Compte-rendu réunion de comité de pilotage, pôle sciences
16 décembre 2015
Présents :
Fabrice Brutus, INRAP, archéologue, responsable d’opération
Yannick Coppin, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, chef de service Centre de jour
Vincent Lascour, INRAP, archéologue, responsable d’opération ; président de l’association « Les Chalcophore »
Christophe Lefèvre, éducateur, représentant des personnels éducatifs de l’institution
Aurélie Legras, chargée de communication, animatrice de l’association « Les Chalcophore »
Pierre-Yves Maquinghen, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, chef de service Maison du cirque et du théâtre, Maison du sport et du bien-être
Emmanuel Paris, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, directeur adjoint aux affaires culturelles
Florian Sailly, représentant des enfants et des jeunes de l’institution
Absents excusés :
Elisabeth Justome, chargée du développement culturel et communication région Nord Pas-de-Calais Picardie, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives
Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED
I. Actions communicationnelles pour la valorisation des projets portés conjointement par l’INRAP et « Les Chalcophore » :
Emmanuel Paris informe les participants que l’institution et l’INRAP ont lancé parallèlement trois actions communicationnelles pour valoriser les processus créatifs générés par les projets portés par l’Institut de Recherches Archéologiques Préventives, « Les Chalcophore » et notre institution.
Le siège national de l’INRAP a demandé à Emmanuel Paris les photos issus du projet « Coracles » réalisé durant la saison culturelle 2014-2015, afin d’alimenter un site Internet dédié à l’ensemble de ses actions d’éducation artistique et culturelle (EAC), au nombre desquels s’inclut la construction des coracles. Ce site Internet est en cours de construction.
L’institution, quant à elle, a depuis la précédente réunion du comité de pilotage « sciences » valorisé le projet porté conjointement cette saison 2015-2016 de deux façons.
Le numéro 3 de « La lettre de mes Maisons » est envoyé par courrier postal aux parents et tuteurs légaux des enfants et des jeunes de l’institution. « La lettre de mes Maisons » est une lettre d’information trimestrielle relatant les activités culturelles de l’association dans les mois écoulés. L’idée est de stimuler l’intérêt pour les événements à venir, fort de l’attrait suscité par les manifestations récemment réalisées.
Le document papier destiné au lectorat des parents et tuteurs légaux se présente sous forme d’un feuillet A4, mise en page sur son recto. Les contenus seront essentiellement des images des manifestations, avec une phrase de commentaire aux côtés de chacune d’elle.
Le projet « four à sel gaulois » y est présenté.
Autre action communicationnelle accompagnant ce projet dès les prémisses de son processus de conception / réalisation ; le site Internet de l’institution accueille des pages dédiées, qui seront alimentées régulièrement jusqu’à la finalisation de ces expositions.
Pour la première séance de l’atelier mensuel, la page internet est ici.
Enfin, toujours sur le site Internet de l’institution, les logos de l’INRAP et des Chalcophore apparaissent côte à côte désormais dans la page dédiée aux partenaires, ici.
II. Point sur l’avancement du projet « Four à sel gaulois » :
Emmanuel Paris demande à Vincent Lascour si l’annulation de la deuxième séance de l’atelier archéologique mensuel, au mois de novembre 2015, a porté préjudice au timing général initialement prévu lors du précédent comité de pilotage, au mois de septembre.
Vincent Lascour répond que cela ne déroge pas au calendrier prévu et fait le point sur l’état d’avancement du projet.
La fosse permettant l’accueil du four à sel a été creusé durant la première séance, au mois d’octobre. La tente est désormais dressée sur le site, et restera pendant plusieurs séances afin de le préserver des intempéries. La grille en branches de noisetier, posée sur la fosse creusée et destinée à constituer l’armature du four à sel, est à demi achevée, et sera finalisée lors de la prochaine séance, en janvier. 60 godets en argile réfractaire ont été réalisés par les enfants et les jeunes lors de la séance de ce mois de décembre, il faut en réaliser 190 autres. Le sable servant à la phase d’expérimentation du four a aussi été collecté durant cette séance ; il faut à présent recouvrir les contenants et de l’eau supplémentaire y sera ajoutée lors d’une prochaine séance.
Vincent Lascour insiste sur la nécessité de faire participer l’ensemble des enfants des Maisons à la réalisation des godets.
Si le limon de plateau est trouvé par une équipe INRAP opérant sur une fouille en Nord Pas-de-Calais Picardie, l’INRAP organisera le convoyage du mètre cube nécessaire sur le site de la ferme de Bertinghen. Si les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale trouvent ce matériau, Emmanuel Paris dit que l’institution s’en chargera bien évidemment et en tiendra informés les partenaires.
