Archives de catégorie : Saisons culturelles

Fête en l’honneur du départ de M. Legrand et sortie ensoleillée à Hardelot

Sébastien, membre de l’équipe éducative de la Maison des Découvreurs, nous transmet des photos prises lors de la fête organisée par la Maison pour honorer le départ à la retraite de Patrick, leur chef de service, ainsi que des photos réalisées lors d’une belle sortie vélo ensoleillée sur la plage qui va d’Equihen à Hardelot :

 

Le dur travail dans une auberge (lettre de Dimitri)

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(Extrait du cahier de Dimitri, transmis à notre attention ; le texte à l’image et le texte ci-dessous témoignent ainsi d’une des activités clé des séjours “Itinérance” : l’introspection et l’engagement par l’écriture).

Je suis parti dans une famille.

Là-bas c’était trop bien. On fait beaucoup de travail. On accueille beaucoup de français.

Le jour où je suis arrivé, une famille aussi est arrivée. Je les aime bien car ils m’invitent à jouer avec eux. Quand ils mangent à l’auberge, c’est moi qui aide à préparer.

Le monsieur qui m’accueille s’appelle Hamed. Il a un frère qui s’appelle Hamo, il a mon âge. On rigole beaucoup.

On fait des parties de football avec les enfants de l’auberge. Il y a beaucoup de clients. C’est bien j’adore. Il faut aller dans cette auberge.

La ville c’est Tamtatoucht. Le nom de l’auberge c’est Amazight.

Il fait chaud là-bas : la vérité je suis cramé sur tous les doigts. J’ai fait mon premier tajine là-bas. Il y a un arioul (âne). Il est trop beau. Il s’appelle Pedro.

Dans cette auberge on travaille beaucoup.

Passez-y si vous venez au Maroc, vous allez aimer. J’y suis resté 12 jours ici ; c’était bien et dur à la fois.

Dimitri

Chez Hakim (lettre de Florian)

Bonjour !!

Mon arrivée chez Hakim se passe très bien, il vit avec sa mère dans une grande maison.

En ce moment il y a son frère avec sa femme et son fils qui sont là pour quelques jours, parce que son frère est militaire et il passe ses congés ici.

Je me suis levé à 8h30 aujourd’hui, j’ai pris le petit déjeuner avec Hakim.

Ensuite on a était donner à manger au mouton, à la mule et à l’âne, après nous sommes allé travailler dans les jardins et on est repartis pour aller prendre le déjeuner. Je commence à apprendre l’arabe dans les soirées avec Hakim.

Tout se passe bien.

Florian

Retrouvez les photos prises par Christophe, membre de l’équipe éducative d’Itinérance, permettant à Florian d’expliquer par l’image comment Hakim produit son huile d’olive :

Préparation de l’exposition “Chemin faisant II”

La préparation de l’exposition “Chemin faisant II“, qui sera proposée aux visiteurs du FRAC Nord Pas-de-Calais sur son site de Dunkerque cet Eté, avance à grands pas.

Sous la férule de Sylvie, leur professeur d’arts plastiques, et sur les conseils d’Elodie, membre de l’équipe du FRAC, les enfants et les jeunes du Centre de Jour et de la Maison Vive créent des oeuvres inspirées de celles prêtées par le FRAC pendant cet automne et cet hiver et exposées de manière permanente au pigeonnier.

Rendez-vous à Dunkerque mercredi 29 juin 2016 pour le vernissage de cette exposition dont les enfants sont les commissaires (conception, réalisation) ; cette exposition sera proposée à la visite jusqu’à la fin du mois d’août 2016.

Retrouvez les photos prises lors des ateliers arts plastiques de la Maison Vive les 20 et 27 avril :

La couleur des dinosaures selon Julien

Julien, de la Maison de la Musique, a commencé ses ateliers au pigeonnier pour inventer avec Théophile, artiste en résidence CLEA, une histoire racontant au fil d’œuvres picturales comment les dinosaures sont devenus soit bleus, soit verts, soit rouges, soit d’autres couleurs.

Retrouvez les photos prises ce jour par Théophile :

 

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique du 22 avril 2016

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique
22 avril 2016

Présents :

Claire Beugnet, directrice de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Fleur Guy, docteure en géographie, Université d’Artois
Pierre Lemarquis, neurologue, attaché d’enseignement d’éthologie à l’université de Toulon-La Garde
Patrick Miquel, précédent directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais
Claire Oger, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université Paris-Est Créteil
Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », coordinateur du Conseil scientifique
Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED
Florian Sailly, représentant des enfants et des jeunes de l’association
Annick Traguardi-Menet, représentante du personnel de l’association

Excusés :

Jean-Paul Delevoye, précédent président du Conseil Economique Social et Environnemental
Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie, Université Paris 1
Philippe Hazelart, président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Eric Legros, vice-président du Conseil scientifique
Danielle Maerten, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Olivier Martin, professeur des universités en sociologie, Université Paris Descartes
Noël Quéré, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Jean-François Rey, professeur honoraire en philosophie, Université d’Artois

En l’absence de M. Noël Quéré, la réunion est présidée par Madame Claire Beugnet.

Ouverture de la dixième séance du Conseil scientifique par Madame Claire Beugnet.

En raison de la longueur conséquente de ce compte-rendu, nous proposons une fiche résumé de cette réunion :

I. Renouvellement de la composition du Conseil scientifique :

Madame Claire Beugnet remercie Monsieur Patrick Miquel pour son acceptation de renouveler son engagement en qualité de membre du Conseil scientifique.

Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que Monsieur Jean-Paul Delevoye, parrain des éditions 2012, 2013, 2014 et 2015 du festival « Les Journées d’Enfance », président du Conseil Economique Sociale et Environnemental entre 2010 et 2015, a accepté d’intégrer le Conseil scientifique.

II. Point sur l’état d’avancement des projets culturels développés avec nos partenaires cette saison 2015-2016 :

Monsieur Emmanuel Paris informe les participants des actions culturelles réalisées depuis la précédente réunion du Conseil scientifique, le 8 janvier 2016.

Le 4 février 2016, dans le cadre de la « Conférence du jeudi », conférence organisée chaque premier jeudi du mois, de 11h à midi, dans le Café-théâtre Michel Lafond (équipement culturel de notre institution) à l’attention des jeunes du Centre de Jour, de la Maison Vive et des équipes éducatives de l’institution, Monsieur Patrick Bourdet, Président Directeur Général d’AREVA Med., est venu présenter aux auditeurs son parcours de vie, relaté dans l’ouvrage « Rien n’est joué d’avance » paru en 2014 aux Editions Fayard.

Monsieur Patrick Bourdet a tout au long de cette journée découvert la politique mise en œuvre par l’institution, et a accepté de devenir parrain du festival « Les Journées d’Enfance ». Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que le 11 mars 2016 à Paris, au siège de l’entreprise Areva, Madame Claire Beugnet et Monsieur Patrick Bourdet ont réalisé l’entretien filmé qui sera diffusé lors du colloque, le 8 juillet prochain. On trouvera la trame de cet entretien sur notre site Internet ici.

Le 22 mars 2016, Monsieur Eric Legros, vice-président de notre Conseil scientifique, a animé la journée d’études la journée honorant la vingtième année d’existence du CNAHES (Conservatoire National des Archives et de l’Histoire de l’Education Spécialisée et de l’action sociale). On trouvera le compte-rendu de cette journée sur notre site Internet ici.

Le 23 mars 2016, l’institution a animé le Musée de Boulogne-sur-mer pour la seconde année consécutive dans le cadre de la convention « Hors les murs ». Cette année, les enfants et les jeunes ont proposé aux spectateurs (120 personnes) des créations originales en arts de la scène et en arts plastiques autour de l’exposition temporaire du Musée : « Il était une fois… », constituée de contes, légendes, mythes et récits du monde entier et à travers les âges. On trouvera le compte-rendu de cette animation sur notre site Internet ici.

Les 30, 31 mars et 1 er avril 2016 à Montpellier, l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux) a organisé son trente-deuxième congrès. A cette occasion, le programme « L’aventure de la vie » de notre institution a été cité en exemple pour le développement des pratiques dans le champ de l’éducation spécialisée ; un film réalisé par des représentants de cette fédération a été à cette fin diffusé durant le congrès. On trouvera le contenu de ce film sur notre site Internet ici.

