Archives de catégorie : Conseil scientifique

Film de l’entretien de Messieurs Delevoye et Legros sur le thème “Ce qui nous tient”, 8 juin 2015.

Nous mettons en ligne la vidéo qui résulte de l’entretien que monsieur Delevoye, président du Conseil Economique, Social et Environnemental, a accordé à monsieur Legros, directeur de l’association, dans le cadre de la préparation des Journées d’Enfance 2015.

Cette vidéo a été diffusée en ouverture du Colloque “Ce qui nous tient debout” le 3 juillet 2015.

Colloque “Ce qui nous tient debout”

Ce vendredi 3 juillet a été organisé un colloque dans les locaux boulonnais de l’Université Littoral Côte d’Opale.

Cette manifestation partie prenante des Journées d’Enfance 2015 a rassemblé 120 auditeurs, et des orateurs de divers horizons académiques dont on trouvera la composition en cliquant sur lien ci-dessus.

Trame d’entretien Jean-Paul Delevoye – Eric Legros, Bapaume, 8 juin 2015

Nous mettons en ligne la trame qui a servi pour structurer l’entretien que monsieur Delevoye, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental, va accorder le 8 juin à monsieur Legros dans le cadre de la préparation des Journées d’Enfance 2015.

Monsieur Delevoye parraine cette année encore le festival. L’entretien sera filmé et comme chaque année, il sera diffusé dans l’amphithéâtre du colloque qui se tiendra le 3 juillet (voir programme du colloque ici)

Introduction :

Avec l’accord de M. Delevoye, l’entretien se déroulera pendant une heure.

Cet échange avec Eric Legros sera filmé, pour que le document audiovisuel puisse être diffusé lors du colloque « Ce qui nous tient debout », le 3 juillet 2015 à Boulogne-sur-Mer.

Dans ce document, chaque thème initié par M. Legros (Ouverture) donnera lieu à un développement spécifique et leur questionnement afférent, dont on trouvera les contenus page après page (Discussions).

Pour conclure et comme à l’accoutumée, il sera demandé à M. Delevoye un message qu’il voudra bien adresser aux participants des Journées d’Enfance 2015, organisées sous son haut patronage.

Ouverture générale :

Présentation par M. Legros des avancées du programme éducatif et culturel de l’institution « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale » depuis le précédent entretien avec M. Delevoye (5 mai  2014).

Trois thèmes :

1. L’association se donne pour objectif d’être reconnue institution de référence dans le champ de l’aide sociale à l’enfance. Pour ce faire, elle développe particulièrement deux axes complémentaires.

En interne, l’institution essaie de construire différents espaces, dans lesquels la relation individuelle pourra se déployer autour de figures parentales nouvelles pour les enfants, les jeunes, avec les éducateurs, pris toujours ici au sens large, de tous ceux qui partagent leur vie quotidienne. Ces nouvelles figures parentales ne viennent pas se substituer aux parents ou tuteurs. Elles viennent s’y adjoindre, autour d’un pacte d’alliance à la famille d’origine ou au tuteur, ce qui sera toujours recherché. Cette approche spécifique du travail éducatif se fait au quotidien et bénéficie d’un espace réflexif permanent : un conseil scientifique composé des membres du conseil d’administration, des usagers (représentant des enfants et des jeunes de l’association), des personnels de l’association (représentant des éducateurs) et de chercheurs et d’ingénieurs en sciences dures et en sciences humaines et sociales, et de professionnels de l’aide sociale à l’enfance, a été créé en juin 2013. La même détermination d’articuler systématiquement le travail éducatif au quotidien, avec des instances qui permettent de prendre le temps d’y réfléchir et de dialoguer ensemble, façonne le « Conseil de la Vie Sociale », qui a été installé lors du premier jour des Journées d’Enfance 2014. Cette instance intègre notamment la notion d’usagers, avec des représentants élus des parents et tuteurs des enfants et des jeunes de l’association.

En externe, l’essor de partenariats culturels avec la Fondation de France, la Fondation Daniel et Nina Carasso sous égide de la Fondation de France, la DRAC Nord Pas-de-Calais, l’Institut National de Recherches en Archéologie Préventive, la Fondation SEED (Schlumberger Excellence in Educational Development), le FRAC Nord Pas-de-Calais, le Musée de Boulogne-sur-mer, nourrit aussi cette volonté de l’association d’être reconnue comme établissement éducatif et culturel d’excellence ;

2. La pensée de long terme qui oriente la politique de notre institution se manifeste aussi par la volonté de créer un nouveau dispositif en son sein, dédié à la disponibilité permanente de tous pour accueillir, conseiller et aider les enfants et les jeunes devenus adultes, y compris bien après leur passage dans l’institution ;

3. La saison culturelle n’est pas encore terminée (Journées d’Enfance 2015, du 27 juin au 3 juillet), que s’annonce déjà la prochaine, à partir de septembre, et qui sera caractérisée par une plus grande ouverture à l’international et une réflexion encore plus soutenue sur le thème de la praxis, de l’engagement dans l’action, de la force du projet collectif pour animer les solidarités individuelles.

Thème 1 : Les enjeux de l’avènement de nouveaux modes de réalisation :

Ouverture :

Lors de l’entretien accordé voici un an, dans le cadre d’une saison annuelle thématisant « la valeur », M. Delevoye avait déjà posé les bases de la réflexion menée cette année sur ce qui nous tient, liant très fortement la capacité de la société à reconnaître et à valoriser les capabilités de ses citoyens, à l’émergence de politiques publiques qui ne les enferment pas dans des catégories présupposées.

Dans l’ouvrage collectif Les institutions à l’épreuve des dispositifs. Les recompositions de l’éducation et de l’intervention sociale, les auteurs observent la prolifération des dispositifs dans les politiques publiques décentralisées telles la protection de l’enfance. La plupart de ces dispositifs sont présentés comme « innovants », ont valeur d’exemplarité, mais ont notamment pour effet, nous disent les auteurs, d’affaiblir l’assise des institutions en aliénant leur modes d’action à la durée du dispositif financé, à la catégorie de public concernée par le dispositif, ou au territoire administratif dans lequel le dispositif est mis en œuvre.

M. Legros prend position à ce propos (Lettre du directeur numéro 13) et prône quatre axes de développement qui vont à l’encontre de ces contraintes :

« 1. S’engager sur le long terme est incontournable, avec les bénéficiaires et leurs parents, au-delà du seul temps de la mesure éducative, au sein de nos associations, après le temps de travail au sein de l’institution ; 2. Maintenir et élargir la sphère d’appui des liens et la permanence du lien dans une association inscrite sur le territoire ; 3. Diversifier les réponses pour les personnes ; 4. Retrouver le sens des bienfaits de l’universel des mesures ».

Ce cadrage théorique pose avec acuité la question de savoir équilibrer l’espace et le temps de l’intervention sociale dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance. Il souligne aussi les enjeux fondamentaux portés par la réforme de la loi de 2007.

Discussions :

Questions à M. Delevoye :

Diriez-vous que la montée en puissance des dispositifs témoigne d’une emprise de la « bureaucratie néolibérale » – pour reprendre le titre de l’ouvrage de Béatrice Hibou, entendue comme la diffusion croissante de “formalités”, normes et standards dans l’encadrement des activités économiques et sociales, et qu’elle constitue la forme de domination privilégiée de notre époque ?

L’Etat, le marché, la société civile, les individus peuvent-ils, souhaitent-ils parvenir à une position consensuelle à ce sujet ?

Thème 2 : Les enjeux de l’avènement de nouveaux modes de décision :

Ouverture :

Dans le programme mis en place par le gouvernement Cameron au Royaume-Uni depuis cinq ans et appelé « Big Society », il y a cette idée d’un rééquilibrage entre Etat et société civile pour piloter les politiques éducatives, les services publics locaux, le partenariat public / privé pour le financement des outils de l’action sociale.

Les études portant sur les effets de ce modèle de société sont encore rares (voir sur ce sujet par exemple le travail d’Eudoxe Denis avec Laetitia Strauch) mais il semblerait d’ores et déjà que ce modèle de gouvernance profite à la scolarisation des jeunes anglais – en permettant une plus grande inventivité des institutions vis-à-vis des capacités à apprendre de leurs élèves, et au financement des aides sociales à la personne, avec une plus grande créativité en matière de budgétisation, et de concertation de la personne récipiendaire des aides avec le collectif constitué pour l’accompagner dans la mise en œuvre de ce service.

Sur ce dernier point ; la nécessaire implication de la personne à la réalisation de l’aide dont elle est récipiendaire, M. Legros écrit (Lettre du directeur numéro 10) :

« Dans notre travail, ce qui compte, est de permettre au jeune accueilli et (ou) suivi, de produire des significations. Produire des significations – non soit les recevoir, soit se positionner ou les contredire – : oui, produire des significations, car c’est ainsi que peut se produire de la transformation relationnelle. Et la réunion, au sujet d’un jeune, enfant ou adolescent, nécessite sa présence, parce que c’est un lieu de travail, de construction, de fabrique de représentations. Ce n’est pas qu’un lieu pour recevoir la parole des adultes.

Nous devons donc entendre le travail proposé dans le rapport du Défenseur des droits et de la Défenseure des enfants lorsqu’ils recommandent de supposer a priori le discernement de l’enfant. Cette notion de capacité de discernement était jusqu’à maintenant trop entendue pour la lui supposer non acquise. »

Ce cadrage théorique pose avec acuité la question de savoir reconnaître la capacité à décider pour soi-même dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance, et la capacité des institutions à mettre en place des accompagnements sur-mesure en fonction de ces paroles qui engagent. Il souligne aussi les enjeux fondamentaux portés par la réforme de la loi de 2007.

Discussions :

Question à M. Delevoye :

Cette approche globale et décentralisée prônée par le modèle britannique, qui ne dissocie pas à l’échelle locale manières d’éduquer, manières de financer les outils de l’action sociale, manières de constituer les collectifs solidaires, manières de faire participer l’individu aux décisions qui le concerne, présente-t-elle un risque pour la conception française de la République, une et indivisible ?

Thème 3 : La Praxis :

Ouverture :

Dans son ouvrage intitulé « Pourquoi l’éducation spécialisée », l’auteur Joseph Rouzel écrit pages 11 et 12 :

« Quelle est donc cette teknè cliniké sur laquelle l’éducateur peut prendre ses appuis ? S’agit-il comme le suggère le texte de loi de 2002 de « bonnes pratiques » ? Pourquoi pas, mais encore faut-il l’entendre, à la façon dont Winicott parle de la « bonne mère », ou plus précisément de « the mother good enough » (la mère suffisamment bonne, on devrait plutôt traduire par : mère acceptable). Il s’agit, précise Winicott, d’une position maternelle où celle qui l’occupe n’intervient ni trop tôt, ni trop tard. Trop tôt, elle court-circuite chez son enfant ses capacités symboliques d’élaborer la représentation de son absence ; trop tard, elle le laisse livré au déferlement brutal et non médiatisé de la pulsion. C’est là qu’il s’agit pour les éducateurs aujourd’hui de définir ce qu’il en est des bonnes pratiques. (…) La ruse, savoir ne pas savoir, pour se laisser surprendre par l’inconnu, l’insu, l’inouï de la rencontre humaine, pour se laisser enseigner, fondent alors le socle d’une position dite : clinique. Hors cette rencontre, la clinique se démaille en pure technique : technique éducative, technique d’entretien, technique institutionnelle et politique, et l’on finit, comme dans ces derniers temps par envisager l’éducateur comme « technicien supérieur d’éducation » ».

