Compte-rendu de la réunion du Conseil de la Culture d’entreprendre
31 mars 2017
Présents :
Joseph Bako, chef de service « Studios », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Souleymane Bayoko, jeune de la « Maison des Découvreurs », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Claire Beugnet, directrice de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Patrick Bourdet, parrain de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Alexandra Delpierre, jeune des « studios », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Katheline Gouwy, éducatrice-stagiaire du service « Studios », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Philippe Hazelart, président de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Emilie Huyghe, direction des Ressources Humaines, Centre commercial Auchan Saint-Martin Boulogne
Pierre Maquinghen, éducateur « Centre de Jour », Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Natacha Morsa, présidente de l’entreprise « Coding and Bricks »
Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Francis Rembotte, administrateur de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Absents excusés :
François Cornette, directeur de l’innovation en charge des Fablab et Digilab, Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France
Jean-Louis Etienne, administrateur de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Claude Jaouen, président du cabinet « Consulting4TOP »
Eric Legros, administrateur de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
Chantal Ravier, conseillère en ressources humaines
Henri Villeneuve, administrateur de l’association Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale
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Philippe Hazelart, président de l’association remercie les participants de leur présence et inaugure la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de la Culture d’entreprendre des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale.
Philippe Hazelart propose à Emmanuel Paris d’organiser le contenu de cette réunion.
I. Nomination du président du Conseil de la Culture d’entreprendre et signature de la charte du Conseil par ses personnalités extérieures :
Emmanuel Paris, conformément au calendrier établi lors de la réunion inaugurale du Conseil de la Culture d’entreprendre, propose d’ouvrir cette réunion par la nomination du président de cette instance.
Claire Beugnet informe les participants que treize membres du Conseil d’administration ont approuvé la proposition faite par M. Hazelart à M. Bourdet lors de la réunion du Conseil de la Culture d’entreprendre, le 2 décembre 2016.
M. Bourdet dit être honoré par la confiance dont lui témoigne le Conseil d’administration, et accepte cette responsabilité.
Emmanuel Paris propose de compléter l’organigramme du Conseil de la Culture d’entreprendre : Claire Beugnet en sera la secrétaire, c’est-à-dire par cette fonction symbolisera le lien entre l’instance et la communauté éducative de l’association, et Emmanuel Paris son coordinateur, veillant à la bonne organisation de ses activités.
Les participants approuvent cet organigramme.
Emmanuel Paris propose aux personnalités extérieures du Conseil de la Culture d’entreprendre de lui remettre un exemplaire signé de la charte. Ce document a été présenté lors de la réunion inaugurale du Conseil de la Culture d’entreprendre ; il assure le collège des personnalités extérieures de la reconnaissance de leur engagement au service de l’association, et définit le périmètre de leurs responsabilités.
On trouvera le détail de cette charte sur notre site Internet (cf. « II. Présentation de la charte du Conseil de la Culture d’entreprendre ») ici.
Emilie Huyghe, Natacha Morsa, Patrick Bourdet, Claude Jaouen ont transmis ce document signé.
Emmanuel Paris informe les participants qu’il a relancé l’invitation auprès du « Club des cent cravates » de Boulogne-sur-mer, association regroupant des entrepreneurs locaux pour qu’un de leur membre siège au Conseil de la Culture d’entreprendre, mais que ce nouveau courrier est resté sans réponse de la part du président de cette association.
Philippe Hazelart recommande de solliciter à ce sujet M. Leduc, administrateur de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », car celui-ci pourrait jouer un rôle de facilitateur.
Emmanuel Paris répond qu’il demandera conseil auprès de M. Leduc, espérant que le lien puisse être créé d’ici la prochaine réunion du Conseil de la Culture d’entreprendre.
II. Lecture commentée de deux études portant sur les parcours scolaires des enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance :
Conformément à l’ordre du jour convenu lors de la précédente réunion, Emmanuel Paris propose d’examiner deux textes étudiant les problématiques scolaires des enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance en France.
On trouvera le contenu de ces textes ici et ici.
