Compte-rendu de la réunion du 6 novembre 2020

Présents :

Claire Beugnet, directrice de l’association

Patrick Bourdet, président du Conseil et parrain de l’association

Alicia Gignet, psychologue de l’association

Claude Jaouen, président du cabinet « Consulting4TOP »

Quentin Laplace, informaticien de l’association

Julie Maillard, stagiaire des studios de semi-autonomie de l’association

Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association

Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association

Philippe Richard, membre du Conseil d’administration de l’association

Loïc Rouge, éducateur des studios de semi-autonomie de l’association

Henri Villeneuve, membre du Conseil d’administration de l’association

Excusés :

Jérôme Carion, chef d’agences, entreprise « Point P », Fondation Saint-Gobain

David Duwat, responsable foncier, Carrières du Boulonnais

Laurence Lenfroit, psychologue clinicienne, psychologue du travail

Frédéric Renaux, manager Sopra Steria, Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France

Julien Valance, directeur des Ressources Humaines, Centre commercial Auchan Saint-Martin Boulogne, Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France

Ouverture de la neuvième réunion du Conseil trimestrielle par son président, Patrick Bourdet.

I. Présentation de la saison culturelle 2020-2021 :

Emmanuel Paris distribue aux participants la note de rentrée de la saison 2020-2021.

On trouvera le détail de ce document ci-après :

Emmanuel Paris précise que ce document n’a pas vocation à diriger les acteurs du programme culturel dans la manière de s’approprier le thème de la saison, mais de proposer quelques inspirations susceptibles de mettre en mouvement les dynamiques créatives de la communauté.

Emmanuel Paris dit que cette note repose sur trois idées-clé : l’expressivité/singularité, la fabrique collective du vrai, la rationalité (savoir « faire enquête »).

Emmanuel Paris présente le programme de la saison, telle qu’il s’annonce au moment de l’organisation de la présente réunion du Conseil.

A ce jour, explique Emmanuel Paris, plusieurs établissements culturels et Fondations proposent le développement de projets en cette saison 2020-2021 :

– La Communauté d’agglomérations du Boulonnais (CAB) organise deux résidences d’artistes en Danse auxquelles les enfants de la Maison du Cirque (compagnie “La Ruse”) et les enfants de la Maison de la Danse (compagnie “Farid’o”) collaborent de ce mois de septembre au mois de décembre 2020. Les créations issues de la première rencontre artistique seront présentées sur scène à Lille en juin 2021, et, s’agissant de la seconde rencontre, le 13 novembre sur le site de l’association boulevard Raymond Splingard ;

– La Fondation Crédit Mutuel Nord Europe finance pour une deuxième année la réalisation d’ateliers à la Maison de la Musique destinés aux anciennes et aux anciens de l’institution. Il y aura tout au long de l’année une séance chaque deux semaines. L’objectif du collectif artiste (trois anciennes/anciens et le professeur de musique de la Maison de la Musique) est de produire un disque qui sera commercialisé en juin 2021 dans les espaces culturels des Centres commerciaux de Boulogne-sur-mer, ainsi qu’une prestation musicale au Café-théâtre Michel Lafont, espace scénique de notre institution ;

– Le Château d’Hardelot a proposé aux Maisons, pour commencer cette saison, d’assister aux répétitions du collectif “Les cris de Paris” en train de créer en musique et en bel canto un opéra ainsi qu’à des prestations d’artistes invités en danse et musique actuelle ;

– La Fondation Saint-Gobain soutient l’association dans la restauration de bâtiments (Maison du Cirque et gîtes accueillant les invités artistes et scientifiques du programme culturel). Ces chantiers ont commencé cet Eté ;

– La Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France a agréé le projet « La couleur de l’eau » porté par le Cabinet de médiation en art contemporain Artconnexion et pour lequel les enfants des ateliers en arts plastiques du Centre de Jour et de la Maison Vive sont invités à réaliser avec Nicolas Floc’h, artiste plasticien, Hubert Loisel, océanographe, et l’équipe de la station océanographique de Wimereux pour développer des représentations de la couleur de l’eau marine au fil des saisons et des lieux, et en s’appuyant pour cela sur les études et recherches scientifiques en cours. Les ateliers seront organisés par Sylvie Mestre, professeur en arts plastiques, durant la période allant jusqu’avril 2021 (collaboration avec Nicolas Floc’h et sorties en mer des enfants à bord du navire océanographique de la station de Wimereux). Cette action est financée par la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France dans le cadre d’un plan triennal soutenant le développement du programme artistique et culturel de notre association. Autre action s’inscrivant dans ce partenariat, l’homme de théâtre et écrivain Rémy Boiron viendra de décembre à juin 2021 aux Maisons pour créer avec les enfants des prestations en public autour du thème “En vérités”, l’objectif étant d’instituer une “brigade poétique des Maisons”, allant dans l’espace public pour proposer aux passants des happenings éveillant au thème et ses considérations ;

