Compte-rendu de la réunion plénière du Conseil scientifique
7 octobre 2016
Présents :
Auguste Bertrand, membre du Comité de pilotage de la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France
Claire Beugnet, directrice de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Yannick Coppin, chef de service Centre de jour et de la Maison Vive, association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
François Cornette, directeur de l’innovation en charge des Fablab et Digilab, Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France
Nicolas Courquin, professeur des écoles, membre de l’équipe éducative du « Centre de jour », association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Fleur Guy, docteure en géographie, chercheuse associée à l’UMR 5600 Environnement Ville et Société
Philippe Hazelart, président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Patrick Miquel, précédent directeur de l’Enfance et de la Famille, Conseil départemental du Pas-de-Calais
Emmanuel Paris, directeur adjoint aux affaires culturelles de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », coordinateur du Conseil scientifique
Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED
Dylan Poulet, représentant des enfants et des jeunes de l’association
Noël Quéré, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Francis Rembotte, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Henri Villeneuve, membre du Conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Excusés :
Natacha Alas, fondatrice de l’association « Coding and bricks »
Jean-Paul Delevoye, précédent président du Conseil Economique Social et Environnemental
Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie, Université Paris 1
Pierre Lemarquis, neurologue, attaché d’enseignement d’éthologie à l’université de Toulon-La Garde
Eric Legros, vice-président du Conseil scientifique
Olivier Martin, professeur des universités en sociologie, Université Paris Descartes
Claire Oger, professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, Université Paris-Est Créteil
Annick Traguardi-Menet, représentante du personnel de l’association
Ouverture de la douzième séance du Conseil scientifique par M. Noël Quéré.
En raison de la longueur conséquente de ce compte-rendu, nous proposons une fiche résumé de cette réunion :
I. Présentation des résultats des études menées pour la deuxième année consécutive auprès des enfants sur leur appropriation du programme éducatif et culturel ainsi qu’auprès de leurs professeurs d’atelier :
Comme la saison dernière à la même époque, la réunion de rentrée du Conseil scientifique reprend les rapports d’étape rédigés au terme de la saison précédente afin de conseiller et d’améliorer leur méthodologie.
Ces documents s’appuient sur la diffusion de deux questionnaires proposés pour l’un aux enfants et aux jeunes de l’association et pour l’autre aux professeurs d’atelier des Maisons de culture de notre association.
On trouvera les recommandations formulées par le Conseil scientifique à propos des rapports d’étape de la précédente saison ici (cf. « II. Retour sur la saison culturelle 2014-2015 et présentation de la saison culturelle 2015-2016 »).
Emmanuel Paris explique aux participants que ces rapports d’étape sont proposés aussi bien pour commentaires et interprétation visant à leur amélioration aux comités de pilotage du programme éducatif et culturel, composés de représentants des personnels, des enfants, et des institutions culturelles partenaires, qu’au Conseil de la Vie Sociale, composés des représentants des usagers de l’institution, qu’à notre partenaire institutionnel ; le Conseil départemental du Pas-de-Calais.
Emmanuel Paris précise qu’un troisième et dernier rapport d’étape à propos de la saison culturelle 2015-2016 sera rédigé au mois de novembre, reprenant les items évaluatifs de la grille employée lors de la saison 2014-2015. On trouvera le contenu de ce troisième rapport et de sa configuration sur notre site Internet ici.
I.A. Questionnaire « Fin de saison culturelle – enfants » :
Le premier document distribué par Emmanuel Paris présente les résultats statistiques au questionnaire proposé aux enfants et aux jeunes à propos de leur appropriation du programme pluriannuel et pluridisciplinaire « L’aventure de la vie ». On trouvera les résultats de ce questionnaire sur notre site Internet ici.
