Archives de catégorie : Conseil scientifique

Parution du nouvel ouvrage de Jean-Paul Demoule, membre de notre Conseil scientifique

Jean-Paul Demoule est archéologue, membre de notre Conseil scientifique et parrain de l’action culturelle initiée le 2 juillet 2010 intitulée Le petit déjeuner sous l’herbe dont l’objectif est d’organiser deux fouilles archéologiques en présence des enfants devenus adultes, les 2 juillet 2030 et 2050.

Jean-Paul Demoule vient de publier un nouvel ouvrage consacrée au Néolithique dont on trouvera ici quelques éclairages par son auteur.

Note de rentrée saison culturelle 2017-2018

Le thème de la saison culturelle de cette année 2017-2018 est : « Trait d’union ».

Les enfants de notre association, pris dans la toile d’histoires personnelles souvent traumatiques, tellement aliénantes qu’elles sont si peu partageables au-delà du cercle familial, des cabinets des Juges des Enfants et des services de l’Aide Sociale à l’Enfance, parviennent pour beaucoup et cependant à cheminer à nos côtés pour examiner le cours de leur vie.

C’est le sens de notre constant effort ; penser sa vie pour la réinventer, la reformuler et ainsi réussir, s’épanouir, s’aimer et aimer les autres, malgré tout.

Le 5 avril 2017, Alexandra, Allan, Alice, Corentin, Julien, Killian, Léïa et Mathéo rencontraient Patrick Bourdet, parrain de notre association, pour réfléchir ensemble au thème de la saison en cours (« Où est ton courage ? »).

Lors de cet entretien filmé dans la perspective du colloque qu’organise chaque année notre association, ces enfants de nos Maisons, âgés de 9 à 17 ans, ont formulé avec Patrick Bourdet des raisonnements sur le courage au cours desquels ils ont souvent articulé deux thèmes, par exemple la peur et la confiance.

Cette façon d’exprimer sa pensée par association d’idées, y compris si elles paraissent de prime abord contradictoires, a retenu notre attention ; elle constitue une première manière de comprendre le thème de cette nouvelle saison.

L’énergie de vie des enfants s’exprimant en avril avec M. Bourdet déployait une pensée dialectique, laquelle peut être symbolisée par le trait d’union, forme syntaxique symbolisant la valorisation d’une pluralité de sens par leur jonction, leur mise en rapprochement par celui qui parle, écrit, dit.

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La même énergie conciliatrice caractérise les équipes éducatives ; il s’agit pour les professionnels de faire oeuvre de facilitation du lien entre différentes parties prenantes (l’enfant, le ou les parents, les services de l’Aide Sociale à l’Enfance, l’établissement scolaire, le Juge des Enfants, etc.).

A l’image de la pensée par association des enfants, notre communauté éducative fait chaque jour oeuvre de médiation, bien souvent d’ailleurs en composant avec des parties prenantes dont les intérêts ne se rejoignent pas.

Ceci formule une deuxième acception possible du thème « Trait d’union » : la finesse du lien de soi aux autres, de soi au monde, sa fragilité, parfois sa rupture ou sa trajectoire erratique peut illustrer ce qui est le sel quotidien des métiers de l’éducation spécialisée.

« Trait d’union » peut aussi signifier – c’est là un troisième moyen de comprendre notre nouveau thème, le travail du programme éducatif et culturel de l’association qui en arts, en lettres, en sciences et technologies, en sports, joint l’expressivité de l’enfant aux systèmes de mise en représentation développés par l’humanité pour représenter la généalogie, la vie, le monde, l’univers.

L’un des ressorts de la créativité, de l’ingéniosité, de la vitalité repose précisément sur la capacité à lier ou relier par la pensée, de manière non conformiste, peu évidente a priori, des représentations de soi et du monde.

Dessin réalisé par l'artiste Marc Ngui, d'après l'ouvrage "Capitalisme et schizophrénie 2 : Mille plateaux" de Gilles Deleuze et Félix Guattari.Plus d'informations : http://www.bumblenut.com/drawing/art/plateaus/

De fait, s’il y a bien en effet un acte commun à l’humanité, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours et quels que soient les endroits du monde, c’est celui de tracer des lignes.

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(Illustration : couverture du catalogue de l’exposition “Une brève histoire des lignes”, Centre Pompidou Metz, 2013).

De Lascaux aux plans des transports en commun desservant un territoire, des peintures rupestres aborigènes aux tables de multiplication et aux cahiers de calligraphie que travaillent les élèves en primaire, des quipus incas aux fichiers excel installés sur nos ordinateurs, toutes les formes d’expression pour mettre en ordre (ou pour désordonner) le monde ont mobilisé, mobilisent et mobiliseront la ligne, le trait, l’acte de tracer, de classer ou de déclasser.

Des ornements des tombeaux des Pharaons à la tapisserie de Bayeux, tissée à la fin du premier Moyen-âge et jusqu’à nos mises en relation sur les réseaux sociaux, il s’agit de découvrir ou redécouvrir sa lignée, celle des autres, étudier les ramifications de son arbre généalogique, choisir de s’en référer tel quel ou préférer les recomposer, mais toujours pour se renforcer, être mieux à même de se positionner en tant que personne et en tant que membre d’une collectivité, épanouis en ce vaste monde et agissant pour son bien.

Ecomusée Val-de-Bièvre 2012

(Illustration : montage photographique exposé à l’écomusée du Val-de-Bièvre en 2011).

Réfléchissant au thème de notre nouvelle saison culturelle, notre Conseil scientifique a notamment insisté sur la puissance déterminante du « entre » les deux mots, les deux idées reliées l’une à l’autre par le trait d’union.

A l’image du peintre Michel-Ange, cherchant au début du XVIe siècle à donner figure sur ce qui institue l’humain dans ses meilleures dispositions, l’important n’est pas tant la présence dans son tableau La création d’Adam de deux corps cherchant à se joindre (celui de Dieu, celui d’Adam), mais l’espace entre leur doigt, cet écart symbolisant la permanence du libre-arbitre aussi fortes soient les contraintes et les obligations.

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(Illustration : zoom sur les mains dans la peinture “La création d’Adam”).

L’éternelle tension entre les forces du déterminisme, de l’héritage qui entrave, et de l’émancipation, de la volonté qui libère, peut ainsi être exprimée en termes de traits continus, de traits pointillés, de lignes droites ou de lignes courbes ; c’est là une quatrième et dernière acception du thème à laquelle nous pensons pour inspirer cette année.

Etude statistique sur la sociabilité et la socialisation des enfants de notre institution générées par notre programme éducatif et culturel pour la saison 2016-2017

Questionnaire « Fin de saison 2016-2017 – participants enfants et jeunes de l’association »,

Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Introduction :

Le programme « L’aventure de la vie » organise l’activité des Maisons de culture de notre institution, chaque année de la troisième semaine de septembre à la mi-juillet de l’année suivante.

On trouvera sur notre site Internet le contenu de cette saison 2016-2017 ici.

Dans le cadre du suivi de la dotation octroyée à notre institution par la Fondation Daniel et Nina Carasso à l’occasion de l’appel à projet « Art et territoire 2014 », le cabinet « Nuova Vista » a proposé aux lauréats de questionner les participants de leurs activités culturelles afin de formaliser les effets qu’ils déclarent leur imputer quant à leur sociabilité et leur socialisation (estime de soi, relations à autrui, adhésion au projet institutionnel portant les activités culturelles de l’institution, inscription dans la vie de la cité).

On trouvera ici le détail de la fabrication de cet outil évaluatif unique en France, ainsi que l’identité des acteurs ayant participé à ce travail.

Considérations méthodologiques :

Le questionnaire a été proposé aux enfants et aux jeunes de notre institution au terme de cette saison culturelle 2014-2015, à la mi-juillet 2014.

On trouvera les résultats de cette première vague évaluative ici.

Lors de la saison 2015-2016, constatant que certaines formulations de questions composant la fiche « participants enfants et jeunes » ont été incomprises à l’époque par les répondants, le Conseil scientifique de l’association a recommandé lors de sa réunion du 9 octobre 2015 que les enfants et les jeunes participent au développement d’une nouvelle grille, plus appropriable. On trouvera le détail des analyses du Conseil scientifique au sujet de l’expérimentation de cet outil évaluatif sur notre site Internet, à l’adresse suivante (voir la partie II : « Retour sur la saison culturelle 2014-2015 et présentation de la saison culturelle 2015-2016 », ici).

L’association a sollicité par conséquent le Conseil de la Vie Sociale, instance représentative de ses usagers, afin d’améliorer le questionnaire adressé aux enfants et aux jeunes pour cette seconde vague. Le Conseil de la Vie Sociale a proposé au terme de sa réunion du 1er juillet 2016 la nouvelle version. On trouvera à l’adresse suivante le compte-rendu de cette réunion (voir la partie II : « II. Amélioration du questionnaire proposé chaque fin de saison culturelle aux enfants et aux jeunes de l’institution pour objectiver les effets du programme « L’aventure de la vie » sur leur parcours de vie. », ici).

Renforcement de la capabilité / de la confiance en soi 1.     Je suis fier (fière) d’avoir participé aux différents projets culturels tout au long de l’année
2.     Le programme culturel est important pour moi
3.     Mon entourage s’est intéressé à ce que j’ai fait dans ce projet
4.     Je me suis investi(e) à fond dans ce projet
5.     Quand je fais quelque chose, je le fais bien
6.      J’ai réussi à dépasser mes difficultés
7.      Je me rends compte grâce à ce programme que je sais faire des choses aussi bien que la plupart des gens
Ouverture culturelle 8.      Je suis allé(e) voir une manifestation de [discipline pratiquée] depuis le début du projet ?
9.     J’ai prévu d’aller voir une manifestation de [discipline pratiquée] ?
10.   J’ai envie de continuer à pratiquer [discipline pratiquée] après mon départ des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ?
11.    Le projet m’a donné envie de pratiquer une /d’autre(s) discipline(s) artistique(s), scientifique(s) ou sportive(s) ?
12.   J’ai donné à mon entourage l’envie d’assister à des spectacles ou de pratiquer une discipline artistique, scientifique ou sportive ?
Apprentissage de la diversité 13.   J’ai appris à connaitre toutes les personnes de ma Maison grâce aux ateliers
14.   Je me suis senti accepté par les autres grâce aux ateliers
Construction du collectif 15.   J’ai aimé construire un projet en équipe
16.   Je me sens à l’aise avec mon groupe
17.   J’ai noué des liens avec des personnes de mon groupe
18.   Je me suis fait des amis dans mon groupe
19.   J’ai noué des liens avec des personnes de toutes les Maisons

Cette nouvelle version a été proposée aux enfants et aux jeunes participant aux ateliers du programme « L’aventure de la Vie » au terme de la saison 2015-2016 (voir les résultats ici).

Au terme de la saison 2016-2017, lors de l’assemblée plénière des conseils et comités conseillant l’association dans le développement de son programme culturel organisé le 6 juillet 2017, Madame Elisabeth Justome, chargée du développement culturel et communication région Nord Pas-de-Calais Picardie, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), a demandé la possibilité que l’association puisse consulter les enfants et les jeunes sur la présence aussi grande de l’archéologie dans leur saison.

On trouvera le compte-rendu détaillé de cette réunion ici.

Trois questions ont été par conséquent incluses dans la mouture proposée aux enfants accueillis en internat par l’association pour qu’ils puissent exprimer leur point de vue sur la saison culturelle  écoulée.

Ces trois questions supplémentaires sont :

  • J’ai apprécié l’atelier archéologique mensuel (construction du travois de l’âge de bronze et de la charrette médiévale)
  • J’ai envie de venir archéologue plus tard
  • Ce que j’aime le plus dans l’atelier archéologique, c’est : a. l’ambiance b. construire des choses c. apprendre avec les archéologues

Nous avons proposé ce questionnaire aux enfants des Maisons de culture de l’institution (7 Maisons de culture). Certaines accueillent moins d’enfants que d’autres ; en moyenne, nous comptons 13 enfants par Maison.

Dans un décompte détaillé, le questionnaire a été proposé entre le 10 et le 13 juillet 2017 à une Maison accueillant 14 enfants, deux Maisons accueillant 13 enfants, deux Maisons accueillant 12 enfants, à la Maison Vive accueillant 4 internes et 4 externes (les externes ont demandé la possibilité de répondre aux questionnaires), aux six jeunes des studios internes de l’association.

Le « Centre de Jour », accueillant une majorité d’externes début juillet 2017, n’a pas participé à cette vague évaluative.

Sur les 79 enfants potentiellement répondant au questionnaire, 55 ont accepté de remplir cette fiche, soit un taux de réponse de 69,6 %.

Pour rappel, le taux de réponse de la vague 2015-2016 était de 35.8 %, et de 39 % pour celle de 2014-2015.

Cet écart positif remarquable entre le taux de participation cette saison, et ceux des deux saisons précédentes, peut s’expliquer par une routinisation de l’exercice, aussi bien pour les enfants que pour les équipes.

Analyse des réponses :

Chaque résultat donne lieu à une mise en perspective, reprenant les résultats de la saison précédente question par question. Les enseignements que les variations observées d’une saison sur l’autre peuvent formuler seront travaillés en réunions à la rentrée avec les équipes éducatives, les professeurs d’atelier et le Conseil scientifique. Le travail interprétatif de ces résultats tiendra compte des limites générées par le changement, d’une année sur l’autre, de formulation de certaines questions ainsi que du taux conséquent de renouvellement des effectifs potentiellement répondant au questionnaire de la saison précédente, puis à celui de cette année (20 %). A titre d’information, ce taux de renouvellement des répondants d’une saison sur l’autre était de 39.5 % il y a un an.

  • Thème 1 : Renforcement de la capabilité / de la confiance en soi

Réponse 1 (réponse à la question : « Je suis fier (fière) d’avoir participé aux différents projets culturels tout au long de l’année »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
9 10.9 80

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses positives a baissé de près de 10 %, avec un taux de réponses intermédiaires inchangé ; les taux de satisfaction exprimés les deux années précédentes, déjà élevés, se maintiennent.

Réponse 2 (réponse à la question : « Le programme culturel est important pour moi »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
16.3 29 54.5

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses positives a augmenté de 3 %, le taux de réponses intermédiaires a baissé de 2 %, le taux de réponses négatives de 6 %.

Réponse 3 (réponse à la question : « Mon entourage s’est intéressé à ce que j’ai fait dans ce projet »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
25.4 16.3 58.1

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses positives a augmenté de 12 %, le taux de réponses intermédiaires a baissé de 9 %, le taux de réponses négatives a baissé de 3 %. L’élévation significative du taux de réponses positives constatée cette année est l’un des résultats remarquables de cette vague évaluative. La question de l’intérêt porté par l’entourage aux activités menées par les enfants de notre association est en effet importante puisqu’elle relève de la socialisation de l’enfant en dehors de notre communauté éducative.

