Compte-rendu de la réunion du 25 janvier 2019

Compte-rendu de la réunion du Conseil scientifique de l’association
« Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »

Présents :

Joseph Bako, chef de service de l’association

Claire Beugnet, directrice de l’association

Yannick Coppin, chef de service de l’association

Coralie Debaere, représentante des enfants et des jeunes de l’association

Eric Legros, président du Conseil scientifique de l’association

Christophe Lefèvre, chef de service de l’association

Sandrine Loggia, chef de service de l’association

Claire Oger, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université Paris-Est Créteil

Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association

Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, précédent coordinateur France Fondation SEED

Noël Quéré, membre du Conseil d’administration de l’association

Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association

François Roy, artiste dramatique, metteur en scène

Anick Traguardi-Menet, représentante du personnel de l’association

Invités :

Amanda Crabtree, co-fondatrice de l’association « artconnexion », médiatrice du programme « Les Nouveaux commanditaires » pour la Fondation de France

Bruno Dupont, co-fondateur de l’association « artconnexion », médiateur du programme « Les Nouveaux commanditaires » pour la Fondation de France

Åbäke (collectif artiste européen dont Maki est membre), lauréat de la résidence art / science 2019

Excusés :

Emmanuelle Dehée, membre du Conseil d’administration de l’association

Jean-Paul Demoule, professeur des universités émérite en archéologie, Université Paris 1

Jean-Louis Etienne, membre du Conseil d’administration de l’association

Fleur Guy, docteure en géographie

Pierre Lemarquis, neurologue, attaché d’enseignement d’éthologie à l’université de Toulon-La Garde

Anastassia Makridou-Bretonneau, responsable de l’axe Art Citoyen, Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France

Olivier Martin, professeur des universités en sociologie, Université Paris Descartes

Patrick Miquel, précédent directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais

Henri Villeneuve, membre du Conseil d’administration de l’association

Ouverture de la dix-huitième séance du Conseil scientifique par son président, Eric Legros.

I. Présentation de l’état d’avancement de la saison culturelle 2018-2019 :

Emmanuel Paris propose aux participants un rapide état des lieux des activités du programme culturel depuis la précédente réunion du Conseil, en octobre.

En raison de départs récents de nos effectifs d’enfants siégeant au Conseil de Vie Sociale, l’association organise des élections pour renouveler son collège « représentants des enfants et des jeunes de l’association ». Les enfants et les jeunes voteront pour leurs représentants le 6 février 2019, ce qui permettra au CVS de siéger en bonne et due forme durant l’année pour accompagner l’écriture du projet d’établissement de notre institution. Emmanuel Paris explique que ce document stratégique doit légalement être reformulé chaque cinq ans. Emmanuel Paris précise qu’un comité de pilotage constitué d’un représentant du Conseil d’administration, du comité de direction, de représentants du personnel et de représentants des enfants et des jeunes sera prochainement créé pour organiser l’écriture collective du projet d’établissement 2019-2024. Conseil de Vie Sociale, Conseil de la Culture d’entreprendre, Conseil scientifique et comités de pilotage thématiques du programme culturel seront sollicités d’ici la fin 2019 pour contribuer à l’enrichissement du texte.

Le Conseil d’administration a examiné en réunion le 24 janvier des documents de travail rédigés par le Conseil de la Culture d’entreprendre ; il s’agit de textes conçus pour formaliser une politique de parrainage des Maisons à l’attention des enfants et des jeunes de l’association. Francis Rembotte précise que ces documents ont été validés ; on trouvera leur contenu sur le site Internet ici.

Emmanuel Paris dit que le Conseil de la Culture d’entreprendre consacrera sa réunion, le 1er février, à l’examen des modalités d’une politique de communication pour valoriser cette initiative auprès de toutes personnes de la société civile désireuses d’accompagner un enfant sur la voie de son insertion professionnelle. Lors de cette réunion, le CCE inaugurera aussi la salle dédiée à devenir le FabLab des Maisons. Emmanuel Paris précise que le Conseil examinera une liste d’équipements ainsi que ses usages pédagogiques pour la communiquer à la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France, qui a acceptée de financer l’acquisition de des machines numériques. On trouvera plus d’informations sur ce projet pluriannuel ici.