Emmanuel Paris propose de commencer cette lecture commentée par le texte « Protection de l’enfance : parcours scolaires des enfants placés ».
Emmanuel Paris relève les informations et analyses ayant attirées son attention, tant elles coïncident ou mettent en perspective les problématiques vécues par les enfants et les jeunes de l’association au sujet de leur scolarité :
– page 91 : la prédominance des inscriptions en SEGPA ;
– page 92 : l’incrédulité des parents quant au principe méritocratique ou l’égalité des chances ;
– page 94 : l’inhibition des familles modestes pour contester les propositions d’orientation de leurs enfants par l’Education nationale ;
– page 94 : la contestation du présupposé selon lequel il faudrait un enseignement spécial pour les enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance ;
– page 94 : la corrélation entre la durée de placement et la qualité du parcours scolaire ;
– page 95 et 97 : la corrélation entre la stabilité du groupe humain encourageant l’enfant dans son parcours scolaire et la qualité de celui-ci ;
– page 99 : compte-tenu de toutes ces considérations, le rôle fondamental du libre-arbitre de l’enfant dans la réussite ou l’échec de son parcours.
Emmanuel Paris propose ensuite une lecture commentée du document « Echec et retard scolaire des enfants hébergés par l’aide sociale à l’enfance ».
Les informations et analyses ayant retenu son attention, sont :
– page 3 : la déscolarisation concerne surtout les premières semaines du placement de l’enfant dans le cadre de la mesure éducative fixée par le juge des enfants et mise en œuvre par les services de l’aide sociale à l’enfance des conseils départementaux ;
– page 3 : la déscolarisation concerne deux fois plus les enfants placés sur décision judiciaire que ceux accueillis dans le cadre d’une mesure administrative ;
– page 3 : la déscolarisation se met particulièrement en place lors du passage de l’enfant du primaire au secondaire ;
– page 4 : les enfants placés dans un établissement de l’aide sociale à l’enfance depuis plus d’un an sont très peu déscolarisés ;
– page 4 : les adolescents de 15 ans placés en établissements sont trois fois plus souvent déscolarisés que l’ensemble de leur génération (6.1 % contre 2.1 %) ;
– page 4 : à l’âge de 16 ans, 15.8 % ne sont plus scolarisés, contre 5.8 % de l’ensemble des jeunes du même âge ;
– page 4 : à l’entrée au collège, le retard scolaire est très fréquent parmi les enfants placés (seuls 33.9% des enfants âgés de 11 ans accèdent à la sixième) ;
– page 6 : la large prééminence de l’enseignement professionnel (78 % des enfants de l’aide sociale à l’enfance suivent un enseignement professionnel, contre 33 % de l’ensemble des adolescents en second cycle.
Philippe Hazelart informe les participants qu’en sa qualité d’ancien directeur d’établissement scolaire, il peut témoigner combien sont collégiales sont les décisions d’orientation et de réorientation des enfants. Les délibérations des établissements scolaires sont, par ailleurs, soumises au secret quand il s’agit de délibérer sur d’éventuelles exclusions.
Joseph Bako dit que les équipes éducatives de l’association sont régulièrement informées des décisions prises par les établissements scolaires, lesquels prennent soin de consulter les équipes pour évaluer des scénarii éducatifs répondant aux problèmes posés par l’enfant à l’école.
Claire Beugnet dit que ces dernières années, la propension de l’Education nationale à recommander des intégrations en ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) est de plus en plus manifeste, pour des enfants présentant certes des problèmes de comportement mais qui pourraient être travaillés dans des filières scolaires du circuit « normal ».
Francis Rembotte demande par quel processus la recommandation ITEP est formulée.
Claire Beugnet répond que ces recommandations sont formulées par les services sociaux des collectivités territoriales auxquelles les enfants sont affiliés.
S’agissant de la contestation du présupposé selon lequel il faudrait un enseignement spécial pour les enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance, Francis Rembotte dit que l’existence d’un accueil de jour dans notre association (« Le Centre de Jour ») indique l’ambiguïté de notre institution à ce sujet.