Réponse 4 (réponse à la question : « Je me suis investi(e) à fond dans ce projet »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
9 18.1 70.9

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses positives a baissé de 9 %, le taux de réponses intermédiaires a augmenté de 4 %, le taux de réponses négatives a baissé de 2 %.

Réponse 5 (réponse à la question : « Quand je fais quelque chose, je le fais bien »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
9 31 65.4

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses positives a baissé de 3 %, le taux de réponses intermédiaires a baissé de 6 %, le taux de réponses négatives a augmenté de 9 %.

Réponse 6 (réponse à la question « J’ai réussi à dépasser mes difficultés »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
10.8 28.5 61.2

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives baisse de 17 %, le taux de réponses intermédiaires augmente de 22 % et le taux de réponses positives baisse de 4 %. A noter, outre ces variations fortes d’une année sur l’autre concernant les réponses négatives et intermédiaires, cette question suscite un nombre conséquent de non-réponse (i.e catégorie « Ne se prononce pas ») : le taux est de 11 %.

Réponse 7 (réponse à la question « Je me rends compte grâce à ce programme que je sais faire des choses aussi bien que la plupart des gens »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
14.5 18.1 67.2

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses positives ne varie pas significativement, tout comme le taux de réponses intermédiaires et le taux de réponses négatives.

  • Thème 2 : Ouverture culturelle

Réponse 8 (réponse à la question « Je suis allé(e) voir une manifestation de [discipline pratiquée] depuis le début du projet ?»)

% de réponses positives % de réponses négatives
14.5 67.2

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 36 %, le taux de réponses positives baisse de 55 %. Ces variations remarquables nécessitent que la politique de sorties culturelles organisées dans chaque Maison soit questionnée.

Réponse 9 (réponse à la question « J’ai prévu d’aller voir une manifestation de [discipline           pratiquée] ?»)

% de réponses positives % de réponses négatives
30.9 69

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 39 %, le taux de réponses positives baisse de 31 %. Ces variations remarquables corroborent l’observation formulée dans le commentaire de la réponse 8.

Réponse 10 (réponse à la question « J’ai envie de continuer à pratiquer [discipline pratiquée] après mon départ des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ? »

% de réponses positives % de réponses négatives
72.7 27.2

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, les taux de réponses ne varient pas significativement.

Réponse 11 (réponse à la question « Le projet m’a donné envie de pratiquer une /d’autre(s) discipline(s) artistique(s), scientifique(s) ou sportive(s) ? »)

% de réponses positives % de réponses négatives
69 29

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives baisse de 9 %, le taux de réponses positives augmente de 7 %.

Réponse 12 (réponse à la question « J’ai donné à mon entourage l’envie d’assister à des spectacles ou de pratiquer une discipline artistique, scientifique ou sportive ? »)

% de réponses positives % de réponses négatives
58.1 37.9

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 2 %, le taux de réponses positives baisse de 4 %.

  • Thème 3 : Apprentissage de la diversité

Réponse 13 (réponse à la question « J’ai appris à connaitre toutes les personnes de ma Maison grâce aux ateliers »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
10.7 22.2 61.1

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 6 %, le taux de réponses intermédiaires augmente de 15 % et le taux de réponses positives baisse de 21 %. Ces variations significatives d’une année sur l’autre doivent notamment être interprétées au regard du taux de renouvellement du groupe des répondants durant la saison 2016-2017 (20 % si l’on se réfère aux cohortes répondant au questionnaire).

Réponse 14 (réponse à la question « Je me suis senti accepté par les autres grâce aux ateliers »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
18.5 20.3 57.4

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 4 %, le taux de réponses intermédiaires baisse de 5 % et le taux de réponses positives baisse de 3 %.

  • Thème 4 : Construction du collectif

Réponse 15 (réponse à la question « J’ai aimé construire un projet en équipe »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
11.3 20.7 67.9

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 8 %, le taux de réponses intermédiaires augmente de 3 % et le taux de réponses positives baisse de 10 %.

Réponse 16 (réponse à la question « Je me sens à l’aise avec mon groupe »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
10.7 13.2 66

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 10 %, le taux de réponses intermédiaires baisse de 4.5 % et le taux de réponses positives baisse de 12 %.

Réponse 17 (réponse à la question « J’ai noué des liens avec des personnes de mon groupe »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
16.6 14.8 78.5

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives augmente de 13 %, le taux de réponses intermédiaires baisse de 3 % et le taux de réponses positives baisse de 10 %.

Réponse 18 (réponse à la question « Je me suis fait des amis dans mon groupe »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
14.8 13 72.2

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives ne varie pas significativement le taux de réponses intermédiaires augmente de 2 % et le taux de réponses positives baisse de 3 %.

Réponse 19 (réponse à la question « J’ai noué des liens avec des personnes de toutes les Maisons »)

% de réponses négatives % de réponses intermédiaires % de réponses positives
14.2 21.4 68.5

Commentaire : en se référant aux résultats de la précédente saison culturelle, le taux de réponses négatives ne varie pas significativement, le taux de réponses intermédiaires baisse de 5 % et le taux de réponses positives augmente de 4 %.

Commentaire général au sujet du thème 4 : les taux de réponses positives restent, pour la troisième édition de cette vague évaluative proposée aux enfants de notre association, significativement élevés.

  • Thème 5 : l’archéologie :

Réponse 20 (réponse à la question « J’ai apprécié l’atelier archéologie mensuel (construction du travois de l’âge de bronze et de la charrette médiévale »)

% de réponses positives % de réponses négatives
71.4 28.5

Commentaire : 6 enfants n’ont pas répondu à la question (10.9 % des répondants).

Réponse 21 (réponse à la question « J’ai envie de devenir archéologue plus tard »)

% de réponses positives % de réponses négatives
20 80

Commentaire : 5 enfants n’ont pas répondu à la question (9 % des répondants).

Réponse 22 (réponse à la question « Ce que j’aime le plus dans l’atelier archéologue, c’est a. l’ambiance b. construire des choses c. apprendre avec les archéologues »)

L’ambiance (en %) Construire des choses (en %) Apprendre avec les archéologues (en %)
22.6 34 43.4

Commentaire : 12 enfants n’ont pas répondu à la question (21.8 % des répondants). Un enfant a coché les trois réponses. 8 enfants ont coché deux réponses (en majorité « construire » + « apprendre »).

Colloque “Où est ton courage ?”, 7 juillet 2017

Quatrième moment fort de notre festival annuel “Les Journées d’Enfance 2017”, le colloque ayant pour thème celui de notre saison culturelle 2016-2017 : Où est ton courage ?

Découvrez le discours inaugural prononcé par Madame Danielle Maerten, vice-présidente de notre association :

Bonjour à toutes et à tous, en ce jour ensoleillé, puisque comme vous le savez, il y a toujours du soleil dans le boulonnais

C’est avec grand plaisir que j’ouvre en ce vendredi 7 juillet 2017, dans ce bel amphithéâtre le Colloque “Ou est ton courage ?” .

En ma qualité de Vice-Présidente du Conseil d’Administration des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, je vous souhaite la bienvenue, et de bons travaux tout au long de cette journée. Veuillez excuser le Président, Monsieur Leduc , retenu ce jour

Il me revient de remercier bon nombre de personnes associé à nos Maisons.

Merci à Monsieur Michel Dagbert, Président du Conseil départemental du Pas-de-Calais sans qui cette manifestation n’aurait pas lieu.

Merci, également , à Monsieur Patrick Bourdet, qui parraine pour la deuxième année consécutive notre festival.

Merci aussi aux Maires des communes qui ont contribué aux “Journées de l’Enfance” et plus particulièrement à :

Monsieur Frédéric Cuvillier, Président de la Communauté d’Agglomération du Boulonnais, Maire de la Ville de Boulogne sur mer pour l’aide qu’il nous apporte.

Madame Thérèse Guilbert, Maire d’Outreau, vice-présidente de la Communauté d’Agglomération du Boulonnais qui nous a accordé cette année le plaisir d’organiser ce soir le spectacle dans la très belle salle « Le Phenix ».

Messieurs Baly et Logié, maires respectivement de Saint Martin Boulogne et de Wimille qui accueillent les enfants au sein de leur commune.

Notre reconnaissance se porte vers nos partenaires qui pendant toute l’année ont travaillé pour et auprès des enfants.

La Fondation de France, la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France, La Fondation Sopra Steria – Institut de France dont l’implication financière et les conseils avisés permettent de voir aboutir bien des projets.

Messieurs Rigaux, vice-président de l’Université Littoral Côte d’Opale, et Chapelet, gérant du CROUS, qui ont magnifiquement coordonné notre accueil dans ces beaux locaux de l’Antenne Saint-Louis. Merci à Madame Virginie Lohezic, dont la bienveillanceet l’accompagnement permettent de réaliser , dans les meilleurs conditions, ce colloque.

L’INRAP (Institut National de Recherches en Archéologie Préventive) représenté par Madame Elisabeth Justome et Messieurs Paul Dubois et Vincent Lascour, qui ont permis cette année aux enfants de fabriquer un travois de l’âge de bronze.

Cette belle équipe à la recherche des véhicules qui ont circulé sur notre territoire fut aussi constituée d’Aurélie Legras, Kevin Lenoir, Mathieu Delforges, membres de l’association d’archéologie expérimentale : « Les Chalcophore », que je veux saluer ici.

La Fondation SEED représentée par Eric Parot, et l’Ecole Supérieure de Physique Chimie Industrielles de Paris, avec Madame Sophie Goujon-Durand, qui ont animé les séances d’atelier physique / chimie du Centre de Jour.

Le BCK (Boulogne Canoë Kayak) est particulièrement remercié pour avoir initié à la joute nautique avec une mention particulière à Jérôme Hoyer et Patrick Legrand, qui nous soutiennent pas à pas.

Madame Keren Detton, Mesdames Elodie Condette, Maria Rabbé, nos interlocutrices régulières au Fond Régional d’Art Contemporain Nord Pas-de-Calais, qui accompagnent depuis trois ans les enfants dans la réalisation d’expositions programmées à Dunkerque pendant l’Eté, et visitées par des milliers de personnes.

Madame Véronique Hemery, coordinatrice de la « Journée territoriale des Droits de l’Enfant » à la MDS de Boulogne-sur-mer, pour permettre aux enfants depuis six ans de montrer le meilleur d’eux-mêmes sur la scène de la Faïencerie devant les familles, les centres aérés et les écoles.

Monsieur Vincent Croguennec, dessinateur, co-animateur avec Monsieur Vincent Lascour de la résidence art / science 2017, nouveauté dans le champ de l’Education spécialisée rendue possible grâce au soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France.

Mesdames Elykia Kandot et Sabine Chaillet, respectivement directrice et directrice du service des publics au musée de Boulogne sur Mer, pour la qualité du partenariat pluriannuel avec le Musée de Boulogne-sur-mer, avec notamment cette année de très belles rencontres d’artistes venus d’Alaska par les enfants.

Monsieur le directeur de casting Clément Morelle, membre de l’équipe technique du réalisateur Bruno Dumont, qui a permis le repérage d’une jeune fille de notre association pour le film « Jeannette » et deux de nos enfants pour la saison 2 de la série « P’tit quinquin ».

Madame Annabelle Perreira, qui avec le comité d’organisation de la Fête de la Mer 2017, a sélectionné notre association, dont le stand se tiendra du 13 au 16 juillet sur le pont Marguet avec plus de 130 000 spectateurs attendus ces quatre jours.

Merci aussi à François Roy, metteur en scène du spectacle que vous verrez ce soir, ainsi qu’à Valérie Roy-Dechelette et Paule Bally, qui ont consacré beaucoup de temps à préparer les costumes des enfants.

Je n’oublie pas le soutien financier de “La Gainée” orchestré par le “Club des 100 cravates” qui s’est déroulé sur les quais de notre port.
Ces remerciements seraient incomplets si j’omettais de présenter les conférenciers qui sont l’armature de ce colloque. Par ordre de prise de parole cette journée je citerai :

Patrick Bourdet, qui, avec des enfants de nos Maisons, a réfléchi au thème de notre saison culturelle ;

Estelle Gavrand, éthologue, qui nous parlera de pratiques artistiques et culturelles favorisant la résilience ;

Grégory Buchert, artiste, co-auteur de l’œuvre « Gourdoulou » dont nous verrons des extraits métaphorisant au combien l’idée de courage ;

Gérard-Henri Durand, homme de théâtre, écrivain, traducteur, nous éclairera sur les généalogies littéraires de Gourdoulou ;

Jean-Paul Demoule, professeur des universités émérite en archéologie, Université Paris 1, nous racontera des récits de résilience à propos de quelques civilisations phare de notre humanité ;

Jean-Charles Sergeant, éducateur, et Eric Legros, vice-président de notre Conseil scientifique, nous proposeront de réfléchir au courage manifesté par l’enfant ;

Joseph Bako, chef de service, et Pierre Lemarquis, éthologue et neurologue, nous inviterons à penser le courage éprouvé lors des voyages en Itinérance qu’organisent notre association ;

Anick Traguiardi-Menet, éducatrice, et Claire Oger, professeur des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Paris Est Créteil, nous convieront à méditer sur le travail quotidien en nos Maisons et la place qu’y prend le courage ;

J’ajouterai à cette liste une mention spéciale en nommant Christian Antonelli qui n’hésitera pas à nous croquer tout au long de cette journée.

Ceci me permet de saluer aussi les professeurs des ateliers culturels et artistiques de nos Maisons : Catherine Buffet pour la sophrologie, Jacques Demagny pour la canne française, Philippe Kuczynski pour le théâtre, Julien Marion pour le viet vo dao, Sylvie Mestre pour les arts plastiques, Romuald Pierru pour les arts du cirque, Mathieu Scarpa pour la musique, Marine Vigneron pour la danse et Jacques Dufrenne pour l’atelier sport de la Maison Vive.

Je décernerai une mention spéciale, aux Equipes éducatives de la Maison des Enfants de la Côte d’Opale, car sans les Educatrices, les Educateurs et tout le Personnel administratif, de service et de direction , sans eux rien ne serait possible au quotidien auprès des enfants.

Le travail accompli dans cette Maison des enfants de la Côte d’Opale est essentiel, remarquable et courageux.
Le courage cette vertu universellement admirée, cette capacité de surmonter la peur, quand elle est là, par une volonté forte et généreuse.

Le courage est ainsi une affaire de seuil, de saut. Entre le courage et le reste des actions , il y a toujours une solution de continuité, comme le dit si bien V. Jankélévitch.

Dans les contes, romans et films destinés aux jeunes, le courage occupe une place importante. La figure du héros intrépide fait toujours rêver. Mais comment les enfants vivent ils et perçoivent ils le courage dans leur vie quotidienne et dans ce qu’ils savent du monde ?