Les 4, 5 et 6 avril 2016, Madame Elsa Ramos, maître de Conférences en sociologie à l’Université Paris Descartes, a continué l’étude réalisée avec Monsieur Olivier Martin, membre de notre Conseil scientifique, étude portant sur les sentiments et les conditions pratiques de l’autonomie et de l’indépendance. Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que Madame Elsa Ramos et Monsieur Olivier Martin ont à ce jour rencontré en entretien 13 anciennes et anciens de l’institution, c’est-à-dire ayant vécu durant leur enfance soit au sein du Refuge Sainte-Anne devenu par suite Foyer Educatif de la Côte d’Opale, soit au sein de la Maison des Enfants de la Marine. Monsieur Emmanuel Paris donne quelques informations techniques complémentaires : Madame Elsa Ramos et Monsieur Olivier Martin tablent sur 25 entretiens à réaliser, les entretiens effectués jusqu’à présent durent entre 30 minutes et deux heures, une quasi parité hommes / femmes caractérise cette cohorte, la tranche d’âge va de 23 ans à 53 ans.

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Monsieur Emmanuel Paris propose à Madame Fleur Guy et Madame Claire Oger de présenter un point d’étape sur leur étude menée avec les enfants de l’institution, et qui porte sur les sentiments d’appartenance au territoire.

Madame Claire Oger informe les participants que sur les sept entretiens itinérants réalisés en juillet 2015, six ont été validés par les enfants concernés lors de rendez-vous destinés à relier ensemble les retranscriptions écrits. Le septième enfant n’a pu valider la retranscription de son entretien, car il a quitté les effectifs de l’institution à l’automne 2015, mais l’enfant a donné son accord pour que son entretien itinérant puisse faire partie du corpus de cette première phase de l’étude.

Mesdames Fleur Guy et Claire Oger informent les participants que des analyses et résultats issus de cette première phase seront présentés lors du colloque, en juillet prochain. Mesdames Fleur Guy et Claire Oger ont informé les enfants concernés que, dans cette perspective, leurs propos seront anonymés mais qu’il est possible que des personnels éducatifs de l’institution, connaissant particulièrement le parcours de vie des enfants, comprennent durant les présentations qu’il s’agit d’eux. Mesdames Fleur Guy et Claire Oger précisent que les enfants, informés de cette possibilité, ont donné leur accord pour que ces présentations soient faites lors du colloque.

Mesdames Fleur Guy et Claire Oger disent à propos de cette première phase que tous les enfants concernés leur ont exprimé la satisfaction d’avoir participé à cette démarche, un enfant proposant de renouveler l’exercice de l’entretien itinérant afin de les emmener sur des lieux qu’il n’avait pas retenus en juillet 2015.

Mesdames Fleur Guy et Claire Oger disent que les enfants concernés les ont emmenées systématiquement sur des lieux hors des Maisons de culture dans lesquelles ils vivent, et que la dominante des sentiments exprimés à leur propos est de l’ordre du « lieu positif ».

Mesdames Fleur Guy et Claire Oger proposent qu’une deuxième phase d’entretiens itinérants soit réalisée au mois de juillet 2016, après le festival « Les Journées d’Enfance ». Le protocole permettant la constitution de ce deuxième groupe d’enfants accordant un entretien itinérant reprendrait la méthodologie employée lors de la première phase, lors de la précédente saison culturelle.

Mesdames Fleur Guy et Madame Claire Oger demandent s’il est possible de privilégier les enfants ayant candidaté l’année dernière pour la première phase d’entretiens, et qui n’avaient pas été retenus par les chefs de service et la direction de l’institution. Madame Claire Beugnet agrée cette proposition.

Madame Claire Oger demande de notamment privilégier l’envoi postal aux parents et tuteurs légaux de ces enfants, permettant d’autoriser ceux-ci à présenter des lieux qui leur sont importants, y compris dans des espaces relevant de la biographie familiale. Monsieur Emmanuel Paris agrée cette proposition.

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Monsieur Emmanuel Paris propose aux participants de visionner un film réalisé le 2 juillet 2012 sur le site du « petit déjeuner sous l’herbe », à l’occasion de la première année du rassemblement partie prenante du festival « Les Journées d’Enfance ». Monsieur Emmanuel Paris explique que les personnes s’exprimant dans ce film sont des anciens de la Maison des Enfants de la Marine, ayant vécu enfants au sein de cette institution durant les années 1970. Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que l’une des personnes s’exprimant dans ce film a accepté de rencontrer Madame Elsa Ramos en entretien début avril 2016, dans le cadre de la troisième phase d’entretiens de l’étude portant sur les sentiments et conditions pratiques de l’autonomie et de l’indépendance.

Les participants visionnent ce film, d’une durée d’une durée de 25 minutes, que Monsieur Emmanuel Paris a transmis pour information à Madame Elsa Ramos et Monsieur Olivier Martin.

Mesdames Claire Beugnet et Annick Traguardi-Menet disent que ce témoignage filmé a valeur d’universalité, car il exprime des thèmes tels la séparation d’avec les parent et ses effets sur les enfants ; l’importance du lien avec les éducatrices et éducateurs ; le bienfait consolateur des gestes affectifs de leur part à l’attention des enfants placés.

Madame Claire Oger relève la précision de la mémoire des noms dans ces expressions testimoniales.

Madame Annick Traguardi-Menet dit que les professionnels, pris dans l’intensité du quotidien de travail, ne mesurent pas forcément l’importance qu’ils ont pour les enfants avec lesquels ils vivent et pensent et agissent. Madame Annick Traguardi-Menet relèvent que les mots employés dans ce film par les deux personnes caractérisent une période, et ne sont plus utilisés aujourd’hui : « orphelinat », « moniteur », « couple » (NDA : les deux personnes ayant vécu dans les années 1970 au sein de la Maison de la Marine ont connu une direction dont les deux représentants vivaient en couple).

Madame Claire Oger dit que ce lien spécifique pour des personnes exerçant au travail est aujourd’hui moins verbalisé en raison de la professionnalisation qui a profondément modifié le champ de la protection de l’enfance.

Monsieur Patrick Miquel dit que cette professionnalisation a notamment eu deux effets, l’un positif et l’autre négatif : la professionnalisation a permis d’écarter du champ des personnes n’ayant pas les compétences requises pour exercer les métiers de l’éducation spécialisée. La professionnalisation a aussi eu pour conséquence de légitimer une déshumanisation du lien avec l’enfant, celui-ci devenant en quelque sorte un simple « sujet d’étude » pour les professionnels.

Madame Claire Beugnet approuve cette observation, signalant que Monsieur Eric Legros s’était mobilisé tout au long de son mandat de directeur de l’institution pour ré-humaniser le lien à l’enfant, légitimer l’affectif dans le travail quotidien des personnels.

Madame Annick Traguardi-Menet approuve ces analyses, disant que l’affect était un tabou et nommant la formule pour dire les métiers de l’éducation spécialisée : « technicien de la relation ».

Monsieur Patrick Miquel précise que les écoles apprenant aux pré-diplômés les métiers de ce champ avaient pour intitulé « Institutions de formation des techniciens de l’enfance inadaptée ».

Monsieur Pierre Lemarquis relève une phrase dite à plusieurs reprises par l’une des deux personnes durant le film : « Ça m’a fait du bien de parler de ce que j’ai vécu ». Monsieur Pierre Lemarquis dit qu’il serait intéressant de demander à cette personne à partir de quand cette parole libérée lui a, de son point de vue, apporté un bienfait.

Madame Fleur Guy relève une autre phrase dite par les deux personnes durant ce film, phrase exprimant leur étonnement quant à l’ouverture spatiale manifestée par le site de la ferme de Bertinghen au moment où ce témoignage est filmé. Par comparaison, dit Madame Fleur Guy, les deux personnes insistent régulièrement dans ce film sur le caractère fermé de l’institution qu’ils ont connue enfants. C’est là, observe Madame Fleur Guy, un autre marqueur de l’évolution du champ professionnel, structurant les espaces de vie des enfants autour de l’idée d’ouverture sur le territoire.

Madame Claire Oger dit qu’il serait intéressant de voir quels sont les espaces de parole agréés par ces personnes pour accepter de témoigner sur leur parcours de vie.

Madame Claire Oger demande à Monsieur Florian Sailly ce qu’il a pensé du témoignage des deux personnes. Madame Claire Oger demande à Monsieur Florian Sailly s’il se reconnaît dans leur propos.

