spectacle de Boulogne-sur-mer (80 enfants, 50 adultes). 450 visiteurs (chiffre communiqué par le Conseil départemental du Pas-de-Calais) : 75 % sont des enfants des centres de loisir des communes du boulonnais ; 10% sont des moniteurs des centres de loisir ; 15 % sont des parents accompagnant leurs enfants ;
  • 9 novembre 2017 : pièce de théâtre « « L’Homme de Paille » de Feydeau et autres friandises… » programmée au RollMops Théâtre (commune de Boulogne-sur-mer) ; 15 enfants, 5 adultes.
  • 27 janvier 2018 : Vernissage de l’exposition « Trait d’union » et prestation des Maisons pour honorer cette inauguration (80 enfants, 20 adultes, représentants du Conseil d’administration du FRAC Grand-Large Hauts-de-France et de la direction de l’établissement culturel). Cette exposition, programmée jusqu’au 4 septembre 2018, a été visitée par 14 243 personnes (chiffre communiqué par la billetterie du FRAC) ;
  • 11 avril 2018 : Exposition des créations en arts plastiques de la Maison Vive et du Centre de Jour à partir des œuvres exposées au Musée de Boulogne-sur-mer et prestation des Maisons pour honorer cette installation expographique (80 enfants, 20 adultes, représentants de la direction de l’établissement culturel et visiteurs du Musée) ;
  • 14 avril 2018 : en présence de Madame et Monsieur Tuchbant, créateurs de la Fondation « Le Marchand de sable », de Madame Anne Bouvier, responsable des Fonds Individualisés et des Programmes Culture et Education de la Fondation de France, de cinquante-quatre habitants des quatre villages de la vallée (sur deux cents habitants recensés), les enfants et les jeunes du Centre de Jour ont présenté pendant 45 minutes l’invention de leur spectacle, intitulé « Les Ch’tis Cirque » (commune de Stazzona – La Forge, en Corse) ;
  • 29 mai 2018 : les enfants et les jeunes de la Maison de la Musique ont présenté aux enfants du Centre de loisirs de Forges-les-eaux, Normandie) leur créations musicales dans le cadre du festival permanent de Forges-les-eaux (7 enfants, deux encadrants adultes, représentant de la direction du festival et quarante enfants du centre de loisirs de Forges-les-eaux).

Ratio du nombre de projets institutionnels (insufflés par la direction) par rapport au nombre de projets proposés par les équipes éducatives des Maisons :

127 actions culturelles ont été recensées durant la saison 2017-2018. Ces actions culturelles comprennent y compris les réunions des Conseils de l’institution (Conseil de la Vie Sociale, Conseil scientifique, Comités de pilotage thématiques) car elles y font participer directement les enfants et les jeunes, correspondant en cela à l’un des principes de notre politique de développement culturel.

Sur ces 127 actions, plus d’un tiers (49) a été porté par les Maisons, le reste (78) par la direction.

Cette comptabilisation est biaisée par le fait que seules les actions communiquées par les équipes pour mise en ligne sur le site Internet ont été prises en compte dans ce calcul ; des actions ont lieu mais ne sont pas relatées sur le site Internet. Le nombre d’actions culturelles portées par les Maisons est de ce fait supérieur au chiffre référence ; le ratio devrait dans l’absolu et par conséquent être proche de la parité.

Ateliers bi-hebdomadaires :

Chaque Maison de culture de notre institution organise dans la semaine des ateliers artistiques et culturels. Outre celle des professeurs d’atelier, la présence des enfants et de membres de l’équipe éducative y est obligatoire. Les enfants sont âgés de 6 à 18 ans.