Belle journée de travail.

Les auditeurs ont ensuite regardé deux films, l’un réalisé à la suite de l’entretien de Patrick Bourdet, notre parrain, avec des enfants des Maisons de notre association… :

… Puis les dix premières minutes de “Gourdoulou”, oeuvre réalisée par Grégory Buchert, inaugurant la table de ronde consacrée à son sujet :

Découvrez les dessins réalisés tout au long de cette journée par Christian Antonelli, dessinateur :

Découvrez les photos réalisées par Patrick Bourdet, parrain de notre association :

Compte-rendu de l’assemblée plénière des conseils et des comités du programme “L’aventure de la vie”, 6 juillet 2017

Troisième moment fort de notre festival annuel “Les Journées d’Enfance 2017”, les conseils et comités accompagnant notre association dans le développement de son programme éducatif et culturel “L’aventure de la vie” se sont réunis le 6 juillet 2017 afin de dresser bilan de la saison 2016-2017 et préparer la saison à venir.

Veuillez trouver ci-après le compte-rendu de cette réunion.

Présents :

Joseph Bako, chef de service de la Maison de la Musique, des studios et du service “Itinérance”, membre du Conseil de la Culture d’entreprendre, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Paule Bally, archiviste bénévole, membre du comité de pilotage « patrimoine », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Souleymane Bayoko, représentant des enfants et des jeunes au Conseil de la Vie Sociale, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Claire Beugnet, directrice de l’association, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Patrick Bourdet, parrain de l’association, président du Conseil de la Culture d’entreprendre, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Sabine Chaillet, responsable du service des publics, Musée de Boulogne-sur-mer, membre du comité de pilotage « exposition », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Elodie Condette, chargée des expositions et de la programmation in situ, Fonds Régional d’Art Contemporain Nord Pas-de-Calais, membre du comité de pilotage « exposition », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Sarah Couvelard, représentante du personnel au Conseil de la Vie Sociale, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Mathéo Davril, représentant des enfants et des jeunes au Conseil de la Vie Sociale, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie, Université Paris 1, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Claude Jaouen, président du cabinet « Consulting4TOP », membre du Conseil de la Culture d’entreprendre, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Elisabeth Justome, chargée du développement culturel et communication région Nord Pas-de-Calais Picardie, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives

Elykia Kandot, directrice du Musée de Boulogne-sur-mer

Eric Legros, membre du Conseil d’administration, président du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Sylvie Mestre, professeur en arts plastiques du Centre de Jour et de la Maison Vive, membre du comité de pilotage « exposition », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Claire Oger, professeur des universités en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Paris-Est Créteil, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Eric Parot, ingénieur physicien, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Anick Traguardi-Menet, éducatrice de la Maison du Cirque, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Absents excusés :

Patrick Miquel, précédent directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Yannick Coppin, chef de service du Centre de Jour et de la Maison Vive, membre du Conseil de la Culture d’entreprendre, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

François Cornette, directeur de l’innovation en charge des Fablab et Digilab, Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France, membre du Conseil de la Culture d’entreprendre, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Arnaud Debève, chargé du développement des partenariats, Musée du Louvre-Lens

Jean-Paul Delevoye, précédent président du Conseil Economique Social et Environnemental, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Sandrine Dutriau, représentante des parents et tuteurs légaux au Conseil de la Vie Sociale, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Marie-José Gilbert, directrice de l’Ecole Municipale d’Arts de Boulogne-sur-mer, membre du comité de pilotage « exposition », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Sophie Goujon-Durand, chercheuse à l’Ecole Supérieure de Physique Chimie Industrielles de Paris

Fleur Guy, docteure en géographie, chercheuse associée à l’UMR 5600 Environnement Ville et Société, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Emilie Huyghe, directrice des Ressources Humaines, Centre commercial Auchan Saint-Martin Boulogne, membre du Conseil de la Culture d’entreprendre, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Vincent Lascour, archéologue, responsable d’opération, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, président de l’association « Les Chalcophore », membre du comité de pilotage « sciences », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Pierre Lemarquis, neurologue, attaché d’enseignement d’éthologie à l’université de Toulon-La Garde, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Olivier Martin, professeur des universités en sociologie, Université Paris Descartes, membre du Conseil scientifique, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Natacha Morsa, présidente de l’entreprise « Coding and Bricks », membre du Conseil de la Culture d’entreprendre, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

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Claire Beugnet présente l’ordre du jour de cette réunion, dont la composition est très liée à la présence de ces instances invitées. Il s’agit autrement dit, lors de cette réunion plénière, d’informer de la vitalité des liens que les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale entretiennent avec leur territoire culturel, avec le support du Conseil de la Culture d’entreprendre, du Conseil scientifique, des comités de pilotage, et sur le plan de la démocratie des usagers, grâce au travail du Conseil de la Vie Sociale.

Claire Beugnet rappelle que le programme éducatif et culturel de l’institution, intitulé « L’aventure de la Vie », a été suivi tout au long de la saison culturelle par ces conseils ainsi que des comités de pilotage composés de membres du Conseil d’administration, de représentants des enfants et des jeunes, de représentants du personnel, d’experts membres des différents conseils, des professeurs des pratiques artistiques concernés ainsi que de représentants des établissements culturels dédiés.

Claire Beugnet propose par conséquent de revenir sur les actions réalisées durant cette saison en se référant à l’ordre alphabétique des différents axes de développement culturel portés par chaque instance.

I. Conseil de la Culture d’entreprendre :

Ce Conseil a été créé par le Conseil d’administration de notre association à l’automne 2016, sa réunion inaugurale a eu lieu le 2 décembre.

Le Conseil est constitué de deux chefs de service ; Joseph Bako, chef de service des « studios » et Yannick Coppin, chef de service du « Centre de Jour ». Sont aussi membres Mesdames Emilie Huyghe, directrice des ressources humaines du Centre Commercial Auchan de Saint-Martin Boulogne, Natacha Morsa, fondatrice de l’entreprise de formation à la culture numérique « Coding and Bricks », Claire Beugnet, directrice de notre association, Messieurs Patrick Bourdet, parrain de notre association, François Cornette, directeur de l’innovation en charge des Fablab et Digilab de l’entreprise Sopra Steria, Claude Jaouen, président du cabinet « Consulting4TOP », Emmanuel Paris.

Le développement des projets portés par le Conseil de la Culture d’entreprendre est soutenu par la Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France et par la Fondation Sopra Steria – Institut de France.

Trois axes de développement structurent l’activité du Conseil.

Le développement d’un FabLab (le FabLab ne se substitue pas aux ateliers techniques du Centre de Jour déjà existants, ou aux espaces d’apprentissages que les jeunes des studios peuvent suivre dans le cadre de leur formation professionnalisante, mais les complète en proposant de prolonger les trajectoires d’apprentissage initiées jusqu’à l’étape de la maîtrise des objets numériques).

Le développement d’une politique de parrainage (les parrains ne seraient pas professionnels du champ de l’Aide Sociale à l’Enfance, ne seraient pas membres des équipes éducatives de l’association, mais représenteraient pour ces jeunes des personnalités référentes, des « tiers » bienveillants à qui il est possible de s’en remettre pour la réalisation de son projet de vie).

Le développement d’un réseau des anciennes et des anciens (fédérer un réseau permettant d’accompagner les générations actuelles dans le développement de leur projet de vie).

Depuis la création du Conseil, ont été organisés : une visite par le Centre de Jour des infrastructures du Centre Commercial Auchan, articulée avec la présentation de corps de métiers faisant vivre ce site ; la participation de Souleymane, jeune de la Maison des Découvreurs à l’animation du Salon Innovations numériques et Compétences de demain à Boulogne-sur-mer, et la visite du FabLab La station de Saint-Omer permettant un retour d’expériences avec son développeur.

Patrick Bourdet dit que l’efficacité de cette nouvelle instance reposera sur sa capacité à faire penser et agir les différentes personnalités membres de ce Conseil, et issus d’horizons différents. Patrick Bourdet valorise cette alchimie naissante, faisant l’éloge de la conjugaison des singularités. Patrick Bourdet dit aussi que la qualité du travail réalisé par le Conseil de la Culture d’entreprendre résidera dans l’harmonisation des différentes temporalités régissant les champs professionnels des différentes parties prenantes.

Eric Legros demande si le Fab Lab développé par l’association sera créé dans l’espace public du boulonnais.

Patrick Bourdet répond que le Fab Lab sera semi-public ; créé dans l’un des espaces physiques de l’association, il tendra vers la socialisation systématique des projets développés en son sein grâce aux échanges numérisés avec d’autres lieux de création. Patrick Bourdet précise cette configuration, parlant d’« empreinte digitale ».
Eric Legros signale qu’un ancien de l’institution, M. Eric Ducamp, a créé une PME dédiée aux produits de la mer, et pourrait être intéressé à terme pour intégrer le réseau de parrainage formalisé par le Conseil de la Culture d’entreprendre.

Eric Parot recommande que le Conseil puisse tenter l’obtention du label Fab Lab octroyé par le MIT ; ce label permet en effet de valoriser à travers le monde le fait que le Fab Lab produise des projets en open source, c’est-à-dire la valeur transactionnelle la plus en adéquation avec la notion de partage au cœur de la vie de l’association.

II. Conseil de la Vie Sociale :

Le Conseil de la Vie Sociale a siégé pour la troisième année consécutive. Il est représenté aujourd’hui par deux représentants élus des enfants de l’association : Mathéo et Souleymane. Sont aussi membres de ce Conseil Sarah Couvelard, représentante du personnel, Madame Beugnet et Monsieur Paris.

Cette saison, le collège des représentants des enfants de l’association au Conseil de la Vie Sociale a été renouvelé au terme d’une campagne électorale organisée durant le mois de décembre 2016. Les enfants et les jeunes ont participé à 63 % au vote, après avoir consulté les professions de foi des sept candidates et candidats.

Dans cette nouvelle configuration, le Conseil a examiné les modalités d’achat des cadeaux de Noel pour les enfants et les jeunes de l’association, la réforme des horaires d’accès à l’Internet en week-ends, la politique de financement des frais d’inscription des enfants et des jeunes dans les associations locales.

En septembre prochain, seront examinées la politique de l’association en matière d’autorisation de sortie accordée à l’enfant pendant son temps de présence obligatoire dans la Maison ainsi que les budgets alloués au soin et à l’hygiène.

Claire Beugnet remercie le Conseil de la Vie Sociale pour la qualité du travail effectué, et valorise la campagne électorale organisée cette saison en tant que signe remarquable de vitalité de l’institution.

Emmanuel Paris dit que le travail du Conseil s’inscrit dans un des axes majeurs de la Loi sur la Protection de l’enfance, réformée et promulguée en mars 2016. Cette loi insiste en effet sur l’essor de la « démocratie des usagers » dans la vie des établissements sociaux et médico-sociaux. Il s’agit d’améliorer plus encore la prise en compte du point de vue des personnes accueillies par les institutions dans l’organisation de leur vie quotidienne.

Francis Rembotte demande si le travail du Conseil de la Vie Sociale revêt véritablement une valeur démocratique, c’est-à-dire si les membres du Conseil sont régulièrement informés du fait que leurs recommandations ne soient pas systématiquement suivis d’effets par la direction de l’association. Francis Rembotte signale que le jeu démocratique est précisément que les avis minoritaires en nombre doivent se plier aux avis majoritaires, ou que les avis formulés par les conseils ne peuvent revêtir qu’une valeur consultative, c’est-à-dire d’un poids relatif dans le processus de prise de décision.

Sarah Couvelard dit que régulièrement, les avis formulés par le collège des représentants des enfants et des jeunes ont été pris en compte par la direction. Certains avis n’ont en effet pas pu être suivis d’effet, mais à chaque fois la direction en a expliqués les raisons.

Claire Beugnet confirme la mise en œuvre régulière de réformes de la politique d’établissement suite aux recommandations du Conseil.

Eric Legros dit qu’un enjeu de développement est et reste l’implication des parents et tuteurs légaux dans la vie de cette instance.

Emmanuel Paris dit que de manière plus générale, des retours d’expérience organisés par le Conseil départemental ou l’UNIOPSS indiquent la difficulté de faire vivre les Conseils de la Vie Sociale ou les groupes d’expression dans les établissements sociaux et médico-sociaux.

III. Conseil scientifique :

Le Conseil scientifique a siégé pour la troisième année consécutive. Il est représenté aujourd’hui par Jean-Paule Demoule, professeur émérite en archéologie à l’Université Paris I, Claire Oger, professeur des universités en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Paris-Est Créteil, Eric Parot, ancien coordinateur France de la Fondation SEED et ingénieur physicien retraité de l’entreprise Schlumberger Ltd. M. Eric Legros est le président de Conseil, Madame Beugnet et Monsieur Paris participent aussi à l’activité de ce Conseil, tout comme Madame Anick Traguardi-Menet, éducatrice de la Maison du Cirque et représentante du personnel.

Le Conseil scientifique a notamment travaillé cette saison sur la poursuite de deux études pluriannuelles ; l’une est consacrée aux sentiments et conditions pratiques de l’autonomie et de l’indépendance selon les anciennes et les anciens de l’institution. Elle est pilotée par Olivier Martin, professeur de sociologie à l’Université Paris Descartes, et par Elsa Ramos, maître de conférences de sociologie à l’Université Paris Descartes. L’autre étude porte sur les sentiments d’appartenance au territoire éprouvés par les enfants de nos Maisons, elle est réalisée par Claire Oger et par Fleur Guy, chercheuse associée à l’UMR 5600 Environnement Ville et Société de l’Université Lyon 2.

Autre projet sur lequel le Conseil s’est particulièrement mobilisé cette année ; le colloque qui, demain, aura lieu à l’Antenne Saint-Louis de l’ULCO. Plusieurs innovations caractérisent ce colloque par rapport aux éditions précédentes, témoignant de la volonté du Conseil de travailler toujours plus et mieux avec les enfants et les équipes. Patrick Bourdet a accepté d’animer un groupe d’expression avec des enfants des Maisons à propos du thème « Où est ton courage ? », et le film en résultant sera diffusé demain dans l’amphithéâtre. Autre novation cette année, éducateurs, chefs de service, membres du Conseil scientifique co-animeront l’après-midi du colloque, dans le cadre de trois ateliers organisés entre 13h30 et 15h. L’un portera sur le courage éprouvé lors des Itinérances organisées par l’association (atelier Joseph Bako / Pierre Lemarquis, neurologue et éthologue, Université de Toulon la Garde), le deuxième sur le courage de l’enfant (atelier Eric Legros / Jean-Charles Sergeant, éducateur de la Maison de la Musique) et le troisième sur le courage de l’éducateur (atelier Claire Oger / Anick Traguardi-Menet).