Emmanuel Paris commente les résultats de cette étude :
- La précédente version du questionnaire proposé en juillet 2015 aux enfants et aux jeunes avait suscité de la part des répondants des incompréhensions quant à certaines formulations de questions. Conformément aux recommandations du Conseil scientifique formulées lors de la réunion du 9 octobre 2015 à propos de ce problème (cf. supra), la direction a proposé au Conseil de la Vie Sociale, instance constituée notamment de représentants élus des enfants et des jeunes, ainsi que des parents et tuteurs légaux, de reformuler les questions équivoques. On trouvera le contenu de ces propositions ici. Ces variations de formulation de questions d’une année sur l’autre limitent par conséquent l’exercice de comparaison des résultats. Emmanuel Paris dit aux participants qu’un suivi longitudinal de ces résultats sera véritablement possible dans un an, puisque le questionnaire n’est plus appelé à être modifié ;
- Autre phénomène contraignant l’exercice de comparaison, des enfants et jeunes ayant participé au début de la saison culturelle ont quitté les effectifs de l’association sur décision administrative ou judiciaire ; ils n’ont pu être sollicités pour répondre à ce nouveau questionnaire. Ainsi, sur les 87 enfants potentiellement concernés par le questionnaire lors de la saison précédente, 39.5 % sont sortis des effectifs au moment où le nouveau questionnaire a été proposé.
Yannick Coppin informe les participants de la durée moyenne de présence d’un enfant, d’un jeune, au sein des effectifs de l’institution. Selon les calculs effectués dernièrement par l’association, ce temps moyen est de 18 mois.
Yannick Coppin demande par conséquent s’il serait plus efficace de répartir sur deux saisons le thème à travailler par les Maisons de culture de l’association.
Claire Beugnet répond que cela est difficilement envisageable, étant donné le timing institutionnel (une saison commence chaque année de septembre de l’année civile en cours, à juillet de l’année civile d’après).
Dylan Poulet dit qu’il est possible de s’approprier l’activité culturelle du programme « L’aventure de la vie » même si le temps de présence dans les effectifs peut être court, car toute l’organisation de l’emploi du temps est pensée pour faciliter les apprentissages et accorder rapidement les différences de niveaux de pratique.
Francis Rembotte demande si le taux de participation cette fin de saison est comparable à celle de la fin de saison précédente.
Emmanuel Paris répond que les taux sont comparables (36 % ce mois de juillet 2016, et 39% au mois de juillet 2015), rendant significatifs les deux exercices.
Emmanuel Paris informe les participants de la très grande majorité de taux de réponses positifs dans ces résultats, avec des taux souvent excédant les 60 %, voire montant jusqu’au-delà de 80 % pour les plus positifs.
Francis Rembotte relève que, d’une année sur l’autre, la réponse à la question 3 : « « Mon entourage s’est intéressé à ce que j’ai fait dans ce projet » suscite toujours le plus fort taux de réponses négatives.
Les participants interprètent cette récurrence comme une difficulté profonde des enfants et des jeunes à partager leurs créations en arts, en lettres, en sciences, en sports dans les cercles familiaux et amicaux, au-delà de notre espace associatif.
Claire Beugnet et Emmanuel Paris disent qu’en effet ce résultat a motivé l’institution dans sa politique communicationnelle dans l’effort déjà entrepris et cite pour exemple la publicité faite depuis deux saisons auprès des parents et tuteurs légaux à propos des activités culturelles réalisées par les enfants et les jeunes dans le cadre du programme pluriannuel et pluridisciplinaire « L’aventure de la vie ».
Claire Beugnet explique aux participants qu’une lettre trimestrielle est ainsi envoyée par courrier postal à l’ensemble des parents et tuteurs légaux, leur permettant d’être informés des actions culturelles réalisées et à venir tout au long de la saison.
Claire Beugnet informe les participants que, par ailleurs, de toutes les éditions du spectacle clôturant depuis 2012 le festival annuel « Les Journées d’Enfance », le spectacle « Saisis ta chance ! », programmé le 8 juillet dernier, est celui ayant rassemblé le plus de spectateurs (près de 400 spectateurs recensés pour ce spectacle dans la salle « Le Phenix » d’Outreau). Claire Beugnet précise que ces spectateurs venus en nombre étaient principalement des parents et tuteurs légaux des enfants et des jeunes de l’association mais aussi quelques enseignants invités par les enfants eux-mêmes. En effet, afin d’inciter les enfants à inviter des personnes de leur entourage, chaque enfant s’était vu remettre des invitations à distribuer librement.
Emmanuel Paris informe les participants que les comités de pilotage de septembre 2016, interprétant eux-aussi ce résultat problématique, avaient notamment recommandé d’encourager les enfants de chaque Maison à inviter la classe de l’établissement scolaire auquel ils sont affiliés à assister à une représentation issue de leurs apprentissages en atelier.