  • Centre de Jour (atelier le lundi, de 13h30 à 15h30 et le jeudi, de 9h30 à 12h30) : 15 enfants, 5 membres de l’équipe éducative présents en alternance selon les séances (1 adulte au minimum est présent à chaque séance), 2 professeurs d’ateliers présents en alternance selon les séances (un professeur au minimum est présent à chaque séance). Contenu de l’atelier : le jeudi matin, activité théâtre sous l’égide de Frédérique Sauvage, le lundi après-midi, activité arts plastiques sous l’égide de Sylvie Mestre.
  • Maison de la Danse (atelier le lundi et le jeudi, de 18h à 20h) : 12 enfants, 5 membres de l’équipe éducative présents en alternance selon les séances (1 adulte au minimum est présent à chaque séance), un professeur d’atelier. Contenu de l’atelier : danses, chorégraphies de groupe réalisées sous l’égide de Marine Vigneron.
  • Maison des Découvreurs (atelier le lundi et le jeudi, de 18h à 20h) : 12 enfants, 5 membres de l’équipe éducative présents en alternance selon les séances (1 adulte au minimum est présent à chaque séance), 2 professeurs d’ateliers présents en alternance selon les séances (un professeur au minimum est présent à chaque séance). Contenu de l’atelier : le lundi, activités nautiques, musculation réalisées dans les locaux du Boulogne Canoë Kayak (BCK) de Boulogne-sur-mer sous l’égide de Jérôme Hoyer dans le cadre d’une convention annuelle avec cette association ; le jeudi, canne française dans les locaux du « Center training » de Boulogne-sur-mer sous l’égide de Jacques Demagny et de Yann Pochet dans le cadre d’une convention annuelle avec cette association.
  • Maison de la Musique (atelier le lundi et le jeudi, de 18h à 20h) : 12 enfants, 5 membres de l’équipe éducative présents en alternance selon les séances (1 adulte au minimum est présent à chaque séance), un professeur d’atelier. Contenu de l’atelier : apprentissage du solfège, composition et interprétation de créations musicales sous l’égide de Matthieu Scarpa.
  • Maison du Sport du Bien-être (atelier le lundi et le jeudi, de 18h à 20h) : 12 enfants, 5 membres de l’équipe éducative présents en alternance selon les séances (1 adulte au minimum est présent à chaque séance), deux professeurs d’atelier en alternance. Contenu de l’atelier : le lundi et le jeudi, activités sportives (sports collectifs) sous l’égide de l’équipe de la Maison (éducateurs sportifs).
  • Maison du Théâtre et du Cirque (atelier le lundi et le jeudi, de 18h à 20h) : 12 enfants, 5 membres de l’équipe éducative présents en alternance selon les séances (1 adulte au minimum est présent à chaque séance), un professeur d’atelier. Contenu de l’atelier : activités circassiennes (jonglerie, équilibrisme) sous l’égide de Romuald Pierru.
  • Maison Vive (le mardi, de 17h à 19h et le mercredi, de 17h à 19h) : 4 enfants, 5 membres de l’équipe éducative présents en alternance selon les séances (1 adulte au minimum est présent à chaque séance), 2 professeurs d’ateliers présents en alternance selon les séances (un professeur au minimum est présent à chaque séance). Contenu de l’atelier : le mardi en fin d’après-midi, atelier sports sous l’égide de Jacques Dufrenne et le mercredi en fin d’après-midi, atelier arts plastiques sous l’égide de Sylvie Mestre ;

Nombre de participants à ces ateliers :

En octobre 2017, 78 jeunes sont recensés dans les Maisons organisant au moins un atelier hebdomadaire obligatoire en arts, lettres, sciences, sports tout au long de la saison culturelle (du mois de septembre au mois de juillet de l’année suivante).

Pourcentage de néophytes dans l’activité artistique proposée :

Sur ces 78 jeunes, 15 sont néophytes, soit 19.2 % de cet effectif. Par néophyte, on désigne le jeune qui n’a pas pratiqué le contenu d’atelier de la Maison lors de la saison culturelle précédente.

Degré de mixité des participants :

Sur ces 78 jeunes, 25 sont des filles, soit 32.05 % de cet effectif.

  • Résidence art / science 2018 :

L’association a été sélectionnée par la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France pour organiser en 2017, 2018 et 2019 une résidence croisée art / science. La deuxième édition de cette résidence a débuté le 8 janvier 2018 et s’est achevée le 18 mars 2018. L’artiste verrier Marion Fillancq et l’archéologue Vincent Lascour ont été sélectionnés. Les deux lauréats ont invité pour la réalisation de cette action culturelle Isabelle Berteletti, musicienne et Aurélie Legras, photographe.  L’ensemble des enfants ainsi que des personnels ont participé aux créations générées pendant cette résidence, c’est-à-dire 80 enfants et 70 adultes. On trouvera le détail des œuvres créées durant cette résidence ici.