M. Legros, proche des idées développées dans cette citation, écrit à ce propos, commentant une scène observée dans le quotidien des Maisons des Enfant de la Côte d’Opale, durant laquelle une enfant assise sur les genoux d’une éducatrice lui pose des questions fondamentales sur son devenir familial (Lettre du directeur numéro 12) :

« C‘est à partir de cette « brève de maison des enfants de la culture » que nous pouvons ainsi revitaliser le travail de l’éducateur, le ré-humaniser, comme nous le propose Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE).

Nous y trouvons présente la confiance du lien affectif, la présence de l’éducatrice en fonction symbolique, une jeune au travail de sa filiation, un répondant-témoin, pourrait-on dire, en place de tiers et qui prend place d’occasion de parole dans ce tableau « allant-devenant vivant ».

Que faire des catastrophes, qu’elles soient familiales ou sociétales – et nous voyons bien, à travers cet exemple, qu’elles sont souvent familiales, parce que sociales –, si ce n’est de leur donner une occasion de se dire, d’accepter d’en être le témoin bienveillant, d’accompagner une élaboration silencieuse qui permet d’apaiser la douleur de l’absence ? Et pour cela, il y faut bien un peu d’empathie de l’éducatrice à la situation vécue de la jeune fille, de l‘amour filial.

Ce sont la qualité de la présence de l’éducatrice « à elle-même et à cette jeune fille » et la parole sous forme de conversation portée par les uns et les autres qui donnent et ouvrent sur la possibilité d’un lien renouvelé au monde. »

Ces citations posent avec acuité la question de savoir comment appréhender l’articulation entre activité et statut professionnels, entre formation professionnalisante et conscience professionnelle. L’intuition, cette nécessité d’interpréter chaque jour la situation en traduisant la Loi pour rester au plus près de son esprit, reste un défi à accomplir chaque jour dans le quotidien de travail.

Discussions :

Questions à M. Delevoye :

Ce nécessaire regain du libre-arbitre dans l’exercice de son travail, tout en sachant en même temps s’inscrire dans le corps juridique, politique et social de l’institution dans laquelle on exerce, est-il un phénomène spécifique au champ professionnel de l’éducation spécialisée ?

Les politiques en direction de l’enfance, travaillée par les problématiques concourant à leur réalisation (thème 1), formalisée par celles relevant de la reconnaissance à décider par soi-même, pour soi-même (thème 2), devront-elle radicalement être repensées à l’aune de ces redéfinitions contemporaines de l’idée de Praxis ?

Conclusion générale :

Pendant plusieurs jours, du 27 juin au 3 juillet 2015, Boulogne-sur-Mer va actualiser sa conscience de ce qui nous tient debout au fil d’épopées vécues par les habitants et par les enfants et les jeunes des « Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ». Pendant plusieurs jours d’animations en public et sous votre patronage M. Delevoye, les enfants et les jeunes, aidés par des éducateurs, des sportifs, des philosophes, des psychanalystes, des danseurs, des acteurs de théâtre, des acrobates, des archéologues, des ingénieurs physiciens, des universitaires, des cinéastes, des muséologues, vont réengendrer l’espace et le temps de leur existence.

Quel message voulez-vous leur adresser ?

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique du 24 avril 2015

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique de l’association
« Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Boulogne-sur-mer
24 avril 2015

Emmanuel Paris

En raison de la longueur conséquente de ce compte-rendu, nous proposons une fiche résumé de cette réunion :

Présents :

Claire Beugnet, directrice adjointe de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Franck Cucheval, représentant des enfants et des jeunes de l’association
Fleur Guy, doctorante en géographie Université Lyon 2
Patrick Miquel, directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais
Claire Oger, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université Paris-Est Créteil
Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », coordinateur du Conseil scientifique
Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED
Noël Quéré, président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Annick Traguardi, représentante du personnel de l’association

Absents excusés :

Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie Université Paris 1
Eric Legros, directeur de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Arnaud Le Marchand, maître de conférences en sciences économiques Université du Havre
Danielle Maerten, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Olivier Martin, professeur des universités en sociologie Université Paris Descartes
Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Ouverture de la sixième séance du conseil scientifique par son président, M. Noel Quéré.

Mademoiselle Marie-Laure Camus, représentante des enfants et des jeunes de l’association, a informé M. Emmanuel Paris de sa difficulté à concilier ses obligations scolaires avec une présence active dans le cadre du Conseil scientifique.

En accord avec la charte du Conseil scientifique, Mademoiselle Marie-Laure Camus présente sa démission de l’instance.

M. Franck Cucheval, jeune de la Maison des Découvreurs, a accepté sur proposition des chefs de service et de la direction de l’association, de devenir représentant des enfants et des jeunes lors de cette réunion.

Les membres du Conseil scientifique se présentent auprès de M. Franck Cucheval.

I. Point sur l’avancement de la saison culturelle :

Madame Claire Beugnet informe les membres du Conseil scientifique des derniers mois de la saison culturelle, depuis la précédente réunion du conseil le 9 janvier 2015.

A la fin janvier 2015, le Défenseur des Droits a accordé à l’institution le label « 25ème anniversaire de la convention des droits de l’enfant », certification obtenue sur présentation devant un jury national de nos activités éducatives et culturelles.

La résidence-mission d’appui artistique co-produite avec la DRAC Nord Pas-de-Calais s’est achevée fin mars 2015. Cette résidence photos de deux mois, permettant à l’artiste, Monsieur Marcel Mazet, de créer à partir des lieux de l’institution, a été une réussite. Les œuvres résultant de son travail créatif ont satisfait aussi bien les attentes de M. Marcel Mazet, que celles de la communauté éducative et de notre partenaire sur ce projet : la Direction Régionale des Affaires Culturelles.

Depuis le mois de février 2015 ont commencé les ateliers organisés conjointement par l’institution et le FRAC Nord-Pas-de-Calais. Ces ateliers s’appuient sur des œuvres prêtées par le Fonds Régional d’Art Contemporain à chaque Maison de culture de notre association, en accord avec les pratiques culturelles portées par chacun de ces lieux de vie, et avec les mots-clés retenus par le FRAC : imaginaire, équilibre, communication. Ces trois mot-clés sont des déclinaisons du thème de notre saison culturelle : « Ce qui nous tient ».

Madame Claire Beugnet présente un enjeu fort pour l’institution : convaincre les parents et tuteurs légaux de venir le 28 juin 2015 à Dunkerque, sur le site du FRAC, pour participer avec les enfants et les personnels de l’institution à l’inauguration de l’exposition qui résultera de ces ateliers.

M. Eric Parot propose qu’une activité communicationnelle soit menée conjointement par le FRAC et par l’institution auprès des médias locaux afin que cette exposition, qui résidera au FRAC de fin juin à fin août 2015, puisse bénéficier d’une grande valorisation auprès des habitants.

M. Emmanuel Paris agrée cette proposition, et souligne la difficulté d’obtenir une couverture médiatique des actions de l’institution dans la presse locale ; audiovisuelle, écrite et radiophonique.

Madame Claire Oger explique que cela relève de logiques professionnelles inhérentes au champ journalistique. Madame Claire Oger demande si les enfants et les jeunes s’approprient la symbolique des œuvres prêtées par le FRAC dans chaque Maison de culture jusque la mi-juin.

Madame Anick Traguardi répond qu’à la Maison du Cirque et du Théâtre, le travail explicatif par l’équipe éducative porte sur le fait que l’œuvre puisse être manipulée par les enfants, au grand étonnement de ces derniers pour qui une œuvre d’art est toujours présentée comme intouchable.
Madame Anick Traguardi observe que ce travail explicatif présente une difficulté quand les personnels éducatifs estiment qu’ils n’ont pas la compétence suffisante pour accompagner les enfants dans ces rapports aux œuvres.

Madame Claire Oger souligne l’importance du travail explicatif autour des œuvres réalisés par les équipes, car cette phase préliminaire conditionne bien souvent la qualité de l’exposition qui en résulte.

Madame Claire Beugnet informe les membres que, le lundi 16 mars 2015, l’institution a été invitée à participer au Ministère de la santé, des affaires sociales et des droits des femmes à un séminaire organisé en présence de Madame Laurence Rossignol, Secrétaire d’Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie, auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé.

Ce séminaire, organisé dans la perspective de la réforme de la loi de 2007 sur la protection de l’enfance, réunissait des représentantes et représentants d’associations proposant de nouvelles modalités d’organisation en partenariat avec la société civile, au service de l’accompagnement et de la réalisation des projets portés personnellement par les enfants.

Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ont présenté à Madame la Secrétaire d’Etat son programme éducatif et culturel, et la sophistication de ses outils institutionnels pour associer les partenaires culturels dans la vie quotidienne des enfants et des jeunes. M. Eric Parot accompagnait M. Emmanuel Paris lors de ce séminaire au nom de la Fondation SEED, partenaire scientifique et technique de l’institution.

M. Eric Parot explique qu’il a été surpris de constater lors de cette réunion la surreprésentation d’une catégorie d’acteurs alors que le thème de cette réunion de concertation indiquait la « société civile », soit l’idée d’une grande diversité.

M. Eric Parot ajoute qu’il a analysé ce phénomène comme choix organisationnel du Ministère de valoriser une relation privilégiée entre le jeune et l’adulte accompagnant – en l’occurrence ; le « parrain » ou la « marraine », choix qui peut être contesté du point de vue de la nécessaire durabilité de cette relation au-delà des personnes qui les portent à titre personnel, et de la socialisation à laquelle tout jeune a droit.

M. Patrick Miquel explique que l’on assiste en France a une évolution remarquable des institutions de protection de l’enfance, tendant non seulement à une plus grande ouverture vers la société civile, mais avec de surcroît la volonté de nouer avec une grande diversité de parties prenantes.

M. Patrick Miquel observe que, parallèlement, les institutions éducatives peuvent être amenées à valoriser auprès du Ministère des dispositifs qui privilégient l’intervention dans les espaces privés des familles. En cela M. Miquel approuve l’analyse de M. Eric Parot.

M. Miquel conclue en remarquant que, malgré cette ambivalence, la multiplication des espaces de réflexion et de concertation pluridisciplinaires garantit le maintien d’une philosophie partagée en matière de protection de l’enfance. Cette approche assumée par les diverses parties prenantes de cette politique publique décentralisée réside dans le nécessaire croisement des dispositifs d’aide éducative pour permettre la réalisation de l’un des droits fondamentaux de la convention internationale des droits de l’enfant : le droit à la meilleure éducation possible.

M. Noel Quéré demande à M. Miquel quelle est la marge de manœuvre des Conseils départementaux vis-à-vis du Ministère.

M. Patrick Miquel répond que cette marge reste très importante, car la politique de l’enfance est une politique publique décentralisée, à la condition de respecter les termes de la loi qui s’impose aux Conseils départementaux.

Madame Claire Beugnet informe les participants que le Conseil départemental a sollicité l’institution pour participer, en juin, à une formation intitulée « « La petite fabrique » de projets Arts, culture(s) et actions sociales ».

Cette formation vise à réunir une pluralité d’acteurs (travailleur social, artiste, élu local, bénéficiaire d’allocations sociales, habitant, décideur, directeur, chef de service, chargé de mission, professionnel de la culture ou du social) pour rassembler les compétences et créer des référentiels améliorant les processus et le quotidien des porteurs de projets, créer des outils pour aider les acteurs culturels et les travailleurs sociaux à partager leurs savoir-faire et à collaborer à distance, favoriser la formation entre professionnels, construire des référentiels d’évaluation, documenter les projets pour valoriser les actions, optimiser les échanges d’information, construire un outil de mise en réseau et de partage de ces expériences.

Cette formation est organisée par les associations professionnelles « Andass » (Association nationale des Directeurs d’Action Sociale et de Santé) et « Culture et Départements » (Association nationale des Directeurs d’affaires culturelles).