Emmanuel Paris précise cependant que cet encouragement à communiquer de pairs à pairs doit prendre en compte la difficulté ressentie par des enfants et des jeunes à se dire liés à une Maison d’Enfants à Caractère Social, ou, comme il est encore souvent dit, à un « foyer ».
Patrick Miquel propose que soit institutionnalisée une nouvelle catégorie d’alliance entre l’enfant et un membre de sa famille ou du quartier avec lequel il nourrit particulièrement confiance et complicité. Il s’agit, avec l’accord de l’équipe éducative et de la personne concernée, de l’informer prioritairement des créations réalisées par l’enfant.
Les participants agréent cette proposition.
Noël Quéré encourage à poursuivre ces efforts en rappelant l’un des axes directeurs du programme éducatif et culturel de l’association ; faire en sorte que les enfants se considèrent et soient reconnus acteurs culturels du territoire. Ceci suppose entre autres et à terme que les enfants et les jeunes devenus adultes puissent dire à un employeur, à un descendant, qu’ils ont été fiers d’avoir faits « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale ».
Francis Rembotte relève une autre requête ayant suscité un taux de réponses négatives anormalement élevée ; à la formulation numéro 9, « « J’ai prévu d’aller voir une manifestation de [discipline pratiquée] ? », 37 % des répondants ont choisi la négative.
Francis Rembotte encourage par conséquent l’association à expérimenter cette saison de nouveaux outils permettant aux enfants et aux jeunes de partager plus facilement leurs créations auprès de cercles toujours plus élargis ainsi que de s’épanouir dans des contenus culturels proposés par le programme « L’aventure de la vie » et qui ne soient pas seulement au principe de la raison d’agir des ateliers bi-hebdomadaires obligatoires de leur Maison.
Nicolas Courquin propose que les enfants et les jeunes soient plus encouragés encore à assister à des spectacles (ou rencontres sportives, etc.) touchant à l’activité pratiquée. En effet, ceci leur permettrait de voir comment d’autres jeunes se comportent sur scène avec un regard différent (être dans le public et non pas sur scène) pour acquérir tous les codes et acquérir la volonté d’élargir son champ de connaissances.
Claire Beugnet informe les participants que les enfants et les jeunes s’inscrivent d’ores et déjà très aisément dans des associations du territoire mais ces inscriptions ne sont effectivement pas forcément en lien avec le contenu culturel pratiqué dans leurs maisons.
Francis Rembotte conseille d’intégrer dans la prochaine mouture du rapport interprétant les résultats de ce questionnaire les taux de réponses positifs, intermédiaires et négatifs attendus par l’association. Ce nouvel indicateur permettra, explique Francis Rembotte, de mesurer systématiquement l’écart entre ce que l’institution escompte des axes directeurs de l’évaluation des effets de son programme, et ce que ses usagers peuvent en exprimer.
Emmanuel Paris dit que cela sera fait lors de la prochaine version du rapport d’étape, et informe les participants du caractère expérimental de ces outils ; l’association est en effet la seule à développer un tel dispositif dans le champ de l’éducation spécialisée.
II.B. Questionnaire « Fin de saison culturelle – professeurs d’atelier » :
Emmanuel Paris distribue aux membres du Conseil un deuxième document statistique, présentant les résultats des fiches que les professeurs ont communiquées à la direction au terme de la saison culturelle 2014-2015.
On trouvera le contenu de ces résultats sur notre site Internet ici.
Emmanuel Paris commente ce rapport, en signalant que l’institution est en train de travailler à la possibilité d’élargir auprès des professeurs d’atelier en sciences ce recueil de données. Emmanuel Paris explique aux participants que cet objectif ne peut être atteint en l’état, car les conditions de réalisation des ateliers sciences diffèrent de celles des ateliers bi-hebdomadaires obligatoires.
Francis Rembotte remarque l’écart sémantique créé par la formulation « A exprimé du plaisir à être présent(e) lors de l’atelier » et par la formulation « A exprimé du plaisir à pratiquer le contenu programmé en atelier ».
Cet écart sémantique, dit Francis Rembotte, pourrait être formulé comme la différence entre le plaisir d’être là et le plaisir de faire. Francis Rembotte observe que ce sont là deux registres différents, pouvant jusqu’à être antagonistes.