Monsieur Florian Sailly exprime un sentiment partagé ; c’est à la fois différent et semblable. Monsieur Florian Sailly explique aux participants que les conditions de vie décrites par les deux personnes dans ce film ne sont plus d’actualité. Monsieur Florian Sailly dit cependant la similitude des parcours de vie à propos des thèmes de la séparation d’avec les parents, du sentiment de culpabilité d’avoir été placé en institution, de la difficulté de convenir pour soi-même que cette mesure éducative n’est pas due à l’enfant, mais en raison d’une carence parentale. Monsieur Florian Sailly relève en particulier une phrase exprimée par ces personnes durant le film ; il est important d’entendre ces personnes dire qu’il ne faut jamais perdre espoir.

Madame Claire Beugnet approuve les observations faites par Monsieur Florian Sailly. Madame Claire Beugnet insiste par ailleurs sur cette phrase entendue durant le visionnage du film : « Quand on est enfant, on ne peut pas comprendre ce que nous disent les éducateurs pour penser ce que nous sommes en train de vivre ». Madame Claire Beugnet dit que cette phrase manifeste un problème souvent travaillé dans l’institution. Les messages que l’institution de faire passer aux enfants – s’ils ne sont pas entendus au moment où elle les formule, ne sont pas pour autant « perdus » pour les enfants. Madame Claire Beugnet observe à ce propos que les deux personnes s’exprimant dans le film disent avoir compris a posteriori, plusieurs années après la fin de la mesure éducative, ce que leurs éducateurs leur disaient pour comprendre la situation dans laquelle ils se trouvaient.

Madame Claire Oger relève une autre phrase, dite à la fin du film. Les deux personnes disent qu’aujourd’hui encore, des membres de la famille leur reprochent le placement vécu à l’époque, leur imputant cette responsabilité alors que ce n’est pas le cas. Madame Claire Oger propose que ce film soit diffusé dans chaque maison de l’institution, afin que les enfants et les équipes puissent débattre autour des thèmes exprimés par ces témoignages.

Madame Claire Beugnet et Monsieur Emmanuel Paris agréent cette proposition.

Madame Claire Beugnet explique aux participants que l’ouvrage de Monsieur Patrick Bourdet : « Rien n’est joué d’avance », raconte un parcours de vie ayant des points communs avec ceux des deux personnes de de ce film, et que les équipes de l’institution ont lu et partagé avec grand intérêt cet écrit.

Madame Claire Beugnet dit qu’un des principes directeur de la politique d’établissement de l’institution – que les enfants et les jeunes se disent fiers d’avoir vécu aux Maisons des Enfants de la Côte d’Opale – peut par ailleurs encourager l’aptitude à prendre la parole pour dire son parcours de vie.

Monsieur Patrick Miquel, à propos de ces questions de se définir soi aux autres, relève une phrase dite durant le film : les personnes se disent « enfants de la Marine » et non pas « enfants de la DASS ». Monsieur Patrick Miquel relèvent que, souvent, les anciens d’institutions de l’éducation spécialisée se disant « enfants de la DASS » sont des personnes ayant vécu difficilement en famille d’accueil.

Monsieur Florian Sailly explique aux participants que le thème du sentiment d’appartenance à une communauté (NDA : une fois devenus adultes, se dire fier d’avoir vécu aux Maisons des Enfants de la Côte d’Opale), est un thème de discussion régulier entre enfants de la Maison de culture dans laquelle il vit. Monsieur Florian Sailly explique que ce sujet ne fait pas consensus : pour les uns, il est inconcevable de dire plus tard, par exemple à un employeur potentiel, sa vie vécue au sein d’une institution de protection de l’enfance ; pour les autres – dont se réclame Monsieur Florian Sailly, il est au contraire bienvenue de mentionner ce parcours de vie tant l’institution offre des activités et une organisation particulièrement bénéfiques.

Monsieur Eric Parot dit que ce film est intéressant, mais ne permet pas de découvrir dans le détail la dureté de la vie vécue au sein d’une institution et à une époque aujourd’hui heureusement révolue.

Madame Claire Oger dit que ces entretiens spontanés ne permettent que rarement d’accéder à des informations détaillées et précises. Madame Claire Oger ajoute que, pour y parvenir, des entretiens de deux heures ininterrompues sont nécessaires.

Monsieur Pierre Lemarquis dit que ce témoignage visionné lors cette réunion lui rappelle le film de cinéma « The Magdelene Sisters », sorti sur les écrans en 2002.

III. Point sur l’état d’avancement du soutien accordé par la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France à notre programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie » :

Monsieur Emmanuel Paris informe les participants qu’après la précédente réunion du Conseil scientifique, le 8 janvier 2016, la Fondation a reçu le programme d’actions demandé au titre de l’intronisation du programme « L’aventure de la vie » en tant que projet stratégique de la Fondation.

Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que ce document n’a pas été retenu en l’état par la Fondation ; la Fondation a en effet considéré que le programme d’actions proposé excédait son périmètre d’engagement, centré sur les contenus artistiques.

Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que la Fondation a demandé une nouvelle version de la proposition de programme d’actions trisannuel, élaboré autour de l’organisation de résidences artistiques ; cette nouvelle proposition, en cours de rédaction, sera examinée par le comité exécutif de la Fondation le 8 juillet 2016.

Monsieur Emmanuel Paris dit que le Conseil scientifique sera tenu informé des développements de cette seconde phase lors de la réunion organisée en octobre 2016.

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Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que l’association a présenté depuis la précédente réunion du Conseil une réponse à l’appel à projets « Ensemble pour la jeunesse », organisé par la Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France.

Monsieur Emmanuel Paris distribue aux participants les documents constitutifs de cette réponse à l’appel à projets de la Fondation Auchan.

Cette demande propose de financer le développement d’un nouvel espace éducatif dans les trois années à venir au sein de l’espace associatif. Il s’agit de faciliter la mise en place de nouvelles politiques pédagogiques et d’insertion professionnelle pour deux groupes d’enfants et de jeunes de l’institution : le groupe du « Centre de Jour » et le groupe des studios de la Maison des Découvreurs.

Monsieur Emmanuel Paris explique que le développement de nouvel espace éducatif répond à un diagnostic formulé à propos de ces deux groupes : une difficulté accrue pour ces enfants et ces jeunes à acquérir qualifications et ou diplômes dans le cadre de leur cursus scolaire.

D’après les sources officielles :
– en 2012 dans le boulonnais, 22,7 % de la population âgée de 15 ans et plus non scolarisée était sans diplôme (source : http://ostb.agglo-boulonnais.fr/chiffres-cles/).
– en 2011 au niveau national, ce taux était de 11.9% (source : http://www.education.gouv.fr/cid61581/sortants-sans-diplome-et-sortants-precoces.html).
L’écart est donc statistiquement significatif, et les enfants et les jeunes de notre institution sont particulièrement concernés par ce phénomène.

Monsieur Emmanuel Paris précise qu’il ne s’agit pas de se substituer à l’Education Nationale, mais de permettre à ces enfants et ces jeunes de bénéficier d’outils développés en interne, permettant de faciliter l’acquisition du socle commun des connaissances (enfants et jeunes du Centre de Jour) et la progression dans l’échelle des salaires une fois le premier contrat professionnel acquis (jeunes des studios de la Maisons des Découvreurs).

Il s’agirait pour les jeunes du Centre de Jour (dont la devise est « redonner le goût d’apprendre ») de suivre des ateliers avec une association locale : « Coding and bricks », dont la politique de médiation est plus amplement décrite ici.

Monsieur Emmanuel Paris dit que l’institution constate en effet que les enfants ont une capacité de concentration et une difficulté à s’engager dans des projets s’étalant sur plusieurs séances.

Il en va de même pour les apprentissages scolaires : compter, lire, calculer, lesquels sont particulièrement affectés par ces problèmes d’inattention, de retards cognitifs, ce qui nourrit une mésestime de soi pour ces enfants et ces jeunes aspirant à retrouver très vite les voies d’une normalisation par la re-scolarisation. M. Emmanuel Paris dit que les activités culturelles hebdomadaires d’ores et déjà existantes au Centre de Jour : l’atelier théâtre et l’atelier arts plastiques, les ateliers sport et techniques (jardinage et mécanique auto) gagneraient en homogénéité avec l’apport de la médiation portée par l’association « Coding and bricks ». Basée sur le jeu, celle-ci cultiverait et enrichirait en effet le fondement de ces différents ateliers et aurait prise avec les spécificités de chacun d’entre-eux : bien écrire, bien lire, bien compter, bien concevoir, bien observer, bien faire, bien dire.