Eric Legros dit que c’est un honneur de présider le Conseil scientifique, et propose de consacrer notamment son mandat sur deux axes de travail, l’un consacré à la question du droit en matière de protection de l’enfance, ainsi que sur la terminologie employée dans ce champ pour désigner les enfants et les jeunes accueillis.

Eric Legros dit en effet que la notion d’« usagers » pose problème d’un point de vue sémantique ; les enfants et les jeunes accueillis par l’association sont des sujets de droits, dont la personne juridique excède la seule notion d’usager.

Francis Rembotte signale qu’à la Fondation de France, les actions-projets développés sont destinés à des « publics bénéficiaires » ; le terme « usagers » n’est pas reconnu comme pertinent.

Anick Traguardi-Menet informe les participants que dans l’école dans laquelle elle intervient pour former les étudiantes et étudiants aux métiers de l’éducation spécialisée (IRTS), la dénomination est problématique. La plupart du temps, les termes « résidents » ou « résidants » sont mobilisés, mais leur usage reste controversé.

Jean-Paul Demoule signale un glissement sémantique depuis vingt à trente ans des acceptions du terme « usager » ; d’usagers-citoyens, il est de plus en plus question d’usagers-clients pour les services publics.

Claire Beugnet propose de considérer les enfants et les jeunes accueillis en tant qu’usagers par obligation ; il s’agit de prendre en compte le fait que ces personnes intègrent l’association sur décision de placement, prise de manière judiciaire ou administrative.

Patrick Bourdet dit qu’il serait aussi intéressant d’explorer les acceptions de la notion d’usager selon les sciences de l’esprit, car c’est un terme employé par exemple en psychanalyse.

Les membres du Conseil scientifique agréent la proposition de travailler tout au long de la prochaine saison sur les dimensions sémantiques des termes utilisés dans les documents officiels pour qualifier les enfants et les jeunes accueillis en Maison d’Enfants à Caractère Social.

IV. Les comités de pilotage (par ordre alphabétique) :

Communication :

S’agissant de l’alimentation du site de l’association, à ce jour vint-cinq pages Internet sont archivées dans la rubrique saison 2016-2017, soit 6 pages de plus que le relevé effectué la saison précédente à la même époque. Deux cents cinquante articles constituent ces vingt-cinq pages ; la Maison des Découvreurs, le Centre de Jour, la Maison de la Musique, et la Maison du Cirque et la Maison de la Danse sont les Maisons qui transmettent le plus de contenus pour mise en ligne.

La Webradio compte onze nouveaux enregistrements audios dans sa rubrique saison 2016-2017 ; les audios des Conférences du jeudi durent en moyenne une heure, en intégrant dans le décompte les audios réalisés par le Centre de Jour (« Paroles d’enfant »), l’internaute peut écouter plus de 6 heures d’émissions produites par la communauté éducative et ses invités.

Sur le compte Youtube de l’association, les vidéos en ligne comptabilisent au total 5663 vues ; elles sont aussi intégrées dans des articles sur le site Internet de l’association. A ce jour, c’est la vidéo de l’entretien réalisé en mars 2016 par Madame Beugnet, directrice de notre association, avec M. Patrick Bourdet, parrain de notre festival « Les Journées d’Enfance », qui comptent le plus de vues de l’ensemble des vidéos mises en ligne sur le compte Youtube. Les films valorisant les séjours Itinérance, les spectacles du festival annuel « Les Journées d’Enfance », et les chroniques des saisons culturelles, sont ensuite parmi les plus regardés.

Le compte Facebook de l’association compte à ce jour 273 membres, les articles du site Internet sont automatiquement référencés par cette page Facebook.

Plus de 600 personnes et collectifs sont destinataires de la newsletter électronique trimestrielle, présentant l’agenda et les actions réalisées ;

Les partenaires du programme culturel ont régulièrement communiqué sur les actions développées conjointement ;

Une ancienne de la Maison de la Musique est au générique du film Jeannette du réalisateur de cinéma Bruno Dumont, un enfant de la Maison du Cirque et un enfant de la Maison Vive ont été sélectionnés lors du casting préparant la saison 2 du P’tit Quinquin.

Exposition :

D’octobre à décembre 2016, les enfants et les équipes ont visité l’exposition temporaire Alaska Passé / Présent proposée par le Musée de Boulogne-sur-mer. Cette exposition, composée d’œuvres du patrimoine sacré et de créations contemporaines d’artistes d’Alaska, a permis aux enfants du Centre de Jour et de la Maison Vivre de partager leurs ateliers en arts plastiques avec deux artistes d’Alaska : Sonya Kelliher-Combs et Drew Michael.

De février à avril 2017, des œuvres issues du FRAC Nord Pas-de-Calais ont été exposées de manière permanente au pigeonnier. Inspirées du thème « Où est ton courage ? », ces créations ont inspirées les enfants des ateliers arts plastiques du Centre de Jour et de la Maison Vive. Ces œuvres sont exposées au FRAC pendant cet Eté. L’année dernière, plus de 4000 visiteurs avaient pu apprécier les œuvres des enfants dans le cadre de la précédente exposition.

Durant les mois de janvier, février et mars 2017, la première édition de la résidence art / science soutenue par la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France a été organisée. Vincent Croguennec, dessinateur plasticien et Vincent Lascour, archéologue, ont créé plus d’une cinquantaine d’œuvres avec les enfants et les équipes. Un livre / DVD patrimonialise ce moment ; deux résidences croisées art / sciences seront organisées au premier trimestre 2018 puis 2019.

Sabine Chaillet dit que les ateliers avec les artistes venus d’Alaska ont notamment permis d’explorer les arts de travailler différentes matières, et ainsi d’élargir la gamme des supports permettant aux enfants d’esthétiser leurs représentations du monde.

Sylvie Mestre précise ces nouveaux matériaux travaillés en ateliers durant l’automne ; bois, os de sèche, taille de pierre. A propos du travail mené par les enfants pour sculpter ces matières minérales, Sylvie Mestre qu’il est devenu un fil conducteur de la saison à l’image du thème annuel, permettant régulièrement aux enfants par ces gestes ardus de questionner leurs peurs, les raisons de continuer à avancer malgré tout.

Sylvie Mestre signale par ailleurs l’ouverture d’esprit de Drew Michael, qui a accepté de s’ouvrir auprès des enfants de son histoire biographique elle aussi parsemée d’embuches qu’il a finalement réussies à surmonter.

Elykia Kandot dit que le Musée s’interroge lui aussi sur la terminologie permettant de nommer la qualité des personnes visitant ses installations. S’agissant de la discussion développée lors de cette réunion, Elykia Kandot insiste sur le fait que les enfants sont des usagers / acteurs de la programmation muséale, et qu’il faut dès lors inventer les moyens pour qu’ils puissent s’exprimer sur le musée, ses raisons d’être, de penser et d’agir.

Elodie Condette informe les participants qu’à ce jour, 3800 visiteurs du FRAC ont parcouru l’exposition « Courage à l’ouvrage ». Elodie Condette dit que le FRAC propose à l’association de prolonger la période d’exposition de la prochaine création réalisée par les enfants dans le cadre du partenariat, avec un vernissage qui serait programmé le 27 janvier 2018, pour une durée de 6 mois de programmation sur le site de Dunkerque.

Claire Beugnet remercie l’équipe du FRAC pour cette proposition remarquable.

Sylvie Mestre valorise la scénographie des expositions réalisées depuis trois ans avec le Musée et le FRAC ; il s’agit de faire coexister des œuvres professionnelles avec les œuvres des enfants, et ce dialogue est particulièrement enrichissant et abouti. Sylvie Mestre remarque que, si les enfants se succèdent au fil des fins de mesure administrative, les groupes continuent cependant à œuvrer avec de plus en plus de gourmandise dans le cadre des partenariats avec le FRAC et le Musée.

Anick Traguardi-Menet dit le regret des Maisons ne programmant pas d’ateliers arts plastiques de ne pouvoir pleinement participer à la dynamique de ces partenariats.

Sylvie Mestre propose d’ouvrir son atelier dans la semaine aux enfants de ces Maisons, en sus des plages horaires dédiées au Centre de Jour et à la Maison Vive.

Claire Beugnet et Emmanuel Paris soulignent la difficulté de satisfaire toutes les demandes, car l’emploi du temps disponible de ces Maisons est nécessairement après le retour de l’école, ce qui limite drastiquement le champ des possibles.

Emmanuel Paris signale que le partenariat en gestation avec l’Ecole Municipale des Arts de Boulogne-sur-mer permettra notamment à des enfants candidats de consacrer leur première semaine de vacances scolaires, à la Toussaint et en février, à des stages organisés dans les locaux de cette école par un artiste en résidence.

Emmanuel Paris dit que la première année du programme trisannuel de résidence art / science aux Maisons a permis par ailleurs de proposer à l’ensemble des enfants d’un atelier itinérant durant les vacances de février.

Claire Beugnet et Emmanuel Paris disent réfléchir à ouvrir plus largement la visite des infrastructures et des équipes du Louvre-Lens aux enfants des Maisons, y compris celles qui n’ont pas d’ateliers arts plastiques.

Eric Legros dit que c’est la force d’une institution que de savoir construire au long cours des lieux permettant aux enfants, quel que soit le moment de leur venue et de leur départ, de prendre goût rapidement à une pratique artistique et culturelle. Eric Legros observe par ailleurs que l’extériorité des espaces de création (à Boulogne-sur-mer, au musée ; à Dunkerque, au FRAC) permet aux enfants de trouver les voies de leur dépassement, quand le seul espace domestique de la Maison sécurise certes, mais risque de restreindre les imaginaires.

International :

Deux séjours de rupture « Itinérance » de 110 jours ont été organisés durant cette saison ; l’une à l’automne-hiver pour 4 jeunes, l’autre au printemps-été 2017 pour 3 autres jeunes. Les deux séjours ont pour destination l’Atlas marocain ;

Ces jeunes, encadrés par des éducateurs, ont vécu chaque deux semaines de leur séjour dans une famille locale différente. Ils ont pu aussi effectuer des stages, qui en menuiserie, qui en mécanique, qui dans la restauration, qui dans les travaux agraires, etc. ;

Les jeunes ont pu aussi découvrir sites patrimoniaux et patrimoine immatériel vernaculaires, un travail des éducateurs étant de nouer des partenariats avec des associations locales pour faciliter ces échanges interculturels.

Joseph Bako informe les participants qu’un nouveau protocole va être expérimenté à la rentrée, permettant de programmer un séjour Itinérance d’une durée de cinq mois. Ceci, dit Joseph Bako, permettrait d’améliorer le travail des encadrants pour questionner avec le jeune les ressorts de son rapport au monde, son image de soi et les relations à autrui.

Patrimoine :

Pour la troisième saison consécutive, Paule Bally a inventorié les archives photographiques communiquées par les équipes, valorisant les moments vécus par les deux associations « Œuvre du refuge Sainte / FEDCOP » et « La Maison des Enfants de la Marine », associations plus que centenaires, fondatrices de notre association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ».

Ce sont à ce jour plus de deux mille archives photographiques qui sont classées et proposées à la consultation dans la salle du Conseil d’administration de la ferme de Bertinghen, spécialement à l’attention des anciennes et des anciens, comme ce fut le cas par exemple ce 2 juillet lors de notre grand rassemblement annuel.

Cette année, Paule Bally a particulièrement travaillé sur la collecte des archives issues de l’activité culturelle de l’association depuis sa création, en juin 2011.

Ce travail sera valorisé sur le stand de l’association, pendant les « fêtes de la mer », rassemblement de vieux gréements qui chaque deux ans rassemblent plus de 130 000 visiteurs.

Emmanuel Paris explique que les archives photos des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale depuis la création de l’association en juin 2011 sont essentiellement numériques.

Paule Bally propose que Quentin Laplace, informaticien de l’association qui brasse ce corpus avec elle, extrait des images qui puissent être imprimées sur papier.

Paule Bally dit en effet que la consultation d’archives papier permet à la personne d’entretenir un rapport plus intime avec le souvenir.

Patrick Bourdet confirme cette dimension corporelle, précisant que le papier permet par rapport à l’écran d’offrir des preuves tangibles à la personne en quête mémorielle.

Claire Beugnet propose que le comité de pilotage consacre ses réunions la saison prochaine à la sélection d’images à imprimer.

Sciences :

Du mois de novembre 2016 au mois de juillet 2017, chaque mois, les enfants, les jeunes et les équipes ont construit avec Paul Dubois et Vincent Lascour, archéologues INRAP, Mathieu Delforges, Aurélie Legras et Kévin Lenoir, membres de l’association d’archéologie expérimentale « Les Chalcophore », et Christophe Lefèvre, éducateur de la Maison du Cirque un travois de l’âge de bronze et une charrette médiévale XVème siècle.

A l’invitation de Monsieur Eric Parot, membre de notre Conseil scientifique, Madame Sophie Goujon Durand, chercheuse à l’Ecole Supérieure de Physique Chimie Industrielles de Paris, a organisé des ateliers au Centre de Jour, avec en point d’orgue deux journées en juin de restitution des savoirs acquis, au centre d’études et de recherches Schlumberger de Clamart puis au Musée Pierre-Gilles de Gennes.

Elisabeth Justome dit que cette saison d’ateliers archéologiques mensuels a permis à Paul Dubois, technicien de s’ouvrir à la médiation en direction des publics, ce qui est très important pour l’INRAP car trop souvent cette activité est réservée aux cadres tels les responsables d’opération de fouille.

Elisabeth Justome que l’organisation de la résidence art / science 2017 fut pour l’INRAP une première, puisque le siège central a rapidement accepté le principe de la mise en disponibilité pendant deux mois de Vincent Lascour, tenant compte du calendrier des rapports de fouille à rédiger par Vincent. Elisabeth Justome valorise le principe de ces résidences, car elles permettent aux institutions partenaires d’explorer pour elles-mêmes de nouvelles manières de faire en matière de médiation culturelle.

Elisabeth Justome demande la possibilité que l’association puisse consulter les enfants et les jeunes sur la présence aussi grande de l’archéologie dans leur saison.

Claire Beugnet et Emmanuel Paris signalent que le questionnaire proposé à chaque fin de saison aux enfants accueillis en internat par l’association sera diffusé dès le 10 juillet, permettant d’inclure de nouvelles questions posées aux enfants et aux jeunes sur le thème de l’archéologie.

Patrick Bourdet valorise le remarquable investissement de l’INRAP dans le partenariat avec les Maisons.

Eric Parot informe les participants que la Fondation SEED poursuivra ses ateliers au Centre de Jour la saison prochaine, avec des ateliers physique / chimie co-organisés par Sophie Goujon-Durand, Eric Parot et Yohan Muguet.

Eric Parot dit que cette année, Sophie Goujon-Durand et lui ont dû notamment inventer de nouvelles manières de mener leurs ateliers avec Acef, jeune du Centre de Jour ne parlant ni français, ni anglais, et que cela fut une aventure passionnante.