  • Festival annuel « Journées d’Enfance » :

Notre décompte du public des « Journées d’Enfance 2018 » journée d’animation après journée d’animation est le suivant (On trouvera le contenu de notre festival (images, textes, pdf) sur notre site Internet, ici.

  1. Mercredi 27 janvier 2018 (manifestation publique) : vernissage de l’exposition « Trait d’union » au FRAC Grand Large Hauts-de-France à Dunkerque : 70 enfants, 20 adultes. Cette exposition a été ouverte au public jusqu’au 4 septembre 2018. Le FRAC nous a communiqué le chiffre de 14 243 visiteurs ;
  2. Vendredi 29 juin 2018 (manifestation publique) : organisation de la joute nautique sur les bords de la Liane, à Boulogne-sur-mer : 60 enfants, 40 adultes. Remise des médailles avec le soutien du service des sports du Conseil départemental ;
  3. Lundi 2 juillet 2018 (manifestation organisée en interne) : « Les grandes tables de la ferme », rassemblement de la communauté éducative et retrouvailles avec les anciennes et les anciens de l’institution : 75 enfants, 100 adultes ;
  4. Jeudi 5 juillet 2018 (manifestation organisée en interne) : réunion plénière du Conseil de la Culture d’entreprendre, Conseil de la Vie Sociale, Conseil scientifi­que et comités de pilotage du programme culturel : 4 jeunes (représentant les enfants et les jeunes de l’institution dans les différentes instances), 30 adultes ; spectacle « L’enfant arc-en-ciel » : 90 enfants, 350 adultes : 25 % sont les parents des jeunes sur scène, accueillis par l’association, 50 % sont les membres du personnel de l’association, 20 % sont des amis de l’association (intervenants extérieurs, amis…), 5 % sont des membres du Conseil d’Administration de l’association, 5 % sont des représentants des services sociaux du département.
  5. Vendredi 6 juillet 2018 (manifestations publiques) : colloque « Trait d’union » : 120 adultes.  80 % sont les membres du personnel de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », 5 % sont des étudiants des instituts de formation locaux du champ professionnel, 5 % sont des représentants des Maisons des Solidarités du territoire, 10 % sont les intervenants du colloque ; « chroniques de nos maisons », film de la saison 2017-2018 réalisé par notre réalisatrice audiovisuelle et montrée aux enfants et aux équipes au café-théâtre Michel Lafond (70 enfants, 20 adultes).

III. Relations avec les partenaires du projet :

Durant la période couverte par ce rapport final, de septembre 2017 à juillet 2018, neuf partenariats avec des institutions culturelles sont en activité :

  • pour le pôle muséographique, trois partenariats (Fonds Régional d’Art Contemporain Grand Large Hauts-de-France, Musée du Louvre-Lens et Musée de Boulogne-sur-mer) ;
  • pour le pôle scientifique, quatre partenariats (pour l’archéologie : association d’archéologie expérimentale « Les Chalcophore », Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) ; pour la physique-chimie : Ecole Supérieure de Physique Chimie Industrielle de Paris et Fondation SEED (Schlumberger Excellence in Education Development)) ;
  • pour le pôle sportif, deux partenariats (le Boulogne Canoë Kayak (BCK) et le « Training Center »).

Durant la saison 2017-2018 16 réunions ont été organisées en présence des institutions culturelles partenaires de notre association.

Les comités de pilotage « international », « communication », « muséographie, « patrimoine » et « sciences » se sont réunis chacun à 3 reprises durant la saison culturelle 2017-2018. La réunion plénière, organisée le 5 juillet 2018, a rassemblé l’ensemble des partenaires de notre institution, ainsi que des invités d’institutions culturelles avec lesquelles nous développerons de nouveaux partenariats durant les saisons à venir.