– Sous réserve de confirmation en raisons des mesures santiaires contre la Covid-19, l’association socio-éducative du Tribunal Pour Enfants de Boulogne-sur-mer organisera en juin 2021 une journée d’animation territoriale sur le thème des addictions. Différentes parties prenantes du champ de la protection de l’enfance contribueront à la programmation de cette journée. Les enfants et les jeunes de l’atelier théâtre du Centre de Jour ont conçu des saynètes filmées permettant la diffusion de ce film sur scène lors de la journée d’animation.

Emmanuel Paris conclut cette présentation en informant les membres du Comité que l’association est en train de travailler avec Marie-Christine Briatte, directrice du Pôle d’Action Municipale Solidarités et Réussites Educatives à la Mairie de Boulogne-sur-mer, pour contribuer à la réalisation du label “Cités éducatives” récemment obtenu par l’agglomération.

Deux contributions de l’association pour les trois années à venir sont proposées : le FabLab des Maisons, et un conservatoire botanique prochainement créé sur le site de la Ferme de Bertinghen, mobilisant notamment une intervention artistique en Land art. S’agissant du Conservatoire botanique, Emmanuel Paris informe les participants que l’association, sur les conseils d’Eric Parot, membre du Conseil scientifique, a candidaté, pour financement du projet, à l’appel à projets ci-après :

Nous avons été informés par cette Fondation après la réunion du Conseil, que le jury avait retenu trois candidatures autres que la nôtre, parmi trois cents cinquante dossiers présentés.

Patrick Bourdet demande si la Mairie de Saint-Martin Boulogne a accédée à la requête pour que la réfection du chemin d’accès à la Ferme de Bertinghen soit actée. Claire Beugnet indique qu’une rencontre avec Monsieur le Maire de la commune est encore en attente de confirmation.

Francis Rembotte demande qu’un état des partenariats en cours et des partenariats souhaités puisse être présenté lors du prochain Conseil d’administration. Claire Beugnet dit que ce le sera, comme à chaque réunion du Conseil, sur la base d’un écrit récapitulatif donné aux administrateurs.

II. Présentation du casque de réalité virtuelle du FabLab des Maisons :

Emmanuel Paris remercie Alicia Gignet et Quentin Laplace de leur participation à cette réunion.

Emmanuel Paris explique que la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France a accordé une dotation durant le confinement au mois d’avril, permettant l’acquisition d’un casque de réalité virtuelle ainsi que de contenus thérapeutiques développés par la société C2care.

Un film est présenté aux participants, que nous ne pouvons faire diffuser au-delà du cercle des membres, sur demande de l’entreprise et en raison du brevetage industriel de ses contenus. Nous pouvons cependant pour les besoins de ce compte-rendu recommander ci-après l’entretien accordé par l’un des conseillers scientifiques de C2care :

Alicia Gignet commente le film diffusé dans la salle de réunion du Conseil : le scénario retenu est celui d’un jeune des studios de l’association, dont les entretiens avec l’équipe indiquent un problème récurrent pour rationaliser ses actes de course (savoir gérer le budget / savoir prendre en compte les attitudes du personnel à la caisse, ou dans les rayons / savoir s’orienter dans un magasin qu’il découvre pour la première fois). Alicia Gignet commente en direct, à mesure que le film se déroule, les fonctionnalités qu’elle peut activer à partir de l’ordinateur, voyant à l’écran ce que voit le jeune chaussant le casque de réalité virtuelle, et immergé dans un magasin virtuel. Alicia Gignet précise que par ce système de double écrans (à l’ordinateur de sa console, et dans le casque de réalité virtuelle), elle pourra en permanence dialoguer avec le jeune pour lui demander comment il se sent, ce qui lui pose problème, son accord s’il souhaite recommencer une épreuve proposée par le logiciel immersif.

La seconde partie du film présente les différents contenus réalisés par la plateforme C2care. Nous mobilisons à cette fin le film mis en ligne par C2care  :

Alicia Gignet dit que parmi l’ensemble des contenus proposés, des enfants et des jeunes de l’association pourront particulièrement travailler avec elle en séance les phobies, les addictions, les troubles de la concentration et les représentations de leur corps.