Eric Parot signale que lors de la restitution finale des ateliers de la saison écoulée au Centre d’études et de recherches de l’entreprise Schlumberger Ltd à Clamart, les ingénieurs et scientifiques du site se sont déplacés nombreux, avec aussi pour la première fois la présence de la direction de la branche « testing ».

V. Thème de la saison 2017-2018, programmation des prochaines réunions des Conseils :

L’association propose la formule « Trait d’union » pour inspirer la saison culturelle à venir, commençant en septembre et se terminant en juillet 2018.

Cette proposition tient, comme à chaque fois, compte de plusieurs facteurs avec comme premier d’entre eux ce que vivent et expriment les enfants de l’association.

Ainsi du film réalisé le 5 avril à l’attention du colloque des « Journées d’Enfance 2017 » ; les enfants ont formulé avec Patrick Bourdet des raisonnements sur le courage au cours desquels ils ont souvent articulé deux idées, par exemple la peur et la confiance.

Il s’agit donc d’une pensée dialectique, laquelle peut être symbolisée par le trait d’union, forme syntaxique symbolisant la valorisation d’une pluralité de sens par leur jonction, leur mise en rapprochement par celui qui parle, écrit, dit.

La même énergie conciliatrice caractérise les équipes éducatives ; il s’agit pour les professionnels de faire œuvre de médiation, de facilitation du lien entre différentes parties prenantes (l’enfant, le ou les parents, les services de l’Aide Sociale à l’Enfance, l’établissement scolaire, le Juge des Enfants, etc.).

« Trait d’union » peut aussi signifier le travail du programme culturel de l’association qui en arts, en lettres, en sciences et technologies, en sports, joint l’expressivité de l’enfant aux systèmes de mise en représentation développés par l’humanité pour représenter la généalogie, la vie, le monde, l’univers (voir par exemple l’ouvrage écrit par l’anthropologue Tim Ingold ; « Une brève histoire des lignes »).

Dates des prochaines réunions :

Conseil de la Vie Sociale : mardi 19 septembre 2017, de 18h à 20h.
Conseil scientifique : le 20 octobre 2017, de 10h à 13h.
Conseil de la Culture d’entreprendre : le 3 novembre 2017, de 10h à 13h.
Comité de pilotage « exposition » : le 27 septembre 2017, de 10h30 à midi, comité de pilotage « patrimoine », le 27 septembre 2017, de 14h30 à 16h ; comité de pilotage « sciences », le 27 septembre 2017 de 16h à 17h.
Comités de pilotage « communication » et « itinérance » le 4 octobre 2017.

Claire Beugnet remercie les participants de cette réunion et clôt l’assemblée plénière des Conseils.

Cinquième phase de l’étude scientifique sur le sentiment d’appartenance au territoire

(Image illustrative : “ligne d’erre”, carte de trajets réalisée avec l’encouragement de Fernand Deligny, voir ici).

Dans le cadre de l’activité de notre Conseil scientifique, l’enquête sur les sentiments d’appartenance au territoire des enfants et des jeunes de notre institution débute sa cinquième phase ce samedi 8 juillet.

Après une première phase consacrée au mois de juillet 2015 par un premier groupe d’enfants à l’exploration  des lieux d’attachement aux côtés de Claire Oger, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication (Département de communication politique et publique, Université Paris Est-Créteil) et de Fleur Guy, docteure en géographie, chercheuse associée à l’UMR 5600 Environnement Ville et Société de l’Université Lyon 2, un deuxième groupe s’est essayé en juillet 2016 avec Claire Oger et Fleur Guy à cet exercice.

Claire et Fleur proposent aujourd’hui et jusqu’à mercredi à un troisième groupe d’enfants d’itinérer avec elles en quête de leurs lieux d’attachement respectifs.

Pour plus d’informations sur cette étude, lire le chapitre “IV. Présentation d’actions/recherches organisées cette saison culturelle en nos Maisons”ici.

Convention internationale des Droits de l’Enfant

La Convention internationale des Droits de l’Enfant a été ratifiée par le France peu de temps après sa promulgation par l’Organisation des Nations Unies (ONU), avec une mise en application dans notre droit national le 2 septembre 1990.

Vingt-sept ans après, le Défenseur des Droits a publié une étude sur son appropriation par la société française.

Cliquer ici pour les résultats de cette étude.

Cliquer ici pour prendre connaissance des analyses du Défenseur des Droits à son propos.

Compte-rendu de la réunion du 28 avril 2017

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique de l’association

« Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Boulogne-sur-mer

28 avril 2017

Présents :

Claire Beugnet, directrice de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Eric Legros, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », vice-président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Pierre Lemarquis, neurologue, attaché d’enseignement d’éthologie à l’université de Toulon-La Garde

Patrick Miquel, précédent directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais

Claire Oger, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université Paris-Est Créteil

Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », coordinateur du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED

Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Adrien Thiébaux, représentant des enfants et des jeunes de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Annick Traguardi-Menet, représentante du personnel de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Excusés :

Joseph Bako, chef de service de la Maison de la Musique et du service « Itinérance », association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale

Jean-Paul Delevoye, précédent président du Conseil Economique Social et Environnemental

Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie, Université Paris 1

Fleur Guy, docteure en géographie, chercheuse associée à l’UMR 5600 Environnement Ville et Société

Pierre Hilaire, directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais

Olivier Martin, professeur des universités en sociologie, Université Paris Descartes

Invité :

Jean-Charles Sergeant, éducateur Maison de la Musique, association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.

Ouverture de la quatorzième séance du Conseil scientifique.

I. Nomination du nouveau président du Conseil scientifique :

Noël Quéré, président du Conseil scientifique nommé à cette fonction le 2 juillet 2014 par Philippe Hazelart, président de l’association, souhaite mettre un terme à son mandat et propose, pour lui succéder, Eric Legros, actuellement vice-président du Conseil scientifique.

Francis Rembotte demande si la charte du Conseil scientifique a spécifié les modalités permettant la prise de fonction à la présidence du Conseil scientifique.

Emmanuel Paris répond par la négative, précisant que de la date de création du Conseil, le 27 juin 2013 jusqu’à l’assemblée plénière du 2 juillet 2014, Philippe Hazelart présidait l’instance sur proposition de Noël Quéré, alors président de l’association.

Francis Rembotte propose aux participants d’inscrire dans une version réactualisée de la charte les modalités permettant la prise de fonction à la présidence du Conseil scientifique.

Les participants approuvent cette recommandation.

Francis Rembotte propose que le Conseil scientifique mette au vote la ou les candidatures pour accéder à la présidence du Conseil scientifique – ces candidatures devant être portées par des membres du Conseil scientifique, puis que la personnalité élue soit présentée au Conseil d’administration de l’association pour validation.

Les participants approuvent cette recommandation.

Francis Rembotte propose que le mandat de la présidence du Conseil scientifique soit de deux années à compter de la prise de fonction. La nouvelle présidence du Conseil scientifique, moyennant validation du Conseil d’administration de l’association lors de sa prochaine réunion, entrerait par conséquent en vigueur lors de l’assemblée plénière organisée pendant les « Journées d’Enfance 2017 ».

Les participants approuvent cette recommandation.

Eric Legros présente aux participants les nouveaux thèmes sur lesquels il aimerait proposer au Conseil scientifique de travailler en particulier dans les deux années à venir. Eric Legros insiste sur l’intérêt de développer une réflexion sur l’épistémè clinique à l’œuvre dans le quotidien de travail des Maisons de l’association. Eric Legros précise qu’il s’agirait de penser l’évolution des pratiques professionnelles, pour les ouvrir aux savoirs, savoir-faire et savoir-être issus des travaux en neurosciences. Eric Legros dit que cette ouverture ne se substituerait pas aux sciences de l’esprit (psychanalyse, psychologie, pédopsychiatrie), corpus mobilisé de longue date par l’institution lors des réunions d’équipe hebdomadaire ou les rendez-vous personnalisés avec des enfants de l’association, mais enrichirait cette épistémè par un dialogue fécond et systématisé avec les neurosciences. Eric Legros propose à Claire Beugnet de revenir sur le cas d’un enfant afin d’illustrer la pertinence d’une telle alliance.

Claire Beugnet raconte aux participants comment Quentin, enfant de la Maison de la Musique, a effectivement su trouver par-lui-même les moyens de contrôler ses émotions grâce à des images IRM que la direction et l’équipe éducative lui ont affichées dans sa chambre ainsi que dans l’espace de vie commune de la Maison.

On trouvera le contenu de ces images ici.

Claire Beugnet précise que l’idée de présenter aussi systématiquement à Quentin ces images a tenu compte de ses dires ; Lucas expliquait qu’il sentait régulièrement monter en lui de fortes émotions au point d’avoir « la tête qui bouillonne », mais ne parvenait pas ni à les nommer ni à les maîtriser. Claire Beugnet informe les participants que Quentin aujourd’hui vit une vie bonne ; il a intégré un ESAT, obtenu un CDI, et s’épanouit dans la relation aux autres.

Jean-Charles Sergeant se souvient aussi de Quentin, et dit qu’il avait aussi su trouver une manière de contrôler ses émotions en marchant autour de la Maison d’enfants lorsqu’elles étaient trop fortes.

Claire Beugnet observe que l’accompagnement par les équipes éducatives est déterminant pour optimiser l’efficacité de tels protocoles.

Emmanuel Paris signale un autre outil de visualisation des émotions utilisé par l’équipe de la Maison Vive pour proposer aux enfants des moyens de conscientiser leurs corps et leurs émotions. Emmanuel Paris cite l’atelier de pensée, organisé chaque semaine, et mobilisant une cartographie des émotions reprenant les codes esthétiques des mangas japonais. Une réflexion des enfants et de l’équipe sur l’inclinaison des sourcils, des commissures de lèvres, permet ainsi à l’enfant de préciser l’intensité de telle ou telle émotion dont il dit être affecté au moment de l’atelier.

On trouvera un exemple de grille pictomanga permettant de sérier les intensités émotionnelles ici.

Emmanuel Paris propose à Eric Parot de dire aux participants les analyses qu’il a pu lire à propos de ces approches.

Eric Parot insiste sur le fait qu’il n’est pas spécialiste de ces questions ; la lecture d’un article l’a informé sur les possibles dérives du comportementalisme dans des protocoles mis en œuvre aux Etats-Unis. Les techniques utilisées pour aider les personnes à réguler leurs émotions n’avaient en effet nullement pour objectif de s’attaquer aux causes des troubles. Eric Parot dit que cela est problématique, puisque si le protocole est efficace, il n’aide que très relativement la personne.

Pierre Lemarquis confirme la possibilité de tels manquements mais précise qu’il est possible, par ces techniques d’imagerie objectivant les émotions et leurs effets corporels, de travailler les causes des symptômes. Pour ce faire, explique Pierre Lemarquis, il est important d’articuler l’usage de ces technologies avec des informations biographiques de la personne concernée.

Jean-Charles Sergeant dit que les équipes éducatives, particulièrement à même de connaître l’histoire et l’évolution jour après jour des enfants de leur Maison d’enfants, parviennent à lier les comportements observés et leurs causes profondes. Jean-Charles Sergeant confirme le besoin par les équipes d’outils permettant de mettre en perspective les symptômes observés.

Eric Legros dit qu’il est en effet très important pour les enfants, pour les professionnels, de pouvoir accompagner les relations transférentielles égrainant le travail quotidien des équipes par des cadrages, des mises en perspective formulées et réactualisées par les recherches scientifiques.

Emmanuel Paris propose aux participants de mettre au vote la candidature d’Eric Legros. Eric Legros ne prend pas part au vote ; la candidature d’Eric Legros est votée à l’unanimité.

II. Préparation du colloque « Où est ton courage ? », 7 juillet 2017 :

Conformément aux décisions formulées par le Conseil scientifique lors de ses réunions organisées durant la saison culturelle, le colloque « Où est ton courage ? », organisé le vendredi 7 juillet 2017 dans le cadre du festival annuel « Les Journées d’Enfance 2017 », évoluera par rapport aux éditions précédentes.

Emmanuel Paris informe les participants de cette nouvelle mouture, et présente l’état d’avancement du filage au 28 avril 2017 :

« Tout au long de la journée : dessins réalisés par Christian Antonelli.

Matin (9h-12h) :

  • 9h-10h :

Discours du président de l’association (20 minutes)

Vidéo Patrick Bourdet / enfants, film de la rencontre entre le parrain du festival et des enfants des Maisons : discussion collective autour du thème « Où est ton courage ? » (30 minutes)

  • 10h-10h30 :

Présentation de l’association PREMA par Estelle Gavrand.

  • 10h30-10h45 : pause
  • 10h45-12h :

Présentation de Gourdoulou (les dix premières minutes du film)

Grégory Buchert (genèse de cette œuvre), Gérard-Henri Durand (Italo Calvino « Le chevalier inexistant » / William Shakespeare « Macbeth »), Jean-Paul Demoule (Effondrement et résilience des civilisations) : 20 minutes par prise de parole.

Pause repas

Après-midi (13h30-16h) :

De 13h30 à 15h, trois ateliers co-animés par éducateurs et membres du Conseil scientifique, dans trois salles différentes de l’Université.

  • Atelier 1 (13h30-15h) : Jean-Charles Sergeant, recommandation de deux textes :

« Le courage

Avoir du courage ne se manifeste pas toujours par des actes héroïques d’envergure.

Avoir du courage, c’est se respecter assez pour savoir dire non, plutôt que de céder aux demandes qui ne nous conviennent pas.

C’est accepter de reconnaître la réalité même quand elle fait mal.

C’est se relever des coups durs, encore et encore et encore, parce que rien ne peut nous détruire sans notre consentement.

C’est se montrer vulnérable, alors que les masques seraient si faciles à remettre en place pour nous protéger.

C’est parfois avancer dans le vide, même avec la peur au ventre, parce qu’on sait qu’il y aura toujours un soutien, un appui quelque part, même si nous nous croyons seuls.

Le courage fait toujours équipe avec la peur, parce que l’un n’existe pas sans l’autre.

Faire preuve de courage, c’est accepter d’être imparfait et s’aimer quand même, parce que le courage est l’une des plus grandes preuves d’amour envers soi-même. »

(Source non identifiée)

« Je voulais que tu comprennes

Ce qu’est le vrai courage…

C’est savoir que tu pars battu d’avance et, malgré ça, agir quand même et tenir jusqu’au bout »

(Harper Lee (2015), Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur [1960], Paris, Editions Audiolib)

  • Atelier 2 (13h30-15h) : Joseph Bako, à partir des séjours Itinérance :  ;
  • Atelier 3 (13h30-15h) : Anick Traguardi-Menet / Claire Oger

15h-16h, retour dans le grand amphithéâtre : synthèse des trois ateliers. »

Emmanuel Paris propose aux participants d’affiner cette organisation, aussi bien sur les temps dévolus aux prises de parole, que sur la mise en lien des éducateurs porteurs de thème des ateliers de l’après-midi avec des membres du Conseil scientifique.

