Ce 1er juillet, les enfants de la Maison Vive ont créé dans le cadre de la préparation de l’exposition Rien n’est joué d’avance des masques sugpiaq inspirés de ceux exposés au Musée de Boulogne-sur-mer, et un piège à souris, variation autour de l’œuvre d’Andreas Slominski “Le piège à hérisson” issu du Fonds Régional d’Art Contemporain Grand Large – Hauts de France.
Découvrez les images transmises par Sylvie, professeure en arts plastiques de la Maison Vive :
Vous savez mon intérêt pour les chiffres, je vous en parlais avant-hier, “déchiffrer le monde”, nous permettait de voyager de mon pré de Kurichithanam jusqu’en Mésopotamie, avec leurs tables de calcul et jusqu’au Congo avec l’os d’Ishango, en remontant très loin dans le temps !!
Mon cher Kuttan m’a dit que nous venons de passer un moment particulier dans l’année, appelé solstice de juin ou solstice d’été, en Inde comme chez vous en France. Nos pays étant situés dans l’hémisphère Nord. Alors que nos amis qui se vivent dans l’hémisphère Sud, viennent de vivre, au même moment, le solstice d’hiver !!
“Le solstice d’été correspond au moment de l’année où le Soleil monte au plus haut dans le ciel et éclaire pendant une durée maximale l’un des deux hémisphères : c’est donc le jour le plus le long de l’année. Dans l’hémisphère nord, il se produit le 21 ou le 22 juin ; dans l’hémisphère sud, le 21 ou le 22 décembre.”
À Kurichithanam, dans mon pré, je n’ai rien remarqué de différent, par rapport aux autres jours de l’année, dans la mesure où il y a très peu de différence entre le jour le plus long de l’année, au solstice d’été, le 21 juin, et le jour le plus court, au solstice d’hiver, le 21 décembre !! Ici la nuit et le jour sont quasiment égaux toute l’année, car le Kerala est proche de l’équateur, à 8 degrés et 4 minutes de latitude Nord (l’Inde est située au nord de l’équateur entre 8 degrés 4 minutes et 37 degrés 6 minutes de latitude nord et 68 degrés 7 minutes et 97 degrés 25 minutes de longitude est).
Comme je vous l’ai dit, mon état adoré du Kerala est situé dans l’extrême Sud de l’Inde.
Mon voisin et ami Henri m’a raconté comment son épouse, lorsqu’elle a quitté l’Inde pour la France, n’en croyait pas ses yeux, en observant le début du jour (l’aube) à 04h55 et la fin du jour (crépuscule) à 22h56 !! Soit une durée du jour de 16 heures et demi !! Alors qu’au Kerala, la durée du jour est de 12 heures 42, le début du jour étant à 06h06 et la fin du jour à 18h48, en ce moment de l’été.
Une autre différence remarquable entre l’été en France et l’été au Kerala est que cette saison est très pluvieuse chez moi, c’est la mousson de Sud-ouest qui dure de juin à septembre. Il paraît que chez vous, c’est la saison bien ensoleillée, mais Emmanuel nous a fait remarquer que cette année, l’été commence avec la pluie. C’est un peu la mousson aussi chez vous !!!
Mon voisin Henri m’a dit que dans le Sud de la France et aussi en Espagne, la nuit la plus courte est fêtée le 24 juin, à la Saint Jean. Le 24 juin est férié en Espagne. À Perpignan, à Barcelone, et dans de nombreuses villes espagnoles, m’a-t-on dit, le festival de la Saint Jean se fête en allumant des feux, comme chez nous en Inde, à la fin de l’hiver, ou Diwali :
Chez moi, la mousson d’été battant son plein, ce n’est pas le meilleur moment pour faire la fête. Nous attendons quelques semaines pour Onam, la plus grande fête du Kerala, qui va avoir lieu en août.
Je sais que vous vous préparez à fêter sur le port de Boulogne-sur-mer, les fêtes de la mer, dans quelques jours. Je suis sûre que vous allez profiter de ces beaux moments avec les bateaux de pirates et mon amie Stacy la menace sera très occupée.
Le Conseil scientifique de l’Observatoire National de la Protection de l’Enfance a annoncé ce jour dans le cadre de ses appels à projets 2021 la sélection du projet d’études et de recherches conçu par l’Institut de formation et de recherche en intervention sociale Ocellia, le Centre Max Weber (Université Lyon 2) et mobilisant trois institutions ; l’Association Acolea (territoire Métropole Est Lyon, 69), l’Association Les Ecureuils (territoire plateau haut-vivarais Lignon, 43) et notre institution.
Les enfants volontaires et les professionnels des trois associations seront conviés à participer à une étude longitudinale (sur 18 mois) permettant de documenter le parcours de vie des enfants sur le chemin de leur autonomisation (capacité à organiser par soi-même le cours de sa vie), avec une double approche géographique et socio-anthropologique.
Chloé Colpé filmera régulièrement en entretiens ces personnes, enfants, adultes, pour suivre les chemins de l’émancipation.
