Compte-rendu de la réunion du Conseil de la Vie Sociale
24 novembre 2015
Emmanuel Paris
Présents :
Claire Beugnet, présidente du Conseil de la Vie Sociale
Anne-Sophie Bourassi, représentante titulaire des parents et tuteurs légaux
Sarah Couvelard, représentante titulaire du personnel
Alexandra Delpierre, représentante titulaire des enfants et des jeunes
Corentin Malahieude, représentant titulaire des enfants et des jeunes
Emmanuel Paris, secrétaire du Conseil de la Vie Sociale
Anaïs Rivière, représentante des enfants et des jeunes.
Absente excusée :
Cyrielle Butelle, représentante titulaire des parents et tuteurs légaux
Ordre du Jour :
- Etude des modalités de gestion de l’argent de poche et de la vêture dans les Maisons.
- Informations sur l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil de la Vie Sociale, le mardi 12 janvier 2016.
- Questions annexes.
I. Etude des modalités de gestion de l’argent de poche et de la vêture dans les Maisons :
M. le secrétaire informe les participants que, contrairement aux règlements de vie examinés lors des réunions du Conseil de la Vie Sociale durant la saison culturelle 2014-2015, l’examen des modalités de gestion de l’argent de poche et de la vêture dans les Maisons de l’institution ne peut s’appuyer sur des documents écrits rédigés par chacune d’elles.
M. le secrétaire informe les participants qu’en accord avec Madame la présidente, une discussion avec les chefs de service a été organisée durant la réunion de direction du 20 novembre 2015 afin qu’un recensement des pratiques puisse être proposé pour lecture lors de cette séance du Conseil de la Vie Sociale.
M. le secrétaire distribue aux participants ce recensement, dont on trouvera le contenu ci-après :
Maison de la Musique
Vêture :
o A son arrivée dans la structure, la maîtresse de maison et l’éducateur référent font l’inventaire de ce que l’enfant a ;
o A partir de cet inventaire, le chef de service donne l’argent au référent ou à la maîtresse de maison pour compléter les vêtements dont l’enfant a besoin.
Argent de poche :
o Quand l’enfant demande de l’argent, le référent le lui donne si son solde est positif ;
o Quand l’enfant ne demande pas d’argent, celui-ci reste disponible et s’ajoute mois après mois à l’allocation versée par le Conseil départemental.
Maison de la Danse :
A l’arrivée de l’enfant dans la structure, la chef de service verse à l’éducateur 200 euros pour la prise en charge de l’argent de poche et de la vêture.
Vêture :
o A son arrivée dans la structure, la maîtresse de maison fait l’inventaire de ce que l’enfant a ;
o A partir de cet inventaire, le référent de l’enfant achète les vêtements dont l’enfant a besoin.
Argent de poche :
o Quand l’enfant demande de l’argent, le référent le lui donne si son solde est positif ;
o Quand l’enfant ne demande pas d’argent, celui-ci reste disponible et s’ajoute mois après mois à l’allocation versée par le Conseil départemental.
Cette pratique est rendue compliquée quand l’enfant est en service minimum (pas d’argent de poche versé à l’enfant), et qu’il est habillé par ses parents de manière correcte ; l’argent de la vêture est dès lors aussi difficile à dépenser. Des parents peuvent dire à l’équipe éducative qu’ils tiennent personnellement à habiller l’enfant.
Maison des Découvreurs :
A l’arrivée de l’enfant dans la structure, le chef de service verse à l’éducateur référent une attribution globale pour la prise en charge de l’argent de poche et de la vêture.
Des fiches détaillant l’état de l’argent disponible pour l’argent de poche et la vêture sont rédigées dès l’arrivée de l’enfant dans la structure, et communiquées chaque mois une fois actualisées à chaque enfant.
Le chef de service contrôle ces fiches et les compare régulièrement avec l’aide-comptable, qui tient les comptes en parallèle.
L’éducateur vient deux fois par mois informer de l’état des comptes de l’enfant dont il a la responsabilité.
Vêture :
o A son arrivée dans la structure, une éducatrice fait l’inventaire de ce que l’enfant a ;
o A partir de cet inventaire, le référent de l’enfant achète les vêtements dont l’enfant a besoin.
Argent de poche :
o Quand l’enfant demande de l’argent, le référent le lui donne si son solde est positif ;
o Quand l’enfant est au service minimum, l’argent est bloqué sur son compte. Ce reliquat est de nouveau disponible un mois après la sortie de l’enfant du service minimum.
Maison Vive :
La maîtresse de maison explique avec l’éducateur à l’enfant comment fonctionne le système global argent de poche / vêture.