Emmanuel Paris informe les participants que l’association accueille ce premier semestre des étudiantes de Master première année intéressées par sa dynamique culturelle et désireuses d’en rendre compte dans le cadre de leurs écrits de formation. Il s’agit pour cette semaine du 21 au 25 janvier de Juliette Guidon et d’Elphège Amossé, étudiantes du Master 1 « Sociologie d’enquête » de l’Université Paris Descartes. Juliette et Elphège, dont le travail d’enquête est encadré par leurs professeurs Cécile Lefèvre et Carolina Sanchez Boe, rencontrent en entretiens et/ou en séances d’observation in situ tout au long de la semaine Emmanuel Paris, Nicolas Courquin (professeur des écoles du Centre de Jour), Joseph Bako, Åbäke, Romuald Pierru (professeur des ateliers de la Maison du Cirque), Matthieu Scarpa (professeur des ateliers de la Maison de la Musique) et Félicie Leborgne (éducatrice de la Maison de la Musique). On trouvera plus d’informations sur ce Master ici.

Claire Beugnet informe les participants que l’URIOPSS (Union Régionale Interfédérale des œuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux) met en place en lien avec le GESAD (Groupement d’Etablissements du Secteur Associatif du Pas de Calais mettant en œuvre des pratiques éducatives et sociales) et le Centre de Recherches « Individus, Épreuves, Sociétés » (CeRIES) de l’Université de Lille une recherche action/étude relative aux liens familiaux en protection de l’enfance. Cette action/recherche, précise Claire Beugnet, est supervisée par Vanessa Stettinger, maître de conférence en sociologie, spécialisée dans la sociologie de la pauvreté. Deux étudiantes du Département universitaire de Sociologie et développement social réaliseront une série d’entretiens avec les équipes éducatives des Maisons et des familles pour étudier les effets du placement ou du maintien à domicile dans la reconfiguration des liens entre parents et enfants. On trouvera plus d’informations sur Vanessa Stettinger ici.

A partir de la fin du mois de mai et jusqu’à la mi-juillet, Jeanne Briatte, étudiante de Bachelor première année à Sciences Po Paris, réalisera son stage d’études à portée civique et sociale au sein de notre association. Jeanne Briatte souhaite notamment consacrer son stage à l’examen des pratiques mises en place par la Maison de la Musique pour proposer aux enfants des apprentissages leur permettant de s’ouvrir à une pluralité d’instruments. On trouvera plus d’informations sur ce Bachelor ici.

Emmanuel Paris informe les participants que deux partenariats, l’un avec le FRAC Hauts-de-France, l’autre avec le Musée de Boulogne-sur-mer, vont nourrir le calendrier des actions culturelles ce premier semestre. Les enfants de l’association vont respectivement préparer une exposition autour du thème « Y’a d’la joie ! » qui sera inaugurée à Dunkerque en septembre (FRAC), et venir régulièrement avec Åbäke pour découvrir des œuvres créées par des civilisations à l’attention des générations futures (Musée de Boulogne-sur-mer).

II. Présentation par Åbäke, lauréat de la résidence art / science 2019, du projet final dans le cadre de l’action « Nouveaux commanditaires », pour la création de nouveaux rituels et œuvres célébrant jusqu’en 2050 le rassemblement annuel avec les anciennes et les anciens, ainsi que le site archéologique du « Petit déjeuner sous l’herbe » :

Emmanuel Paris propose à Bruno Dupont et Amanda Crabtree de présenter le programme « Les nouveaux commanditaires » de la Fondation de France ; ce programme a en effet permis l’organisation de cette première phase de la résidence art / science, dédiée à l’identification de l’artiste le plus à même de répondre à la commande.

Amanda Crabtree explique que des réunions ont eu lieu durant la saison 2017-2018 avec l’association de médiation en art contemporain « artconnexion ». Ces réunions avec Emmanuelle Dehée, présidente de l’association « La Maison des Enfants de la Marine » propriétaire du site de la Ferme de Bertinghen, Jean-Paul Demoule, Claire Beugnet, Emmanuel Paris, les chefs de service des Maisons, et ont été organisées dans le cadre du programme de la Fondation de France « Les Nouveaux commanditaires ». Bruno Dupont explique que le cœur de la démarche réside pour toutes les commandes artistiques soutenues par ce programme dans la rédaction d’un cahier des charges permettant de formuler au plus juste la recherche d’une ou d’un artiste en art contemporain.