Francis Rembotte explique que l’association milite en effet pour que les enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance ne soient pas systématiquement dans des dispositifs scolaires spécifiques, mais assume dans le même temps que de tels outils sont essentiels à la qualité et la cohérence du service rendu par l’institution dans le cadre des politiques de protection de l’enfance.
Claire Beugnet informe les participants qu’un professeur des écoles, détaché de l’Education nationale, est membre statutaire de l’équipe du Centre de Jour, mais salarié par l’Education national ; il faut dès lors comprendre cette double-affiliation comme la marque de la volonté de l’association d’être reconnue comme partie prenante du système scolaire, et le fait que le système scolaire le reconnaisse.
Patrick Bourdet dit, que de par son expérience personnelle, la stabilité du groupe humain encourageant l’enfant dans son parcours scolaire joue un rôle premier dans la qualité de celui.
Claire Beugnet informe les participants qu’en 2015-2016, il n’y a eu aucune demande de réorientation en urgence dans un autre établissement pour un enfant des effectifs de l’association. Claire Beugnet dit que cela s’explique par la nécessité d’offrir à l’enfant une stabilité dans sa prise en charge ; si celui-ci présente des difficultés telles qu’il faut organiser un changement de lieu de vie, une réorientation dans une autre Maison de l’association sera toujours privilégiée.
Patrick Bourdet dit que le développement d’une politique de parrainage, soit l’un des axes de travail du Conseil de la Culture d’entreprendre, prend toute sa pertinence à l’aune de ces considérations. La figure du tiers bienveillant (un responsable d’entreprise par exemple), bien que n’étant pas directement affiliée à l’équipe éducative, accompagne l’enfant pas à pas au cours de son grandissement et participe ainsi de la constitution de cet environnement stabilisant si nécessaire pour la réussite des parcours.
Francis Rembotte, commentant les thèses exposées dans le texte page 94, 95 et 97, relève que le sous-investissement des familles quant aux enjeux d’une scolarité réussie est un levier important du mécanisme de discrimination sociale qui affecte particulièrement le système scolaire français.
Natacha Morsa dit que les familles peuvent se sentir particulièrement désarmées quant à de telles responsabilités vis-à-vis de leur enfant. Natacha Morsa précise que cela est notamment tangible s’agissant des familles monoparentales ; les femmes assument seules les responsabilités éducatives à la maison, et ne peuvent elles-mêmes mener des études longues permettant d’accéder à des métiers hautement qualifiés. Natacha Morsa constate à ce sujet, s’appuyant sur des statistiques, qu’il y a peu de femmes exerçant dans l’économie numérique à Boulogne-sur-mer.
Natacha Morsa et Francis Rembotte explicitent un autre phénomène ; dans le bassin minier comme à Boulogne-sur-mer, la question du devenir des enfants ne se posait pas comme un enjeu important dans les familles.
Philippe Hazelart relève cependant qu’un enfant, désireux de plaire à ses parents, peut dépasser ces déterminismes sociaux et accomplir un parcours scolaire d’une qualité supérieure à ceux de ses ascendants.
Emilie Huyghe confirme l’importance déterminante de la notion du « faire plaisir », à soi-même et à son entourage, dans toutes activités éducatives.
Patrick Bourdet, reprenant ces considérations sur les éléments permettant un dépassement de soi, ou a contrario, une régression, annonce l’organisation le 26 mai 2017 d’une conférence à l’université de la Sorbonne qui aura pour thème « la fabrique des transclasses », nouveau concept sociologique notamment porté par les travaux de la philosophe Chantal Jaquet.
On trouvera l’ouvrage de Chantal Jaquet référencé ici.
Claire Beugnet informe les participants que les réunions de concertation organisées par les équipes de l’association pour faire un point avec les parents sur le parcours de leur enfant, pour établir de nouveaux objectifs avec eux et avec la participation de l’enfant, offrent régulièrement des opportunités de débloquer des situations compromises par le comportement de l’enfant au sein de l’établissement scolaire auquel il est affilié.