S’agissant des budgets alloués par les institutions partenaires, nous pouvons faire part d’observations significatives à leur propos. Ainsi avons-nous constaté l’enrichissement de la convention triennale 2015-2018 avec l’INRAP d’un accord pour la mise en disponibilité de l’archéologue Vincent Lascour entre le 8 janvier et le 12 mars 2018 – permettant de la sorte sa participation pleine et entière à la réalisation de la résidence art / science 2018. Nous avons aussi pu bénéficier d’un planning soutenu d’ateliers proposés par les services des publics des institutions du pôle muséographique entre octobre 2017 et mai 2018, un doublement de la valeur des œuvres prêtées par le FRAC pour l’exposition permanente dans notre espace dédié, un triplement de la durée de l’exposition réalisée par les enfants et programmée dans l’espace d’exposition principal du FRAC (200 mètres carrés mis à disposition). La DRAC Hauts-de-France a par ailleurs permis l’organisation d’un cycle d’ateliers de 7 séances dédié d’octobre à novembre 2017 à l’apprentissage de l’écriture créative pour des enfants de chaque Maison.

Pourcentage de comités de pilotage dans lequel les enfants sont représentés :

On trouvera le contenu des comptes-rendus des réunions des comités de pilotage organisées durant la saison 2017-2018 ici.

Sur les 16 réunions organisées au total, 70 % ont parmi leurs participants des enfants et des jeunes de l’institution.

Notre objectif est d’atteindre le chiffre de 100 %, mais nous sommes dépendants de la disponibilité des enfants et des jeunes, dont l’emploi du temps scolaire n’est pas forcément compatible avec les horaires des réunions de comité de pilotage.

Pourcentage de partenaires prêts à reconduire le projet ou un autre projet avec le porteur de projet :

En comparant les relevés de présence des comptes-rendus des comités de pilotage de la saison culturelle 2017-2018 et ceux des comptes-rendus de la première réunion des comités de pilotage de la saison culturelle 2016-2017, 100 % de nos partenaires ont donc reconduit le projet avec notre institution.

Relations avec les Fondations :

Aux neuf partenariats existants s’ajoutent une relation privilégiée de soutien à la réalisation des actions culturelles de l’association de la part de trois fondations : la Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation Sopra Steria / Institut de France.

Nous avons pu, avec leur soutien, activer le programme d’actions numériques pluriannuel intitulé « Fab Lab des Maisons », lequel sera inauguré au premier trimestre 2019.

IV. Analyse des conditions de mise en œuvre :

L’intensité des actions culturelles programmées durant la période couverte par ce rapport final est élevée. On trouvera sur notre site pour s’en rendre compte le détail de ce calendrier, mois après mois, ici.

Malgré cette fréquence des activités, bien qu’aussi parfois les demandes des partenaires présentèrent des jeux de contraintes inhabituels, nous n’avons pas constaté de difficultés particulières aussi bien en terme d’effectifs disponibles, de compétences à mettre en œuvre, de coordination dans le processus de conception et de réalisation, d’implication dans l’acte à accomplir, de moyens matériels à mobiliser ou de collaboration avec les partenaires concernés.

Nous analysons cette « routinisation » de l’activité culturelle par le développement et la sophistication des outils institutionnels mis en place pour piloter le programme « L’aventure de la  vie » (voir à ce sujet la description des instances explicitée dans la partie I. « Evolution du contexte »), ainsi que d’une expérience conséquente, acquise au fil de ses quatre années d’existence en tant que matrice stratégique de notre projet institutionnel.

Cette volonté d’améliorer régulièrement les moyens de l’analyse et de l’amélioration du programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie » explique une initiative prise à l’automne 2017.

Pour répondre à la demande du Conseil d’administration de notre association et du Conseil départemental, la prise en compte du point de vue des éducatrices et éducateurs à propos des interactions de l’activité culturelle avec d’autres registres de leur travail quotidien avec les enfants et les jeunes a été organisée par la réalisation d’un outil évaluatif spécifique. Un questionnaire à choix multiples a été expérimenté par les équipes éducatives en novembre 2017 lors des « Documents individuels de Prise en Charge » (DIPC, point à 6 mois réalisé par chaque Maison pour chaque enfant et jeune du lieu de vie), puis en mai 2018, lors du second DIPC de cette saison culturelle. L’outil sera utilisé à nouveau durant les DIPC de la saison culturelle 2018-2019. L’objectif est de formuler des informations statistiques affinant au cas par cas les relations entre scolarité, liens familiaux, soins, savoir-être dans et hors la Maison et activité culturelle.