Vêture :
o A son arrivée dans la structure, la maîtresse de maison fait l’inventaire de ce que l’enfant a ;
o A partir de cet inventaire, le référent de l’enfant achète les vêtements dont l’enfant a besoin ;
o Chaque référent consulte Valérie quand l’enfant fait une demande.
Argent de poche :
o A l’arrivée d’un enfant dans la structure, le chef de service fait une avance à l’éducateur référent ;
o L’éducateur référent tient le compte et le gère au fil de son évolution durant le mois.
Maison du Cirque / Maison du Sport :
Le chef de service s’occupe du fonctionnement global Argent de poche / vêture. L’éducateur référent se voit remettre par le chef de service une avance ; cette avance fait réponse à la demande de l’éducateur référent aussi bien pour l’argent de poche que pour la vêture.
Les studios de la Maison des Découvreurs :
Les jeunes doivent chaque fin de semaine voir l’éducateur et le chef de service pour obtenir le solde de leur allocations journalières cumulées. Ceci permet de ritualiser l’acte de gérer son budget.
L’allocation journalière est supprimée en cas d’absence constatée non justifiée ; cette allocation n’est pas reversée ensuite au jeune.
L’allocation est la même, que le jeune soit mineur ou majeur.
Les studios extérieurs :
L’allocation journalière est supérieure à celle versée au jeune vivant dans un studio interne. Ce différentiel s’explique par le fait que le jeune doive payer les charges afférant à l’occupation du studio extérieur.
Madame la représentante du personnel et Madame la présidente constatent que les procédures mises en œuvre dans chaque Maison sont similaires.
Madame la présidente décrit aux participants l’organisation générale de l’attribution des allocations pour les enfants et les jeunes bénéficiant des services de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Madame la présidente signale aux participants que ces montants sont différents selon que l’enfant ou le jeune est mineur ou majeur.
C’est le Conseil départemental du Pas-de-Calais qui fixe le taux des différentes allocations, ce taux concerne aussi bien l’argent alloué aux familles d’accueil qu’aux Maisons d’Enfants à Caractère Social, telles les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.
Madame la présidente lit aux participants le document « Revalorisation des indemnités versées pour l’entretien et l’éducation des enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance », communiqué par le Conseil départemental du Pas-de-Calais le 24 janvier 2014 :
A. Allocation mensuelle d’habillement :
– Enfant de 0 à 5 ans : 43.85 €
– Enfant de 6 à 12 ans : 55.30 €
– Enfant de 13 à 15 ans : 63.35 €
– Enfant de 16 ans et plus : 75.65 €
B. Allocation mensuelle d’argent de poche :
– Enfant de 4 à 10 ans : 9.15 €
– Enfant de 11 à 14 ans : 20.30 €
– Enfant de 15 à 17 ans : 34.15 €
– Enfant de 18 ans et plus : 59.35 €
Madame la présidente insiste sur le fait que ce n’est pas l’association qui fixe ces barèmes, mais le Conseil départemental.
Des représentants des enfants et des jeunes disent qu’ils pensaient que ces barèmes étaient fixés par l’association.
Monsieur le représentant des enfants et des jeunes dit que l’organisation du versement de l’argent de poche dans la Maison au sein de laquelle il vit s’est améliorée, mais que des problèmes de coordination entre le chef de service et l’éducateur référent ont pu exister par le passé.
Madame la présidente demande aux représentants des enfants et des jeunes d’aller à la rencontre de leurs électeurs pour vérifier que personne ne signale de dysfonctionnements.
Madame la représentante des enfants et des jeunes dit que dans la Maison au sein de laquelle elle vit, il n’y a pas de dysfonctionnements à signaler.
Madame la représentante des enfants et des jeunes dit que dans le studio dans lequel elle vit, le système de l’allocation journalière peut poser problème.
Madame la représentante des enfants et des jeunes vivant en studio précise en effet que le barème fixé par la cantine scolaire de son établissement pour le repas du midi atteint presque la somme allouée par le Conseil départemental pour l’ensemble du financement des repas quotidiens.
Madame la présidente précise que l’allocation journalière pour jeune mineur vivant en studio s’élève à 10.40 € par jour, et que cette allocation est versée par le chef de service au jeune chaque fin de semaine ; le vendredi.
Madame la présidente et Madame la représentante du personnel conseillent dès lors à Madame la représentante des enfants et des jeunes vivant en studio d’organiser la ventilation de cette somme versée le vendredi, en prévision de la semaine à venir et des dépenses afférentes.