Quant au four permettant la cuisson des godets en argile, Vincent Lascour se renseigne auprès de Laurent, membre de l’association « Les Chalcophores », qui maîtrise le four raku dont elle a fait l’acquisition.
Vincent Lascour envisage les prochaines séances :
• La prochaine séance, le 13 janvier 2016, pourrait être consacrée à la finalisation de la grille et à celle de la fabrique des godets ;
• s’agissant de la fabrication du torchis à partir de ce limon avec de la paille, Vincent Lascour pense que les séances de février et mars 2016 seront les plus appropriées pour la réalisation de cette phase ;
• La séance d’avril 2016 pourrait être dédiée à la cuisson de la grille et des godets ;
• Quant à la phase d’expérimentation du four à sel, les séances de mai et de juin pourront y être consacrées.
Pour le 2 juillet 2016, c’est-à-dire la démonstration en public de ce four pour les enfants, les jeunes, les parents, tuteurs légaux, et les anciens et anciennes de l’institution, il faudra prévoir de la saumure industrielle.
Vincent Lascour informe les participants d’une proposition faite par Julie, membre de l’équipe éducative de la Maison Vive qui a participé à l’atelier ce mois de décembre. L’idée serait d’organiser aussi une cuisson à l’attention des habitants du territoire, une démonstration du four à sel gaulois pour la population locale.
Emmanuel Paris approuve cette proposition.
III. Réflexions sur le champ des possibles à propos du thème « Arts / sciences » :
Emmanuel Paris informe les participants que la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France, qui soutient le programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie » de notre institution, va examiner en janvier 2016 un renouvellement de ce soutien pour les trois années à venir, dans le cadre des projets pilotes.
Emmanuel Paris informe les participants que, dans l’éventualité de l’acceptation par la Fondation du principe de ce soutien pluriannuel, il sera demandé à l’institution un programme d’actions sur les trois prochaines années.
Emmanuel Paris remercie les participants de leur présence lors de la venue le 1er décembre de Madame Anastassia Makridou-Bretonneau, responsable du Programme « Art citoyen » de la Fondation Daniel et Nina Carasso, et informe des axes structurant ce programme.
Emmanuel Paris propose qu’à la lumière de ces axes, une première réflexion établisse le champ des possibles dans le cadre d’actions communes avec l’INRAP et « Les Chalcophore » ces prochaines années.
Fabrice Brutus explique que l’INRAP institutionnalise les actions d’éducation artistique et culturelle (EAC) dans le cadre de son activité de valorisation de l’archéologie, et qu’à ce titre le projet « Coracles » a été présenté à M. Dubreuil, directeur général de l’Institut. M. Dubreuil, dit Fabrice Brutus, a particulièrement apprécié le travail réalisé à cette occasion, ce qui explique notamment la convention trisannuelle formalisée au début de cet automne.
Fabrice Brutus cite un autre exemple d’action d’éducation artistique et culturelle portée par l’INRAP ; il s’agit d’une résidence scientifique, un archéologue de l’Institut résidant en immersion dans un collège de Bondy. Plus d’informations sur cette résidence ici.
Fabrice Brutus décrit le format typique d’une EAC ; il reprend les termes de la convention développée cette année avec « Les Chalcophore » et notre institution. Ceci suppose le détachement d’un ou de plusieurs archéologues de l’INRAP pour cette action, cette mise à disposition constituant l’essentiel de l’investissement de l’Institut : il s’agit donc d’un apport en nature. L’institution partenaire doit, quant à elle contribuer à l’EAC par l’apport en moyens.
Emmanuel Paris remercie Fabrice Brutus pour ces informations, et informe les participants de deux projets restés pour l’instant inaboutis que l’institution aimerait développer à terme. Il s’agit d’organiser d’une part une « fête des vendanges » pour ouvrir la saison culturelle chaque année, et d’autre part de construire une charrette fac-similé de celles ayant circulé dans le boulonnais à la fin du Moyen-âge.
Christophe Lefèvre explique aux participants les raisons pour lesquelles ces projets sont envisagés.
S’agissant de la « fête des vendanges », la ferme de Bertinghen a, aux côtés du jardin médiéval dans ses espaces verts, des vignes de raisins et de houblons, qui ne sont pas bonifiées jusqu’à présent, faute de savoir-faire technique en matière de viticulture. L’idée serait de mobiliser les savoirs issus de l’archéologie pour reproduire chaque année avec les enfants et les jeunes de l’institution les activités ancestrales permettant aux populations locales à différentes époques de produire du vin et de la bière dans le boulonnais. Ce serait là un moyen éducatif et festif permettant de lancer la saison culturelle sous le symbole des arts de vivre, soit le principe même du travail de notre institution auprès des enfants et des jeunes.