On trouvera les résultats des vagues évaluatives de novembre 2017 et mai 2018 ici et ici.

V. Impacts et valorisation du projet :

S’agissant des indicateurs et outils formalisés au préalable de notre saison culturelle, notre évaluation est d’emblée positive.

  • Pour l’objectif « Favoriser le développement personnel des jeunes accueillis », les enfants et les jeunes de l’association s’exprimant à propos du programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie » à l’occasion du questionnaire proposé pour la troisième année consécutive, ont systématiquement valorisé les effets positifs en terme de capabilité, d’estime de soi, d’intégration dans un collectif au service d’un projet commun. On trouvera les résultats du questionnaire 2017-2018 ici .
  • Pour l’objectif « Instituer les jeunes en tant qu’acteurs culturels du territoire », la liste des projets culturels dont fait systématiquement part notre site Internet depuis le début de notre saison culturelle 2017-2018 indique l’intensité de la dynamique culturelle de notre institution en direction du territoire ;
  • Pour l’objectif « Faire de l’enfance la question de tous », la liste des partenariats culturels explicitée dans la partie III. du présent rapport ainsi que les comptes-rendus des réunions systématiquement du Conseil de la Culture d’entreprendre, du Conseil scientifique et du Conseil de la Vie Sociale mis en ligne sur notre site Internet depuis le début de la saison culturelle 2017-2018, indiquent la grande diversité des parties prenantes intéressées aux thèmes et problématiques portées par le programme « L’aventure de la vie » et à sa mise en œuvre au quotidien par notre institution. On trouvera le détail de ces comptes-rendus ici.

Nombre de réunions organisées par des acteurs du champ (état, conseil général, ONG /associations) pour présenter la politique culturelle des MECOP :

Durant la saison 2017-2018, une manifestation organisée par des acteurs du champ et hors champ ont permis à notre institution de présenter le programme « L’aventure de la vie ».

En janvier 2018, M. Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association, a participé au rassemblement national organisé par le secrétariat d’Etat à la culture numérique et par la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France pour présenter le programme culturel et ses développements technologiques.

VI. Continuité du projet :

Notre programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie » est pluriannuel. Formulé en 2004, il constitue la matrice de notre projet d’établissement 2014-2019. Le Conseil départemental du Pas-de-Calais constitue le financeur de ce projet d’établissement, et par conséquent est le financeur principal du programme éducatif et culturel.

Nous candidatons cependant régulièrement aux appels à projet thématisant la démocratisation culturelle, l’accès à la culture, de la part des collectivités territoriales (en 2013, appel à projets « Culture à partager 2014 » de la Région Nord Pas-de-calais ; en 2014, appel à projet « Culture à partager 2015 » de la Région Nord Pas-de-Calais) et de la part de fondations privées (en 2013, appel à projets « Enfance et Culture 2013 » de la Fondation de France ; en 2014, appel à projets « Enfance et Culture 2014 » et appel à projets « Arts et Territoire 2014 » de la Fondation Daniel et Nina  Carasso ; en 2016 : appel à projets « Fondation Auchan ensemble pour la jeunesse » et, pour la Fondation Daniel et Nina Carasso, présentation sur sa demande d’un programme d’actions triennal ; dotation accordée par la Fondation Sopra Steria / Institut de France pour le développement d’un Fab Lab, soutien de la Fondation de France dans le cadre du programme « Les nouveaux commanditaires »).

Nous considérons en effet que ces soutiens issus de collectivités territoriales tierces du Conseil départemental du Pas-de-Calais, et de fondations privées aux rayonnements national et international, participent de l’un des objectifs précité : « Faire de l’enfant la question de tous ».

Les documents demandés par ces prestataires d’appel à projets locaux, nationaux, et internationaux pour formaliser chaque année l’évaluation des actions entreprises dans le cadre de ces dotations, permettent par exemple à notre institution d’acquérir des compétences en matière d’intégration de la culture dans le champ de la protection de l’enfance.