Francis Rembotte souligne que, bien souvent, les enfants intègrent les effectifs de l’association encore affectés d’un traumatisme vécu précédemment. Francis Rembotte dit que le travail des équipes est bien souvent de commencer par mettre en place un accompagnement thérapeutique, le projet scolaire de l’enfant lui étant subordonné.
Francis Rembotte dit qu’il y a aussi à prendre en compte un phénomène plus global ; la fin de la croyance chez une majorité de citoyens que la qualité d’un diplôme suffit à réussir sa vie. Francis Rembotte mentionne le cas de jeunes surdiplômés sans emploi, ou dont l’emploi ne correspond pas, loin de là, au niveau de qualification de la personne.
Francis Rembotte revient sur la dialectique qui, depuis les débuts de la sociologie au XIXe siècle, répartissent les analyses entre déterminisme social et individualisme méthodologique, c’est-à-dire les tenants d’un atavisme hérité de génération en génération qui ne peut être transcendé par les personnes, et par opposition les tenants d’une société dans laquelle les individus peuvent par leurs ressources propres (leur caractère, leur énergie de vie), dépasser ces blocages. Francis Rembotte dit que sur ce dernier point, les individus ne sont pas également dotés en capabilités (estime de soi, confiance en soi et envers autrui), ce qui obère la thèse d’une société des individus, libres et aptes de surmonter les empêchements hérités des générations précédentes.
Francis Rembotte souligne par ailleurs que la spécialisation industrielle des territoires – comme par exemple à Calais où plus de la moitié des métiers ne relevait jusque-là que de la fabrique de la dentelle -, peut aussi expliquer pourquoi les personnes, malgré leur désir de réussir dans leur parcours scolaire, peuvent cependant ne pas accéder à des fonctions et responsabilités gratifiantes dans le monde du travail.
Natacha Morsa, reprenant la question du trauma dont est affecté l’enfant au moment de son intégration dans les effectifs de l’association et qui l’inhibe au point de ne pas pouvoir commencer avec lui la mise en place d’un parcours scolaire, manifeste combien le stress à haute dose peut neutraliser les capacités cognitives. Natacha Morsa dit qu’un courant de recherches anglo-saxon s’est intéressé à ce phénomène, et a valorisé la figure du « caregiver », que l’on pourrait traduire par « l’accompagnant bienveillant, rassurant, sécurisant ». On trouvera ici une présentation de cette théorie de l’attachement, et les limites que certains chercheurs lui adressent.
Patrick Bourdet valorise l’avènement de la quête de la singularité des personnes dans les politiques de ressources humaines des entreprises. Il s’agit par-là de reconnaître que les capabilités des personnes, toutes singulières et incommensurables, sont une création de richesses pour les entreprises car elles permettent des capacités d’adaptation, de réactivité, d’initiative que ne pourrait permettre un collectif de travail uniformément constitué.
Patrick Bourdet voit dans les enfants de l’association autant de talents singuliers, de caractères forgés par l’expérience de la vie, soit un collectif humain constitué de personnalités promis à de belles vies professionnelles si les conditions requises pour les accompagner sur ce chemin sont réunies.
Emilie Huyghe dit que l’entreprise Auchan considère désormais aussi la richesse qu’elle créée par la diversité des personnes qu’elle emploie ; la « Responsabilité Sociétale des Entreprises » (RSE) devient un outil stratégique pour les politiques de ressources humaines ; il s’agit bien de s’assurer que le groupe humain est constitué de personnalités diverses car les relations interpersonnelles au travail en sont enrichies et cela bénéficie à l’entreprise comme au territoire dans lequel elle vit.
Le thème de la singularité dans l’essor des économies est aussi travaillé par les chercheurs sur son versant marchand ; les biens et les services singuliers, créés et portés par des personnalités singulières, deviennent des valeurs marchandes stratégiques pour que les entreprises, les marques, puissent se différencier sur des marchés hautement concurrentiels. On trouvera une présentation de l’ouvrage du juriste et économiste Lucien Karpik à ce sujet ici.
Patrick Bourdet conclue en félicitant les deux jeunes de l’association participant à cette réunion pour la qualité de leur écoute.