Åbäke demande comment des groupes humains peuvent-ils en venir à candidater pour qu’une intervention artistique en art contemporain puisse symboliser leur(s) raison(s) d’exister.

Bruno Dupont répond que ces collectifs ou ces personnes ont eu connaissance de l’existence du programme « Les nouveaux commanditaires » par des séances d’information organisées par les médiateurs du programme, ou par l’efficacité du « bouche à oreille ».

Amanda Crabtree précise que, s’agissant des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, la mise en lien s’est opérée sur les conseils de la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France.

Bruno Dupont dit que l’esprit prévalant aux actions soutenus par le programme « Les Nouveaux commanditaires » relève de la démocratie d’initiative, plutôt que de la démocratie participative. Bruno Dupont explique qu’en effet les candidats à la formulation d’un cahier des charges pour qu’un artiste puisse créer une œuvre, sont des citoyens en tant qu’individus lambda, ou membres d’un collectif spécifiquement constitué à cette occasion. Les candidatures ne sont, autrement dit, pas générées par des élus locaux, lesquels demanderaient par suite aux habitants de leur collectivité de contribuer à la réalisation de l’intervention artistique.

Amanda Crabtree dit que le programme « Les Nouveaux commanditaires » existe depuis 1991 avec à ce jour près de 500 projets réalisés ou en cours en France et en Europe. Amanda Crabtree informe les participants qu’un site Internet dédié informe dans le détail la dynamique de ce programme ici.

Claire Oger demande la proportion de projets retoqués par rapport aux projets candidatant à ce programme.

Bruno Dupont répond que la proportion est très faible, car les médiateurs du programme accompagnent pendant une année la candidature afin de s’assurer de sa viabilité.

Emmanuel Paris propose à Maki Suzuki de présenter le projet final, et précise que le Conseil scientifique doit se prononcer ce jour pour dire s’il est adopté.

Åbäke présente le projet final. On trouvera son intervention sur notre site ici.

Eric Legros dit qu’il est ému par cette présentation et que cette émotion témoigne de la capacité du projet à transmettre de génération en génération la nature du message posé dans le sol le 2 juillet 2010 lors de l’opération du « Petit déjeuner sous l’herbe ».

Eric Legros conseille une modification ; sur les recommandations de Jean-Paul Demoule, il serait en effet préférable de ne pas organiser une fouille de la moitié de la surface du site le 2 juillet 2030, puis une fouille de la seconde moitié du site le 2 juillet 2050, mais d’opter pour des fouilles par tranche en 2030 et 2050, permettant d’organiser d’autres fouilles chaque 20 ans y compris au-delà de 2050.

Eric Legros explique que le « Petit déjeuner sous l’herbe » avait été conçu en 2010 pour permettre aux enfants, aux équipes de s’extraire du temps présent vécus par chacune et chacun, et que cet enjeu sera sans doute toujours d’actualité après 2050.

Eric Parot demande si, en 2010, il était prévu de réalimenter régulièrement en objets le site.

Eric Legros répond que cela n’était pas envisagé.

Noël Quéré demande si, par exemple, le robot cafard pourrait rejoindre à terme les objets enfouis dans le sol du site.

Eric Parot explique qu’en effet, dès 2014, le Conseil scientifique explorait la faisabilité d’un FabLab aux Maisons, avec pour projet notamment de fabriquer avec les enfants du Centre de Jour un robot biomécanique empruntant à la morphologie du cafard.

Noël Quéré demande d’explorer la possibilité d’associer plus encore Foyer Educatif de la Côte d’Opale, Maison des Enfants de la Marine et Maisons des Enfants de la Côte d’Opale dans ce projet rétro-futuriste commémorant le temps long de l’institution.

Emmanuel Paris répond qu’il serait possible, moyennant accord du Conseil d’administration du Foyer Educatif de la Côte d’Opale, de mettre en dialogue la capsule temporelle créée sur le site de la ferme de Bertinghen, avec celle créée en 2003 à l’occasion de l’inauguration des bâtiments du 130, boulevard Splingard. Emmanuel Paris signale en effet que quelques anciens lui ont raconté que dans la façade jouxtant la porte d’entrée du pôle administratif se trouve une brique en ciment derrière laquelle, dans la cloison, ont été déposé intentionnellement des objets dont ces personnes ne savent cependant pas la nature.