Ces soutiens sont par ailleurs autant de marques de reconnaissance de la qualité de notre programme éducatif et culturel, marques de reconnaissance auxquelles sont sensibles en interne nos équipes éducatives, nos intervenants artistiques et culturels, les institutions culturelles partenaires, et en externe, notre financeur principal ; le Conseil départemental du Pas-de-Calais.

Nous continuerons par conséquent à rechercher le lien avec ces institutions tierces, productrices d’appels à projets, dans les années à venir.

VII. Valorisation du projet :

S’agissant de la valorisation de la saison culturelle 2017-2018 du programme « L’aventure de la vie » :

En interne :

L’association a créé au printemps 2014 une webradio, écoutable par chaque enfant et jeune de l’association sur une fréquence Internet dédiée. Cette webradio programme notamment des reportages réalisés par les enfants et les jeunes à propos des ateliers artistiques et culturels, ainsi que durant les événements (spectacles durant l’année, festival « Journées d’Enfance »).

Un papier à en-tête est utilisé par l’institution depuis deux ans dans ses interactions avec toutes parties prenantes. Ce document fait apparaître les logos de l’ensemble des soutiens et partenaires des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

Un autre outil communicationnel papier a été développé : une lettre d’information trimestrielle destinée aux parents et tuteurs légaux des enfants et des jeunes de l’institution. « Lettres de mes maisons » se présente sous la forme d’un feuillet de format A3, et sa mise en page privilégie l’image, avec une phrase la commentant. Cinq blocs image / texte constituent cette lettre ; ils informent les lecteurs d’actions culturelles réalisées par les enfants et les jeunes durant le trimestre écoulé. Ce document a pour objectif de routiniser le lien entre l’institution et les parents et tuteurs légaux sous un mode autre que la seule relation administrative ou éducative, et ainsi tenter d’augmenter les probabilités que les parents et tuteurs légaux se déplacent dans les nouveaux espaces culturels investis dorénavant par les enfants et les jeunes (les musées, les centres d’art contemporain, les places publiques des communes dans lesquelles existe l’institution).

En externe :

L’utilisation des NTIC et des réseaux sociaux est favorisée ; site Internet de l’association ; blogs des différentes maisons (sur la même adresse, cliquer sur les icônes correspondant à chaque maison des enfants de la culture). Des films sont systématiquement tournés sur la vie culturelle de l’association, puis mis en ligne. Les comptes-rendus des réunions du Conseil de la Vie Sociale, du Conseil scientifique et des comités de pilotage sont systématiquement publiés sur le site Internet.

Une newsletter électronique composée de la lettre de notre directeur – laquelle s’exprime bien souvent sur le programme éducatif et culturel, ainsi que les activités en cours de réalisation au sein des Maisons de culture de notre Institution, est adressée tous les trois mois à plus de six cents destinataires issus de différents mondes sociaux (services de l’Aide Sociale à l’Enfance ; institutions des arts, de la culture et du patrimoine ; universités, etc.).

La presse locale, les médias associatifs et les médias généralistes nationaux ont communiqué à plusieurs reprises à propos de notre programme éducatif et culturel, voir sur notre site Internet le recensement de ces articles ici.

Outils : site internet, réseaux sociaux, webradio, fanzine, programme, dossier de presse, communiqués, chroniques vidéo, communication de rue (la roulotte).

S’agissant de la capitalisation de la saison culturelle 2017/2018 du programme « L’aventure de la vie » :

L’ensemble des activités éducatives et culturelles de cette saison a été chroniqué mois après mois sur notre site Internet. Il est de même pour les saisons culturelles précédentes.

Une plaquette présentant dans le détail des activités de la vie quotidienne des Maisons en relation avec le programme « L’aventure de la vie » est remise à l’enfant dès la commission d’admission, c’est-à-dire la première fois que l’enfant découvre notre institution et, si le comité de direction la valide, l’intégrera peu après.

Le nouveau règlement de vie des Maisons de culture de notre institution, co-réalisé par la direction, les chefs de service et le Conseil de la Vie Sociale, a intégré durant le premier semestre 2015 la culture en tant que référence éducative incontournable. Les ateliers bi-hebdomadaires continueront d’être obligatoires pour tous les enfants et les jeunes de l’institution, et une absence intentionnelle et répétée à l’un des ateliers artistiques et culturels constatée par l’équipe éducative doit être signalée à la direction.