Madame la présidente précise qu’un système de trois enveloppes, la première consacrée à la nourriture, la deuxième consacrée à la vêture, la troisième à l’argent de poche, permettrait d’aider Madame la représentante des enfants et des jeunes vivant en studio à gérer de manière précise la somme hebdomadaire allouée par le chef de service.
Madame la représentante des parents et tuteurs légaux et Madame la représentante du personnel disent que le fait que cette allocation soit versée à la semaine peut en effet rendre la gestion plus compliquée.
Madame la présidente dit aux participants que le versement hebdomadaire de l’allocation jeune majeur procède de la même logique que celui de l’allocation dont bénéficie Madame la représentante des enfants et des jeunes vivant en studio.
Il s’agit bien, explique Madame la présidente, de faire l’apprentissage de la gestion budgétaire de ses ressources, qui est l’une des conditions de l’autonomisation des personnes.
Madame la présidente souligne que le passage en studio permet de se confronter plus encore et par soi-même aux contingences de la vie quotidienne : savoir anticiper les échéances, savoir organiser les dépenses en fonction des rentrées d’argent.
Madame la représentante du personnel souligne que les allocations versées aux enfants et aux jeunes bénéficiant des services de l’Aide Sociale à l’Enfance ne constituent pas un salaire, mais une aide consentie par le Conseil départemental, au nom de la solidarité de la République.
Madame la présidente demande à Madame la représentante des enfants et des jeunes vivant en studio comment s’organise la remontée des justificatifs de dépenses réalisées par le jeune durant la semaine pour pourvoir à ses besoins.
Madame la représentante des enfants et des jeunes vivant en studio répond que cela est organisé par la mise à jour régulière de sa part d’un cahier de comptes ; les facturettes de chaque dépense ne sont pas demandées.
Madame la représentante des enfants et des jeunes s’étonne que 35 euros alloués chaque semaine au jeune vivant en studio puissent suffire à le nourrir.
Madame la représentante du personnel explique que cela est tout à fait possible, considérant les prix des produits alimentaires de base vendus dans les grandes surfaces.
Monsieur le secrétaire explique aux participants que la remise chaque vendredi par l’éducateur et le chef de service des allocations au jeune vivant en studio est un acte important aux yeux de l’équipe éducative ; cela permet en effet de ritualiser ce moment durant lequel l’argent est confié, d’en faire un acte éducatif s’inscrivant dans les apprentissages de l’autonomisation des personnes.
Madame la représentante du personnel approuve la nécessité de ritualiser le versement des allocations.
Monsieur le secrétaire explique aux participants que, lors de la discussion organisée en réunion de direction le 20 novembre 2015 avec les chefs de service sur les pratiques dans chaque Maison en matière d’argent de poche et de vêture, la question de l’allocation journalière supprimée en cas d’absence constatée non justifiée a été particulièrement examinée, ne faisant pas l’unanimité.
Les participants approuvent néanmoins cette mesure.
Madame la représentante du personnel propose de l’étendre à l’ensemble des Maisons, car pour l’instant la retenue de l’argent de poche quand l’absence non justifiée de l’enfant ou du jeune est constatée, est mensualisée.
Madame la représentante du personnel conseille d’organiser ces retenues d’argent de poche au pro rata des journées d’absence non justifiée constatée.
Les participants approuvent cette proposition.
Madame la représentante des enfants et des jeunes vivant en studio demande si une telle retenue est légitime quand le jeune est majeur, car cela signifie qu’il accède pleinement au droit à décider par lui-même et pour lui-même la conduite de sa vie.
Monsieur le secrétaire dit qu’il y a trop souvent une regrettable confusion entre les notions d’autonomie et d’indépendance.
Monsieur le secrétaire explique que le travail éducatif des équipes vise bien l’apprentissage de l’autonomie des enfants et des jeunes, pour qu’une fois majeurs, adultes, ils vivent une vie bonne et exercent pleinement leur libre-arbitre.
Monsieur le secrétaire explique ensuite que la notion d’autonomie n’équivaut pas à celle d’indépendance, et que celle-ci, d’ailleurs, n’est jamais employée dans les documents de l’institution.
L’indépendance supposerait en effet qu’il n’existe aucun lien de dépendance entre le jeune et d’autres membres de la collectivité, ce qui n’est évidemment pas le cas. Ainsi, majeure mais bénéficiaire du « contrat jeune majeur », la personne dépend de cette allocation accordée par le Conseil départemental pour vivre.