Les participants formulent les deux premières recommandations suivantes :

  • Les discours inauguraux sont de vingt minutes, partagés par le président de l’association et, sous réserve de confirmation, par une ou un représentant du Conseil départemental du Pas-de-Calais ;
  • La prise de parole dédiée à l’association PREMA est de 45 minutes, permettant de valoriser ses raisons d’être et d’agir.

Emmanuel Paris détaille l’atelier consacré à la présentation de l’œuvre intitulée « Gourdoulou ». Emmanuel Paris dit que cette œuvre a été découverte de manière fortuite par les enfants et les équipes éducatives lors du vernissage de la précédente exposition réalisée par les enfants du Centre de Jour et de la Maison Vive le 29 juin 2016 au Fonds Régional d’Art Contemporain Nord Pas-de-Calais.

L’ensemble des Maisons avait alors par hasard regardé « Gourdoulou », projetée dans une pièce afférente au parcours d’exposition « Chemin faisant II ». Emmanuel Paris dit que la qualité d’attention des enfants et des équipes était impressionnante, et que Claire Beugnet et lui-même ont vu dans le récit mis en image par ce film l’expression métaphorique des métiers de l’éducation spécialisée, ainsi que du thème de la saison culturelle à venir : « Où est ton courage ? ».

Emmanuel Paris explique que Gourdoulou est dans le texte d’Italo Calvino un garçon sans conscience de ce qu’il est, mais dont le corps est si présent au monde : quand il rencontre des canards, il est un canard, quand il rencontre le roi Charlemagne, il est un roi, quand il est en présence des chevaliers de la cour, il est un chevalier, etc. Et, par opposition, le second personnage clé du texte de Calvino : Agilulfe, est une personne ayant une extrême conscience de sa fonction, mais dont le corps n’existe pas.

Ceci, dit Emmanuel Paris, peut – et l’œuvre de Grégory Buchert : « Gourdoulou » ainsi que de sa réception par les enfants et les équipes en juin 2014 permettent de le penser, être en effet une métaphore pertinente, à la signification manifeste, de l’essence du métier exercé en nos Maisons. Les éducateurs portent les enfants sur leurs épaules, travaillant sans cesse à retrouver l’équilibre afin de vivre pleinement en ce monde.

Emmanuel Paris lit aux participants les échanges préparatoires avec l’artiste Grégory Buchert, auteur de cette œuvre, ainsi que de Gérard-Henri Durand et Jean-Paul Demoule.

Emmanuel Paris précise ce faisant que Grégory Buchert s’est inspiré du Chevalier inexistant, écrit par Italo Calvino en 1962, et de la phrase extraite du « Macbeth » de William Shakespeare pour penser ce film.

Emmanuel Paris lit d’abord à voix haute ce passage extrait du « Chevalier inexistant », dont il dit qu’il est d’une grande modernité à propos de l’effort que doivent déployer les institutions pour continuer à agir en intelligence avec ce que vivent et ressentent les individus (p. 51) :

« L’état des choses du monde, en cet Âge ancien où se déroule mon histoire, était encore plein de hasards. Plus d’une fois, il arrivait qu’on se trouvât mis en présence de vocables, de notions, d’institutions et de formes à qui ne correspondait rien de réel ; en revanche, le monde regorgeait de choses, d’énergies et d’êtres que rien, pas même un nom, ne différenciait du reste : bref, une époque où la volonté opiniâtre d’être là, de marquer son passage, de se colleter avec tout ce qui existe, demeurait souvent sans emploi. À dire vrai, bien des gens n’en avaient que faire : les uns étaient trop ignorants, trop misérables, les autres, trop favorisés, pour en éprouver le besoin ; de sorte qu’une certaine quantité allait se perdre dans le néant. Mais il pouvait advenir aussi que cette volonté, ce sentiment de soi, restés en suspens, précipitassent, en quelque sorte, pour former un grumeau : ainsi voit-on que l’impalpable poudroiement des gouttelettes se condense en une bourre de nuages. Et quelquefois, par l’effet du hasard ou d’une intuition, cette masse venait se loger dans un nom, un titre nobiliaire – il s’en trouvait alors quantité de vacants – en une case de l’organigramme militaire, avec un ensemble de missions à remplir et de règlements déterminés ; et puis, surtout, dans une armure inoccupée, car, sans armure, par les temps qui couraient, même l’homme qui existait risquait fort de disparaître : alors, pensez donc, le malheureux qui n’existait pas… ».

Emmanuel Paris dit à voix haute une autre phrase, prononcée au début du film « Gourdoulou » et formulée par Shakespeare dans Macbeth : « J’ai dans la tête d’étranges choses qui réclament ma main et qui demandent qu’on les exécute avant de les examiner de trop près. » Emmanuel Paris informe les participants que Grégory Buchert a particulièrement valorisé cette citation quand il réfléchit aux raisons d’être et d’agir des équipes avec les enfants.

Emmanuel Paris explique que Gérard-Henri Durand a accepté de prendre la parole lors du colloque à propos de ces filiations littéraires, Jean-Paul Demoule acceptant quant à lui de réfléchir aux dynamiques de résilience des civilisations. A l’image du film « Gourdoulou », les civilisations redécouvertes par les archéologues trébuchent, se relèvent, avancent malgré tout pour instituer des manières renouvelées de se représenter le monde et la place que chacun peut y prendre.

S’agissant du film valorisant la rencontre d’enfants des Maisons et du parrain de l’association, Patrick Bourdet, pour réfléchir ensemble au thème du colloque, le Conseil scientifique après visionnage valide le document audiovisuel.

Emmanuel Paris propose aux participants de réfléchir aux modalités d’organisation de l’après-midi du colloque.

Emmanuel Paris présente pour commencer la proposition de Joseph Bako ; il s’agirait de réfléchir aux expressions du courage, du découragement, de l’encouragement durant les séjours de rupture à l’étranger organisés régulièrement par l’association.

Le principe de ces séjours de rupture Itinérances, de leur création en 1993 jusqu’à ce jour, pourrait être résumé par ces questions fondatrices formulées dans l’ouvrage de Tobie Nathan « L’étranger ou le Pari de l’Autre » : qui es-tu ? ; qui t’envoie jusqu’à moi ? ; pourquoi  viens-tu ? On trouvera une présentation plus détaillée de cet ouvrage et de ses questionnements ici.

Par ces questions, les jeunes réalisant ces séjours de rupture sont en capacité de revisiter radicalement leur parcours de vie et formuler la feuille de route pour leur vie à venir.

Pierre Lemarquis propose de co-animer cet atelier avec Joseph Bako. Pierre Lemarquis et Claire Oger nomme les problématiques universelles vécues par les enfants durant ces séjours : le dépaysement, le déplacement, le déracinement, la confrontation à la découverte d’une altérité.

Pierre Lemarquis cite cette question posée par Bruce Chatwin dans l’ouvrage « Le chant des pistes » : « A quoi sert un gros cerveau ? A trouver son chemin en chantant dans le désert… ».

On trouvera une présentation de cet ouvrage ici.

Pierre Lemarquis explique que dans ces dimensions d’itinérance, travaillant à la perte de repères pour mieux en formuler d’autres, se joue aussi le développement d’intelligences multiples au principe du grandissement et de l’épanouissement des personnes.

Eric Legros et Claire Oger disent que des anciennes et anciens ou des enfants actuellement dans les Maisons parlent souvent de leur séjour Itinérance comme un élément marquant de leur vie.

Jean-Charles Sergeant (atelier 2), lit à voix haute les textes auxquels il a pensés tenant compte du thème de notre saison culturelle.

Jean-Charles Sergeant explique que le premier texte a été publié sur la page Facebook intitulée « Les belles choses de la vie ». Les deux textes retenus par Jean-Charles Sergeant lui font penser à ce qui est vécu chaque jour dans les Maisons d’enfants de l’association : les actes de courages peuvent être manifestées par les enfants toujours dans une expression singulière, à minima (par exemple et ne serait-ce que se lever le matin pour aller à l’école). Jean-Charles Sergeant cite aussi cet exemple d’un enfant de la Maison de la Musique qui aujourd’hui accepte de se mettre devant le micro durant l’atelier de musique hebdomadaire, de rester concentré pour bien chanter. Jean-Charles Sergeant dit à son propos que c’est là la marque d’un grandissement particulièrement appréciable. En un an l’enfant a su trouver en lui et avec l’accompagnement de l’équipe les capacités à être présent à la situation, adapter son comportement à ce qu’il est attendu de lui, accepter de s’exposer aux regards des autres, concentrer à bon escient ses gestes et ses déplacements dans l’espace convenu par tous de la représentation de soi.

Jean-Charles Sergeant cite l’exemple d’un jeune qui, voici plusieurs années, avait lors d’un séjour organisé par l’association participé à des randonnées de « via ferrata » en milieu montagneux. Le jeune, en suspension sur la falaise à gravir, accroché aux systèmes de fixation, s’est crispé, ne pouvait plus avancer tant il était impressionné par la peur du vide. Puis il a su trouver en lui les capacités à remobiliser ses forces motrices afin de redescendre avec les autres, pour continuer la randonnée.

Eric Legros propose à Jean-Charles Sergeant de co-animer cet atelier.

Francis Rembotte recommande que les ateliers puissent s’ancrer dans le quotidien vécu par les équipes, afin que ces espaces de parole collective lors du colloque puissent aussi constituer des propositions de manières d’être et de faire ensuite utilisées durant le cours de l’année. Francis Rembotte dit aussi que l’atelier dédié aux séjours Itinérance prévoit un temps de présentation du service à l’attention de celles et ceux qui ne connaîtraient pas ses spécificités.

Claire Oger dit que les ateliers prévus ne doivent pas, à son avis, être des ateliers qui conduisent à prescrire des manières d’être et de faire : cela relève de la formation professionnelle et non de ces échanges collectifs destinés plutôt à réfléchir, même si chacun doit en tirer des enseignements : l’atelier dédié à réfléchir aux formats du courage lors des Itinérances peut être aussi un moment durant lequel penser plus généralement l’acte d’itinérer, les déplacements auxquels la vie contraint, etc. De manière plus générale, l’idée est de faire émerger des sujets de préoccupation, des conceptions, des questions. Claire Oger pense que chacun saura en tirer des conclusions, mais que cela doit rester ouvert.

Jean-Charles Sergeant dit que ces ateliers ne prétendent pas à prescrire aux équipes des outils, mais à minima permettent la facilitation du partage d’informations entre professionnels.

Anick Traguardi-Menet et Claire Oger présentent l’atelier 3.

Anick Traguardi-Menet et Claire Oger proposent de travailler les items suivants en dialogue avec « Où est ton courage ? » : la position éducative, la position de l’éducateur, l’acte éducatif.

Emmanuel Paris dit que cela est d’autant plus important que l’association a posé comme pré-requis « tous éducateurs » ; maîtresses de maison, veilleurs de nuit sont considérés par l’institution comme membres à part entière de la communauté éducative, et participent donc par leurs interactions et interlocutions avec les enfants de la Maison à la formulation des manières d’être, de faire, de penser pour grandir et s’épanouir.

Anick Traguardi-Menet dit que cela peut dès lors être une autre acception parlée durant cet atelier ; le courage pour les éducateurs d’accepter d’autres agents statutaires comme alter ego dans le travail éducatif, et vice-versa le courage des maîtresses de maison, des veilleurs de nuit, d’accepter assumer cette responsabilité.

Francis Rembotte propose une définition de la lâcheté : le lâche n’est pas celui qui manque de courage ou n’en a pas. Le lâche est celui qui a une femme, des enfants, un compte en banque.

Eric Parot demande s’il sera possible, la saison prochaine, d’identifier avec l’équipe du FRAC Nord Pas-de-Calais une œuvre exprimant le nouveau thème lors du colloque, à l’image de « Gourdoulou » cette année.

Le Conseil scientifique résume l’organisation de l’après-midi :

  • il est à souhaiter que les films diffusés le matin puissent imprégner les discussions des ateliers organisés l’après-midi ;
  • les ateliers doivent être programmés de 13h30 à 14h45, le quart d’heure rendu disponible permettant aux co-animateurs des ateliers de rédiger la synthèse présentée ensuite, entre 15h et 16h, dans le grand amphithéâtre ;
  • les thèmes des trois ateliers respectifs sont les suivants : atelier 1 : le courage en Itinérance ; atelier 2 : le courage chez l’enfant ; atelier 3 : le courage chez l’éducateur.

Emmanuel Paris remercie les participants pour ces contributions, et demande aux trois duos animateurs de lui envoyer d’ici le mois de juin une brève présentation des mots et idées clés travaillés respectivement, afin d’en faire part au public du colloque, en début d’après-midi, pour que chacune et chacun puissent se déterminer sur son choix d’atelier.

III. Présentation des « Journées d’Enfance 2017 » (focus sur l’assemblée plénière du 6 juillet 2017) :

Emmanuel Paris présente d’abord aux participants l’organisation d’une réunion multipartite, réunissant l’ensemble des instances conseillant l’association dans son développement : le Conseil de la Culture d’entreprendre, le Conseil de la Vie Sociale, le Conseil scientifique et les comités de pilotage thématiques du programme éducatif et culturel « L’aventure de la    vie ». Cette réunion, l’« assemblée plénière », aura lieu le jeudi 6 juillet, de 10h à midi, sur le site de la Ferme de Bertinghen ; elle permettra aux membres des instances respectives de se rencontrer, et de partager autour des activités menées dans leur périmètre d’actions. L’assemblée plénière sera l’une des animations du festival annuel « Journées d’enfance    2017 » ; elle symbolisera l’achèvement de la saison culturelle 2016-2017 et annoncera le lancement de la saison culturelle 2017-2018.

Les autres dates du festival sont les suivantes :

  • Dimanche 2 juillet, de 10h à 11h30 : diffusion des chroniques filmées dans le caafé-théâtre Michel Lafond de la ferme de Bertinghen, à l’attention des enfants et des équipes de service ce 2 juillet et, de 12h à 15h, « Les grandes tables de la ferme », rassemblement annuel de la communauté éducative et des anciennes et anciens de l’institution ;
  • Mardi 4 juillet, de 18h à 20h : sur les bords de la Liane, côté pont de l’entente cordiale, joute nautique inter-Maisons co-organisée avec le BCK ;
  • Jeudi 6 juillet, 10h-12h, assemblée plénière des instances conseillant l’association dans le développement de son programme « L’aventure de la vie » ;
  • Vendredi 7 juillet, de 9h à 16h sur le site de l’antenne Saint-Louis, ULCO Boulogne-sur-mer : colloque « Où est ton courage ?) et, à 20h, spectacle « Passeurs de cœur » dans la salle « Le Phenix » d’Outreau.