VIII. Suite du projet :

Trois axes de développement, sous-tendus par les trois objectifs énoncés dans le présent document, constitueront notre effort institutionnel afin de compléter notre offre éducative et culturelle en direction des enfants et des jeunes.

Premier axe (objectif : Favoriser le développement personnel des jeunes accueillis) : nous voulons développer le goût pour la lecture, l’écriture auprès des jeunes de notre institution. Nous travaillons en ce sens à valoriser un résultat non prévu positif se manifestant lors de la saison 2017-2018. Madame Laurène Bricout, chargée de mission en action culturelle pour les territoires boulonnais et montreuillois du Conseil départemental, nous a proposé l’organisation d’un cycle d’ateliers à l’attention des enfants des Maisons, ainsi que de la programmation d’un spectacle théâtral, à propos de l’accueil des jeunes mineurs isolés étrangers. Un second développement en cours de réalisation consiste en la création d’un réseau de parrainage. Notre Conseil de la Culture d’entreprendre a formulé une première version, appelée à être enrichie, de la charte posant les cadres d’une politique de parrainage pour les enfants et les jeunes des Maisons :

  1. La personne ressource (la marraine ou le parrain) :

L’association n’attend pas d’elle qu’elle se substitue au travail des équipes éducatives de l’association, mais agisse en complément. Cette personne doit être disponible pour conseiller l’enfant, l’ouvrir à des horizons culturels et sociaux qu’il ne connaît pas et sont autant de points d’appui pour son grandissement, l’accompagner sur la voie de l’insertion professionnelle fort d’une qualité d’écoute pour l’éclairer sur les problématiques des métiers visés ;

  1. Pour qui ? (la filleule ou le filleul) :

Tout enfant âgé de quinze ans accueilli ou suivi par l’association et motivé pour être accompagné par une marraine ou un parrain jusqu’à son premier emploi. Cet engagement de l’enfant est basé sur le volontariat.

  1. Pourquoi ? :

La marraine ou le parrain accompagne d’année en année la filleule ou le filleul pour l’éveiller aux métiers qu’elle/il pourrait réaliser (rôle d’aiguillon pour mobiliser ou remobiliser l’enfant en terme d’ambition scolaire), l’aider dans les démarches d’orientation scolaire et professionnelle, l’accompagner dans la recherche d’un premier emploi.

Cette charte sera présentée en janvier 2019 au Conseil d’administration de l’association pour validation. Nous bénéficions du conseil de la Fondation « Un avenir ensemble », qui régit depuis plusieurs années une politique de parrainage portée par les récipiendaires de la Légion d’honneur, pour parfaire ce protocole.

Deuxième axe (objectif : Instituer les jeunes en tant qu’acteurs culturels du territoire) : nous voulons élargir notre rayonnement culturel. Nous travaillons à valoriser en ce sens un résultat imprévu positif lors de la saison culturelle 2017-2018. La Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France nous a recommandé auprès d’un cabinet de médiation en art contemporain appelé « Art connexion », considérant les valeurs communes motivant les raisons d’agir de nos entités institutionnelles respectives.

Ce cabinet de médiation est par ailleurs mandé par la Fondation de France pour conseiller son programme pluriannuel appelé « Nouveaux commanditaires ». Le jury de ce programme a retenu le projet culturel co-rédigé avec « Art connexion », et portant sur l’édification d’une œuvre artistique monumentale sur le site du « Petit déjeuner sous l’herbe », action archéologique co-construite avec les enfants de l’association le 2 juillet 2010. Un artiste, Maki Suzuki, rencontre notre communauté éducative au deuxième semestre 2018 afin de nous formuler des propositions, avec l’objectif que cette œuvre artistique soit inaugurée le 2 juillet 2019.

Troisième axe (objectif : Faire de l’enfance la question de tous) : nous voulons nous enrichir des recherches sur la philosophie du droit en mobilisant pour cela les ressources mises à la disposition de la société française par le Défenseur des droits. Fort de l’inscription au réseau ressources « Educadroit », des ateliers de parole avec les enfants seront développés durant la saison 2018-2019 à l’attention de nos équipes éducatives, avec l’objectif d’une programmation pluriannuelle.