Monsieur le secrétaire énonce quelques autres exemples qui concernent, au-delà du thème de l’Aide Sociale à l’Enfance, toutes entités vivantes : autonome financièrement, l’adulte dépend cependant du magasin pour acheter la nourriture et se nourrir ; aussi fort soit-il, l’arbre dépend du sol pour pousser ; aussi agile soit-il, l’animal carnivore dépend de l’animal qu’il mange pour vivre, etc.
Madame la présidente, Madame la représentante des parents et tuteurs légaux, Madame la représentante du personnel approuvent cette démonstration.
Madame la représentante du personnel précise que le dispositif mis en place aux studios en cas d’absence non justifiée constatée n’est pas une mesure répressive, mais une mesure mise en place pour s’assurer de la validité du lien contractuel qui existe entre le jeune vivant en studio et l’institution.
Madame la présidente ajoute que c’est un moyen d’étayer la relation de confiance qui doit exister entre le jeune, l’institution et le Conseil départemental.
Madame la présidente et Madame la représentante du personnel précisent que les allocations ne sont pas un revenu, mais une aide dans le cadre de mesures éducatives ; il s’agit dès lors de régulièrement montrer par son comportement que cette aide est méritée.
Madame la représentante des parents et tuteurs légaux approuve cette mise en perspective.
Madame la présidente informe les participants qu’au terme de la mesure de placement, le solde du compte argent de poche / vêture est reversée au jeune, s’il est majeur, ou aux parents, tuteurs légaux ou tiers dignes de confiance si le jeune est mineur.
Madame la présidente précise que, pour les équipes éducatives des Maisons de l’institution, un équilibre est dès lors sans cesse à trouver. Il s’agit de trouver la bonne balance entre la nécessité de dépenser les allocations accordées à chaque enfant par le Conseil départemental, et celle d’encadrer ces dépenses de mesures éducatives telles la rétention de l’allocation (recours au service minimum) quand les actes commis par l’enfant doivent être sanctionnés.
Madame la représentante du personnel demande si les frais de coiffure accordés trimestriellement (20 euros) peuvent être réajustés pour tenir compte des frais occasionnés par la coiffure des filles.
Madame la présidente répond qu’il faut dans ce cas assouplir les modalités de budgétisation, et de cumuler ces frais sur un semestre.
Madame la représentante du personnel recommande que les tenues vestimentaires achetées sur demande des établissements scolaires auxquels sont affiliés les enfants et les jeunes (blouse pour les ateliers de chimie, tabliers pour les ateliers cuisine) soient intégrées au budget vêture et non pas sur le budget scolaire.
Madame la présidente approuve cette proposition.
Madame la représentante du personnel demande à ce que cette attribution de l’achat des vêtements scolaires sur le budget vêture soit systématiquement appliquée dans les Maisons.
II. Informations sur l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil de la Vie Sociale, le mardi 12 janvier 2016 :
M. le secrétaire informe les participants que, conformément aux décisions prises lors de la réunion du Conseil de la Vie Sociale du 28 juin 2015, la réunion du 12 janvier 2016 sera consacrée à l’usage du réseau social numérisé « Facebook » dans les Maisons.
M. le secrétaire rappelle que ce thème a été mis à l’ordre du jour de la saison 2015-2016 du Conseil de la Vie Sociale sur demande de chefs de service, qui constatent régulièrement des relations conflictuelles entre enfants, entre jeunes, ou entre enfants et adultes, en raison de propos injurieux échangés sur ce réseau social numérique.
M. le secrétaire informe les participants que la réunion du comité de pilotage « Communication » organisé au mois de décembre 2015 préparera cette réflexion du Conseil de la Vie Sociale, en lui proposant un état des lieux en matière de restriction d’accès aux réseaux sociaux numériques, notamment dans les établissements scolaires.
III. Questions annexes.
Madame la représentante du personnel informe les participants d’une demande exprimée par l’ensemble des Maisons ; l’installation de friteuses dans chaque unité.
Madame la présidente convient que ce thème est depuis longtemps sujet de discussion au sein des Maisons mais répond que l’installation des friteuses dans chaque unité n’est pas possible en raison des règlements sanitaires particulièrement drastiques à propos de la qualité de l’huile de cuisson, et du coût économique conséquent occasionné par l’acquisition de friteuses répondant aux normes techniques fixées par la commission d’hygiène.
La prochaine réunion du Conseil de la Vie Sociale aura lieu le mardi 12 janvier 2015, de 18h à 20h.
Les convocations avec l’ordre du jour seront envoyées aux membres titulaires du Conseil de la Vie Sociale au début du mois de janvier 2015.
Madame la présidente remercie les participants et clôt cette réunion.