S’agissant des jeunes des studios de la Maison des Découvreurs, Monsieur Emmanuel Paris informe les participants qu’il s’agirait par la création de ce nouvel espace éducatif et pour les jeunes qui, à partir de leur 17 ans, peuvent demander à intégrer les studios (lieux de vie individuels implantés au sein de notre espace associatif et dédiés à l’autonomisation), de travailler en ateliers les prérequis de l’insertion professionnelle pour des postes présentant une valeur ajoutée sur le marché du travail. L’institution constate en effet que les jeunes, concourant à l’obtention d’une allocation « Contrat Jeune Majeur » auprès du Conseil départemental, ont bien souvent de la difficulté à formuler un projet sur trois ans, et à s’y tenir une fois formulé.

L’institution observe par ailleurs que les disponibilités des tuteurs, dans le cadre par exemple des contrats d’apprentissage, sont susceptibles de ne pas leur permettre d’apprendre les prérequis pour accéder à des postes de conception et de décision lors de leur parcours professionnel. De fait, les jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance dans les pays de l’OCDE trouvent non seulement plus difficilement un emploi que le reste de la jeunesse des pays étudiés, mais de surcroît les enquêtes indiquent que, quand ces jeunes ont un emploi, leur progression dans l’échelle des salaires est plus lente que la moyenne nationale. Plus d’informations sur ces enquêtes transnationales ici (particulièrement p. 12 du dossier).

L’institution souhaite, explique Monsieur Emmanuel Paris, créer un « Conseil de la culture d’entreprendre » constitué de managers, d’entrepreneurs et de décideurs pour y remédier. Cette instance siégerait comme notre Conseil scientifique, notre Conseil de la Vie Sociale et nos comités de pilotage à raison de quatre réunions par saison culturelle pour conseiller l’association dans son développement en matière d’éducation et de formation. Le « Conseil de la culture d’entreprendre » serait de la sorte un point d’appui particulièrement utile pour les jeunes des studios de la Maison des Découvreurs ; il leur permettrait d’apprendre ce qu’est une clientèle, un modèle économique, un investissement, un marché de niche, etc.

Ce « Conseil de la culture d’entreprendre » serait composé de représentants des enfants et des jeunes, de représentants du personnel, de représentants de la direction, et de managers, d’entrepreneurs et de décideurs locaux et nationaux. Le nouvel espace éducatif serait le lieu où, en ateliers, les jeunes des studios apprendraient les savoirs, savoir-faire et savoir être recommandés et détaillés par le Conseil de la culture d’entreprendre (capacité à concevoir et réaliser des projets, capacité à interpréter un cahier des charges, capacité à respecter les délais impartis, capacité à faire travailler ensemble un collectif, etc.).

Pour conclure, Monsieur Emmanuel distribue aux participants deux autres documents, le premier décrit les pédagogies alternatives proposées par l’association dunkerquoise « Coding and bricks », relevant du mouvement « makers » dont on trouvera plus de détails ici.

Un troisième document distribué, précise Monsieur Emmanuel Paris, signale que le territoire dans lequel vivent les Maisons de culture de l’association entreprend de mettre en place une politique d’aménagement favorisant ces nouveaux modes d’acquisition et de partage des connaissances et de réalisation des projets individuels et collectifs. Il est par conséquent possible d’envisager une mise en réseau du nouvel espace éducatif avec ces espaces émergents dans le territoire, et ainsi s’inscrire dans le deuxième axe directeur de la politique de l’institution « Faire connaître et reconnaître les enfants et les jeunes en tant qu’acteurs culturels du territoire ».

Monsieur Eric Parot approuve le projet présenté ; il reprend les modalités présentées au Conseil scientifique. Plus d’informations à ce sujet sont consultables sur notre site Internet, par exemple dans le point 4. « Point sur le projet de création d’un « Fab Lab MECOP » et l’organisation des « Conférences du jeudi » » de la réunion du 24 janvier 2014.

Monsieur Eric Parot signale cependant le risque du conformisme, inhérent au développement d’un FabLab au sein de l’institution. Les machines numériques composant ces espaces éducatifs peuvent ne pas être à la hauteur de l’objectif assigné (stimuler la créativité et l’ingéniosité des enfants et des jeunes), car elles fonctionnent à partir de quelques logiciels en téléchargement gratuit – lesquels sont par conséquent souvent les mêmes utilisés, quelle que soit l’implantation locale du FabLab.

Monsieur Emmanuel Paris approuve cette observation, et dit que le travail préparatoire proposé par l’association « Coding and bricks », avant d’accéder à la phase d’usage des machines numériques, travail basé sur le maniement de kits éducatifs non numérisés fournis par la Fondation partenaire de cette association : la Fondation Lego éducation, pourrait contourner cet écueil par la diversité des scénarii cognitifs que ces assemblages et agencements de cubes, briques, permettent à l’enfant et au jeune.

Madame Claire Oger dit que le « Conseil de la culture d’entreprendre », partie prenante de la création de ce nouvel espace éducatif, pourrait mettre en œuvre des « projets tutorés », dispositif ayant fait ses preuves à l’université dans les formations professionnalisantes (licences et master professionnels). Madame Claire Oger explique qu’un projet tutoré se caractérise par une relation éducative privilégiée entre le jeune apprenant et son tuteur, membre de l’équipe de la formation. Les attendus du projet professionnel à effectuer sont définis ensemble, et son évaluation ajustée dans un dialogue tripartite : jeune / tuteur / responsable de l’entreprise ou de la collectivité territoriale accueillant le jeune en stage pour la réalisation du projet.

Monsieur Eric Parot propose que les projets tutorés portés par les jeunes soient présentés devant un jury constitué du membre du « Conseil de la culture d’entreprendre », chaque fin de saison culturelle de l’institution.

Madame Claire Beugnet et Monsieur Patrick Miquel disent qu’il est très important que les enfants et les jeunes puissent intégrer le plus rapidement les contraintes et exigences de l’exercice d’un métier en entreprise ou dans le cadre d’une collectivité territoriale.

Madame Claire Beugnet observe qu’en l’état, seul le service de la Gainée, manifestation organisée par l’association partenaire « Les Cents cravates » (collectif de cent entrepreneurs locaux), permet aux enfants et aux jeunes de l’institution de s’éprouver à ces contraintes. Plus d’informations à ce sujet sont consultables sur notre site Internet ici.

IV. Préparation des Journées d’Enfance 2016 et Journées d’Enfance 2017 :

Monsieur Emmanuel Paris rappelle aux participants le calendrier des Journées d’Enfance 2016 :

– le mercredi 29 juin 2016 après-midi : pré-ouverture du Festival : inauguration de l’exposition « Chemin faisant II » dont les enfants et les jeunes sont les commissaires d’exposition, Fonds Régional d’Art Contemporain Nord Pas-de-Calais, site de Dunkerque (59). L’exposition sera ouverte au public du 29 juin au 28 août 2016 ;

– Le vendredi 1er juillet 2016, 18h-20h :
Ouverture officielle du Festival : réunion plénière du Conseil de la Vie Sociale.

– le samedi 2 juillet 2016, midi-15h :
o rassemblement annuel de la communauté éducative, des anciennes et des anciens de l’institution, sur le site du « Petit déjeuner sous l’herbe » (Saint-Martin Boulogne, 62) ;
o inauguration du four à sel gaulois, fac similé construit par les enfants les archéologues durant la saison (Saint-Martin Boulogne, 62) ;

– le dimanche 3 juillet 2016, 11h : diffusion dans le cinéma « Les stars » des « chroniques filmées de la saison culturelle » (Boulogne-sur-mer, 62) ;

– le mardi 5 juillet 2016, 18h : compétition nautique sur la Liane (Boulogne-sur-mer, 62) ;

– le jeudi 7 juillet 2016, 10h-12h : réunion plénière du Conseil scientifique (Saint-Martin Boulogne, 62) ;

– le vendredi 8 juillet 2016 :
o 9h-16h : colloque « Chemin faisant » (Boulogne-sur-mer, 62) ;
o 20h-22h : spectacle « Saisis ta chance », salle « Le phénix » (Outreau, 62).