Emmanuel Paris précise que la mise en place de ces séances avec l’enfant et le jeune sera faite en concertation avec l’équipe de la Maison et du service concerné, que des questionnaires que nous a transmis le comité scientifique de C2care et envoyés par mail aux membres du Conseil seront utilisés pour s’assurer de la viabilité de cette modalité d’intervention, que la séance d’une heure se décomposera en trois tranches de 20 minutes (20 minutes de discussion préalables de l’enfant, du jeune, avec Alicia Gignet et un membre de l’équipe, 20 minutes de maniement du casque de réalité virtuelle par l’enfant, le jeune, et 20 minutes de debriefing avec l’enfant, le jeune, par Alicia Gignet et un membre de l’équipe).

Alicia Gignet dit que cet outil apporte une plus-value dans le cadre du travail éducatif, car il permet d’enrichir la relation en proposant à l’enfant, au jeune, un cadre ludique et mobilisable plus facilement qu’in vivo.

Patrick Bourdet dit son intérêt pour cet outil, mais insiste sur l’importance des expériences d’apprentissage dans le monde réel pour permettre aux personnes d’accroître leurs capabilités.

Alicia Gignet dit que ce casque et ses contenus permettent aussi d’inclure des expériences sensorielles réelles, soit en utilisant de la réalité augmentée (films vidéos de lieux vécus concrètement par l’enfant, le jeune, dans son quotidien), soit en plaçant des objets concrets que l’enfant, le jeune, saisit, agrippe, touche pendant son expérience immersive.

Patrick Bourdet demande s’il existe des références bibliographiques permettant d’explorer plus encore les tenants et aboutissants d’un tel outil. Emmanuel Paris dit qu’il enverra après la réunion le corpus communiqué par M. Schepers, psychologue au CHU de Charleroi et exerçant au service dédié de cet hôpital à l’usage de la réalité virtuelle dans le suivi thérapeutique d’adultes. M. Schepers a formé Alicia Gignet, Quentin Laplace et Emmanuel Paris au mois d’octobre au maniement du casque.

Cette formation, disent Alicia Gignet et Emmanuel Paris, a d’ores et déjà permis d’identifier des prérequis méthodologiques pour l’usage du casque avec des enfants et des jeunes – ce qui sera une première en France puisqu’aucune Maison d’enfants n’a pour l’instant expérimenté un tel outil.

Emmanuel Paris signale que des collègues de différentes Maisons ont signalé leur intérêt pour être formés à cet outil ; l’année à venir consistera à bien réfléchir avec les équipes sur la sélection d’un enfant, d’un jeune, selon les attendus du protocole et de lui proposer de s’y essayer.

Francis Rembotte insiste sur la nécessité que cet outil soit utilisé en coordination avec les équipes.

Philippe Richard dit que cet outil présente deux potentialités, l’une éducative, l’autre thérapeutique. Philippe Richard précise que sur ce second point, il sera nécessaire d’être vigilant sur les effets émotionnels créés par cet outil.

Claire Beugnet agréé ces observations et recommande de prendre le temps pour qu’un protocole précis puisse accompagner le recours à cet outil.

Alicia Gignet précise que la visée thérapeutique n’est pas l’objectif de cet outil ; son usage est éducatif.

Claude Jaouen dit que cet outil a un fort potentiel éducatif et que les questionnaires à l’attention des personnes avant et après les séances sont opérationnels. Claude Jaouen et Patrick Bourdet insistent sur la nécessité de bien former les équipes.

Claude Jaouen propose de consacrer l’année 1 de cet apprentissage de l’outil à un nombre restreint d’enfants et/ou de jeunes, et de se donner au total trois années pour routiniser l’emploi du casque de réalité virtuelle du FabLab des Maisons.

Les participants agréent cette proposition.

III. Formalisation du questionnaire évaluatif des capabilités des jeunes intégrant les studios de semi-autonomie de l’association :

Emmanuel Paris explique aux participants que, depuis la précédente réunion du Conseil le 8 novembre 2019, des échanges avec une Maison des Solidarités (MDS) cet Eté à propos d’un jeune des Maisons sur le point d’intégrer les studios de l’association, a permis de préciser les outils évaluatifs travaillés en séance voici un an (cf. partie V du compte-rendu ci-après, « Propositions pour le développement d’outils évaluatifs du parcours des jeunes résidant dans les studios de notre association » :

Emmanuel Paris a envoyé aux participants le document transmis par cette MDS, et intitulé « Grille de préparation à l’autonomie ». Les membres du Conseil débattent de l’opérationnalité de cet outil.