III. Présentation de leur projet d’études et d’insertion professionnelle par deux jeunes de notre institution :
Alexandra Delpierre présente son parcours, ses études et son désir de métier.
Patrick Bourdet valorise la prestation d’Alexandra Delpierre lors de cette présentation : son insistance mise sur la phrase « je suis généreuse », et le charisme dont elle a fait part en la disant, sont autant de points forts qui convainquent un recruteur potentiel qu’Alexandra Delpierre est une personnalité singulière, et donc de grande valeur.
Souleymane Bayoko se dit impressionné par la qualité de la présentation d’Alexandra Delpierre.
Claire Beugnet dit qu’y compris dans les périodes compliquées de sa vie au sein de l’association, Alexandra Delpierre a su faire preuve d’un vrai courage pour interroger son mode de relations aux autres, et – ce dont elle témoigne aujourd’hui, accepter la parole de l’autre, être posée.
Alexandra Delpierre dit qu’elle a en effet appris à se calmer, ce qui lui apparaît être la marque d’un grandissement dans la vie.
Emilie Hughe complimente Alexandra Delpierre sur la conception et l’organisation de son exposé. Emilie Huyghe valorise notamment le fait qu’Alexandra Delpierre a régulièrement ponctué sa prise de parole par des mises en scène de soi où le fait de choisir, de décider était déterminant. Emilie Huyghe relève aussi la capacité d’Alexandra Delpierre d’articuler une valeur personnelle (la générosité) et sa mise en œuvre dans l’activité à faire (exercer dans les métiers d’accompagnement des personnes âgées, s’entraîner pour cela lors de stages durant lesquels il s’agit de s’occuper de personnes malades d’Alzheimer).
Natacha Morsa valorise la capacité empathique dont a fait preuve Alexandra Delpierre à l’occasion de ces stages. Natacha Morsa informe les participants que les missions locales sont susceptibles de proposer une aide au financement du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), soit l’une des qualifications recherchées par Alexandra Delpierre.
Joseph Bako dit que les éducateurs des « Studios », représentés aujourd’hui par Katheline Gouwy, accompagnent pas à pas les jeunes dans ces démarches, l’objectif étant de ne pas faire à leur place mais de les aider à faire, c’est-à-dire en cela apprendre les manières d’être et de faire concourant à l’autonomie.
Souleymane Bayoko présente à son tour son parcours de vie, ses études et son désir de métier.
Patrick Bourdet dit que Souleymane Bayoko a su faire part d’une énergie de vie magnifique, et d’une grande capacité à apprendre de la vie afin de décider de son devenir.
Patrick Bourdet dit à Souleymane Bayoko quand, quand le monde pose de plus en plus d’entraves administratives pour y circuler librement, le savoir et la connaissance permettent de regagner cette capacité.
Joseph Bako dit que Souleymane Bayoko est une personnalité incarnant le thème de la saison culturelle de l’association : « Où est ton courage ? ». Joseph Bako précise que souvent, lorsqu’il se rend à la Maison d’enfants dans laquelle vit Souleymane, celui-ci se trouve dans sa chambre en train d’y travailler sur ses devoirs.
Claire Beugnet dit à Souleymane Bayoko que c’est la première fois qu’elle entend de sa bouche dire qu’il se donne désormais pour objectif d’obtenir la nationalité française. Claire Beugnet félicite Souleymane Bayoko pour cette prise de décision.
Francis Rembotte cite cet adage de François Mitterrand : « Là où il y a la volonté, il y a le chemin », et félicite Souleymane Bayoko pour illustrer cette maxime.
Francis Rembotte dit que la Fondation ARELI sous l’égide de la Fondation de France propose des bourses pour que des jeunes comme Souleymane Bayoko puissent réaliser leur projet professionnalisant.
On trouvera plus de d’informations sur cette Fondation ici.
Natacha Morsa dit que pour le projet d’études supérieures de Souleymane Bayoko, axé sur les filières du numérique, il y a l’option d’un BTS puis d’une inscription dans une école d’ingénieurs (Natacha Morsa déconseille à Souleymane Bayoko l’inscription dans une école préparatoire sitôt le baccalauréat S de Souleymane obtenu), soit l’option de formations proposées par des associations locales telles l’association Simplon à Boulogne-sur-mer.