IV. Point sur l’état d’avancement du financement des retranscriptions écrites des entretiens réalisés durant les deux études en cours du Conseil scientifique :

Emmanuel Paris informe les participants que l’association est en train de négocier l’usage d’une dotation octroyée par la Fondation Sopra Steria / Institut de France, pour le financement des retranscriptions écrites des deux études portées par le Conseil scientifique.

Claire Oger informe les participants qu’il sera possible de contractualiser une convention avec les laboratoires universitaires des deux équipes, permettant en suite le financement des vacations dédiées à ces activités de retranscription des entretiens.

Claire Oger dit que son laboratoire serait prêt à abonder le budget dédié pour l’étude sur le sentiment d’appartenance au territoire, à hauteur de 500 euros.

Claire Beugnet remercie au nom de l’association Claire Oger en sa qualité de représentante du laboratoire.

V. Questions annexes (focus sur le thème de la prochaine saison culturelle) :

Emmanuel Paris propose la formule « Trait d’union » pour inspirer la saison culturelle à venir, commençant en septembre et se terminant en juillet 2018.

Emmanuel Paris explique que cette proposition tient, comme à chaque fois, compte de plusieurs facteurs avec comme premier d’entre eux ce que vivent et expriment les enfants de l’association.

Emmanuel Paris se réfère au film réalisé le 5 avril à l’attention du colloque des « Journées d’Enfance 2017 » ; les enfants ont formulé avec Patrick Bourdet des raisonnements sur le courage au cours desquels ils ont souvent articulé deux idées, par exemple la peur et la confiance.

Il s’agit donc d’une pensée dialectique, laquelle peut être symbolisée par le trait d’union, forme syntaxique symbolisant la valorisation d’une pluralité de sens par leur jonction, leur mise en rapprochement par celui qui parle, écrit, dit.

Emmanuel Paris précise que la même énergie conciliatrice caractérise les équipes éducatives ; il s’agit pour les professionnels de faire œuvre de médiation, de facilitation du lien entre différentes parties prenantes (l’enfant, le ou les parents, les services de l’Aide Sociale à l’Enfance, l’établissement scolaire, le Juge des Enfants, etc.).

Emmanuel Paris conclut sur le fait que « trait d’union » peut aussi signifier le travail du programme culturel de l’association qui en arts, en lettres, en sciences et technologies, en sports, joint l’expressivité de l’enfant aux systèmes de mise en représentation développés par l’humanité pour représenter la généalogie, la vie, le monde, l’univers.

Emmanuel Paris prend à ce propos appui sur un ouvrage écrit par l’anthropologue Tim Ingold ; « Une brève histoire des lignes », dont on trouvera une présentation ici.

Claire Beugnet demande si le thème pourra être pleinement approprié par les enfants et les équipes.

Claire Oger dit qu’il est possible de trouver dans la bibliographie de Tim Ingold des textes très concrets, qui parleront sans aucun doute aux enfants et aux équipes. Claire Oger pense par exemple à un second ouvrage d’Ingold dont on trouvera la présentation ici.

Jean-Charles Sergeant dit que les thèmes des saisons culturelles permettent chaque année aux équipes de renouveler leur regard sur les enfants, qui à l’occasion des créations issues du programme « L’aventure de la vie » leur montrent des nouveaux ou d’autres aspects d’eux-mêmes et de leurs représentations du monde.

Pierre Lemarquis signale que le logo d’une association appelée « Alzheimer trait d’union » reprend La création d’Adam, œuvre du peintre Michel Ange insistant sur le petit espace entre le doigt du divin et le doigt humain. C’est ce petit espace, dit Pierre Lemarquis, qui est au cœur de l’énergie de vie, de l’énergie créatrice.

Eric Legros reprend l’idée du trait d’union comme insistance mise sur l’entre-deux : c’est « l’entre » qui rend ce trait, cette figure syntaxique, si important.

Francis Rembotte dit que le thème « trait d’union » est très positif ; il parle de ce qui rassemble, de ce qui unit, de ce qui permet de comprendre un ensemble (chaque mot a un sens, et mis en jonction par le trait d’union, ils prennent un troisième sens). C’est une métaphore du travail quotidien de l’association : l’enfant / l’altérité / l’enfant autre.

Jean-Charles Sergeant dit que le travail des éducateurs est de faire le trait d’union entre parents, école, Aide Sociale à l’Enfance.

Autre information dans le cadre de ces questions annexes : Eric Parot signale l’émergence d’une entreprise boulonnaise sur le point de contribuer à l’essor des énergies renouvelables, et demande si des enfants pourraient rencontrer ce collectif innivant. On trouvera plus d’informations sur cette start-up, « Eel Energy », ici.

Les membres du Conseil scientifique fixent la date de la réunion de rentrée de l’instance : le 20 octobre 2017, de 10h à 13h.

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique du 6 janvier 2017

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique de l’association

« Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Boulogne-sur-mer

6 janvier 2017

Présents :

Claire Beugnet, directrice de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Philippe Hazelart, président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Eric Legros, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », vice-président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Olivier Martin, professeur des universités en sociologie, Université Paris Descartes

Patrick Miquel, précédent directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais

Claire Oger, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université Paris-Est Créteil

Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », coordinateur du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED

Noël Quéré, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Adrien Thiébaux, représentant des enfants et des jeunes de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Annick Traguardi-Menet, représentante du personnel de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Excusés :

Jean-Paul Delevoye, précédent président du Conseil Economique Social et Environnemental

Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie, Université Paris 1

Fleur Guy, docteure en géographie, chercheuse associée à l’UMR 5600 Environnement Ville et Société

Pierre Lemarquis, neurologue, attaché d’enseignement d’éthologie à l’université de Toulon-La Garde

Invités :

Vincent Croguennec, dessinateur

Vincent Lascour, archéologue

Ouverture de la treizième séance du Conseil scientifique par Noël Quéré.

I. Présentation du bilan narratif et statistique final de la saison culturelle 2015-2016 :

Emmanuel Paris présente le troisième et dernier rapport d’étape à propos de la saison culturelle 2015-2016, reprenant les items évaluatifs de la grille employée lors de la saison 2014-2015. On trouvera le contenu de ce troisième rapport et de sa configuration sur notre site Internet ici.

Emmanuel Paris explique aux participants que ce rapport final intègre les résultats des deux études préliminaires, explicitant les résultats des questionnaires adressés pour l’un aux enfants et aux jeunes de l’association en juillet 2016 – au terme de la saison culturelle 2015-2016, et pour l’autre aux professeurs d’ateliers – fiches remises par les professeurs en septembre 2016. Emmanuel Paris précise que ces deux études ont été communiquées au Conseil scientifique lors de la réunion du 7 octobre 2016 (voir « I. Présentation des résultats des études menées pour la deuxième année consécutive auprès des enfants sur leur appropriation du programme éducatif et culturel ainsi qu’auprès de leurs professeurs d’atelier », ici).

Emmanuel Paris informe les participants que ce rapport final intègre pour la seconde année consécutive l’armature du référentiel évaluatif développé avec l’ensemble des lauréats de l’appel à projets « Art et territoire 2014 » de la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France. Emmanuel Paris précise que ce référentiel a donné lieu à l’organisation de deux séminaires par la Fondation Daniel et Nina Carasso, l’un en janvier 2015, l’autre en janvier 2016, auxquels ont participé respectivement Eric Legros puis Claire Beugnet en leur qualité de directeur de l’institution. La conception et la réalisation de cette grille évaluative a été suivie à chaque étape du processus par un cabinet mandaté par la Fondation.

La Fondation Daniel et Nina Carasso, considérant le caractère exemplaire de ce nouvel outil dans le champ de l’action culturelle, a publié deux documents revenant sur la genèse de cette initiative, de ses attendus, des débats entre les développeurs, et des méthodes finalement retenues. On trouvera le contenu de ces documents sur notre site Internet ici.

Claire Beugnet revient sur le travail réalisé par les enfants et les jeunes de l’association pour la réécriture du questionnaire proposé aux enfants à chaque fin de saison. Ce travail a pris en compte les remarques que certains répondants avaient écrites sur leur fiche lors de la livrée 2015 à propos de l’inintelligibilité de certaines questions. Le Conseil scientifique en avait alors été informé lors de sa réunion du 9 octobre 2015, et avait recommandé que les enfants puissent dès lors proposer la réécriture de ces questions problématiques. Le Conseil de la Vie Sociale, instance privilégiée pour une telle consultation puisqu’elle est représentative des usagers de l’association, avait consacré sa réunion du 1er juillet 2016 à cette réécriture de certaines requêtes du questionnaire, tout en conservant les grandes catégories définies par le référentiel évaluatif.

Francis Rembotte recommande que les compte-rendus des réunions relatant ces différentes activités soient systématiquement signalés aux membres du Conseil scientifique par un courrier électronique, car la seule consultation du Site Internet et de ses rubriques dédiées ne permet pas une circulation optimale des informations.

Claire Oger recommande que les contenus des activités du programme « L’aventure de la vie » soient aussi systématiquement publiés sur la page Facebook de l’association.

Claire Beugnet dit que ces deux actions de communication seront mises en place rapidement.

II. Présentation des actions culturelles réalisées et à venir dans le cadre de la saison culturelle 2016-2017 :

Emmanuel Paris propose aux participants de revenir sur quelques actions culturelles accomplies depuis la précédente réunion du Conseil scientifique.

Les enfants et les jeunes de l’association ont animé à deux semaines d’intervalle le Centre commercial Auchan de Saint-Martin Boulogne, le 5 octobre 2016 après-midi puis la « journée territoriale des droits de l’enfant » dans la salle « La Faïencerie » de Boulogne-sur-mer, le 19 octobre 2016.

On trouvera plus d’informations détaillées sur ces manifestations ici et ici.

Emmanuel Paris informe les participants que, dans les deux cas, des œuvres réalisées lors des saisons culturelles précédentes dans le cadre des partenariats, ont été exposées au public.

Les contenus artistiques proposés par les Maisons lors de ces deux dates ont de la sorte combiné arts plastiques, spectacles vivants (canne française, cirque, danse, musique) et atelier picto-manga (atelier Maison Vive, 19 octobre 2016 matin). Emmanuel Paris souligne la capacité des Maisons de programmer désormais peu de temps après le recommencement des ateliers bi-hebdomadaires (à chaque saison, mi-septembre) des prestations en public. Cette observation permet de confirmer l’opérationnalité du programme culturel « L’aventure de la vie », notamment dans sa capacité à répondre aux contraintes calendaires des institutions partenaires.

Noël Quéré demande des précisions sur l’organisation de la journée d’animations au Centre commercial Auchan.

Claire Beugnet explique que la cérémonie de remise du chèque par la direction d’Auchan à l’association dans le cadre de l’appel à projets « Fondation Auchan – Ensemble pour la jeunesse 2016 » a eu lieu le matin dans la salle de réception de la direction, en présence des associations précédemment lauréates ainsi que du maire de Saint-Martin Boulogne. L’après-midi, les enfants ont présenté en public et pendant plus d’une heure des prestations issues de leurs ateliers. Claire Beugnet dit que les enfants ont su s’adapter au public du Centre commercial, venu là pour faire ses courses et par conséquent pas aussi attentionné que, par exemple, le public du spectacle clôturant chaque fin de saison le festival « Les Journées d’Enfance ». Claire Beugnet précise que des enfants avaient invité à cette occasion des parents ou des instituteurs de leur établissement scolaire.

Emmanuel Paris précise que, s’agissant de l’animation du 5 octobre 2016, la Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France a choisi de soutenir l’association dans le développement d’un nouvel espace éducatif : un « FabLab Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale » qui sera inauguré en septembre 2017 sur le site d’Outreau. La création de ce nouveau lieu alliant créativité et ingéniosité au service des enfants s’accompagne du lancement d’un nouveau conseil : le « Conseil de la Culture d’entreprendre » qui, aux côtés des comités de pilotages et du Conseil scientifique, complète les instances conseillant l’institution dans le développement de ses politiques culturelles. Le « Conseil de la Culture d’entreprendre » a tenu sa réunion inaugurale le 2 décembre 2016 ; on trouvera le compte-rendu de cette réunion sur notre Site Internet ici.

Emmanuel Paris informe les participants que l’association a organisé en décembre 2016 une campagne électorale permettant aux enfants et aux jeunes d’élire leurs nouveaux représentants au Conseil de la Vie Sociale. Emmanuel Paris propose aux participants la lecture des lettres de candidature des deux élus ayant recueilli le plus de votes, et dont on trouvera le contenu sur notre site Internet ici.

Poursuivant cette présentation des actions culturelles réalisées et à venir, Emmanuel Paris informe les participants de l’organisation au Café-théâtre Michel Lafond, le 20 janvier 2017, d’une rencontre/lecture/débat avec Philippe Bouchez, psychologue et psychanalyste travaillant de longue date avec l’institution. Phillipe Bouchez vient de publier un ouvrage, nourri notamment de moments vécus avec les équipes et les enfants des Maisons, dont on trouvera la présentation ici.

Eric Legros explique aux participants que Philippe Bouchez a commencé à travailler sous sa direction avec les équipes éducatives en 1989 et prendra sa retraite en juin 2017. Dès 1989 et jusqu’à ce jour, le travail de Philippe Bouchez s’est ancré dans les réunions hebdomadaires des équipes. Toujours pensant à l’enfant, avec l’enfant, mais jamais dans le cadre de rendez-vous individuels avec lui, Philippe Bouchez a de la sorte animé l’élaboration collective d’analyses et de scénarii éducatifs qui impliquent pas à pas l’enfant, l’équipe, la famille et le service de l’Aide Sociale à l’Enfance. Eric Legros dit que ce travail de Philippe Bouchez, mené toujours avec franchise en présence des adultes et des enfants, a permis à ceux-ci de dépasser les traumas pour mieux penser les devenirs possibles.

Emmanuel Paris informe les participants que la première des trois résidences art / science co-produites par l’association et la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France a commencé le 5 janvier 2017. Résidence de deux mois, elle permet à Vincent Croguennec, dessinateur et Vincent Lascour, archéologue, d’offrir espaces de travail et temps disponibles pour avancer dans leurs pratiques respectives.

Emmanuel Paris précise que ces résidences art / science 2017, 2018 et 2019 reprennent en effet le modèle des « résidences-missions d’appui artistique » expérimenté en 2015 puis 2016 dans le cadre d’une co-production avec la DRAC Hauts-de-France. Il s’agit bien de demander aux résidents de ne pas définir a priori un programme d’actions en fonction du public de l’institution, mais d’accepter d’être là pendant deux mois pour réaliser ce qui aurait été accompli de toute façon durant son parcours de création.