Francis Rembotte dit que cette grille peut en effet permettre d’objectiver l’appréciation des parties prenantes du suivi du jeune : jeune lui-même, équipe de la Maison au sein de laquelle il vit avant d’intégrer le studio, référent MDS, parents. Francis Rembotte trouve cependant trop détaillés les items de cette grille.

Loïc Rouge dit que cette grille a l’avantage de permettre au jeune de s’auto-évaluer, ainsi que de permettre une comparaison entre résultats des parties cochées par le jeune, et résultats cochés par l’éducateur. Loïc Rouge précise que ces éventuels écarts seront d’autant plus propices à nourrir une discussion rationnelle avec le jeune sur ce dont il est capable, ce dont il n’est pas encore, ce qu’il a, ce qui lui manque, etc.

Patrick Bourdet dit que cette grille est intéressante car elle permet de montrer au jeune des repères concrets pour construire un parcours autonomisant.

Henri Villeneuve dit que cette liste d’items est intéressante car elle permet d’éviter des appréciations évasives, par trop subjectives des requis de l’autonomisation.

Claire Beugnet dit que cet outil peut être utilisé par les équipes régulièrement, dès l’âge de 15 ans atteint par l’enfant résidant en Maison de l’association, et jusqu’au moins ses 18 ans, y compris bien entendu lorsqu’il a intégré un studio de l’institution.

Patrick Bourdet dit qu’il est en effet très important de considérer l’usage de cette grille dans un processus dynamique, pluriannuel, qui permet régulièrement des points d’étape. Jeune, équipe, référents sociaux, parents, peuvent ainsi dialoguer sur le chemin parcouru, et le chemin restant à accomplir, d’une manière organisée, méthodique.

Philippe Richard dit que par l’étendue des items, cette grille peut donner l’impression de traiter tous les attendus d’une vie sécure, accomplie, épanouie, mais observe que des dimensions existentielles telle que l’aptitude à créer en sont totalement exclues, se concentrant sur la culture matérielle. Philippe Richard dit que par cette configuration, la grille présente l’inconvénient de normer les représentations de ce qui fait l’autonomisation, une vie bonne et heureuse.

Claude Jaouen ne voit pas dans cette grille un outil normatif, la considérant comme un référentiel (idée du « guide d’emploi ») à utiliser régulièrement pendant trois, quatre années à partir de l’âge de 15 ans, et qui favorisent la discussion collective, la coordination des efforts à fournir pour l’autonomisation du jeune.

Claire Beugnet et Emmanuel Paris proposent que cette grille soit utilisée dans les Maisons pour les jeunes appelés à intégrer les studios de l’association dès l’âge de 17 ans.

Les participants agréent cette proposition.

IV. Questions annexes :

Emmanuel Paris informe les participants que la Fondation Sopra Steria a demandé en mai 2020 si l’association serait intéressée par une contribution à la page « Dons en ligne » des sites internet des fondations de l’Institut de France.La Fondation Sopra Steria, précise Emmanuel Paris, demande si cela peut faire sens pour l’association de donner des exemples d’équivalence de don, en lien avec les financements/accompagnements de la Fondation, pour illustrer quelle serait l’utilisation du don pour le donateur et, si tel était le cas, s’il est possible de donner des exemples pour 10, 20, 50, 100 euros. Emmanuel Paris dit qu’il est possible d’illustrer différentes possibilités de dons par des équivalences. Emmanuel Paris cite l’exemple transmis par la Fondation Sopra Steria : 10 euros = 1 repas donné pour un sans-abri.

Claire Beugnet et Emmanuel Paris expliquent que cette proposition, si elle honore l’association, pose problème tant elle l’obligerait à communiquer aux internautes des actes du quotidien des enfants et jeunes vivant dans les Maisons, alors même que ces besoins sont déjà pris en charge par la dotation allouée par l’Aide Sociale à l’Enfance.

Les participants agréent cette analyse.

Francis Rembotte observe cependant qu’il est normal, pour un donateur, de savoir où et pour qui son don est employé.

Claude Jaouen recommande de citer des exemples neutres, tels que : « un enfant parcourt chaque jour en fourgon de l’association tant de kilomètres, ce qui coûte tant d’euros ».

Emmanuel Paris remercie les participants pour ces conseils.

La prochaine réunion du Conseil de la Culture d’entreprendre sera organisée le vendredi 19 février 2021, de 10h à 13h.

Patrick Bourdet clôt la neuvième réunion du Conseil.