Madame Beugnet remercie M. Miquel, représentant le Conseil départemental, pour cette invitation qui honore l’institution, mais explique qu’en raison du calendrier très chargé généré par la préparation des « Journées d’Enfance 2015 », il n’est pas possible de participer à cette formation organisée l’avant-veille du début du festival.

M. Emmanuel Paris précise que le Conseil départemental souhaitait notamment que l’institution restitue lors de cette formation l’expérience acquise lors de la mise en œuvre de la campagne pluriannuelle de patrimonialisation auprès des habitants du territoire, dispositif que l’institution a intitulé « Nos patrimoines d’enfance ».

Cet outil a été pensé pour établir une relation particulière entre les enfants de l’institution et les habitants du territoire, et ainsi faire de l’enfance la question de tous, soit l’un des objectifs de développement de l’institution.

M. Paris explique aux participants que ce dispositif n’a pu être mis en œuvre lors de la saison culturelle 2013-2014, et ne le sera pas non plus lors de la saison culturelle actuelle.

M. Paris observe que les modalités organisationnelles et techniques sont en effet trop lourdes à assumer pour les personnels éducatifs de l’institution : les savoir-faire de la patrimonialisation nécessitant régulièrement des formations organisées spécifiquement, effort que ne peut consentir en fonds propres l’institution.

M. Paris informe les participants que ce phénomène a été identifié dès la saison culturelle précédente, et explique notamment de ce fait la création d’un « comité de pilotage « patrimoine » », avec l’objectif de nouer une relation privilégiée avec le Parc Naturel Régional des caps et marais d’Opale. Cette institution détient en effet la maîtrise et la compétence en matière de patrimonialisation, et l’idée est, comme pour chaque comité de pilotage thématique de notre institution, de faciliter la coordination entre notre communauté éducative et les acteurs culturels.

M. Paris informe les participants que, cependant, en raison du territoire administratif du Parc Naturel Régional qui ne recouvre qu’une commune (Wimille) parmi l’ensemble des communes dans lesquelles existent les Maisons de culture de l’institution, le PNR ne désire pas formaliser plus avant la collaboration avec les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

M. Paris signale dans cet ordre d’idées que Madame Delphine Panossian, chargée de mission « valorisation des patrimoines » au PNR, participe à titre personnel aux réunions du comité de pilotage « patrimoine », et non en tant que représentant officiellement son institution.

M. Emmanuel Paris informe les participants qu’un nouveau modèle de courrier administratif est dorénavant utilisé par l’institution dans ses interactions avec toutes parties prenantes. Ce document fait apparaître les logos de l’ensemble des soutiens et partenaires des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

M. Paris distribue des exemplaires de ce courrier aux participants, ainsi qu’un autre outil communicationnel papier développé dernièrement par l’institution : une lettre d’information trimestrielle destinée aux parents et tuteurs légaux des enfants et des jeunes de l’institution. « Lettres de mes maisons » se présentent sous la forme d’un feuillet de format A3, et sa mise en page privilégie l’image, avec une phrase la commentant.
Cinq blocs image / texte constituent cette lettre ; ils informent les lecteurs d’actions culturelles réalisées par les enfants et les jeunes durant le trimestre écoulé.

M. Paris explique aux participants que ce document a pour objectif de routiniser le lien entre l’institution et les parents et tuteurs légaux sous un mode autre que la seule relation administrative ou éducative, et ainsi tenter d’augmenter les probabilités que les parents et tuteurs légaux se déplacent dans les nouveaux espaces culturels investis dorénavant par les enfants et les jeunes (les musées, les centres d’art contemporain, les places publiques des communes dans lesquelles existe l’institution).

II. Point sur le développement d’outils évaluatifs du programme culturel « L’aventure de la vie » dans le cadre du partenariat avec la Fondation Daniel et Nina Carasso :

M. Emmanuel Paris informe les participants des raisons pour lesquelles ce nouvel outil institutionnel est présenté ce jour, pour validation de la part du Conseil scientifique.

Cette instance a en effet, parmi ses missions, d’« aider l’Association des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale dans le choix de ses orientations et la définition de ses objectifs en matière de politique éducative et culturelle » (p. 2 du document « Charte éthique du Conseil scientifique »).

M. Paris restitue la genèse de ce dispositif évaluatif ; le programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie » a été retenu par le jury de la Fondation Daniel et Nina Carasso après la réponse faite par l’institution à l’appel à projets de la Fondation, appel à projets intitulé « Art et territoire 2014 ».

M. Paris explique aux participants que la dotation agréée par le jury est conditionné notamment par le suivi par un cabinet conseil, portant sur l’évaluation des effets du programme éducatif et culturel sur ses récipiendaires – en premier lieu, les enfants et les jeunes de l’institution, et sur la capitalisation – qui signifie la valorisation, le « faire savoir » – des investissements consentis.
La première phase de cette collaboration avec le cabinet, explique M. Paris, porte sur l’évaluation.

Le point de vue de l’institution, dit M. Paris, est que ce dispositif offre à l’institution l’opportunité de devancer les demandes que le Conseil départemental formule au sujet de la rationalisation de l’articulation entre action culturelle et action sociale dans les institutions de la protection de l’enfance (cf. pages 3 et 4 du présent compte-rendu au sujet de la proposition de participer au brainstorming national : « « La petite fabrique » de projets Arts, culture(s) et actions sociales »).

M. Paris présente le dispositif évaluatif. Avec l’accord du cabinet conseil, l’idée est de repenser l’indicateur « Effets long terme (entre 6 mois et un an après la fin du projet) », car cette catégorie pensée dans l’absolu par le cabinet pour l’ensemble des lauréats de cet appel à projets, ne convient pas au programme « L’aventure de la vie », dont la périodicité est pluriannuelle.

M. Paris informe les participants qu’il transmettra au cabinet les décisions prises ce jour par le Conseil scientifique au sujet de deux thèmes d’impact concernés par cette reconfiguration de la catégorie « Effets de long terme ». Le premier thème est le « renforcement de la capabilité ». Le cabinet a souscrit au point de vue exposé par la direction lors des réunions préparatoires : les activités du Conseil scientifique offrent l’opportunité d’élargir et d’enrichir les savoirs et connaissances à ce sujet, notamment grâce au travail d’études et de recherches proposés par Monsieur Olivier Martin et Madame Elsa Ramos à propos des anciens de l’institution (cf. compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique du 9 janvier 2015).

Préparant la réunion de ce jour, M. Paris a demandé à Monsieur Olivier Martin et Madame Elsa Ramos de formuler un libellé qui pourrait convenir aux tenants et aboutissants de leurs études et recherches, et en accord avec l’appareil évaluatif co-construit avec le cabinet mandaté par la Fondation Carasso. Ce libellé est le suivant :
« Sous réserve que le mot « évaluation » ne soit pas entendu dans un sens normatif mais permette un savoir accru sur ce thème pour l’institution et ses personnels et plus largement pour la communauté scientifique et la collectivité nationale, la proposition pourrait être la suivante : « Proposition d’identification de la diversité des chemins vers l’autonomie, et de la diversité des composantes mêmes de la notion d’autonomie ». Un document présentant une synthèse provisoire pourrait être proposé après une première année d’étude. »

Le second thème d’impact concerné par cette reconfiguration de la catégorie « effets de long terme », avec l’accord du cabinet, porte dans le dispositif évaluatif, sur la formulation « Amélioration du cadre de vie et de l’image du territoire ».

La direction a informé le cabinet que Fleur Guy et Claire Oger, membres du Conseil scientifique, commenceraient à brève échéance une étude auprès des enfants et des jeunes de l’institution, et portant sur leurs relations au territoire (cf. compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique du 9 janvier 2015).

Mesdames Fleur Guy et Claire Oger proposent un libellé qui pourrait convenir aux tenants et aboutissants de leurs études et recherches, et en accord avec l’appareil évaluatif co-construit avec le cabinet mandaté par la Fondation Carasso. Ce libellé est le suivant :
« Sous réserve que le mot « évaluation » ne soit pas entendu dans un sens normatif mais permette un savoir accru sur ce thème pour l’institution et ses personnels et plus largement pour la communauté scientifique et la collectivité nationale, la proposition pourrait être la suivante : « Etude sur les espaces d’appropriation des enfants et des jeunes ». Un document présentant une synthèse provisoire pourrait être proposé après une première année d’étude. »

Dans les deux cas, les études menées par Olivier Martin et Elsa Ramos, et par Fleur Guy et Claire Oger, ne correspondront pas à l’approche quantificative du dispositif évaluatif présenté ce jour. Ce seront deux études qualitatives.

M. Eric Parot valorise l’outil évaluatif présenté, en expliquant aux participants qu’il pourra servir à l’institution au-delà de la fin de la dotation allouée par la Fondation Daniel et Nina Carasso.

M. Patrick Miquel agréé l’analyse de M. Eric Parot : l’appareil évaluatif présenté ce jour sera un outil important, permettant aux institutions de la protection de l’enfance d’élargir les représentations de ce dont elles sont en capacité au service de l’enfant ; de son épanouissement comme de sa socialisation.

III. Point sur les études d’Olivier Martin et Elsa Ramos (étude sur les anciens de l’institution) et de Fleur Guy et Claire Oger (étude sur les espaces de vie quotidienne des enfants et des jeunes de l’institution) :

M. Emmanuel Paris informe les participants de la réalisation par Olivier Martin et Elsa Ramos de la première phase de leur étude, les 13 et 14 avril 2015.

M. Paris décrit le protocole opté par Olivier Martin et Elsa Ramos : trois entretiens, avec trois anciens, les entretiens ayant duré entre 1h30 et 2h30, avec des lieux d’entretien choisi par les personnes accordant entretien : soit à domicile, soit en un lieu de l’institution. Olivier Martin et Elsa Ramos ont mené les entretiens ensemble.

M. Emmanuel Paris décrit le protocole employé par l’institution pour préparer ces entretiens. La direction a demandé aux chefs de service et aux éducatrices et éducateurs de leur recommander des anciens dont ils avaient gardé le contact (téléphone, adresse postale, mail ou page facebook) et dont ils savaient qu’ils habitent dans le territoire immédiat de l’institution (le boulonnais), pour tenir compte des contraintes générées par le laps de temps restreint de la présence sur place de M. Olivier Martin et de Madame Elsa Ramos (deux jours sur place, ce qui empêche pour l’instant de solliciter des anciens susceptibles d’habiter aujourd’hui à plusieurs heures de route de l’institution).

M. Paris signale que, se référant aux anciennes et anciens recommandés par les chefs de service et les personnels éducatifs, dix personnes ont été sollicités par ses soins et par téléphone afin d’accepter de se prêter aux entretiens réalisés par M. Olivier Martin et Madame Elsa Ramos.

Sur ces dix appels, dit M. Paris, seules trois personnes ont refusé. Trois ont accepté de se rendre disponible les 13 et 14 avril, quatre autres ont accepté le principe de l’entretien, mais à des dates ultérieures.

M. Paris explique aux participants qu’en tant que coordinateur du Conseil scientifique, il sera responsable de ces phases préparatoires, permettant aux membres de réaliser leurs études sur le terrain.

M. Paris précise que la méthodologie qu’il emploiera lors de ces préparations sera celle ayant fait ses preuves à plusieurs reprises lors des mois précédents, par exemple pour l’organisation des élections auprès des parents et tuteurs légaux dans le cadre de la constitution du Conseil de la Vie Sociale. Il s’agit de mobiliser en premier lieu les équipes, en leur demandant assez tôt de lui recommander des personnes dont elles pensent qu’elles seront plus que d’autres ouvertes à l’idée de participer au projet, puis de contacter ces personnes, afin que les membres du Conseil scientifique puissent ensuite prendre le relais et agir et penser directement avec ces personnes.