Ce sont des formations courtes, qui proposent aux apprenants des études de cas concrètes – ce qui, aux dires de Souleymane Bayoko, lui convient.
Natacha Morsa propose par ailleurs à Souleymane Bayoko de l’accompagner dans l’animation d’ateliers « Coding and Bricks » les 2 et 3 juin prochains à Boulogne-sur-mer dans le cadre du Salon Innovation numérique et Compétences de demain.
Le 2 juin Souleymane Bayoko sera plus en observation, dit Natacha Morsa, en revanche le 3 juin il pourra animer avec elle les ateliers de robotique pour le grand public.
Souleymane Bayoko accepte la proposition de Natacha Morsa et s’en dit ravi.
Claire Beugnet dit qu’une convention produite par l’association sous l’égide du Centre de Jour sera envoyée à Natacha Morsa puis à la référente de l’Aide Sociale à l’Enfance de Souleymane Bayoko pour finaliser ce stage.
Patrick Bourdet demande à Katheline Gouwy ce qu’elle a pensé de la présentation d’Alexandra Delpierre et de Souleymane Bayoko.
Katheline Gouwy dit qu’elle a été favorablement impressionnée par ces prestations, n’en est pas étonnée d’agissant d’Alexandra Delpierre car elle lui a régulièrement manifestée la volonté de bien faire.
Patrick Bourdet demande à Katheline Gouwy si ceci la renforce dans son désir d’exercer le métier d’éducatrice.
Katheline Gouwy répond positivement.
IV. Point sur la réalisation du FabLab des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale :
Emmanuel Paris informe les participants que, depuis la précédente réunion du Conseil de la Culture d’entreprendre, la Fondation Sopra Steria – Institut de France a officialisé son soutien au développement du projet porté par l’association et piloté par le Conseil de la Culture d’entreprendre.
Emmanuel Paris précise que François Cornette, directeur de l’innovation en charge des Fablab et Digilab à la Fondation Sopra Steria – Institut de France, siègera de manière permanente au Conseil de la Culture d’entreprendre le temps de ce soutien de la part de la Fondation.
Emmanuel Paris informe les participants qu’une réunion avec François Cornette doit avoir lieu prochainement pour poser les bases de la réflexion sur l’équipement du nouvel espace éducatif.
Claire Beugnet précise que cet espace sera installé dans les sous-sols du site d’Outreau car les conditions y sont plus sécures pour les machines que dans l’atelier technique initialement envisagé.
Natacha Morsa dit que la pièce devra être bien ventilée car les machines dégagent de la chaleur.
Pierre Maquinghen dit qu’il sera possible d’installer un système de ventilation ad hoc.
Claire Beugnet dit que la dotation accordée par la Fondation Auchan permet la mise en conformité de cette pièce.
Patrick Bourdet explique aux participants que la Fondation Sopra Steria – Institut de France est l’incarnation de l’entreprise multinationale Sopra Steria, comptant 43 000 employés dans différents pays.
Patrick Bourdet dit que cette entreprise agit dans une temporalité qui n’est pas celle de l’association, puisque l’une doit penser ses actions à l’horizon d’une à deux années, quand l’association œuvre pour que les enfants une fois adultes aient une vie bonne, soit un engagement sur plusieurs décennies.
Patrick Bourdet dit que l’objectif recherché est de fonder avec la Fondation Sopra Steria – Institut de France, et au-delà de la différence de ces régimes d’actions, un partenariat de long terme, qui s’inscrit dans longue durée.
Patrick Bourdet propose à cette fin de jouer le rôle de facilitateur entre la Fondation et l’association.
Philippe Hazelart et Claire Beugnet agréent cette proposition.
V. Questions annexes :
Emmanuel Paris propose aux participants deux dates pour établir le calendrier des prochaines réunions du Conseil de la Culture d’entreprendre.