Emmanuel Paris dit que c’est là une tension inhérente au programme éducatif et culturel, et que c’est là un sujet de réflexion régulier. Le programme privilégie à la fois le faire, l’apprentissage, l’excellence lors du spectacle de fin d’année, mais veille aussi à ce que chaque enfant et jeune puisse y participer, d’une manière ou d’une autre, y compris quand la prestation qu’il propose ne satisfait pas le professeur d’atelier, le metteur en scène, et/ou la direction.
Emmanuel Paris observe que cette polarisation relevée par les membres du Conseil scientifique traverse les fiches communiquées par les professeurs d’atelier. Certains d’entre eux privilégient la participation, le plaisir d’être là, la question du lien, quand d’autres visent la contribution, le plaisir de faire, la question de l’apprentissage
Noël Quéré demande s’il est possible de préciser les résultats communs aux deux enquêtes, en identifiant les réponses par classes d’âge et par sexe.
Emmanuel Paris répond que ce n’est pas le cas en l’état, car le questionnaire rempli par les enfants et les fiches remplies par les professeurs ont été fondés sur le principe de l’anonymat.
Fleur Guy dit que dans les deux cas, « questionnaires enfants » comme « questionnaires professeurs d’atelier », et aussi bien par les questions et les réponses choisies, il est possible d’accéder au système de représentations qu’ont d’elles-mêmes ces parties prenantes essentielles du programme « L’aventure de la vie ».
Henri Villeneuve demande à quel point le caractère obligatoire des ateliers bi-hebdomadaires suivis par les enfants et les jeunes dans chaque Maison, contraint ceux-ci dans l’expression de leur libre-arbitre.
Claire Beugnet explique que tout enfant ou jeune, lors de sa première rencontre avec l’institution appelée « commission d’admission », se voit décrire les contenus et l’organisation du programme éducatif et culturel. Claire Beugnet précise que, lors de cette première rencontre, il est proposé à l’enfant, au jeune, de dire parmi tous les contenus culturels celui qu’il aimerait pratiquer en particulier dans le cadre des ateliers. La réponse formulée par l’enfant, par le jeune, engage dès lors l’association à l’orienter vers la Maison de culture concernée dans la mesure des places disponibles.
Claire Beugnet informe par ailleurs les participants que les enfants et les jeunes sont instruits d’une possibilité offerte par l’association au terme de chaque saison culturelle ; ils peuvent lui demander de changer de Maison afin de s’essayer à la pratique d’un nouveau contenu culturel associé avec le lieu de vie demandé.
II. Présentation du thème de la nouvelle saison culturelle 2016-2017 et des grands temps forts la rythmant :
Emmanuel Paris distribue aux participants le programme de la saison culturelle détaillé mois après mois, dont on trouvera le contenu sur notre site Internet ici.
Emmanuel Paris informe les participants que ce programme, rédigé comme chaque année au mois de septembre, ne peut faire état de toutes les actions culturelles qui auront effectivement lieu durant cette saison puisque certaines d’entre elles ne prennent forme qu’en cours de saison.
Emmanuel Paris insiste cependant sur deux actions culturelles réalisées à court terme :
- la visite par les enfants et les jeunes d’une exposition temporaire programmée au Musée de Boulogne-sur-mer et intitulée « Alaska Passé / Présent », ainsi que la rencontre par les enfants et les jeunes des ateliers arts plastiques du Centre de jour et de la Maison Vive de deux artistes Sugpiaq : Drew Michael et Sonya Kelliher-Combs. Ces moments préparent, comme chaque saison depuis deux ans, une journée d’animation du Musée par les Maisons dans le cadre de la convention pluriannuelle « Hors les murs » développée avec cet établissement muséal ;
- la production d’une résidence croisée art / science de deux mois au premier trimestre 2017/ Emmanuel Paris informe les participants que cette résidence permettra à un plasticien et un archéologue de créer conjointement et avec les enfants ; cette résidence est la première édition d’une programmation triennale financée par la Fondation Daniel et Nina Carasso sous l’égide de la Fondation de France. Les prochaines éditions programmées respectivement au premier trimestre 2018 puis premier trimestre 2019 sont : photographie / géographie puis land art / sciences de l’environnement.