M. Quéré demande à M. Paris quels sont les premiers résultats des entretiens réalisés auprès des anciens par Olivier Martin et Elsa Ramos.
M. Quéré précise qu’il serait par exemple intéressant de savoir l’argumentation formulée par un ancien, une ancienne, exprimant une analyse critique à propos de l’institution.

M. Paris répond que l’institution n’a pas à en être informée durant le temps de l’étude menée. La charte éthique du Conseil scientifique, validé par le Conseil d’administration de l’institution, stipule en effet, p. 3 : « Les membres du Conseil Scientifique s’engagent à respecter les principes déontologiques et législatifs en rapport avec leur activité ».

En l’espèce, la déontologie des chercheurs en Sciences Humaines et Sociales réalisant des études de terrain instaure notamment un droit de réserve vis-à-vis des entités administratives, juridiques, permettant l’organisation de ces terrains d’enquêtes .

Cela permet notamment, explique M. Paris, de garantir aux personnes acceptant de collaborer aux études du Conseil scientifique la liberté d’expression, c’est-à-dire et précisément les raisons profondes pour lesquelles les études et recherches menées par le Conseil scientifique seront considérées comme significatives par l’institution et ses personnels et plus largement pour la communauté scientifique et la collectivité nationale.

M. Paris informe M. Quéré et les participants de quelques données que permet cependant le respect de ces règles déontologiques : les trois personnes ayant accepté de faire entretien avec Olivier Martin et Elsa Ramos les 13 et 14 avril sont deux hommes, anciens de l’association « La Maison des Enfants de la Marine », âgé pour l’un de 35 ans et pour l’autre de 28 ans, et une femme, ancienne du « Foyer Educatif de la Côte d’Opale », âgée de 23 ans.

M. Paris conclue ce compte-rendu à propos de la première phase d’études d’Olivier Martin et Elsa Ramos en rappelant que, dans l’hypothèse où Olivier Martin et Elsa Ramos désireraient faire entretien avec des anciennes et anciens d’autres classes d’âge que les 20-35 ans, M. Francis Rembotte, membre du Conseil scientifique, avait signalé lors de la réunion du 9 janvier pouvoir solliciter en leur nom des personnes âgés de plus de cinquante ans et ayant vécu en institution.

Mesdames Fleur Guy et Claire Oger complètent la présentation de leur étude, présentée une première fois au Conseil scientifique par Madame Oger lors de la réunion du 9 janvier 2015. Cette étude porte sur les espaces d’appropriation des enfants et des jeunes de l’institution.

Mesdames Guy et Oger décrivent les modalités de l’exercice auquel les enfants et les jeunes, volontaires pour participer à cette étude, devront se prêter. Ce seront des entretiens itinérants d’une heure trente à deux heures, à pied, en voiture, ou en bus, selon le choix de l’enfant. Ces itinérances auront lieu par conséquent dans un périmètre environnant le lieu de vie institutionnelle de l’enfant. La première phase de cette étude aura lieu du 4 juillet au 8 juillet 2015, la réalisation de sept entretiens itinérants est envisagée.

La tranche d’âge pressentie, expliquent Mesdames Guy et Oger, serait quatorze / dix-huit ans, mais Mesdames Guy et Oger informent les participants qu’un document en cours de rédaction, à l’attention de la direction, des chefs de service et des personnels, précisera que cette tranche d’âge peut être élargie à des plus jeunes si les enfants qu’ils recommandent ont moins de quatorze ans.

Mesdames Fleur Guy et Claire Oger demandent à Madame Claire Beugnet et M. Emmanuel Paris quelques précisions sur les cadres juridiques de cette étude, et de la même manière sur les principes déontologiques posés par la direction de l’institution à son propos.

Sur le plan juridique, Mesdames Guy et Oger demandent s’il faut produire des autorisations parentales au sujet des enfants et des jeunes qui auront accepté sur le principe de se prêter à ces entretiens itinérants.

Madame Beugnet répond qu’en effet, une lettre d’autorisation signée par les parents et tuteurs légaux des enfants et jeunes concernés devra parvenir à l’institution avant le début de ces entretiens itinérants.

Mesdames Guy et Oger demandent s’il est nécessaire que ces entretiens itinérants soient couverts par une assurance.

Madame Beugnet répond que l’assureur de l’institution sera effectivement contacté aux fins d’obtenir si nécessaire une attestation spécifique permettant de garantir ces itinérances mais précise que cela n’est pas une difficulté.

Mesdames Guy et Oger demandent si des prises de photos de lieux dans l’espace public réalisés par elles et l’enfant seront sujettes à des restrictions de droit à l’image.

Madame Beugnet répond que cela doit être étudié au cas par cas, c’est-à-dire non pas à propos d’un droit à l’image à propos de l’enfant (les enfants et les jeunes de l’institution ont presque tous signé une autorisation de droit à l’image), mais à propos d’un droit à l’image lié à un lieu qui concernerait la famille de l’enfant.
Madame Beugnet encourage par conséquent Mesdames Guy et Oger à détailler au maximum de ce qu’il est possible de faire, les lieux possibles de prises de photos (par exemple, la photo d’un ancien logement de la famille de l’enfant).

Mesdames Guy et Oger demandent à Madame Claire Beugnet et M. Emmanuel Paris quelques précisions sur les principes déontologiques posés par la direction de l’institution à propos de cette étude. La question est de savoir à quel point les enfants et les jeunes acceptant le principe de se prêter à ces entretiens itinérants, peuvent relater des lieux dans lesquels ils expriment une mise en danger d’autrui et/ou de soi-même, tels les lieux de consommation de drogue ou d’alcool.

Madame Beugnet répond qu’il est dès lors nécessaire d’expliciter au maximum aux enfants et aux jeunes les tenants et les aboutissants de cette étude, afin qu’ils puissent décider en connaissance de cause s’ils acceptent d’y participer. Ainsi, les enfants et les jeunes doivent savoir avant le début des entretiens que des propos concernant des situations de danger ne pourraient être tus par Mesdames Guy et Oger.

Madame Beugnet propose dans cet esprit à M. Franck Cucheval, représentant des enfants et des jeunes au Conseil scientifique, de se faire auprès d’eux le porte-parole du Conseil, pour leur expliquer aux côtés des adultes les enjeux d’un tel exercice.

M. Franck Cucheval accepte, et dit sa volonté de participer aussi directement à l’étude, en réalisant avec Mesdames Guy et Oger un entretien itinérant.

Madame Claire Beugnet informe Mesdames Fleur Guy et Claire Oger que la publicité de cette étude sera faite auprès des chefs de service de l’institution, dès la réunion de direction organisée au retour des vacances de Pâques.

Mesdames Guy et Oger disent que les chefs de service pourront leur poser toutes questions sur cette étude, via M. Paris, coordinateur du Conseil scientifique, qui les leur relaiera.

IV. Préparation des « Journées d’Enfance 2015 » (avec un focus sur la réunion plénière du Conseil scientifique le 2 juillet 2015 et sur la communication faite autour du colloque, le 3 juillet 2015) :

M. Emmanuel Paris distribue aux participants le programme jour après jour des « Journées d’Enfance 2015 », qui se dérouleront cette année du 27 juin au 3 juillet 2015.

M. Paris commente les animations jour après jour, en insistant notamment sur l’ouverture des Journées d’Enfance, le samedi 27 juin, par l’organisation de la réunion plénière du Conseil de la Vie Sociale. M. Paris explique que, tout comme l’année dernière, l’institution veut honorer la culture de service public, la démocratie des usagers – soit deux dimensions portées par cette instance.

Madame Beugnet, dans cet ordre d’idées, valorise le travail remarquable réalisé par les représentants des enfants et des jeunes, les représentants des parents et tuteurs légaux, lors de la réunion du 21 avril 2015 du Conseil de la Vie Sociale, portant sur la réforme des règlements de vie des Maisons de culture de l’institution, ainsi que du barème de sanctions lié à ces règlements. L’objectif est que toutes les Maisons est un seul et même règlement de vie, ainsi qu’un seul et même barème.

Madame Beugnet explique aux participants que ces documents ont pu évoluer au fil des années passant dans la vie des Maisons, lorsque les équipes – rédactrices jusque-là de ces documents, désiraient intégrer de nouvelles normes pour tenir compte de comportements problématiques, observés de manière récurrente au niveau collectif.
Madame Beugnet explique que le Conseil de la Vie Sociale, et notamment les représentants des enfants et des jeunes, ont légitimement proposé de veiller à ce que de telles évolutions ne mènent pas à des iniquités de traitement selon les Maisons.

Madame Beugnet conclue en signalant aux participants que les représentants des enfants et des jeunes n’ont nullement demandé l’abrogation du barème de sanctions, et particulièrement du dispositif appelé « service minimum », mais qu’ils soient améliorés au service de ce pour quoi ils ont été initialement pensés, c’est-à-dire en tant qu’outils de justice sociale.

M. Emmanuel Paris commente la deuxième journée d’animation des « Journées d’Enfance 2015 » : le dimanche 28 juin 2015 à 15h aura lieu l’inauguration à Dunkerque, sur le site du FRAC Nord Pas-de-Calais, de l’exposition dont les enfants de l’institution seront les commissaires.

L’enjeu, précise M. Paris, est d’importance, car il s’agira de convaincre les parents et tuteurs légaux d’accepter de se déplacer en dehors de leur territoire immédiat, et dans un lieu culturel emblématique d’un art difficile d’accès.

La même difficulté, dit M. Paris, concernera le 3 juillet 2015, puisque le spectacle aura lieu à Desvres, dans l’arrière-pays.

Dans les deux cas, l’institution mettra en place un service gratuit de bus sur réservation à l’attention des parents et tuteurs légaux, et a d’ores et déjà à les en informer via un premier courrier joint à la lettre d’information trimestrielle (cf. I. Point sur l’avancement de la saison culturelle).

M. Emmanuel Paris informe les participants de l’organisation de la réunion plénière du Conseil scientifique, le 2 juillet 2015 de dix heures à midi. Cette réunion sera organisée sur le même modèle que lors de la précédente édition des Journées d’Enfance : les représentantes et représentants des institutions culturelles partenaires de notre institution (en expos, en sciences, en patrimoine, en communication et à l’international), seront invités à présenter les actions réalisées durant la saison culturelle.

Madame Beugnet demande à M. Miquel la possibilité de la venue de son successeur, prochain directeur du service de l’Enfance et de la Famille au Conseil départemental du Pas-de-Calais. M. Miquel accepte et signale que M. Hilaire devait d’ores et déjà venir à cette réunion du Conseil scientifique, mais a eu un empêchement et s’en excuse auprès des participants.

M. Emmanuel Paris informe les participants de l’organisation du colloque, le 3 juillet 2015, de neuf heures à seize heures. Les orateurs ayant à ce jour accepté de prendre la parole sont :
Geneviève Avenard, adjointe au Défenseur, Défenseure des enfants, vice-présidente du collège de défense et promotion des droits de l’enfant
Jean Paul Delevoye, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental (intervention sous forme d’entretien filmé)
Jean-Paul Demoule, membre du Conseil scientifique
Colette Duquesne, chargée de projet prévention au Conseil Général des Hauts-de-Seine et auteur de l’ouvrage « Journal d’une assistante sociale »
Gérard Henri Durand, écrivain, comédien et traducteur
Fleur Guy, membre du Conseil scientifique
Eric Legros, directeur de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Pierre Lemarquis, neurologue, qui interviendra à l’appui de son ouvrage « Portrait du cerveau en artiste »
Olivier Martin, membre du Conseil scientifique
Claire Oger, membre du Conseil scientifique
Didier Troussard, conseiller à l’action culturelle et territoriale, en charge de la politique de la ville, DRAC Nord Pas-de-Calais
(Sous réserve) : Paul Veyne, historien, professeur honoraire du Collège de France.