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Monsieur Emmanuel Paris informe les participants des orateurs prenant la parole lors du colloque du 8 juillet 2016 :

Ouverture du colloque par Monsieur Philippe Hazelart, président de l’association
Entretien filmé accordé par Monsieur Patrick Bourdet, parrain du festival, à Madame Claire Beugnet
Puis, à raison de 25 à 30 minutes disponibles, les orateurs seront le matin et dans l’ordre : Jean-Paul Delevoye, Pierre Lemarquis, Jean-Paul Demoule, Christian Cardin (association Tourville).
L’après-midi, de 13h30 à 16h, les orateurs seront :
Gabrielle Erpicum et James Jaboureck (mouvement ATD Quart-Monde), Gérard-Henri Durand, Martin de la Soudière (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain), Claire Oger, Fleur Guy.

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S’agissant des Journées d’Enfance 2017, le calendrier doit nécessairement être fixé en ce moment car l’envoi de demande de réservation de la salle de spectacle aux collectivités locales du boulonnais est à formuler un an et demi avant l’échéance. Les participants conviennent du calendrier suivant : colloque et spectacle le 7 juillet 2017. L’association enverra aux établissements scolaires, particulièrement des écoles primaires, une autorisation pour que les enfants concernés puissent participer aux répétitions les 4, 5 et 6 juillet 2017, soit avant la fin de l’année scolaire.

V. Questions annexes :

Monsieur Pierre Lemarquis informe les participants d’un article scientifique remarquable, tant il démontre avec acuité les effets bénéfiques de l’action artistique et culturelle sur les enfants souffrant de troubles émotionnels et de comportements.

On trouvera le contenu de cet article ici.

Monsieur Pierre Lemarquis informe les participants que les résultats présentés sont issues d’une étude quantitative longitudinale portant sur une cohorte de 10000 répondants au questionnaire ; enfants anglais ayant bénéficié depuis 2002 d’une salle d’expression artistique et culturelle intégrée dans leur établissement scolaire et systématiquement ouvert à tous les usages deux fois par semaine, et enseignants des établissements scolaires anglais suivant ces enfants.

Jamais jusque-là, dit Monsieur Pierre Lemarquis, une étude quantitative n’avait pu reposer sur un tel panel d’usagers ; les résultats présentés dans le tableau graphique page 38 de l’article sont donc difficilement contestables et devraient être systématiquement mentionnés dans le cadre d’argumentaires répondant à des appels à projets issus de Fondations ou autres institutions soutenant le thème « enfance et culture ».

Ces résultats impressionnants indiquent, précise Monsieur Pierre Lemarquis, que la possibilité donnée par la « Art room » de s’exprimer en danse, en musique, en littérature, etc. est reconnue par les enfants et les enseignants comme facilitant grandement la stabilisation de leurs émotions et comportements. Le dernier histogramme du tableau indique même un triplement des réponses relevant d’une socialisation pleine et réussie, rejoignant par là la courbe des déclarations faites par les enfants et les enseignants des établissements scolaires de la filière normale.

Monsieur Emmanuel Paris présente la date de la prochaine réunion du Conseil scientifique : le 7 juillet 2016, de 10h à 12h.

Madame Claire Beugnet clôt cette dixième réunion.

Compte-rendu de la réunion du Conseil de la Vie Sociale du 26 avril 2016

Compte-rendu de la réunion du Conseil de la Vie Sociale
26 avril 2016

Présents :
Claire Beugnet, présidente du Conseil de la Vie Sociale
Sarah Couvelard, représentante titulaire du personnel
Alexandra Delpierre, représentante titulaire des enfants et des jeunes
Corentin Malahieude, représentante titulaire des enfants et des jeunes
Emmanuel Paris, secrétaire du Conseil de la Vie Sociale
Anaïs Rivière, représentante titulaire des enfants et des jeunes

Absentes excusées :
Anne-Sophie Bourassi, représentante titulaire des parents et tuteurs légaux
Cyrielle Butelle, représentante titulaire des parents et tuteurs légaux

Ordre du Jour :

I. Informations sur les cadrages juridiques du tatouage et du piercing ;

II. Elaboration des modalités en matière de tatouage et de piercing ;

III. Préparation de la prochaine réunion du CVS.

I. Informations sur les cadrages juridiques du tatouage et du piercing :

Comme convenu lors de la précédente réunion du Conseil de la vie Sociale, le 12 janvier 2016, l’ordre du jour est essentiellement consacré aux questions relevant du tatouage ou du piercing pour les enfants et les jeunes de l’Institution.

M. le secrétaire rappelle que ce thème a été mis à l’ordre du jour de cette réunion du Conseil de la Vie Sociale sur demande de représentantes des enfants et des jeunes, qui demandent à l’institution de se positionner quant à ces pratiques.

M. le secrétaire informe les participants qu’une recherche préparatoire a été réalisée à propos des cadres juridiques au sujet du tatouage et du piercing pour les enfants et jeunes mineurs, reprenant ainsi la méthode de travail mobilisée pour examiner les questions afférentes au filtrage de l’accès à l’Internet dans les Maisons de l’institution (cf. réunion du Conseil de la Vie Sociale du 12 janvier 2016).

M. le secrétaire explique aux participants que cette référence systématique aux cadres généraux de la Loi sur tout ce qui a attrait à la vie quotidienne des enfants et des jeunes, inscrit le Conseil de la Vie Sociale en tant qu’instance représentative de la démocratie citoyenne et la démocratie des usagers de l’association.

Pour ce travail sur les modalités juridiques définissant les droits et les devoirs des enfants et jeunes mineurs en matière de tatouage et piercing, l’institution s’est référée à trois corpus juridiques :
– les cadres généraux de la Loi ;
– la transcription de ces cadres généraux dans les règlements intérieurs des institutions accueillant les enfants et les jeunes mineurs (établissements scolaires, établissements de la protection de l’enfance) et des règlements intérieurs des entreprises employant les jeunes dans l’exercice de leur stage ou de leur exercice professionnel ;
– les analyses du Conseil de l’Europe à propos des droits de l’enfant relatifs à la protection de leur intégrité physique.

Pour commencer, cette information extraite de la page Internet de la Direction de l’information légale et administrative, service du Premier Ministre ici.

Elle permet de fixer le cadre juridique général en matière tatouage et de piercing pour les enfants et les jeunes mineurs de notre institution.

M. le secrétaire lit aux participants le paragraphe consacré aux enfants et jeunes mineurs à propos du Piercing :
« La pratique est interdite sur un mineur sans le consentement écrit d’une personne chargée de l’autorité parentale. »

Sur cette même page Internet, M. le secrétaire lit aux participants le paragraphe consacré aux enfants et jeunes mineurs à propos du tatouage :
« La pratique est interdite sur un mineur sans le consentement écrit d’une personne chargée de l’autorité parentale. »

On le constate, dit M. le secrétaire, si les enfants et les jeunes mineurs de notre institution ont le droit de se faire tatouer ou piercer, ce droit est modéré par des restrictions précises. Ainsi, jusqu’à l’âge de 18 ans, les enfants et les jeunes ne peuvent recourir à ces pratiques sans un document rédigé expressément par la personne détentrice de l’autorité parentale.

Ceci, observe M. le secrétaire, introduit donc dans notre Institution une discrimination de fait ; des enfants et des jeunes ont des parents biologiques détenteurs de l’autorité parentale, d’autres non, et doivent par conséquent s’en remettre au consentement du détenteur de l’autorité parentale pour pouvoir être tatoués ou piercés.

M. le secrétaire informe les participants que la lecture de la littérature juridique en matière de tatouage et de piercing permet par ailleurs de conclure que les pratiques des professionnels tatoueurs et pierceurs sont plus encadrées que les droits de leurs clients.

Ceci, explique M. le secrétaire, est dû aux risques sanitaires liés au tatouage et au piercing.

Le Code de la Santé publique établit ainsi un certain nombre d’attendus pour l’exercice professionnel du métier de tatoueur et/ou de pierceur, ici.

La direction générale de la Santé rappelle en effet que la pratique d’un tatouage temporaire ou permanent comporte des risques sanitaires réels (eczémas pour les tatouages temporaires, transmission infectieuse bactérienne ou virale (particulièrement les virus des hépatites B et C) pour les tatouages permanents). Les pigments des encres ou les métaux (nickel) des bijoux de piercing peuvent par ailleurs provoquer des allergies.

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S’agissant de la transcription de ces cadres généraux dans les règlements intérieurs des institutions accueillant les enfants et les jeunes mineurs (établissements scolaires, établissements de la protection de l’enfance) et des règlements intérieurs des entreprises employant les jeunes dans l’exercice de leur stage ou de leur exercice professionnel, M. le secrétaire informe les participants que les politiques varient de l’interdiction pure et simple, à l’autorisation totale, en passant par l’autorisation sous conditions.