Vincent Lascour informe les participants qu’il explorera des techniques de taille de silex dont l’état des savoirs en archéologie ne permet pas encore d’affirmer avec certitude leur protocole. Afin de tester des hypothèses actuellement en cours quant à l’évolution des techniques de taille, Vincent Lascour va construire durant la résidence un prototype de machine à tailler des silex dont les scientifiques pensent qu’elle était utilisée voici 50 000 ans.

Vincent Croguennec présente aux participants son parcours, en montrant notamment des affiches qu’il a créées. Ces visuels mobilisent différentes techniques de travail (découpage, lithographie). Vincent Croguennec dit qu’il envisage de réaliser des croquis de scènes du quotidien observées dans les Maisons durant cette résidence ; le thème de la saison culturelle « Où est ton courage ? » pourrait aussi lui inspirer de nouvelles formes d’expressivité dans le domaine graphique.

Emmanuel Paris informe les participants de quelques dates à venir, à l’occasion desquelles le programme « L’aventure de la vie », les créations des enfants seront valorisées :

  • le 1er février 2017, à Paris, la Fondation Daniel et Nina Carasso a demandé à l’association d’intervenir en qualité de « projet exemplaire » devant le « Cercle éducation » du « Centre Français des Fondations » lors d’une rencontre thématique dédiée à l’éducation artistique ;
  • A compter du 17 mai 2017, le FRAC Nord Pas-de-Calais accorde à l’association pendant quatre mois l’espace d’exposition principal pour que les enfants, en leur qualité de commissaires d’exposition, puissent montrer aux visiteurs les œuvres que le thème de la saison culturelle leur inspirent.

Eric Parot informe les participants que les ateliers physique / chimie réalisés avec les enfants du Centre de Jour donneront lieu au printemps à une présentation en public au Centre d’études et de recherches de l’entreprise Schlumberger Ltd à Clamart, ainsi qu’à l’Ecole Supérieure de Physique Chimie Industrielles de Paris – Ecole dont fait partie Sophie Goujon-Durand, qui co-anime avec lui ces ateliers.

III. Evaluation par les membres du Conseil scientifique de l’opérationnalité de cette instance :

Emmanuel Paris propose aux participants, conformément à la recommandation formulée par le Conseil scientifique lors de sa réunion du 7 octobre 2016, de dire, après deux années et demie d’activité, si l’instance dont ils sont membres répond de leur point de vue aux objectifs assignés.

Francis Rembotte propose de se référer à la charte du Conseil scientifique afin de faciliter cette discussion. On trouvera le contenu de cette charte, ainsi que sur notre Site Internet ici.

Francis Rembotte lit aux participants les différents objectifs cités dans ce document à la partie « Rôle du Conseil scientifique » :

« – Aider l’Association des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale dans le choix de ses orientations et la définition de ses objectifs en matière de politique éducative et culturelle ;

– Contribuer à la reconnaissance de sa politique éducative et culturelle en l’assistant dans son travail d’analyse et de réflexion ;

– Participer à la définition et accompagner des actions de formation dédiées à la mise en œuvre de la politique éducative et culturelle de l’association ;

– Apporter des ouvertures et faire bénéficier l’association d’un réseau de relations élargi permettant de développer la politique éducative et culturelle de l’association ;

– Etre garant de la qualité de son travail notamment par la publication d’études et de recherches s’inscrivant dans l’activité éducative et culturelle de l’association. »

Noël Quéré dit que l’enfant n’est pas assez cité dans le document de la charte, bien qu’il soit de fait au centre des préoccupations du Conseil scientifique depuis le début de son activité.

Claire Oger dit que le Conseil scientifique n’a pas dévié de ses intentions initiales, bien que les travaux qu’elle effectue en son sein ne correspondent pas avec ce pour quoi elle avait été sollicitée à l’origine. En définitive, elle observe que chacun des membres s’est adapté aux activités et objectifs de l’association, sans se cantonner à son domaine de spécialité.

Par ailleurs Claire Oger reprend une phrase extraite de l’article 1 : « Nous souhaitons ainsi compléter notre dispositif de soins et d’éducation spécialisée en assumant une fonction de transmission de savoirs de base sur la condition de l’humain, sur son environnement, sur son fonctionnement, ses aspirations philosophiques ou autres. » Claire Oger dit que la seule fonction de transmission ne recoupe pas entièrement les modalités d’échange qui ont lieu au sein de l’association.

Claire Oger relève enfin que le Conseil scientifique n’a pas participé à la définition et l’accompagnement des actions de formation dédiées à la mise en œuvre de la politique éducative et culturelle de l’association, et que le Conseil pourrait participer à une réflexion générale sur le sujet, remarque qui rejoint une proposition qu’elle a contribuée à formuler et qui sera discutée dans un point ultérieur, en questions annexes, à propos de la réforme des modalités d’organisation du colloque.

Emmanuel Paris dit qu’en effet, les formations organisées depuis la création de l’association n’ont donné lieu qu’à une présentation au Conseil scientifique, citant par exemple la réunion du 11 octobre 2013 dont on trouvera le compte-rendu sur notre site Internet ici.

Eric Parot dit que le Conseil scientifique satisfait de son point de vue les objectifs formulés dans la charte. Eric Parot relève que, depuis la création de l’instance, son rôle de force de proposition (i.e extrait de l’article 2 de la charte : « Etre force de proposition dans les projets mis en place par l’association ») est pleinement réalisé, soulignant qu’en peu de temps des actions telles les expositions dont les enfants sont les commissaires d’exposition ont pu être mises en place.

Annick Traguardi-Menet dit que, de ce point de vue, l’activité du Conseil scientifique a rapidement suscité la reconnaissance de la communauté éducative de l’association.

Eric Legros précise que le conseil scientifique joue son rôle, auprès des équipes, d’inscrire l’action éducative sur le long terme. Le regard des équipes s’en trouve modifié et, de ce fait, les pratiques professionnelles sont changées, améliorées. Eric Legros valorise aussi l’apport du Conseil scientifique, en ce qu’il a permis à la direction de l’association de bénéficier du regard de témoins réguliers.

Patrick Miquel dit qu’il n’y a pas d’écart entre ce que formule la charte et ce que réalise le Conseil scientifique. Patrick Miquel précise que sa fonction initiale ; directeur de la Direction Enfance Famille au Conseil départemental du Pas-de-Calais, lui a permis aussi de vérifier que les actions du Conseil scientifique sont effectivement pensées et menées pour le bien des enfants. Patrick Miquel cite les études développées par le Conseil scientifique depuis sa création, et dit qu’elles permettent d’explorer des questions que les praticiens se posent, mais sans avoir nécessairement les moyens et les ressources de les travailler. Patrick Miquel conclut sur le fait que, dans sa fonction actuelle d’administrateur d’une Maison rurale, les thèmes et idées du programme culturel « L’aventure de la vie » inspirent l’activité de cette institution, par exemple par la création récente d’un atelier cinéma.

Olivier Martin dit qu’il ne peut prendre la parole qu’avec prudence pour se prononcer sur l’opérationnalité du Conseil scientifique. Olivier Martin explique que la mesure des effets concrets, au quotidien, de l’activité du Conseil scientifique sur la vie de l’institution supposerait en effet qu’il y travaille chaque jour, ce qui n’est pas le cas. Olivier Martin observe cependant que le programme culturel « L’aventure de la vie », dont le Conseil scientifique est partie prenante, articule de manière cohérente et dynamique les différentes contributions. Olivier Martin se réfère par exemple au festival « Les Journées d’Enfance », programmant dans un même élan le rassemblement du 2 juillet, la plénière du Conseil scientifique, le colloque, le spectacle. Olivier Martin signale la capacité de l’activité du Conseil scientifique à intéresser des collègues universitaires qui ne connaissaient cependant pas l’institution et illustre aussi cette dynamique par les travaux qu’il effectue au sein de l’instance, lesquels ne correspondent pas avec ce pour quoi il avait été sollicité à l’origine.

Annick Traguardi-Menet dit que le programme culturel a modifié le regard que l’extérieur porte sur les enfants et les jeunes de l’association, et que cela est très agréable à vivre pour les équipes éducatives.

Philippe Hazelart dit que le travail réalisé par le Conseil scientifique est de qualité, et insiste sur le fait que les enfants soient pleinement et systématiquement impliqués dans la conception et la réalisation des actions culturelles.

Claire Beugnet dit que l’étude menée auprès des anciennes et des anciens de l’institution a permis aux équipes éducatives de se saisir d’une figure jusque-là difficile à concrétiser : le « devenir adulte ».

Annick Traguardi-Menet dit qu’en effet le lien avec la personne au-delà de sa présence dans les effectifs de l’institution est une question essentielle pour les équipes, mais difficile à appréhender. Annick Traguardi-Menet précise que, de ce point de vue, le rassemblement du 2 juillet permettant le retour des anciennes et des anciens est une avancée.

Francis Rembotte demande comment affermir et objectiver les liens entre le Conseil scientifique et les personnels de l’institution. Francis Rembotte lit aussi aux participants la phrase extraite de l’article 3 : « Rôle et responsabilité des membres du Conseil Scientifique des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale » : « Ses membres répondent aux questions d’ordres éducatif et culturel que posent les éducateurs de l’association. » Francis Rembotte constate que le Conseil scientifique n’a pas été sollicité de ce point de vue, et propose que les éducatrices et éducateurs puissent effectivement demander de manière régulière aux membres du Conseil scientifique à propos de questions d’ordres éducatif et culturel.

Claire Oger dit que l’activité du Conseil scientifique était sans doute peu lisible au départ car ce type d’instance n’est pas habituel dans les structures de l’Aide Sociale à l’Enfance. Depuis sa première visite aux MECOP il y a quatre ans, elle a pu observer une très nette évolution sur ce point et particulièrement lors de l’étude menée avec Fleur Guy à propos des sentiments d’appartenance au territoire des enfants et des jeunes de l’association. Claire Oger cite une professionnelle de l’association, sceptique sur la raison d’être et d’agir du Conseil scientifique à sa création, et qui, après deux ans d’existence de celui-ci, a demandé à la rencontrer pour parler longuement avec elle des enfants et des problématiques des métiers de l’Education spécialisée. De manière plus générale, il lui semble que les professionnels comprennent et perçoivent de mieux en mieux le travail du Conseil.

Eric Parot dit que sa bivalence statutaire ; à la fois membre du Conseil scientifique et animateur d’ateliers au Centre de Jour en physique et chimie, a facilité les liens et les échanges avec les équipes.

Noël Quéré propose qu’un regard extérieur puisse formuler l’apport du Conseil scientifique à l’association.

Les participants proposent de demander aux nouveaux membres du Conseil scientifique, par exemple Pierre Lemarquis, de se prononcer à ce sujet.

Eric Legros dit que le Conseil scientifique a participé à l’institutionnalisation de la culture dans la politique d’établissement, permettant notamment de transcender les catégories professionnelles classiques de l’Education spécialisée. Eric Legros cite l’exemple du coordinateur du Conseil scientifique, qui est aussi directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association et chef de service de l’une de ses Maisons d’enfants.

Emmanuel Paris partage l’analyse d’Eric Legros, citant le dessin théorisant la puissance du collectif dans l’ouvrage du philosophe Thomas Hobbes : « Léviathan ». Emmanuel précise que ce qui fait cette puissance, c’est que personne n’a de personnalité car tout le monde constitue, institue tout le monde – fut-ce le roi. Emmanuel Paris précise que cette idée suppose la mise en visibilité d’espaces symboliques, et dit qu’il considère le Conseil scientifique comme tel.

IV. Questions annexes :

Emmanuel Paris informe les participants que le Conseil scientifique a convenu lors de sa précédente réunion d’une nouvelle organisation du colloque, partie prenante du festival annuel « Les Journées d’Enfance ».

Emmanuel Paris précise ces modalités ; le matin, le colloque est organisé à l’identique, c’est-à-dire comme les années précédentes avec des discours de d’accueil et de remerciements, puis des interventions d’orateurs extérieurs au champ professionnel, invités à prendre la parole sur le thème de la saison culturelle. L’après-midi sera différent : de 13h30 à 15h, trois ateliers d’une heure trente, animés par des membres de la communauté éducative de l’association, sont organisés dans trois salles du site universitaire. Les thèmes de ces ateliers sont choisis par des représentants volontaires des équipes éducatives. De 15h à 16h, de retour dans le grand amphithéâtre du site universitaire, des participants de chaque atelier, volontaires, présentent à l’ensemble des auditeurs les idées, problèmes, questions formulés durant l’atelier.

Claire Oger, auteur avec Anick Traguardi-Menet de cette proposition agréée lors de la précédente réunion du Conseil scientifique, précise que chaque atelier peut être organisé conjointement par une ou un chef de service, une éducatrice ou un éducateur, et une ou un membre du Conseil scientifique. Cette dernière ou ce dernier aurait la responsabilité de faciliter les échanges entre les participants de l’atelier.

Les membres du Conseil scientifique approuvent cette configuration d’organisation.

Claire Beugnet et Emmanuel Paris disent qu’ils vont consulter les chefs de service et les équipes afin qu’une première proposition de thèmes d’atelier soit formulée au Conseil scientifique lors de sa prochaine réunion.

Emmanuel Paris propose que Conseil de la Culture d’entreprendre, Conseil scientifique et Conseil de la Vie Sociale, puissent organiser ensemble leur réunion plénière lors de la prochaine édition du festival « Les Journées d’Enfance ». Emmanuel Paris explique que cela permettrait à chaque instance de prendre connaissance du travail effectué, et de faciliter les échanges et rencontres.

Les participants approuvent cette proposition.

Emmanuel Paris présente la date de cette réunion plénière ainsi que du colloque : le 6 juillet 2017 de 10h à midi, réunion plénière Conseil de la Culture d’entreprendre, Conseil scientifique, Conseil de la Vie Sociale et le 7 juillet de 9h à 16h, colloque.

Emmanuel Paris présente la date de la prochaine réunion du Conseil scientifique : le 28 avril 2017, de 10h à 13h.

Noël Quéré clôt cette treizième réunion.

 

Intervention de notre directrice sur le thème de la filiation plurielle

Dessin réalisé par l’artiste Marc Ngui, d’après l’ouvrage “Capitalisme et schizophrénie 2 : Mille plateaux” de Gilles Deleuze et Félix Guattari.Plus d’informations ici

Ce jeudi 12 janvier, Madame Beugnet, directrice de notre association, intervient lors de la “Première journée des sites qualifiants en travail social” organisée par l’IRTS – Site Côte d’Opale.

Madame Beugnet prend la parole pour décrire la politique de notre établissement, articulant au quotidien le travail sur la filiation biologique et la création de filiations en arts, en lettres, en sciences et en techniques rendue possible par notre programme éducatif et culturel L’aventure de la vie.

On trouvera le programme de cette journée de réflexions et de débats ici.