Tout au long de cette journée : valorisation des orateurs par Eric Antonelli, dessinateur.

Madame Claire Oger informe les participants que son intervention sera intitulée « Mais qu’est-ce qui les (re)tient ? » Exemple d’une socialisation paradoxale » et portera sur les résultats de son étude auprès des élèves féminines Saint-Cyriennes faisant leur cursus à l’école militaire de Coëtquidan, dont elle a fait part aux membres du Conseil scientifique lors de la réunion du 9 janvier 2015 notamment consacrée à une première présentation de l’étude menée avec Madame Fleur Guy.

Madame Fleur Guy informe les participants que son intervention portera sur les différentes conceptions de la notion d’ancrage à un lieu vécu, thème en résonnance avec l’étude qu’elle développera avec Madame Claire Oger avec les enfants et les jeunes de l’institution.

Monsieur Emmanuel Paris informe les participants que Monsieur Olivier Martin présentera lors de son intervention quelques résultats d’une étude qu’il a menée avec Madame Elsa Ramos, à propos des liens solidaires développés dans les familles dont un membre est affecté d’un cancer.

M. Paris informe les participants que M. Jean-Paul Demoule consacrera son intervention à partir de l’ouvrage qu’il a co-signé, intitulé « Naissance de la figure : L’art du paléolithique à l’âge du fer ».

L’idée, précise M. Paris, est de faire écho à l’une des acceptions du thème « Ce qui nous tient » lors de cette saison culturelle ; un travail effectué en formations et à l’occasion de la résidence artistique de M. Marcel Mazet par la communauté éducative sur la portraitisation de soi.

Madame Beugnet demande à M. Miquel quels sont les moyens les plus afficaces pour faire la publicité de ce colloque auprès des services de l’Aide Sociale à l’Enfance dans le département du Pas-de-Calais.

M. Miquel répond qu’il communique chaque année sur ce colloque auprès des responsables des « Maisons Des Solidarités », mais qu’il est possible cette année de s’adresser aussi aux chefs de service de ces MDS.

Madame Anick Traguardi conseille de faire la publicité de ce colloque auprès des écoles formant les étudiants aux métiers de l’éducation spécialisée : l’Institut Régional du Travail Socia (IRTS) d’Etaples ainsi que de Loos (Nord), le Centre Régional de Formation des Professionnels de l’Enfance de Lille, l’Association pour la Formation, l’Expérimentation et la Recherche en Travail Educatif et Social (AFFERTES) d’Arras, mais aussi le Centre de Formation des Apprentis (CFA) de Saint-Martin les Boulogne.

Madame Claire Oger conseille de faire la publicité de ce colloque auprès du département universitaire des Sciences de l’Education, à Lille.

V. Questions annexes :

Madame Claire Oger propose qu’à terme, le colloque puisse intégrer dans sa journée une table ronde réunissant les différentes composantes du champ professionnel de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Ceci permettrait, dit Madame Oger, aux participants extérieurs au champ, de mieux saisir les problématiques et questionnements à l’œuvre, et d’identifier les conceptions selon les acteurs professionnels de cette politique publique.

Monsieur Eric Parot propose que soit développer d’année en année sur le site du « petit déjeuner sous l’herbe » un dispositif participatif et contributif permettant aux générations d’enfants qui n’ont pas connu l’opération initiale, menée le 2 juillet 2010, et qui sont arrivées dans l’institution depuis, de lui éprouver cependant un attachement personnel.
M. Eric Parot propose par exemple que le cairn déjà existant puisse grandir d’année en année, au fil des apports proposés par les enfants et les jeunes des différentes générations.

M. Eric Parot propose par ailleurs que la culture d’entreprise puisse intégrer les contenus culturels du programme « L’aventure de la vie ».
L’idée, précise M. Parot, serait d’accompagner sur un mode culturel dans l’apprentissage de la culture entrepreneuriale, soit l’un des attendus des mesures d’assistance éducative notamment consacrées à la tranche d’âge 16-21 ans (dispositif « Bourse Intiatives Jeunes », dispositif « Contrat Jeunes Majeurs »).

Madame Claire Beugnet et M. Emmanuel Paris agréent ces propositions, et signalent avec Madame Anick Traguardi que l’institution pourrait solliciter à ce titre l’association des « Cent cravates », réunissant cent entrepreneurs de PME PMI locales et avec laquelle une action commune est développée depuis deux ans : « la Gainée ».

M. Emmanuel Paris propose d’inviter pour la réunion plénière du Conseil scientifique Madame Stéphanie Merran, chargée de projet culturel à la Réunion des Musées Nationaux, pour évaluer avec elle la faisabilité d’une exposition réalisée par les enfants de l’institution au Grand Palais, à Paris, lors de la saison culturelle prochaine.

La prochaine réunion du Conseil scientifique aura lieu le 2 juillet 2015, de 10h à 12h, à la ferme de Bertinghen.

Monsieur Noel Quéré, président du Conseil scientifique, clôt cette réunion.

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique du 9 janvier 2015

Compte-rendu de la réunion du conseil scientifique de l’association
« Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Boulogne-sur-mer
9 janvier 2015

Emmanuel Paris

Présents :

Claire Beugnet, directrice adjointe de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»
Marie-Laure Camus, représentante des enfants et des jeunes de l’association
Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie Université Paris 1
Philippe Hazelart, président de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»
Eric Legros, directeur de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale», secrétaire du Conseil scientifique
Arnaud Le Marchand, maître de conférences en sciences économiques Université du Havre
Danielle Maerten, membre du Conseil scientifique de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»
Olivier Martin, professeur des universités en sociologie Université Paris Descartes
Patrick Miquel, directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil Général du Pas-de-Calais
Claire Oger, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université Paris-Est Créteil
Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale», coordinateur du Conseil scientifique
Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED
Noël Quéré, membre du Conseil d’administration de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale», président du Conseil scientifique de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»
Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»
Annick Traguardi, représentante du personnel de l’association

Excusés :

Christine Brognart, membre du Conseil d’administration de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»
Fleur Guy, doctorante en géographie Université Lyon 2
Philippe Sénéchal, membre du Conseil d’administration de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»
Bernard Waclawski, membre du Conseil d’administration de l’association «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale»

Invité :

Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Economique, Social et Environnemental

Ouverture de la cinquième séance du conseil scientifique par son président, M. Noel Quéré.

Julien Kleszczowski, doctorant en gestion, Ecole Polytechnique, a informé Emmanuel Paris de sa difficulté à concilier ses obligations professionnelles respectives avec une présence active dans le cadre du Conseil scientifique. En accord avec la charte du Conseil scientifique, M. Julien Kleszczowski présente sa démission de l’instance, et propose de recommander une ou un chercheur pour le remplacer, travaillant sur les mêmes thèmes d’études et de recherches.

I. Inauguration de la séance par M. Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Economique, Social et Environnemental :

Les membres du Conseil scientifique se présentent auprès de M. Delevoye, invité de cette séance.

M. Delevoye remercie M. Quéré, président du Conseil scientifique, pour cette invitation à participer aux travaux de l’instance et explique à ses membres les raisons de sa venue. Les travaux du Conseil scientifique revêtent un haut intérêt pour l’institution qui l’accueille ce jour, mais plus encore pour la collectivité nationale en ce qu’il place l’enfant au cœur d’études et de recherches pluridisciplinaires. Jean-Paul Delevoye cite en exemple et à ce propos l’émergence d’études neuroscientifiques sur les enfants âgés de 0 à 3 ans, montrant combien la sécurisation de l’environnement familial configure durablement les capacités cognitives de l’enfant dès son plus jeune âge, et participe de son épanouissement dans la société durant le cours de sa vie.

M. Delevoye précise que cet épanouissement ne dépendra évidemment pas des seules dispositions cognitives du cerveau de l’enfant, vivant ses premières années dans un cadre familial particulièrement sécurisant, mais aussi de la capacité de la société à lui proposer régulièrement et systématiquement des dispositifs d’éveil au monde. Jean-Paul Delevoye voit dans cette articulation profonde entre recherches scientifiques pluridisciplinaires et politiques institutionnelles l’une des conditions d’efficacité des actions menées en faveur de l’enfant dans notre société.
M. Delevoye précise que l’un des enjeux de développement est, à cet égard, une plus grande intégration par l’Education nationale des dispositifs innovants issus des études et recherches scientifiques.

M. Eric Legros informe les membres du Conseil scientifique et M. Delevoye que le colloque organisé chaque année par l’institution dans le cadre de son festival «Les Journées d’Enfance» accueillera le 3 juillet 2015 le neurologue Pierre Lemarquis, auteur de l’ouvrage Portrait du cerveau en artiste, tant son travail permet d’éclairer les effets sur le cerveau d’une stimulation par les activités artistiques et culturelles, soit la politique privilégiée par Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale à l’attention des enfants et les jeunes.

II. Présentation rétrospective de la saison culturelle 2014-2015 :

M. Emmanuel Paris informe les membres du Conseil scientifique des premiers mois de la saison culturelle.

Trois castings de cinéma ont permis aux enfants de présenter aux professionnels de l’image leur expressivité et leur charisme dans le cadre de projets filmiques, et un séminaire d’écriture et de tournage audiovisuel a d’ores et déjà eu lieu avec des cinéastes. Les enfants du «Centre de jour» expérimentent un nouvel apprentissage mensuel en partenariat avec la radio locale Transat FM ; la conception et la réalisation de contenus radiophoniques pour diffusion sur notre Webradio : Happy culture.

Inaugurée comme chaque année à la mi-septembre, cette saison a, dès le 15 octobre 2014, accueilli un concert exceptionnel au Café théâtre Michel Lafond, espace culturel de l’institution, et retransmis par Radio classique : un récital piano/violoncelle proposé aux enfants et aux adultes par Marc Coppey et Aurélien Pontier. Le même jour commençait l’atelier archéologique mensuel organisé en partenariat avec l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), durant lequel les enfants et les jeunes construisent avec les archéologues des coracles, identifiés par les scientifiques comme parmi les plus anciens navires de l’humanité.

Chaque semaine ces derniers mois, une maîtresse de maison nouvellement retraitée, et une jeune d’une Maison de culture, ont inventorié des archives photographiques d’une des deux associations fondatrices : «Le Refuge Sainte-Anne», devenu par suite «Le Foyer Educatif de la Côte d’Opale». Cette relation de travail régulière entre deux personnes aux âges éloignés autour d’une même activité patrimoniale a été proposée par Claire Beugnet, dans la suite d’une expérimentation observée par M. Legros en Arménie au début des années 1990, et qui avait notamment inspiré le programme éducatif et culturel L’aventure de la vie, matrice de notre politique d’établissement. La volonté est, cette année, d’éprouver plus encore le lien intergénérationnel dans l’acte de création culturelle (la Maison vive inaugure des visites en atelier dans des maisons de retraite du territoire, la résidence d’artiste co-produite avec la DRAC Nord Pas-de-Calais vient de commencer, avec un artiste sexagénaire), tant il permet à l’enfant à la fois de se décentrer de son ego, et de découvrir en la personne d’un autre âge des catégories d’émotions qu’il ne connaît pas et qui lui apprennent du monde dans lequel il vit.

Le 30 octobre 2014, les enfants du «Centre de jour» ont proposé au public de la salle de spectacle boulonnaise «La Faïencerie» une représentation théâtrale d’une œuvre écrite avec leurs éducateurs et leur professeur d’atelier théâtre : La valeur des mots, dans le cadre d’une journée organisée par le Conseil Général du Pas-de-Calais pour honorer la journée internationale des droits de l’enfant.