Sur ce dernier point et s’agissant des établissements scolaires, le règlement intérieur peut par exemple autoriser tatouages ou piercings à la condition d’être discrets (tatouages et piercings sous les vêtements).

Madame la représentante des enfants et des jeunes précise que, dans son établissement scolaire, elle doit cacher son piercing labial au moyen d’un sparadrap, mais uniquement lors des séances d’éducation sportive.

Madame la représentante du personnel dit qu’à sa connaissance, seuls les établissements scolaires privés proscrivent totalement tatouages et piercings.

Madame la présidente dit qu’il serait intéressant de recenser auprès des établissements scolaires auxquels sont affiliés les enfants et les jeunes de l’institution, les règlements intérieurs faisant mention des questions de tatouages et de piercings.

Madame la présidente propose que demande soit faite aux équipes éducatives des Maisons de l’institution, afin de lire dans les carnets de vie scolaire des enfants les passages afférents aux questions de tatouage et de piercing.

S’agissant des pratiques réglementaires dans le monde du travail, M. le secrétaire distribue un article consacré à ce sujet par le site Internet de la revue « L’étudiant », publié le 1er janvier 2014.

Celui-ci indique, observe Madame la présidente, que des métiers sont plus susceptibles que d’autres d’être sujets à interdiction de tatouages ou piercings apparents de la part de l’employeur.

M. le secrétaire dit que ce sont surtout des métiers du secteur tertiaire, en particulier quand le service est rendu en présence, c’est-à-dire dans une relation in situ avec une clientèle, des usagers. M. Le secrétaire observe qu’à l’inverse, les métiers manuels exercés par exemple dans les filières du bâtiment, de l’artisanat, de la pêche, ne sont pas soumis à de telles demandes d’interdiction des tatouages et des piercings de la part de l’employeur.

Madame la représentante des enfants et des jeunes dit que ce sont là des pratiques discriminatoires, pouvant être poursuivies en justice.

M. le secrétaire confirme cette analyse, renvoyant à un article du code du travail très explicite en la matière, voir ici.

Il est spécifié notamment que l’apparence physique de la personne ne peut en aucun cas donner lieu ni à un refus de stage ou d’embauche, ni à un licenciement.

Dans les faits, observent Madame la présidente, Madame la représentante du personnel, Monsieur le secrétaire, les entreprises et les services de collectivités territoriales peuvent cependant mettre en œuvre une politique discriminant les personnes portant piercing ou tatouage apparents.

Le « Défenseur des droits », autorité constitutionnelle instituée par la loi organique du 29 mars 2011, dont l’une des prérogatives est de lutter contre les discriminations, directes ou indirectes, prohibées par la loi ou par un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France ainsi que de promouvoir l’égalité, a publié récemment deux documents prenant position sur ce sujet.

Le premier document est une étude des discriminations à l’embauche, résultant d’une apparence physique (au titre de laquelle sont aussi concernés tatouages et piercings) motif de non recrutement.

Le second document est un ensemble de recommandations, incitant les personnes lésées dans leurs droits définis par l’article du code du travail cité dans le présent document, à saisir le Défenseur des droits afin de rappeler à l’employeur ses devoirs.

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M. le secrétaire rappelle que lors de la précédente réunion du Conseil de la Vie Sociale, le 12 janvier 2016, Madame la représentante des enfants et des jeunes disait à propos de l’interdiction du piercing et du tatouage que cela peut être une entrave aux droits de chacun de disposer librement de son corps et une atteinte à la vie privée.

M. le secrétaire propose aux participants un point sur cette question, qui relève plus généralement de la question du droit à l’intégrité physique des enfants et jeunes mineurs.

M. le secrétaire distribue aux participants le document « Le droit des enfants à l’intégrité physique » publié sur le site Internet du parlement européen le 6 septembre 2013.

M. le secrétaire explique aux participants que le parlement européen, tout comme notre Conseil de la Vie Sociale, n’a pas force de décision mais joue un rôle essentiel de conseils et de recommandations pour la Commission européenne et, dans le droit européen, la Cour européenne de justice.

Les parlementaires du parlement européen, précise M. le secrétaire, sont élus à l’instar des représentants des enfants et des jeunes de notre institution, ainsi que les représentants des parents et tuteurs légaux.

Le texte « Le droit des enfants à l’intégrité physique », précise M. le secrétaire, est un travail pour traduire dans le droit des pays membres de l’Union européenne la « Convention internationale des droits de l’enfant » :

« La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant dispose que, dans toutes les décisions qui concernent les enfants, au sens de toute personne âgée de moins de 18 ans, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale; elle demande par conséquent aux Etats de prendre «toutes les mesures (…) appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, atteintes ou brutalités physiques ou mentales, (…) pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié » (article 3). Elle prévoit également que les « Etats parties prennent toutes les mesures efficaces appropriées en vue d’abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants » (article 24, paragraphe 3) » (sur cette page Internet du parlement européen, voir « C. Exposé des motifs, par Mme Rupprecht, rapporteure. 1. Introduction », paragraphe 2).

A ce titre, tatouage et piercing sont considérés, et met l’insistance sur le libre consentement des enfants et des jeunes pour exprimer la volonté d’être tatouée ou piercée (sur cette page Internet du parlement européen, voir « C. Exposé des motifs, par Mme Rupprecht, rapporteure. 2.4. Autres violations de l’intégrité physique des enfants », paragraphes 59 et 60).

Le texte se prononce par ailleurs sur des pratiques chirurgicales réalisées sur les enfants au nom de traditions, telles l’excision ou la circoncision, ou sur la chirurgie plastique réalisée sur les enfants intersexués.

II. Elaboration des modalités en matière de tatouage et de piercing :

M. le secrétaire informe les participants que la consultation de règlements intérieurs de Maison d’Enfants à Caractère Sociale, à l’instar de notre institution, indique la présence d’un article cadrant le piercing ou le tatouage pour les enfants accueillis.

M. le secrétaire distribue pour exemple la page 23 du livret d’accueil du centre éducatif « La Cordée », à Soissons (02)).

Madame la présidente, considérant les problèmes posés par le port de tatouages ou de piercings dans le parcours scolaire ou d’insertion professionnelle des enfants et des jeunes de l’institution, propose aux Conseil de la Vie Sociale de se prononcer sur l’insertion dans le règlement de vie – texte référence pour l’ensemble des Maisons et des services de l’institution, d’un alinéa dédié à ces questions.

L’ensemble des participants convient de la nécessité d’un ajout consacré à l’encadrement des tatouages et des piercings.

Le Conseil de la Vie Sociale approuve la phrase suivante :

« Jusqu’à l’âge de 15 ans, tatouage et piercing sont interdits. Au-delà, ils sont autorisés à condition d’être discrets. »

La réunion de direction, composée des chefs de service des Maisons de l’association et de la direction, a précisé cette phrase, afin que les enfants et les jeunes puissent intégrer le rôle joué par l’autorisation parentale dans le fait d’être mineur demandeur d’un tatouage ou d’un piercing (réunion de direction du 29 avril 2016) :

« Tatouages et piercings : Ils ne sont autorisés pour les mineurs qu’avec l’accord écrit des parents. Dans nos Maisons, jusqu’à l’âge de 15 ans, tatouage et piercing sont interdits. Au-delà, ils sont autorisés à condition d’être discrets. »

En conséquence, le nouveau règlement de vie de l’institution, prenant effet le lundi 2 mai 2016, est formulé ainsi :