Le deuxième projet, explique Christophe Lefèvre, concerne la construction d’une charrette du XVème siècle ; elle compléterait ainsi la copie conforme de la roulotte tzigane fin XIXème siècle, construite par des enfants et des éducateurs en 2010. A terme, ces deux plateformes hippotractées pourraient circuler dans les villages du boulonnais, permettre aux enfants d’animer la place publique forts de leurs compétences acquises dans les ateliers de leur Maison de culture, et ainsi confirmer l’un des axes du projet d’établissement, qui est de faire reconnaître les enfants et les jeunes en tant qu’acteurs culturels du territoire.
Christophe Lefèvre précise que pour l’instant, la vigne produit 70 kilos de raisin, permettant 30 litres d’un vin de mauvaise qualité en raison de l’acidité du sol. Christophe Lefèvre ajoute que l’institution a fait voici trois ans l’acquisition d’un châssis de charrette agricole, aujourd’hui largement détériorée par l’usure des aléas climatiques, mais dont les moyeux peuvent encore être récupérés.
Plus d’informations sur ces deux projets techniques à leur origine ici.
Yannick Coppin dit que cette charrette, construite de telle façon qu’une plateforme puisse se déployée lorsqu’elle fait étape dans un village, pourrait accueillir le groupe de la Maison de la Musique pour une prestation musicale, puis une démonstration en sciences physique et chimie par les jeunes du Centre de Jour (apprentissages issus du partenariat avec la Fondation SEED) lors d’une autre étape, dans un autre village, et ainsi de suite.
Vincent Lascour demande à Emmanuel Paris si ces projets sont concurrents, se complètent, sont réalisés la même année.
Emmanuel Paris répond que le projet charrette pourrait être pluriannuelle, tandis que celui des vendanges annualisé.
Emmanuel Paris ajoute que sur ce second projet, la difficulté serait d’organiser des ateliers archéologiques mensuels commençant chaque année depuis trois ans au mois d’octobre, pour se terminer au mois de juillet de l’année suivante, ce qui ne correspond pas au moment de la vendange et de la vinification ou du brassage de houblons.
Emmanuel Paris demande à Fabrice Brutus et Vincent Lascour si le principe d’une résidence scientifique archéologique aux Maisons pourrait les intéresser, à l’image des résidences artistiques co-produites avec la DRAC Nord Pas-de-Calais Picardie la saison culturelle précédente et cette saison.
Vincent Lascour demande comment s’organise ces résidences.
Emmanuel Paris explique que, par convention avec la DRAC, se sont des « Résidences Mission d’Appui Artistique » de deux mois ininterrompus, durant lesquelles l’artiste vit en immersion au sein de l’institution et peut à ce titre intervenir à tout moment d’une semaine type des Maisons de culture.
Emmanuel Paris précise que cette organisation temporelle modifie la relation aux enfants et aux jeunes par comparaison avec les ateliers mensuels, qui quant à eux se déroulent généralement sur une journée de 10h à 16h.
Emmanuel Paris ajoute que, par cette disponibilité permanente pendant deux mois, l’artiste peut s’intégrer à des ateliers bi-hebdomadaires de telle ou telle maison, de sorte que, dans l’hypothèse d’une résidence scientifique archéologique, des croisements « arts / sciences » pourraient être issues de la rencontre avec les ateliers de la Maison du Cirque, de la Maison de la Musique, etc.
Vincent Lascour demande si ces résidences sont rémunérées.
Emmanuel Paris répond que le budget alloué à ces résidences fait en effet l’effort principal sur la rémunération de l’artiste.
Vincent Lascour se dit intéressé sur le principe par ce dispositif.
Emmanuel Paris remercie les participants pour cette première réflexion et leur demande de réfléchir, de leur côté, sur des propositions pouvant satisfaire l’INRAP et « Les Chalcophore ». Emmanuel Paris dit qu’il tiendra informés les participants à mesure des informations lui parvenant quant à la candidature de l’institution auprès de la Fondation Daniel et Nina Carasso. Emmanuel Paris précise qu’en cas d’éventuelle acceptation de cette candidature, il faudra proposer à la Fondation un programme d’actions trisannuel d’ici le prochain comité de pilotage, au mois d’avril 2016.
Emmanuel Paris remercie les participants et fixe la prochaine réunion du comité de pilotage sciences au mercredi 20 avril 2016, de 16h à 17h, en salle du conseil d’administration du site de la Ferme de Bertinghen.