Le 20 novembre 2014, les Maisons de culture de l’institution ont animé tout au long de la journée le Musée de Boulogne-sur-mer, dans le cadre d’une convention annuelle de partenariat exclusive signée avec cette institution muséale et la mairie. Ces animations (exposition arts plastiques, chorégraphies, concerts, démonstrations d’archéologie expérimentale et activité sportive) ont été spécialement conçues et réalisées, en à peine deux mois, par les enfants avec leur professeur d’atelier, et au sujet d’un thème demandé par le Musée : un dialogue avec les masques Sugpiak d’Alaska exposés en son sein. Cette réactivité a notamment été rendue possible par la création au sein de l’institution de comités de pilotage thématiques, composés de représentants des enfants, des personnels de l’institution et des institutions culturelles partenaires. La participation obligatoire des enfants et des jeunes aux ateliers artistiques et culturels bi-hebdomadaires de leur Maison de culture a sans aucun doute joué aussi un rôle facilitant une telle entreprise.

M. Eric Legros insiste sur l’efficacité des outils mis en place, permettant désormais d’instituer les enfants et les jeunes acteurs culturels du territoire, et ce y compris dans des projets aux contraintes élevées (en l’espèce s’agissant des masques d’Alaska : temps restreint, découverte et apprentissage d’un thème exotique).
M. Legros propose un second exemple de cette imprégnation de la culture comme levier éducatif dans le corps institutionnel des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale. Un jeune, arrivant à l’âge de sa majorité et peinant à formuler son désir de métier, offre à un archéologue animateur de l’atelier «coracles» dont M. Emmanuel Paris vient de parler, des fossiles qu’il a trouvés lors de ses promenades aux pieds des falaises du boulonnais. Le soir même, cet archéologue raconte cette offrande à M. Legros, qui lui explique la perplexité du jeune à envisager une activité professionnelle dans les prochaines années. L’archéologue explique connaître au Maroc un paléontologue réputé, fouillant dans les déserts sahariens en recherche de squelettes d’animaux ancestraux. Le lien entre le jeune et ce paléontologue se crée rapidement par l’entremise de M. Legros et de l’archéologue ; le jeune effectue depuis plusieurs semaines au stage dans le laboratoire marocain du paléontologue, et participe aux fouilles.

III. Retour sur les débats parlementaires en cours à propos de la loi de 2007, portant réforme à propos de la protection de l’enfance :

M. Eric Legros, dans la prolongation de la lettre du directeur dont il est auteur et qui vient d’être publiée, présente aux membres du Conseil scientifique quelques réflexions sur les débats parlementaires actuellement en cours au sujet de la réforme de la loi de 2007 portant réforme à propos de la protection de l’enfance. Parmi les points en discussion au Sénat, M. Legros relève la nécessité d’inventer de nouvelles façons de se lier aux parents des enfants placés en institution, avec pour finalité un travail collaboratif qui sache offrir à l’enfant un cadre affectif sécurisé. M. Legros cite pour illustrer ce thème de la nouvelle alliance entre parents, enfant et institution le cas récent d’une rencontre réalisée aux côtés de Madame Beugnet, avec la mère d’un enfant placé dans l’institution.

Madame, depuis quelques temps, téléphonait régulièrement à la Maison de culture dans laquelle vit l’enfant, pour dire, à tort, qu’elle venait de bénéficier d’un droit de rencontre régulier avec son fils accordé par le juge, et réclamait par conséquence de le voir dans les plus brefs délais. Une tension commençait à se faire naître, et Eric Legros et Claire Beugnet ont estimé qu’il était temps d’organiser une réunion avec Madame. Dès les débuts de la réunion, il a été expliqué à Madame que sa place de mère était respectée à tout instant de la vie vécu par l’enfant dans l’institution, et lui était régulièrement exprimée. Cette introduction sur l’organisation des places éducatives, avec une prééminence symbolique réservée à Madame, mais qui est nécessairement subordonnée à une absence du lieu de vie de l’enfant, a facilité les échanges lors de cette réunion. Il n’y a pas eu de rupture entre Madame et l’institution, et les voies du dialogue ont pu être trouvées rapidement par la mobilisation de la symbolique des places dans la filiation.
M. Legros souligne à la suite de cet exemple que la montée en puissance de nouveaux dispositifs pour accompagner les enfants et les jeunes en placement doivent nécessairement équilibrer dans une perspective de long terme l’articulation entre famille et institution, afin d’offrir à l’enfant la stabilité nécessaire pour grandir.

M. Patrick Miquel approuve l’analyse de M. Legros et signale que le département du Pas-de-Calais lance l’expérimentation de nouveaux dispositifs. M. Miquel cite des outils notamment à l’attention des familles ayant des enfants âgés de 0 à 3 ans (les schémas territoriaux des services aux familles), ou le renforcement de la coordination du travail avec le rectorat de l’Education nationale (projets en parentalité, groupes d’échanges entre enseignants, personnels de la CAF, et autres parties prenantes de l’accompagnement de vie de l’enfant).

M. Jean-Paul Delevoye met en perspective ce renforcement des organisations ad hoc pour garantir la qualité du suivi personnalisé des parcours de vie des enfants. En Finlande, explique M. Delevoye, il existe par exemple des structures ouvertes 24 heures sur 24 pour accueillir les enfants et proposer des ateliers éducatifs.

M. Noel Quéré pose la question de savoir si, en France, la ressource financière est suffisante pour de tels dispositifs.

M. Jean-Paul Delevoye explique que la condition réside dans la capacité à faire muter les modèles économiques classiques de la politique de l’enfance afin de libérer de nouvelles marges de manœuvres pour financer ces dispositifs innovants.

Madame Danielle Maerten dit qu’en la matière, le volontarisme est premier.

Madame Anick Traguiardi souligne que cela pose aussi la nécessité de faire évoluer les représentations professionnelles du métier d’éducateur, et de valoriser dans la relation éducative avec l’enfant le «savoir aimer».

Monsieur Jean-Paul Delevoye dit que l’apprentissage de l’altérité, cette capacité à reconnaître en soi ce qui, dans la relation avec l’autre, a changé et fait évoluer la relation d’échange, est l’une des conditions de la réussite en matière éducative.

IV. Présentation d’actions/recherches organisées cette saison culturelle en nos Maisons :

M. Emmanuel Paris annonce le lancement de deux enquêtes scientifiques proposées d’une part par Fleur Guy et Claire Oger, et, d’autre part, par Olivier Martin et Elsa Ramos. M. Paris remercie les membres du Conseil scientifique pour ces initiatives, ainsi que les présidents de l’institution et du Conseil scientifique pour la bienveillance avec laquelle ils ont considéré le temps long de préparation inhérent à de telles activités de recherches.
M. Paris souligne qu’en l’espèce, les deux premières années d’activité du Conseil scientifique ont été nécessaires pour consolider les relations de travail et de réflexion entre enfants et jeunes de l’institution, chercheurs du Conseil, et les personnels. C’est tout à l’honneur de l’institution, dit M. Paris, que d’avoir accepté ce temps de latence incontournable pour toutes actions / recherches visant pertinence et opérationnalité.

Madame Claire Oger présente l’enquête conçue avec Fleur Guy au sujet des espaces appropriés, nommés et décrits par les enfants et les jeunes de l’institution dans leur représentation du territoire vécu.
La question fondamentale motivant cette enquête, formule Madame Oger, pourrait être dite ainsi : «Qu’est-ce qu’«habiter» les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale du point de vue des enfants et des jeunes de cette institution ?». C’est donc, et par exemple, une étude focalisant sur les lieux inspirant aux enfants et jeunes un sentiment d’appartenance ou de rejet. Ce thème s’inscrit dans la prolongation des travaux d’études et de recherches menés par Madame Fleur Guy et Madame Oger.
La méthodologie déployée lors de cette enquête, explique Madame Oger, reposerait aussi bien sur des entretiens d’une à deux heures, que sur des entretiens itinérants, lors de déplacements dans le territoire avec l’enfant et son éducateur référent.

Madame Anick Traguiardi agrée la pertinence d’une telle étude, et se demande si celle-ci devrait, pour être appropriée par les enfants et les jeunes, être basée sur le volontariat ou la participation à caractère obligatoire.

M. Arnaud Le Marchand approuve le principe d’une telle action / recherche, et propose que l’observation et l’analyse des parcours dans le territoire ne se limite pas aux déplacements dits «routiniers», mais essaye aussi d’étudier les trajets «exploratoires».

M. Jean-Paul Delevoye approuve cet intérêt pour une telle dichotomie et relève qu’une analyse symétrique des lieux conçus par les enfants et les jeunes comme relevant de l’enfermement ou de la libération serait judicieuse.

Madame Claire Oger propose que ces dialectiques «routine» / «exploration», «enfermement» / «libération» soient pensées à l’aune de la notion unificatrice de «socialisation institutionnelle».

Mademoiselle Marie-Laure Camus se dit très intéressée par cette action / recherche et signale qu’elle envisageait, en collaboration avec Madame Traguiardi, de lancer une étude ayant pour thème «se sentir bien dans son environnement social». Mademoiselle Camus demande la possibilité de participer avec Madame Traguiardi à la menée des études et recherches de Madame Fleur Guy et de Madame Claire Oger.
Mademoiselle Camus demande à Madame Oger s’il est envisagé dans cette enquête l’articulation entre carte collective et carte individuelle des lieux vécus par l’enfant.

Madame Oger répond positivement à la proposition de Mademoiselle Camus de travailler ensemble ainsi qu’avec Madame Traguiardi, et confirme la possibilité de générer des représentations spatiales et émotionnelles des lieux vécus aussi bien à titre individuel que collectif. Madame Oger cite en exemple les travaux menés par le laboratoire CRESSON, à Grenoble, portant sur la cartographie des ambiances ressenties dans la ville par ses habitants.

M. Emmanuel Paris reprend la question d’ordre méthodologique formulée par Madame Anick Traguiardi. Un refus de collaborer à cette enquête existe en effet dans l’hypothèse où la proposition faite aux enfants et les jeunes de l’institution est basée sur le seul volontariat.

M. Eric Legros reprend et approuve l’intérêt des thèmes de l’articulation entre «lieu d’enfermement» et «lieu de libération» proposée par M. Delevoye, et entre «déplacement routinier» et «déplacement exploratoire» proposé par M. Le Marchand.
M. Legros propose pour penser ces articulations l’hypothèse de l’identité clivée pour penser le rapport de l’enfant au territoire. M. Legros cite, pour illustrer cette notion, un enfant qui, récemment, manifestait un comportement signifiant son incapacité à accepter les règles de vie instaurées au sein de notre institution. L’alliance nouée de longue date par l’institution avec la famille d’accueil de cet enfant a permis de penser à bon escient pour lui ce moment charnière. C’est avec l’accord de cette famille d’accueil, au terme d’une séquence de discussions régulières, qu’un scénario éducatif a été reformulé, aux fins de pérenniser son bonheur de vivre et son grandissement en société. L’enfant, vivant de longue date dans l’institution, est dorénavant dans cette famille d’accueil, apaisé et disposé à reprendre ses études, et c’est tout à l’honneur de la famille d’accueil, de l’enfant et de l’institution, d’avoir su trouver en ces moments mouvementés les modalités pratiques du nouveau sentiment d’appartenance que l’enfant exprimait par ses actes.

M. Noel Quéré demande à Madame Oger si la méthodologie qu’elle a mise en œuvre lors des entretiens itinérants pratiqués avec les élèves féminines Saint-Cyriennes faisant leur cursus à l’école militaire de Coëtquidan, peut être administrée de façon indifférenciée, aux filles et aux garçons.
M. Noel Quéré demande à Madame Oger si cette étude avec Madame Fleur Guy pourrait faire aussi un focus sur les enfants et les jeunes de l’institution qui restent en son sein, ou qui en partent.