« Soucieuses du bien-être de chacun, les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale concilient bienveillance et exigence afin que tous puissent dire avec fierté : « J’ai fait les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ! ». Le règlement de vie vous informe dès votre arrivée dans notre communauté sur les savoir être permettant d’honorer les lieux de votre passage.
Votre éducateur référent est à même de vous y aider mais vous pouvez faire appel à chaque adulte de la maison.
On ne peut bien sûr énumérer tout ce qui est autorisé et interdit, mais faites appel à votre intelligence et votre sens de la responsabilité ; chacun de nous en possédons suffisamment pour savoir ce qui est bien ou pas.
Un petit rappel n’est sans doute pas pour autant superflu, c’est pourquoi nous vous présentons quelques règles essentielles pour bien vivre ensemble. Ces règles sont justes, car elles réalisent l’équilibre entre vos droits fondamentaux, énoncés dans la Convention des Droits de l’Enfant, et vos devoirs : la vie ensemble est plus facile si chacun s’oblige à un respect mutuel, au soin de son environnement et, bien sûr, au soin de soi.
Le tabac sans excès, il est autorisé pour les jeunes de plus de 16 ans, et à des endroits précis.
– Tatouages et piercings : Ils ne sont autorisés pour les mineurs qu’avec l’accord écrit des parents. Dans nos Maisons, jusqu’à l’âge de 15 ans, tatouage et piercing sont interdits. Au-delà, ils sont autorisés à condition d’être discrets.
Le téléphone portable : il est autorisé pour les jeunes de plus de 12 ans. Son usage est strictement interdit pendant les repas et les activités collectives. Le téléphone portable doit être donné à l’éducateur du centre de jour le matin et sera récupéré le soir ; pour les maisons, il est rendu à l’éducateur présent au moment du coucher.
Les sorties libres : hormis pour le centre de jour qui n’est pas concerné, il faut en faire la demande avec un but précis auprès de l’éducateur présent.
– Les sanctions : elles se font sous forme de règlements à copier dans un délai de quatre jours, selon un barème valable pour toutes les maisons. Passés ces quatre jours, si vous faites le choix de ne pas copier vos règlements et donc de rester en dehors du cadre, vous passez au régime dit du « service minimum » avec ce que cela implique (suppression d’argent de poche, de dessert, d’agréments comme les sauces pendant les repas. Le jeune en service minimum verra sa vie en collectivité limitée : pas de TV, pas de sortie, par d’ordinateur. Sa vêture sera faite par son éducateur référent dans des magasins choisis par ce dernier).
Essayez de ne pas rester au service minimum ou, mieux, de ne pas y être du tout.
Bon séjour parmi nous. »

III. Préparation de la prochaine réunion du CVS :

La prochaine réunion du Conseil de la Vie Sociale aura lieu le 1er juillet 2016. Cette réunion sera plénière, c’est-à-dire qu’elle valorisera l’ensemble du travail réalisé par le Conseil durant la saison culturelle 2015 / 2016.

Cette réunion inaugurera officiellement les « Journées d’Enfance 2016 », festival annuel de l’institution.

A l’ordre du jour de cette réunion plénière, un retour sur les thèmes travaillés depuis septembre 2015 : argent de poche et vêture ; filtrage de l’accès à l’internet ; tatouages et piercings.

Madame la présidente demande aux représentants des enfants et des jeunes de l’institution de consulter leurs électeurs afin de contribuer aux discussions sur ces thèmes, le 1er juillet, et valider ou modifier les principes d’application résultant des recommandations formulées par le Conseil.

Le second point à l’ordre du jour de cette réunion du 1er juillet sera l’amélioration du questionnaire proposé chaque fin de saison culturelle aux enfants et aux jeunes de l’institution pour objectiver les effets du programme « L’aventure de la vie » sur leur parcours de vie.

Les convocations avec l’ordre du jour seront envoyées aux membres titulaires du Conseil de la Vie Sociale, le 24 juin 2016.

Monsieur le secrétaire rappelle aux membres du Conseil de la Vie Sociale qu’ils peuvent inviter une personne dont ils pensent qu’elle peut apporter un éclairage pertinent à la délibération sur la question décidée à l’ordre du jour.

Madame la présidente clôt cette réunion.

Compte-rendu de la réunion du 27 avril 2016

Compte-rendu réunion de comité de pilotage, pôle international
27 avril 2016

Présents :
Joseph Bako, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, chef de service Maison de la musique et Itinérances
Baptiste Legros, association Kuru Kofé
Emmanuel Paris, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, directeur adjoint aux affaires culturelles

Excusé :
Christophe Rolland, éducateur Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Ce comité de pilotage est consacré à la réalisation d’un point d’étape à propos de l’Itinérance en cours au Maroc.

Débuté en mars 2016, ce séjour de 110 jours à l’étranger s’achèvera début juillet 2016, permettant la participation de jeunes aux « Journées d’Enfance 2016 », festival annuel de l’institution.

Christophe Rolland, encadrant Amélie et Florian, est actuellement dans la vallée du Ziz, à 150 kilomètres des gorges de Todra, où se trouvent Baptiste Legros, responsable du suivi de Tiphany et de Dimitri. Les deux groupes sont au Sud du Maroc, destination finale de cet itinérance.

On trouvera des articles rédigés par les jeunes ainsi que des contenus photographiques envoyés par les éducateurs ici.

De nouveaux articles seront prochainement mis à ligne dans cette rubrique du site Internet.

Le groupe de Baptiste Legros a visité une mine de sel non loin de Tineghir ; les jeunes ont pu y récupérer de la roche salée afin de travailler, tout comme les enfants et les jeunes des maisons de l’institution, le thème du sel et du rôle joué par cette matière dans les processus civilisationnels.

Baptiste Legros informe les participants de cette réunion que cette roche salée est rose, et pourrait, moyennant raffinement, constituer des lampes en sel ; objets précieux proposés par l’artisanat local.

Les jeunes devraient donc prochainement polir et lisser cette matière brute, afin de pouvoir ramener en France l’objet finalisé.

Baptiste Legros dit qu’à l’occasion de cette visite sur la mine de sel, les jeunes ont pu échanger avec un ouvrier marocain et découvrir ses conditions de travail, souvent exigeantes.

Baptiste Legros dit que son groupe rencontrera prochainement un professeur de géologie d’un lycée local, dans la commune de Tinghir, pour comprendre la présence si abondante de sels minéraux dans les roches de ces montagnes.

De manière générale, dit Baptiste Legros, les jeunes des deux groupes ont réalisés beaucoup de marches à pieds, honorant en cela le thème de la saison culturelle de l’institution : « Chemin faisant ».

Les jeunes ont ainsi découvert des paysages variés, des forêts millénaires d’Ifrane dans lesquelles vivent des singes, aux plateaux désertiques des montagnes de l’Atlas.

Les quatre jeunes de cet Itinérance vivent dans des familles locales, à raison d’une présence en famille pour deux semaines de séjour, et effectuent à ces occasions des stages (restauration, agriculture, mécanique).

Pendant ces activités menées au sein des familles d’accueil, Baptiste Legros et Christophe Rolland ont pu rencontrer des associations, notamment dans la vallée du Ziz, permettant de faciliter avec assurance l’organisation des prochains autres séjours en famille.

Baptiste Legros signale cependant la difficulté d’une population locale très peu francophone et parlant très majoritairement le berbère ; les enfants apprennent les rudiments de la langue vernaculaire, mais peuvent parfois éprouver de la peine à communiquer avec leur entourage.

Sans doute à comprendre dans ce contexte, Baptiste Legros remarque que les jeunes parviennent à utiliser régulièrement leur smartphone pour se connecter sur les réseaux sociaux grâce au wifi local, ce qui contrevient au principe de retrait de son environnement au fondement du service Itinérance.

Baptiste Legros propose en conséquence de retirer les smartphones des jeunes dès le départ des prochains itinérances.

Emmanuel Paris remercie Baptiste Legros pour ces informations, et lui dit qu’un article a été publié pour valoriser le texte dont il est auteur, texte accepté par la « Lettre Internationale d’Informations sur l’Art Rupestre » et établissant un état des savoirs sur ces gravures notamment répertoriées et valorisées au fil de précédents itinérances.

Emmanuel Paris dit qu’il a transmis aux équipes éducatives concernés ce texte, afin que les jeunes puissent réaliser la qualité de leur contribution à la patrimonialisation d’un site aussi important que les falaises de Banfora pour la science archéologique.

Baptiste Legros informe Emmanuel Paris qu’il lui transmettre une version de ce texte libre de droits, permettant sa mise en ligne in extenso sur le site Internet de l’association.

Emmanuel Paris remercie les participants et fixe la prochaine réunion du comité de pilotage international en septembre 2016, en salle du conseil d’administration du site de la Ferme de Bertinghen, pour préparer la nouvelle saison culturelle dont le thème sera « Où est ton courage ? ».