François Roy demande s’il serait possible de scanner le sous-sol du site grâce au soutien de la Fondation SEED, mobilisant les outils radars de leurs activités.

Eric Parot signale que les archéologues utilisent désormais des petits radars doppler pour radiographier le sol avant la fouille.

Åbäke explique aux participants que Suzanne est prénommée dans le texte de sa présentation afin de scander la relation de ce projet avec l’extérieur de l’espace associatif (Suzanne est relieuse de livres en basse-ville de Boulogne-sur-mer), mais qu’une multitude de personnes, non citées dans cet écrit, ont bel et bien collaboré à la réflexion amenant à la formulation du projet.

Eric Legros dit combien est important de symboliser la possibilité permanente d’un dialogue avec l’au-delà de l’espace associatif ; « Itinérance » fut pensé en tant qu’outil éducatif capable d’affirmer de manière éclatante le bienfait de ces pluralités d’espaces que l’enfant et l’éducateur mettent en lien pour réécrire le cours de la vie.

François Roy et Åbäke insistent aussi sur le marbre de la roche posée sur le site du Petit déjeuner en tant que matière apte à déplacer les personnes d’un temps à un autre. Une autre matière pourrait présenter l’inconvénient d’une moindre durabilité, et la force du message trans-générationnel s’étioler.

Brunot Dupont explique que le programme « Les Nouveaux commanditaires » intègre régulièrement la prise en compte de l’entretien d’une œuvre sur des échelles de temps long ; un budget spécifique sera sans doute à prévoir pour assurer la maintenance de l’œuvre.

Yannick Coppin informe les participants que sa lecture d’un ouvrage consacré aux lieux et lieux-dits du boulonnais mentionne la récurrence des carrières, exploitations de chaux, cimenteries dans le territoire, lesquelles ont souvent eues des généalogies communes. Yannick Coppin voit dans l’adresse de la Ferme de Bertinghen (130, rue du Four à chaux) un autre indice de la filiation avec l’exploitation du marbre de la carrière de Marquise.

Francis Rembotte demande quelle fut l’implication des enfants dans la réflexion collective amenant à la formulation de ce projet final.

Åbäke explique que des discussions collectives ont régulièrement été organisées suite au visionnage d’un film d’anticipation ou de science-fiction diffusé dans le cadre du ciné-club qu’Alicia Gignet, psychologue de l’association, a initié depuis juin 2018. On trouvera sur note site un article chroniquant l’un de ces visionnages ici.

Åbäke mentionne une deuxième action collective – celle-ci commençant le 26 janvier ; un groupe constitué d’enfant de chaque Maison de l’association l’accompagne à plusieurs reprises au Musée de Boulogne-sur-mer pour voir le design des objets créés par des civilisations en guise de messages d’éternité.

Åbäke cite un troisième exemple de cette participation ; le « pointeur » fixé sur le mat qui sera érigé sur le site du Petit déjeuner, sera conçu par un enfant dont par Åbäke a remarqué le talent en dessin et avec lequel il apprécie régulièrement dessiner.

François Roy observe que le principe de l’empilement des gobelets en plastique sur le bloc de marbre permettra de faire tourner chaque gobelet, de sorte que des combinaisons de mots nouveaux pourront régulièrement apparaître et ainsi constituer des « gobelets littéraires ».

François Roy valorise la capacité du design de l’œuvre posée sur le site du Petit-déjeuner dans sa capacité à faire dialoguer le dessous du sol et l’au-dessus du sol, la verticalité de l’œuvre et l’horizontalité de la surface d’enfouissement, le au-dedans de ce qui s’y trouve avec le haut-dehors rendu notamment possible par la relation partenariale avec Suzanne, la relieuse d’art.

Noël Quéré demande à quel point les enfants connaissent Åbäke.

Åbäke répond que si les enfants connaissent sa personne, ils ne connaissent pas le projet final de la résidence. Tout au plus savent-ils qu’Åbäke est présent pour réfléchir au Petit déjeuner sous l’herbe.

Amanda Crabtree précise que le protocole du programme « Les Nouveaux commanditaires » formule l’intervention de l’artiste comme une réponse personnelle du cahier des charges. Il s’agit autrement dit pour l’artiste de concevoir une œuvre tenant compte de rencontres avec le groupe humain qui formule le cahier des charges, mais qui reste à la discrétion de l’imaginaire de l’artiste.