Madame Oger explique les spécificités de son travail auprès des élèves Saint-Cyriennes. Madame Oger précise que les méthodologies d’enquête en Sciences Humaines et Sociales peuvent être réactualisées à mesure que les enquêtées et enquêtés expriment leurs représentations du monde lors des premiers entretiens. L’enquête de terrain, autrement dit, précise Madame Oger, peut intégrer de nouveaux thèmes à étudier en fonction de ce que le terrain donne à l’enquêtrice.

M. Francis Rembotte souligne l’utilité d’une telle action / recherche pour les personnels de l’institution, à propos de l’idée d’«habiter un lieu», qui est une problématique forte de la vie vécue en placement pour un enfant. La collaboration avec les équipes, la restitution des résultats d’un tel travail au long cours seront sans aucun doute, dit M. Rembotte, un facteur fondamental de la réussite cette enquête scientifique.

Madame Oger dit que ce travail en bonne entente et dans une volonté de co-construction avec la communauté éducative de l’institution est une des raisons profondes pour lesquelles les chercheurs du Conseil scientifique ont accepté au-delà des obligations de leurs obligations professionnelles respectives et à titre bénévole, d’agir au sein du Conseil scientifique.

M. Olivier Martin présente à son tour le thème et le protocole d’enquête qu’il propose de mener au sein de l’institution dans les prochains mois, avec sa collègue Elsa Ramos. Olivier Martin et Elsa Ramos sont collègues du laboratoire CERLIS .

M. Martin et Madame Ramos enquêteront auprès d’adultes, anciennement enfants placés au sein de l’institution, sur les conditions de vie, les représentations qu’invoquent ces adultes, pour dire et décrire les conditions pratiques de leur sentiment d’autonomisation.
M. Martin propose aux membres du Conseil scientifique de spécifier cette notion d’autonomie, qui relève du gouvernement de soi-même, par soi-même. M. Martin précise que selon cette acception, l’autonomie n’équivaut pas à l’indépendance. Il est en effet possible d’être indépendant financièrement (en disposant d’un logement, d’un salaire, des moyens matériels de vivre de façon indépendante) tout en ayant du mal à être autonome pour la conduite de sa situation financière (éprouver des difficultés à gérer son budget, à prendre des décisions, à faire des choix). L’autonomie n’est pas, autrement dit, synonyme d’indépendance et la conquête de l’indépendance n’est pas une condition suffisante à l’acquisition de l’autonomie (sur ce point, voir l’article de Madame Elsa Ramos).

Madame Anick Traguiardi confirme la pertinence de cette distinction conceptuelle entre autonomie et indépendance, et explique que le métier d’éducateur consiste notamment à penser l’enfant avec lequel il travaille en terme de culpabilité persistante, c’est-à-dire l’incapacité pour l’enfant de se défaire de l’histoire qu’il a vécue malgré les phases d’autonomisation qu’il réussit avec l’aide de l’éducateur.

M. Jean-Paul Delevoye propose d’inclure parmi les paramètres de cette action / recherche une étude spécifique sur le profil de la personne qualifiée d’«inspirante» par l’enquêté ou l’enquêtée, à savoir cette personnalité dont il est dit qu’elle a profondément modifier le cours de la vie pour l’adulte anciennement enfant placé en institution.
M. Delevoye valorise l’intérêt de savoir si, sur ce thème de la personne inspirante, la plupart des profils invoqués par les enquêtées et enquêtés s’inscrivent dans la séquence de leur vie correspondant au temps de leur placement. Est-ce une éducatrice ou un éducateur ? Est-ce un professeur d’atelier artistique et culturel de l’institution ?

M. Patrick Miquel approuve cette focalisation sur l’appartenance institutionnelle de la personne inspirante et signale aux membres du Conseil scientifique la menée d’une étude nationale actuellement en cours, et dont le département du Pas-de-Calais est notamment partie prenante : l’enquête ELAP (sur ce sujet, voir le compte-rendu de notre réunion du Conseil scientifique, le 11 octobre 2013).

Madame Claire Beugnet confirme l’intérêt d’ELAP et informe les membres du Conseil scientifique que des jeunes adultes, anciennement placés dans l’institution, participent à cette enquête.

M. Olivier Martin explicite les différences méthodologiques entre l’action / recherche menée avec Elsa Ramos au sein de notre institution, et l’enquête ELAP. Les enquêtés de cette étude scientifique seront sans aucun doute plus âgés que celles et ceux de l’échantillon travaillé par l’enquête ELAP, ce qui permettra de compléter ses enseignements quant à la fabrication de l’autonomisation, voire du sentiment d’indépendance, et ceci sur une durée plus longue.

M. Noel Quéré valorise l’intérêt d’une telle étude pour l’institution, et demande à M. Martin ce qui est envisagé pour que l’échantillon d’enquêtés puisse revêtir scientifiquement une valeur de représentativité.

M. Martin informe les membres du Conseil scientifique que cette étude se donne pour objectif d’atteindre la vingtaine d’enquêtés, ainsi que la volonté de symétriser les adultes anciennement enfants placés dans une situation de réussite sociale au moment de cette enquête, avec les adultes anciennement enfants placés dans une situation de difficulté.

Messieurs Francis Rembotte et Eric Legros proposent de participer à cette action / recherche, en permettant notamment à Madame Ramos et M. Martin de rencontrer des adultes ayant vécu bien plus jeunes en institution.

Madame Danielle Maerten approuve l’intérêt de s’intéresser à cette catégorie d’âges des quinquagénaires, ou des sexagénaires, qui ont vécu leur enfance dans les institutions ayant par suite fondé «Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale». Cela permettrait, dit Madame Maerten, de voir par exemple les effets de l’évolution d’une politique d’établissement sur le parcours des individus.

V. Questions ouvertes (points que les membres du Conseil scientifique voudraient discuter à l’occasion de cette réunion) :

M. Eric Parot informe les membres du Conseil scientifique des contenus mis en place les prochaines semaines dans le cadre du partenariat avec la Fondation SEED.
Les ateliers mensuels avec «Le Centre de Jour», précise M. Parot, verront dans les prochains mois un physicien, un chimiste et un électronicien de l’entreprise Schlumberger Ltd travailler en séance avec les enfants les jeunes le thème de la «gravité», c’est-à-dire l’une des acceptions du thème de la saison culturelle : «Ce qui nous tient».
Une restitution des apprentissages co-construits au Centre de Jour à l’occasion de ces ateliers SEED aura lieu au printemps 2015 devant les ingénieurs et les scientifiques de l’entreprise Schlumberger Ltd, dans son centre d’études et de recherches de Clamart, dans les Hauts-de-Seine.
M. Parot informe les membres du Conseil scientifique que le projet de créer un «Fab Lab Maisons des Enfants de la Côte d’Opale» en collaboration avec l’entreprise Schlumberger Ltd suit son cours, avec l’objectif d’y développer avec les enfants et les jeunes le robot miniature «cafard», avec l’autorisation de ses deux conceptrices : deux élèves du Lycée Louis-le-Grand à Paris, lauréates 2014 du concours «C’est génial».

M. Emmanuel Paris informe les membres du Conseil scientifique de la parution du nouvel ouvrage de M. Jean-Paul Demoule, qui par bien des aspects, permet de continuer de réfléchir au thème «Ce qui nous tient».
M. Demoule décrit les hypothèses et présupposés travaillés dans ce livre : la fabrication au fil des siècles d’une origine fantasmée de l’espace culturel qui serait le nôtre aujourd’hui, et que l’on a appelé par convention celui des «Indo-Européens».

M. Eric Legros informe les membres du Conseil scientifique que le repas organisé après cette réunion, au restaurant d’application de l’institution, accueille à la table les chefs de service des Maisons de culture, ainsi que les trois formateurs avec lesquels les chefs inaugurent le cycle 2015 de formations organisées en interne : messieurs François Roy, metteur en scène et acteur, Philippe Richard et Gérard Tonnelet, artistes amateurs et anciennement directeurs d’établissement spécialisé dans le champ de la protection de l’enfance.

Emmanuel Paris présente la date de la prochaine réunion du Conseil scientifique : le 24 avril 2015, de 10h à 13h.

M. Noel Quéré, président du Conseil scientifique, clôt cette quatrième réunion.

Conseil scientifique, réunion du 9 janvier 2015 avec comme invité exceptionnel Monsieur Jean-Paul Delevoye

Le conseil scientifique s’est réuni jeudi 9 janvier 2015 avec pour invité exceptionnel Monsieur Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Economique Social et Environnemental.

Cette réunion a officialisé le lancement de deux enquêtes scientifiques réalisées à partir du premier semestre 2015 par des chercheurs de notre conseil ainsi que la représentante des enfants et des jeunes de l’association. Ces enquêtes porteront pour l’une sur les espaces d’attachement des enfants et des jeunes dans le territoire de notre institution et pour l’autre sur les conditions d’émancipation de ses anciens enfants, devenus aujourd’hui adultes.

On trouvera le détail de cette réunion dans un compte-rendu prochainement mis en ligne sur notre site internet.

Veuillez découvrir quelques images prises dans notre restaurant d’application lors du repas après cette réunion :

Compte-rendu de la réunion du Conseil Scientifique du 2 juillet 2014

Compte-rendu de la réunion plénière du conseil scientifique de l’association

« Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Boulogne-sur-mer

2 juillet 2014

Emmanuel Paris

Présents :

Claire Beugnet, directrice adjointe de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Marie-Laure Camus, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », représentante des enfants et des jeunes de l’association
Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie Université Paris 1, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Emmanuelle Dehee, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », présidente de l’association la « Maison des Enfants de la Marine », membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Fleur Guy, doctorante en géographie Université Lyon 2, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Philippe Hazelart, président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », membre du Conseil d’administration de l’association le « Foyer Educatif de la Côte d’Opale », membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Eric Legros, directeur de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », , membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », secrétaire du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Claire Oger, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication Université Paris 13, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Olivier Martin, professeur des universités en sociologie Université Paris Descartes, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », coordinateur du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Noël Quéré, président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »,
Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Annick Traguardi, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », représentante des éducateurs et éducatrices de l’association

Excusés :

Fabrice Brutus, archéologue, responsable d’opération, Institut National de Recherches en Archéologie Préventive
Julien Kleszczowski, doctorant en gestion Ecole Polytechnique, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Arnaud Le Marchand, maître de conférences en sciences économiques Université du Havre, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Patrick Miquel, directeur du service « Enfance famille », Conseil général du Pas-de-Calais, membre du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Etablissements culturels invités :

Institut National de Recherches en Archéologie Préventive :
Elisabeth Justome, chargée du développement culturel et communication région Nord Pas-de-Calais Picardie
Vincent Lascour, archéologue, responsable d’opération
Marion Lemaître, stagiaire auprès de la chargée du développement culturel et communication région Nord Pas-de-Calais Picardie

Fonds Régional d’Art Contemporain Nord Pas-de-Calais :
Elodie Condette, chargée des expositions et de la programmation in situ
Marion Monteuuis, chargée de médiation in situ
Matthieu Perret, assistant en coordination de projets

Musée de Boulogne-sur-Mer :
Céline Ramio, directrice
Sabine Chaillet, responsable du service des publics

Parc Naturel des Caps et Marais d’Opale :
Justin Savani, stagiaire, représentant Madame Delphine Panossian, chargée de mission valorisation des patrimoines

Invitée :

Dragana Jovanovic, stagiaire auprès de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Ouverture de la quatrième séance du conseil scientifique par son président. Cette réunion est une réunion plénière, c’est-à-dire qu’elle se déroule en présence de toutes personnes de la communauté éducative de l’association intéressées par les activités du conseil. Des enfants, des jeunes et des éducateurs assistent à cette séance.