Un grand merci à Fleur Guy pour nous avoir permis de participer à cet appel à candidatures.
Fleur, avec Claire Oger, avait réalisé une étude avec les enfants sur le même thème dans le cadre de notre Conseil scientifique.
Nasim, enfant du Centre de Jour, a interprété le merveilleux masque Sugpiaq issu de la collection permanente exposée au Musée de Boulogne-sur-mer, dans le cadre de la préparation de l’exposition Rien n’est joué d’avance inaugurée le 17 septembre.
Découvrez l’image transmise par Sylvie, professeure en arts pastiques du Centre de Jour :
Je prépare mes valises pour vous rejoindre à la Fête de la mer la semaine prochaine, je suis ravie.
Comme je vous sais en vacances bien méritées mardi soir, je suis en train d’écrire mes dernières lettres pour cette saison 2020-2021 passée ensemble à disserter en vérités.
Aujourd’hui, je souhaite remercier toutes mes amies, tous mes amis, qui ont contribué à cette nouvelle année épistolaire.
Merci Jis, Francis, Henri, Emmanuel.
Merci bien évidemment mon cher Kuttan ; souvent nos conversations matinales ont inspiré les lettres.
Merci les enfants pour vos messages (je pense en particulier à ma chère Stacy).
Mais qu’est-ce que l’amitié ? Comment la reconnaît-on ? Et bien Emmanuel, l’ami de mon cher voisin Henri, m’a signalé la proposition très charmante d’un Monsieur de votre pays, qui était philosophe, et qui me semble d’une sage vérité :
Jeudi 6 mai 2021, M. Patrick Bourdet, parrain de notre association, a rencontré des enfants des Maisons pour réfléchir ensemble au thème de notre saison culturelle : En vérités.
Découvrez le film réalisé par Lucie Flouret et son équipe :
Au moment où je vous écris, il est seize heure dans mon petit pré d’un hectare deux cents mètres carrés. Etant levée depuis six heures ce matin, cela fait donc neuf heures que je suis éveillée ce jour, soit cinq cents quarante minutes, soit trente-deux mille quatre cents secondes. Sachant que notre chère planète, la Terre, se déplace de quatre cents soixante-cinq mètres par seconde autour de notre cher Soleil, cela veut dire que depuis mon réveil, et alors que j’étais dans mon petit pré, j’ai parcouru à bord de notre vaisseau mère plus de cent cinquante mille kilomètres dans l’univers 😊.
Sachant que notre belle planète fait à peu près quarante mille kilomètres de tour de taille, cela veut dire qu’en restant dans mon petit pré depuis mon réveil, j’ai fait entre deux fois et trois fois le tour de la Terre rien que grâce au mouvement de notre planète sur elle-même.
La petite grenouille proche de mon petit pré que j’aime tant à contempler au bord du ruisseau mesurant à peu près deux centimètres de long :
Cela veut dire que mon petit pré d’un hectare deux cents mètres carrés fait la surface d’à peu près six cent millions de grenouilles côte à côte 😊.
Humm, chers enfants, j’adore déchiffrer notre monde en données, c’est tellement poétique, dépaysant.
Mon cher Kuttan me dit que vous autres, les humains, êtes aussi passionnés pour cette façon de mesurer ce que la vie nous propose.
Henri, qui revenait d’une réunion du Conseil scientifique de vos Maisons, m’a dit que Monsieur Olivier, qui réfléchit avec vous au monde tel qu’il va, a récemment publié un livre génial à propos des chiffres, parfois trop envahissants.
Mon cher Henri me raconte les premières pages, revenant sur l’histoire de ce désir humain de mettre en chiffre, en nombre, en quantité, en mesure, la vie.
Tout d’abord, si j’ai bien compris, fut l’os d’Ishango, voici très très très longtemps. Puis les archéologues qui travaillent avec Monsieur Jean-Paul, camarade de Monsieur Olivier dans votre Conseil scientifique, ont découvert des tables de calcul en Mésopotamie datant de temps très très anciens. Puis, me dit Henri, les arpenteurs romains d’un temps très loin furent un métier reconnu par les puissants pour contrôler l’économie impérial. Puis, me dit Henri, Bertrand Boysset, arpenteur de votre petit pays au Moyen-âge, fut une personne marquante pour signifier combien vos rois, vos reines, eurent le même souhait de comprendre comment tout le monde va :
Emmanuel, qui venait de mesurer la taille des plantes de son jardin depuis les dernières pluies, nous téléphonait pour prendre de nos nouvelles. Emmanuel nous a dit que mesurer tout et rien est devenu une obsession des humains, convaincus que s’ils peuvent mettre des chiffres sur tout, ils vivront de mieux en mieux, de manière efficace.
Ah, mes chers enfants, que la géométrie, l’arithmétique, la physique, ont des charmes que la raison adore. Si je suis ravie d’avoir parcouru près de trois fois le tour de notre belle Terre tout en restant immobile dans mon petit pré, si je suis enchantée de me dire qu’un si petit lieu peut accueillir six cents millions de grenouilles chères à mon cœur, je me dis que ce souhait de tout calculer doit s’accompagner de la spontanéité du ressenti, car c’est la marque de la confiance sans conditions.