Anick Traguardi-Menet observe que l’échéance 2050 est par trop abstraite pour les enfants.

Sandrine Loggia dit que dans la parole d’enfants collectée par Åbäke pour des formules à sérigraphier sur les gobelets à propos de 2050 inspire aux enfants aussi bien des fictions technologiques (« la voiture volante ») que des fictions de relations humaines (« en 2050, il n’y a plus de parents et tous les enfants sont dans la rue »).

Claire Oger demande si le texte lu par Åbäke ne peut trouver un usage complémentaire à celui du monument envisagé, pour expliquer la démarche aux enfants et leur rappeler le rendez-vous du 2 juillet (par exemple ce texte pourrait être distribué aux enfants qui quittent l’institution lorsqu’on leur indique qu’ils sont les bienvenus chaque 2 juillet).

Sur proposition d’Eric Legros, un vote est organisé pour l’approbation par le Conseil scientifique du projet final présenté par Åbäke.

Le Conseil scientifique vote à l’unanimité « pour ».

III. Organisation du colloque, partie prenante des Journées d’Enfance 2019 :

Emmanuel Paris rappelle aux participants la trame convenue pour l’organisation du colloque, le 5 juillet 2019.

On trouvera ici sa trame (cliquer sur la fenêtre dynamique dédiée).

Emmanuel Paris propose aux participants de réfléchir à des intervenants et des thèmes d’atelier, afin de pouvoir informer le Conseil lors de la réunion du 26 avril de sa composition définitive.

Emmanuel Paris précise que Pierre Lemarquis, dont les travaux ont notamment porté sur les effets physiologiques de la joie, ne pourra être disponible pour intervenir ce 5 juillet. Jean-Paul Demoule pourra par contre prendre la parole pour, inspiré malicieusement par le projet présenté par Åbäke – lequel questionne notamment la possibilité de la transmission intergénérationnelle, exposer quelques célèbres histoires de vrai / faux en archéologie, simulacres de fouilles ou de vestiges que les autorités compétentes ont pourtant considérées comme authentiques au point de cautionner des récits de civilisation erronés.

Claire Oger recommande deux associations (Asperger amitiés, et Astéréotypie) travaillant avec des enfants autistes. On trouvera plus d’informations sur les activités en théâtre et en musique aux adresses suivantes en cliquant ici et ici.

Claire Oger recommande aussi le « Festival du futur composé » et la personnalité de son fondateur : Gilles Roland Manuel, dont on trouvera un interview ici.

François Roy recommande de proposer à Gérard Tonnelet et Philippe Richard d’intervenir à propos de leur expérience clown dans le cadre de l’association Les ajusteurs du Pas-de-Côté.

Sandrine Loggia recommande la compagnie de l’Oiseau-Mouche, par sa capacité depuis des décennies à permettre à des personnes handicapées d’accéder au statut de comédiens professionnels.

S’agissant des trois ateliers de parole organisés le matin du colloque, François propose une lecture du verbatim réalisé au terme de ses rencontres avec les enfants pendant l’automne 2018 à propos du thème de notre saison culturelle. On trouvera le détail de ce verbatim ici.

Tenant compte des mots et idées clés revenant régulièrement dans ce recueil de paroles, les thèmes des trois ateliers sont les suivants :

  • Joseph Bako propose de co-animer un atelier ayant pour thème « joie et temps » ;
  • Sandrine Loggia propose de co-animer un atelier ayant pour thème « joie et éducation » ;
  • Christophe Lefèvre propose de co-animer un atelier ayant pour thème « joie et collectif ».

Emmanuel Paris remercie les membres du Conseil scientifique pour leur engagement dans l’animation de ces trois ateliers. Emmanuel Paris demande que d’ici la fin-février lui soit transmis pour chaque atelier un texte de quelques lignes qui sera diffusé auprès des Maisons, afin que des membres des équipes éducatives puissent candidater à leur co-animation, et aussi intégrer le document de communication qui présentera le colloque.

IV. Lecture commentée par Claire Oger du premier texte issu de l’étude sur les sentiments d’appartenance au territoire d’enfants de notre association :

Emmanuel Paris remercie Claire Oger pour avoir accepté de présenter le texte dont elle est auteure, et publié récemment par une maison d’édition dédiée aux textes d’études et de recherches.