Compte-rendu de la réunion du 27 avril 2016

Compte-rendu réunion de comité de pilotage, pôle communication
27 avril 2016

Présents :

Yannick Coppin, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, chef de service Centre de jour et Maison Vive
Quentin Laplace, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, informaticien
Diego Mourmand, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, représentante des enfants et des jeunes de l’association
Emmanuel Paris, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, directeur adjoint aux affaires culturelles
Jonathan Vanhoutte, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, représentante des enfants et des jeunes de l’association

Excusé :
Joseph Bako, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, chef de service Maison de la musique et Itinérances

I. Point sur la mise en place du dispositif de filtrage de l’accès à l’Internet :

Emmanuel Paris revient sur l’ordre du jour travaillé lors de la précédente réunion du comité de pilotage « communication », en décembre 2015.
Il s’agissait de préparer la réunion du Conseil de la Vie Sociale, dédiée aux politiques mises en place par l’institution pour limiter l’accès à l’Internet dans les Maisons.

Emmanuel Paris informe les participants que, dans le perspective de la réunion plénière du Conseil de la Vie Sociale, le 1er juillet 2016, les représentants des enfants et des jeunes de l’institution consulteront notamment leurs représentés pour recueillir leur avis quant à la mise en place des dispositifs de filtrage agrées par le Conseil et la direction.

II. Point sur le rythme de publication d’articles sur le site Internet à propos de la saison en cours :

Emmanuel Paris informe les participants qu’à ce jour, 15 pages internet constituent la rubrique « saison culturelle 2015-2016 » sur le site de l’institution, soit une grande avance par rapport à l’année dernière à la même époque (16 pages publiées au total) :

Emmanuel Paris dit que ce bon résultat doit cependant être nuancé, car, se référant à l’indicateur à l’œuvre pour évaluer la collectivisation du programme institutionnel « L’aventure de la vie » (ratio du nombre de projets institutionnels insufflés par la direction par rapport au nombre de projets proposés par les équipes éducatives des Maisons), celui-ci est nettement en défaveur de celles-ci.

Emmanuel Paris rappelle que ce comptage repose sur les articles publiés sur le site Internet de l’institution ; le biais constaté lors de la saison culturelle précédente (des actions ont lieu mais ne sont pas relatées sur le site Internet. Le nombre d’actions culturelles portées par les Maisons est sans doute de ce fait supérieur au chiffre référence), risque donc fort de se reproduire cette saison.

Afin de solutionner ce problème, Quentin Laplace propose de mettre en place sur les intranets des Maisons et des services un message automatique à l’attention des équipes, pour leur rappeler chaque semaine de transmettre les photos prises lors des actions culturelles portées par leur unité.

Yannick Coppin dit qu’il est en effet très important pour les enfants qu’ils puissent régulièrement se revoir via le site Internet. Cette mémoire de ce qui est fait jour après jour est aussi utile, dit Yannick Coppin, pour que des années plus tard les enfants devenus adultes puissent consulter des souvenirs en images et en textes de leur parcours.

Les participants approuvent la proposition de Quentin Laplace, proposition qui, avec l’accord de la direction, entrera en œuvre dès la semaine du 2 au 6 mai 2016.

III. Valorisation d’une archive filmée, portant sur le parcours de vie de deux personnes ayant vécu enfant dans l’une des deux associations fondatrices de notre institution :

Emmanuel Paris propose aux participants de visionner un film réalisé le 2 juillet 2012 sur le site du « petit déjeuner sous l’herbe », à l’occasion de la première année du rassemblement partie prenante du festival « Les Journées d’Enfance ». Emmanuel Paris explique que les personnes s’exprimant dans ce film sont des anciens de la Maison des Enfants de la Marine, ayant vécu enfants au sein de cette institution durant les années 1970.

Emmanuel Paris informe les participants que l’une des personnes s’exprimant dans ce film a accepté de rencontrer Madame Elsa Ramos en entretien début avril 2016, dans le cadre de la troisième phase d’entretiens de l’étude portant sur les sentiments et conditions pratiques de l’autonomie et de l’indépendance, étude développée dans le cadre de l’activité du Conseil scientifique de l’institution.

Emmanuel Paris dit aux participants que, sur proposition du Conseil scientifique, ce film sera installé sur les ordinateurs de chaque Maison et services, afin que les enfants et les équipes éducatives puissent discuter des parcours de vie et ainsi continuer à réfléchir au thème de la saison culturelle : « Chemin faisant ».

Diego Mourmand et Jonathan Vanhoutte disent, après visionnage du film, apprécié les témoignages exprimés par les personnes qui apparaissent à l’écran.

Yannick Coppin précise que les parcours de ces personnes ne sont pas analogues à ceux de Diego Mourmand et Jonathan Vanhoutte, car Diego et Jonathan ne sont pas des enfants vivant en internat dans l’institution.

Yannick Coppin signale à ce propos que lundi 25 avril 2016, lors du temps de débat hebdomadaire (temps d’expression libre sur des sujets choisis par le groupe qui n’ont pas trait directement avec la prise en charge quotidienne dans le cadre du Centre de Jour), les enfants ont voulu discuté des différences d’accompagnement selon que la mesure éducative décidée oriente l’enfant vers une famille d’accueil, ou une maison d’enfants à caractère social.

Yannick Coppin dit par ailleurs que les personnes citées dans ce film, à l’époque en responsabilité de diriger l’association accueillant les deux témoins du film, seraient intéressants à rencontrer. Leurs souvenirs de cette période (le début des années 1970), pourraient en effet préciser les politiques éducatives à l’œuvre à ce moment-là, et ainsi permettre aux équipes de mesurer le chemin parcouru depuis.

Quentin Laplace dit aussi que le film est intéressant.

IV. Présentation d’une préfiguration de nouvelles pages Facebook dédiées à l’affermissement du lien avec les anciennes et les anciens de l’institution :

Quentin Laplace informe les participants que le travail réalisé par Paule Bally durant la saison culturelle 2014-2015 à propos des fonds d’archives du Refuge Sainte-Anne et du Foyer Educatif de la Côte d’Opale a été valorisé sur le site Internet de notre institution.

Depuis la précédente réunion du comité de pilotage « patrimoine », en décembre 2015, Paule Bally a sélectionné dans ces corpus des images afin que Quentin Laplace les place sur l’arbre généalogique numérique de notre site Internet.

Cet arbre est destiné à mettre en visibilité l’ensemble des activités, personnes, lieux ayant fait vivre et faisant vivre l’institution depuis la création de ses associations fondatrices jusqu’à nos jours.

Les archives les plus anciennes sont placées sur la cime de l’arbre : à droite sont placées les archives Sainte Anne / FEDCOP, à gauche celles de La Maison des Enfants de la Marine.

Le tronc de l’arbre est constitué des archives relatant l’opération « Le petit déjeuner sous l’herbe » et la création de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ».

Les racines de l’arbre sont quant à elles consacrées aux archives des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, de la création de l’association à nos jours.

Pour découvrir sur notre site Internet la première étape de la valorisation du travail patrimonial réalisé par Paule Bally à propos des archives Sainte-Anne / FEDCOP, il faut cliquer sur l’arbre et déplacer le curseur de la souris sur la partie droite de l’arbre généalogique, côté ramure.

Le travail à faire, à présent, est de proposer aux anciennes et anciens (éducatrices et éducateurs, personnes ayant vécu, enfants, dans ces deux institutions), de commenter les images leur inspirant des souvenirs, afin que ces commentaires soient inclus sur l’arbre Internet, aux côtés des images concernées.

A cette fin, explique Quentin Laplace, une première page Facebook a été créée ; il s’agit d’une page fermée, permettant de modérer l’accès à cette page, les commentaires qui peuvent s’y exprimer, et de garantir aux personnes affiliées à cette page la confidentialité de cette affiliation.

Une seconde page Facebook, elle aussi fermée, est aussi créée ; cette page est destinée, aux côtés de celles dédiée à l’arbre généalogie, à un appel à témoignages d’anciennes et d’anciens de l’institution, pour l’étude menée par le Conseil scientifique.

Emmanuel Paris remercie Quentin Laplace pour le travail accompli ; après consultation de Madame la directrice, décision est prise de se limiter à l’usage de ces deux pages fermées, et de ne pas créer une page Facebook « ouverte » dédiée à faire part de l’actualité de l’institution. Le site Internet, l’envoi régulier de newsletter électroniques, sont des outils suffisants pour atteindre cet objectif.
Décision est prise de supprimer par ailleurs les anciennes pages Facebook créées avant la mise en ligne du site Internet, ainsi que de ces deux nouvelles pages fermées.

Emmanuel Paris remercie les participants et fixe la prochaine réunion du comité de pilotage communication au mois de septembre 2016, en salle du conseil d’administration du site de la Ferme de Bertinghen.