Comment allez-vous à quelques jours de vos vacances, bien méritées, après une année difficile, entre confinements et école à distance ?
Ici au Kerala, la vie reprend son cours, je vois les enfants, avec leur uniforme, se rendre à l’école de Kurichithanam.
Les vacances d’été sont terminées depuis le 7 juin !!
Kuttan est arrivé ce matin avec son journal, le deepika, très fier de me dire que des chercheurs se penchent sérieusement sur les moyens à mettre en place pour éviter les conflits entre les éléphants sauvages et leurs voisins agriculteurs ou familles vivant près de la forêt.
“Normalement considérés comme de doux géants, les éléphants entrent de plus en plus en conflit avec les humains en Inde, où ils tuent environ 500 personnes chaque année…
Entre 80 et 100 éléphants sont tués chaque année par des activités humaines, ajoute-t-il, certains à la suite d’actes de représailles comme l’empoisonnement ou l’électrocution, d’autres d’être écrasés par des trains.”
Une scientifique indienne, Mme Krithi Karanth, chef du « Centre for Wildlife Studies » (CWS) à Bangalore, vient de recevoir le « Wild Innovator Award ». Elle est la première asiatique et la première indienne à être ainsi honorée, par ce prix, pour son travail de scientifique et l’aide proposée aux habitants des communautés rurales à faire face à l’impact que les éléphants peuvent avoir sur leur vie quotidienne
« Le Docteur Krithi K. Karanth, scientifique en chef de la conservation au « Center for Wildlife Studies » (CWS) de Bengaluru, a été choisie comme première femme indienne et asiatique pour le « WILD Innovator Award 2021 ». Ce prix décerné par la « Fondation WILD ELEMENTS » rassemble une coalition d’innovateurs, de défenseurs et de partenaires pour « perturber le statu quo et identifier des solutions pour la durabilité et la conservation mondiales ».
L’approche distinctive de la Fondation pour lutter contre le changement climatique est le « pouvoir des trois », reconnaissant l’interdépendance entre les espèces animales, humaines et végétales pour le futur bien-être planétaire de notre maison commune.”
Je suis très heureuse pour Misses Krithi Karanth, car Kuttan m’a expliqué que son prix est lié à la recherche pour améliorer les relations entre les éléphants et les humains.
Elle aide les gens à recevoir les indemnités lorsque leurs récoltes ont été saccagées.
“Elle a développé un programme pour aider les communautés rurales à accéder à l’indemnisation. Ils peuvent appeler un numéro sans frais et son personnel évaluera les dommages et les aidera à soumettre les documents nécessaires pour faire une réclamation. Elle dit que le programme « Wild Seve » a aidé les familles à soumettre près de 18 000 demandes et à recevoir près de 800 000 dollars en compensation au cours des cinq dernières années et demie.”
Un autre chercheur indien, Mister Sandeep Tiwari, écologiste et conseiller en conservation pour la famille des éléphants, fait un travail important pour la sécurisation des couloirs des éléphants sur tout le territoire indien.
Ses domaines d’expertise comprennent les corridors pour la faune, en particulier les éléphants, l’atténuation des conflits homme-éléphant et la restauration de l’habitat.
“À long terme, l’un des moyens les plus efficaces de réduire le conflit sera de restaurer et de protéger les zones forestières et les anciens “corridors” de migration que les éléphants traversent, dit Tiwari. Ces bandes de forêt relient les habitats naturels des éléphants, et les préserver signifie que les animaux ont moins de raisons de s’égarer sur les terres agricoles.”
Je vous ai déjà écrit plusieurs lettres sur ce conflit hommes-animaux sauvages :
Ce qui me réjouit, c’est que les scientifiques, comme Misses Krithi Karanth et Mister Sandeep Tiwari, et de nombreux autres, comme notre chère Jis, font un travail remarquable visant à nous faire vivre ensemble en bonne intelligence. Quel bonheur de voir ce jeune éléphant jouer avec l’eau giclant de terre, dans la montagne.
Je vous fais de gros bisous, et bonne dernière ligne droite avant de partir en vacances.
“Je partage avec vous ce que Kilian m’a envoyé ce week-end. C’était sur son temps libre ! Je lui ai dis que j’étais super fière. Kylian est même en train de créer un petit montage vidéo avec quelques photos“.
(Texte et images de Marine, professeure des ateliers de la Maison de la Danse).
“Ces 26 et 27 juin et malgré la pluie, les Découvreurs ont réalisé un week-end sportif. Les enfants ont traversé la plage d’Equihen plage jusqu’Hardelot. Puis dimanche, ils ont fait la visite du château d’Hardelot et la belle balade du lac des miroirs. Épuisés mais ils ont adoré !“
(Texte et photos de Lorène, membre de l’équipe éducative).