Emmanuel Paris dit que cette première publication valorise l’activité du Conseil scientifique et l’engagement permanent de l’association pour développer avec les acteurs de la recherche publique et de la recherche privée des partenariats participant du grandissement des enfants et des jeunes de l’association. Emmanuel Paris mentionne le fait que, grâce à un don à l’association, l’étude dont fait part Claire Oger ainsi que celle réalisée par Elsa Ramos et Olivier Martin avec les anciennes et les anciens de l’institution, ont pu être appuyées sous forme de convention avec les laboratoires universitaires concernés.

Claire Oger présente l’article.

Il est intitulé « L’endroit et l’envers, le centre et la lisière : couture des trajectoires et socialisation dans les entretiens itinérants », et téléchargeable ici.

Claire Oger explique que ce texte a été présenté dans le cadre d’un colloque explorant notamment les façons dont une trajectoire biographique, son étude, peut produire des savoirs en Sciences Humaines et Sociales.

Claire Oger revient sur la méthodologie de l’enquête conçue avec Fleur Guy au préalable des entretiens avec les enfants (textes rédigés à l’attention des équipes pour présenter l’enquête, textes à l’attention des enfants pour leur proposer d’y candidater, etc.).

Claire Oger revient aussi sur la généalogie de cet outil de recherche mis en œuvre durant l’enquête et nommé « entretien itinérant ». Claire Oger avait éprouvé une première fois cet manière de dialoguer avec l’enquêté, lors de son étude auprès des élèves femmes de l’Ecole Saint-Cyr à Coëtquidan.

Claire Oger observe un concept commun aux deux études ; la « socialisation paradoxale », autrement dit le fait de devoir s’intégrer à un lieu de vie malgré soi. Claire Oger dit qu’un autre élément partagé par ces deux études fut la facilitation de la parole grâce au recours à l’entretien itinérant. A Coëtquidan comme aux Maisons, les enquêtés pouvaient en effet être réticents à s’exprimer au préalable de l’entretien tant l’exercice mener à se raconter soi. Troisième point commun aux deux études : les enquêtés ont nommé des lieux à soi, pour autant ceux de Coëtquidan et ceux des Maisons ne sont pas de même nature. Pour l’un, ces lieux où l’on aime à se retrouver seul pour méditer sont dans l’espace de l’institution, pour l’autre (aux Maisons), ils sont en-dehors. Quoi qu’il en soit, dans les deux études, les enquêtés ont dit de ces lieux combien ils avaient une puissance réconciliatrice ; dans ces moments vécus là, les personnes pouvaient renouer avec le fil de leur histoire, le sens du cours de leur vie.

Noël Quéré demande s’il est possible de généraliser les « lieux à soi ».

Claire Oger répond que cela est difficile, mais s’il est possible de constater une récurrence dans les deux enquêtes.

Francis Rembotte demande comment les enfants ont participés à cette enquête.

Claire Oger et Claire Beugnet reviennent sur la méthodologie employée pour susciter l’intérêt auprès des équipes, des enfants, et des familles et tuteurs légaux des enfants candidats à l’enquête. Claire Oger et Claire Beugnet insistent sur le fait que le groupe d’enquêtés a été constitué sur la base du volontariat.

Francis Rembotte observe que le groupe des enquêtés n’a pu, dès lors, être représentatif de l’ensemble des enfants et des jeunes de l’association. Francis Rembotte précise que des enfants et des jeunes ayant peut-être leurs lieux à soi n’ont pas désirés en parler – ce qui indiquerait qu’il faut une compétence spécifique ou une situation de stabilité émotionnelle pour confirmer l’existence de ces lieux.

Eric Legros dit que ces « lieux à soi » ont été désignés pour certains par des enfants alors en crise au moment de l’enquête. Eric Legros dit la grande importance de cet enseignement issu de l’étude : il y a une non adéquation entre la souffrance psychique et la capacité à penser par soi-même, sur soi-même.

V. Calendrier des prochaines réunions :

Les membres du Conseil scientifique fixent les dates des prochaines réunions de l’instance : le 26 avril 2019 de 10h à 13h ; le 4 juillet 2019 de 10h à 12h (assemblée plénière des Conseils et comités de pilotage) et le 5 juillet de 9h à 16h (colloque).

Eric Legros clôt la dix-huitième séance du Conseil scientifique.