I. Nomination de M. Noel Quéré, président du Conseil scientifique :

Sur proposition de M. Philippe Hazelart, nouvellement élu président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », M. Noel Quéré accepte de devenir président du Conseil scientifique de l’association.

II. Invitations du Conseil Scientifique pour cette séance du 2 juillet 2014 :

M. Quéré remercie les établissements culturels invités de leur présence.

M. Emmanuel Paris présente l’ordre du jour de cette réunion, dont la composition est très liée à la présence de ces institutions invitées. Il s’agit autrement dit, lors de cette réunion plénière, d’informer de la vitalité des liens que les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale entretiennent avec leur territoire culturel, avec le support du Conseil scientifique.

III. Présentation de la composition du Conseil Scientifique et des axes d’études et de recherches organisant son activité :

Emmanuel Paris propose aux membres du Conseil scientifique et aux invités de se présenter. Emmanuel Paris rappelle les axes établis lors de la première réunion du Conseil scientifique (cf. « Compte-rendu de la réunion du 27 juin 2013 », p. 3) et organisant ses activités d’études et de recherches :

La mise en visibilité des effets du programme culturel de l’établissement sur le parcours scolaire des futurs adultes ;
Mise en place d’un protocole de suivi longitudinal des parcours de vie des futurs adultes, une fois sortis de l’institution ;
Etude sur la sociabilité des futurs adultes ; les formats du vivre-ensemble entre futurs adultes, dans la relation avec les éducateurs, dans la vie de la Cité ;
Activités de prospective et de conseil pour accompagner le développement de la politique d’établissement de l’association « Les Maisons des Enfants de la côte d’Opale » en matière de politique éducative et culturelle.

C’est autour de ce quatrième axe que la réunion plénière est organisée ce 2 juillet ; il s’agit de dialoguer en présence de la communauté éducative de l’association, avec des établissements culturels qui désirent reconduire ou vont établir avec elle un partenariat dans le cadre de son programme culturel.

IV. Recherches / actions sur lesquelles le Conseil scientifique a travaillées depuis un an :

IV.A. L’enfant, acteur de la création culturelle (en présence du Fonds Régional d’Art Contemporain de la région Nord Pas-de-Calais et du Musée de Boulogne-sur-mer) :

Emmanuel Paris demande à Claire Oger et Eric Parot, membres du Conseil scientifique, de présenter les travaux en cours pour développer au sein du programme culturel un axe consacré à l’exposition.

Claire Oger et Eric Parot décrivent cette politique culturelle en direction du média exposition en insistant sur la notion de long terme. Les contenus et activités sont pensés pour s’inscrire dans un calendrier pluriannuel, avec pour chaque année des objectifs et des échéances bien identifiés.

Deux scénarii se dégagent, l’un portant sur l’exposition dont l’enfant est le commissaire (projet porté en partenariat avec le FRAC Nord-Pas de Calais), l’autre portant sur l’exposition auquel l’enfant contribue par sa propre production artistique (projet porté en partenariat avec le Musée de Boulogne-sur-mer).

Sabine Chaillet relève que les compétences attendues ne sont pas les mêmes selon ces scenarii ; le futur adulte doit par exemple, en tant que commissaire d’exposition réfléchir au choix des œuvres exposées, au budget assurances afférant, à la question des transports des œuvres pour rallier le site d’exposition. L’enfant créateur d’œuvres propose quant à lui des productions artistiques réalisées en ateliers, et qui intègrent le parcours d’exposition du Musée où se trouvent d’autres œuvres, réalisées par des adultes.

Sabine Chaillet observe par ailleurs que le rapprochement avec le FRAC à l’occasion de cette réflexion organisée par l’association incite aussi à réfléchir à la faisabilité d’articuler l’art premier (par exemple ; les masques du musée) et l’art contemporain (œuvres composant le fonds du FRAC), ce qui n’est pas aisé a priori.

La décision est prise par l’association et les partenaires de dissocier les deux activités expographiques cette année. Rendez-vous est pris dans les deux cas en septembre 2014, afin de préparer l’animation du musée le 20 novembre 2014 dans le cadre de la journée internationale des droits de l’enfant, et à moyen terme, des expositions développées respectivement dans le cadre de chaque partenariat au début de l’Eté 2015.
Le FRAC est prêt à accueillir en 2015 dans ses locaux de Dunkerque une exposition des enfants et des jeunes de l’institution, le Musée proposant d’organiser dans ses locaux une exposition à partir des masques de sa collection ethnographique et de ceux créés par les enfants et les jeunes de l’association.

Noel Quéré propose que soit envisagée en 2016 une exposition dans une des salles de l’hôtel de ville de Boulogne-sur-Mer, par exemple le salon d’honneur, ou au château (la salle comtale).

IV.B. L’enfant, acteur de l’apprentissage et de la circulation des savoirs (en présence de l’Institut National de Recherches en Archéologie Préventive) :

Emmanuel Paris demande à Jean-Paul Demoule, membre du Conseil scientifique, de présenter l’institution qu’il a contribué à créer : l’INRAP, et le rôle qu’elle joue dans l’activité scientifique du programme culturel de l’association.

L’archéologie est une métaphore de l’histoire individuelle de chaque être humain ; elle permet de renouer régulièrement avec son passé, avec la vie vécue par des personnes avant soi dont on découvre la proximité ou l’étrangeté. L’archéologie travaille des thèmes tels la mémoire, les traces de soi ; c’est une science qui prend toute sa place dans le travail éducatif mené chaque jour au sein de l’association, lequel questionne régulièrement avec l’enfant le thème de la filiation.

Elisabeth Justome décrit les ateliers réalisés par Fabrice Brutus depuis deux ans avec les enfants et les jeunes de l’institution :
Méthodologie du travail de l’archéologue (relevé topographique du site du « petit déjeuner sous l’herbe ») ;
Présentation de l’archéologie et de ses disciplines,
L’objet dans le sol et ce qu’il manifeste de l’environnement dans lequel nous vivons ;
L’archéologie expérimentale comme forme pédagogique ludo-éducative (fabrique de facs similés d’armes de jet préhistoriques et apprentissage de l’art de les manier lors de compétitions internationales organisées en différents endroits de l’hexagone).

Elisabeth Justome explicite les axes de travail sur lesquels l’INRAP oriente désormais son activité de médiation culturelle : ateliers en milieu scolaire, périscolaire et hors scolaire. L’activité de médiation se focalise donc particulièrement sur la figure de l’enfant, avec une prédilection pour des territoires ruraux et périurbains qui peuvent être éloignés des établissements muséaux.

Une nouvelle convention annuelle avec l’INRAP va être signée, doublant le volume horaire annualisé des ateliers archéologiques organisés au sein de l’association durant sa saison culturelle. Un second intervenant, Vincent Lascour, va animer ces ateliers aux côtés de Fabrice Brutus.

Claire Beugnet rappelle une proposition de Fabrice Brutus pour redémarrer une nouvelle saison d’interventions de l’INRAP au sein de l’institution : donner une conférence sur l’archéologie lors du mois de septembre 2014, dans le cadre des « Conférences du jeudi ».

IV. C. L’enfant, acteur de mémoire vivante (en présence du Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale) :

Emmanuel Paris demande à Justin Savani de présenter l’activité du Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale à propos du patrimoine immatériel du territoire.

Justin Savani décrit le programme « collecteur de mémoires », piloté depuis trois ans par le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale. Des formations à la collecte de témoignages ainsi qu’à leur valorisation auprès du grand public ont été organisées auprès de membres d’association, de retraités, et de toutes personnes désireuses de participer à la valorisation des traditions et des paysages du territoire allant du début des Flandres jusqu’au boulonnais. Ces formations ont été assurées par un ethnologue de l’équipe du Musée d’Ethnologie Régionale de Béthune et les résultats de ces enquêtes mémorielles commencent à être médiatisés, comme par exemple ici :

http://pci.hypotheses.org/1218

Emmanuel Paris présente un travail de recherche et développement en cours, portant sur la numérisation et la mise en visibilité des archives des trois associations (Le « Foyer Educatif de la Côte d’Opale », la « Maison des Enfants de la Marine », « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ») sur le site internet de l’institution :

http://www.lesmaisonsdesenfantsdelacotedopale.com/histoire-de-notre-institution/

et

http://www.lesmaisonsdesenfantsdelacotedopale.com/notre-association/a-notre-association/

Cette préfiguration d’un travail mémoriel organisé dans le cadre du programme culturel de l’institution intègre le programme « collecteur de mémoires ». Des formations seront organisées auprès des personnels et des enfants et jeunes de l’association pour mettre en patrimoine l’enfance dans le boulonnais, et l’histoire des gens de mer de ce territoire via l’histoire longue des associations « Foyer Educatif de la Côte d’Opale » et « Maison des Enfants de la Marine ».

V. Préparation de la saison culturelle 2014-2015 :

V.a. Réflexions et analyses sur le thème de la saison à venir : « Ce qui nous tient debout » :

Eric Legros présente les réflexions ayant mené à proposer ce thème, en mettant notamment l’insistance sur la notion de filiation.
La formulation du thème est pensée de manière à ce que les membres de la communauté éducative de l’institution puissent se l’approprier et proposer, au fil de leurs activités culturelles, des acceptions. Toutes les propositions pour agrémenter ce thème sont, autrement dit, bienvenues.

Noel Quéré recommande que de nouveaux outils soient créés pour améliorer la symbiose entre le Conseil d’administration et le Conseil scientifique. Un texte d’une page maximum informant de l’état d’avancement des travaux du Conseil scientifique, diffusé après chaque réunion auprès du Conseil d’administration, serait l’un de ces outils.

Philippe Hazelart recommande qu’une réunion réunissant le Conseil scientifique et le Conseil d’administration soit prochainement organisée.

Claire Oger propose que des petits textes de cinq lignes maximum soient rédigés pour chacun des axes de partenariats culturels présentés aujourd’hui.

Eric Legros recommande que des comités de pilotage correspondant à chacun de ces axes, dirigés par les chefs de service de l’association intéressés par leurs contenus culturels et les expérimentations pédagogiques en relevant, soient créés rapidement au sein de l’association.

Fleur Guy propose que, sur le modèle des compte-rendu ethnographiques, des petits textes décrivant des scènes de la vie quotidienne dans les maisons de culture circulent dans l’espace associatif.

V.b. Information sur la participation de M. Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Economique, Social et Environnemental à une réunion du Conseil scientifique durant la saison culturelle 2014-2015 :

Emmanuel Paris présente la date de la prochaine réunion du Conseil scientifique : le 10 octobre 2014, de 10h à 13h.

Emmanuel Paris informe par ailleurs le conseil scientifique de la venue du président du Conseil Economique, Social et Environnemental, M. Jean-Paul Delevoye.

Initialement prévue le 10 octobre, la venue de M. Delevoye aura lieu lors de la réunion de l’instance programmée le 9 janvier 2015 ou le 24 avril 2015 (la date sera confirmée à la fin de l’année civile par le cabinet de M. Delevoye).

Pour mémoire, M. Delevoye a accepté de parrainer depuis sa création en 2012 les « Journées d’Enfance », festival de plusieurs jours organisé dans la Cité par l’institution. Un entretien filmé entre M. Legros et M. Delevoye est par exemple réalisé chaque année pour composer le programme du colloque, l’une des animations du festival :

http://www.lesmaisonsdesenfantsdelacotedopale.com/trame-dentretien-jean-paul-delevoye-eric-legros-bapaume-5-mai-2014/

 

M. Noel Quéré, président du Conseil scientifique, clôt cette quatrième réunion.