Emmanuel Paris présente d’abord aux participants l’organisation d’une réunion multipartite, réunissant l’ensemble des instances conseillant l’association dans son développement : le Conseil de la Culture d’entreprendre, le Conseil de la Vie Sociale, le Conseil scientifique et les comités de pilotage thématiques du programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie ».
Cette réunion, appelée « assemblée plénière », aura lieu le jeudi 6 juillet, de 10h à midi, sur le site de la Ferme de Bertinghen ; elle permettra aux membres des instances respectives de se rencontrer, et de partager autour des activités menées dans leur périmètre d’actions.
L’assemblée plénière sera l’une des animations du festival annuel « Journées d’enfance 2017 » ; elle symbolisera l’achèvement de la saison culturelle 2016-2017 et annoncera le lancement de la saison culturelle 2017-2018.
Emmanuel Paris propose ensuite aux participants de poser la date de la réunion de rentrée du Conseil de la Culture d’entreprendre, lors de la saison culturelle 2017-2018. La date du vendredi 3 novembre 2017, de 10h à 13h, dans la salle du Conseil d’administration de la ferme de Bertinghen est retenue.
Emmanuel Paris informe les participants que le Centre de Jour visitera le 28 avril le Centre commercial Auchan, ses infrastructures, rencontrera ses employés, à l’invitation d’Emilie Huyghe et dans le cadre du partenariat avec la Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France.
Patrick Bourdet présente l’association Energie jeunes.
Patrick Bourdet informe les participants qu’une étude menée en ce moment par l’association à propos du phénomène de « persévérance scolaire » montre qu’avec trois fois cinquante-cinq minutes par an de soutien scolaire, le niveau scolaire des enfants bénéficiant de ce dispositif augmente d’un demi -point.
Patrick Bourdet propose qu’une équipe de l’association « Energie jeunes » viennent au Centre de Jour y mener des ateliers avec Nicolas Courquin, professeur du Centre de Jour.
Claire Beugnet agrée cette proposition.
Patrick Bourdet propose que le Conseil de la Culture d’entreprendre puisse étudier le triptyque communauté éducative / réseau des anciens / fondation dont il a vu toute l’efficience par exemple auprès de l’Ecole de management de Normandie pour l’insertion professionnelle des jeunes.
Emmanuel Paris dit qu’à ce jour et s’agissant de l’association, si les deux premiers éléments de ce tryptique sont constitués ou en gestation, le troisième n’existe pas et nécessite que le Conseil d’administration se positionne à ce sujet.
Patrick Bourdet demande si le document décrivant les studios pourrait être allégé et agrémenté d’une partie écrite par les jeunes qui y vivent.
Claire Beugnet agrée cette proposition.
Patrick Bourdet demande si, à court ou moyen terme, il serait possible que l’association organise une conférence à l’attention des entrepreneurs locaux, en collaboration avec la Fondation Sopra Steria – Institut de France et le Club des cent cravates. Cette conférence valoriserait ce que nous apprenons des enfants dans leur capacité à s’adapter à tous systèmes de contraintes, mais aussi dans celle d’élargir l’imaginaire collectif par leur contribution singulière, visionnaire.
Patrick Bourdet dit que ce sont là autant de thèmes qui intéressent le monde de l’entreprise, et précise que l’organisation de cette conférence pourrait abonder le budget de l’association (Patrick Bourdet cite en exemple une participation financière de 50 euros par personne souhaitant y assister), et favoriser l’essor de réseaux de parrains pour les jeunes dans le monde de l’entreprise (c’est-à-dire l’un des axes de travail du Conseil de la Culture d’entreprendre).
Claire Beugnet dit qu’elle va consulter le Conseil d’administration au sujet de cette proposition.
Natacha Morsa recommande de se rapprocher du Comité Grand Littoral, réseau d’entreprises récemment constitué, dans l’hypothèse où ce projet de conférence prendrait forme.
Francis Rembotte dit qu’il faudra, avant de s’associer avec cette pluralité d’acteurs, déterminer ce que nous recherchons et ce que nous sommes capables de leur apporter.
M. Bourdet, président du Conseil de la Culture d’entreprendre, remercie les participants et clôt cette deuxième réunion.