Auguste Bertrand dit que le visuel choisi pour illustrer le programme mois après mois peut par trop signifier la déréliction de la force de vie de la silhouette symbolisant l’enfant.
Auguste Bertrand observe en effet que la barre d’énergie au pied de cette silhouette indique un niveau au mois inférieur de moitié à la capacité maximale de cette barre.
Emmanuel Paris répond qu’en effet ce choix visuel a été longuement discuté au moment de la conception de ce visuel illustratif. Emmanuel Paris explique que cette apparence a finalement été retenue, tant elle convient à ce que vivent les équipes éducatives dans le quotidien avec les enfants et les jeunes de leur Maison. Emmanuel Paris précise que ce travail doit en effet tenir compte des capacités et incapacités des enfants, autrement dit et transposé au thème de cette saison, apprécier et accompagner avec le même engagement dans la relation les moments où ceux-ci expriment du courage et du découragement.
Emmanuel Paris distribue le deuxième document instituant la nouvelle saison culturelle ; il s’agit de la lettre de rentrée.
On trouvera le contenu de cette lettre de rentrée sur notre site Internet ici.
Emmanuel Paris cite l’une des références bibliographiques mobilisée dans ce texte : dans l’ouvrage « La fin du découragement », la philosophie Cynthia Fleury propose de considérer la notion de courage en travaillant son antonyme : le découragement. Emmanuel Paris explique que cet ouvrage présente l’avantage d’organiser un dialogue fécond entre ce que l’individu peut vivre personnellement, et ce que la société elle-aussi et au même sujet suscite et inspire. Cette dialectique individu / société est au fondement du programme éducatif et culturel « L’aventure de la vie » ; Emmanuel Paris rappelle l’un des trois objectifs du projet d’établissement de l’association : « Faire de l’enfance la question de tous ».
Emmanuel Paris relève une deuxième idée importante proposée par la philosophe Cynthia Fleury dans son ouvrage ; la force du parler vrai comme acte de courage démocratique. Appelée parrêsia par les Grecs antiques, cette vertu façonne la vie des Maisons ; toutes réunions requièrent la présence des enfants afin qu’ils puissent dire leur point de vue sur ce que les adultes pensent à leur propos.
Nicolas Courquin observe que malgré le caractère souvent fastidieux de ces réunions, les enfants, la plupart de jeunes présents écoutent, certains participent ; notre politique d’établissement cultive et enrichit la capacité des enfants à s’adapter aux situations leur permettant de penser par soi-même, pour soi-même et de savoir l’exprimer.
III. Informations sur le soutien accordé par la Fondation Auchan sous l’égide de la Fondation de France :
Emmanuel Paris informe les participants que le Conseil d’administration de l’association a validé un projet dont l’un des volets a obtenu l’appui de la Fondation « Auchan ensemble pour la jeunesse » sous l’égide de la Fondation de France.
Ce projet consiste en la création durant la saison 2016-2017 d’un nouvel espace éducatif : le « FabLab des Maisons » et de son instance de pilotage dédiée : le « Conseil de la culture d’entreprendre ».
Emmanuel Paris précise la genèse et les attendus de ce projet.
Eric Parot avait proposé lors de la réunion du Conseil scientifique du 24 janvier 2014 une première réflexion sur la faisabilité d’un FabLab (voir sur notre site Internet ici à la partie « 4. Point sur la création d’un FabLab MECOP »).
L’idée est de développer un nouvel espace éducatif au sein de l’association, permettant aux enfants de cultiver leur créativité, leur ingéniosité, et de mieux approprier la culture scientifique et technique en mobilisant notamment des « machines intelligentes » typiques d’un FabLab, par exemple l’imprimante 3 D.
Afin d’accompagner les enfants du « Centre de Jour » et les jeunes des studios, groupes expérimentant ce nouvel espace éducatif avant un éventuel élargissement à l’ensemble des jeunes des Maisons âgés de plus de 17 ans, il est proposé de créer un « Conseil de la Culture d’entreprendre », nouvelle instance siégeant tout comme le Conseil scientifique à raison de quatre réunions par an, et composé de représentants du monde de l’entreprise, de représentants des personnels éducatifs de l’association et de représentants des enfants. Les membres du Conseil d’administration seraient, comme pour le Conseil scientifique, membres de droit de ce Conseil de la Culture d’entreprendre.
La raison d’agir et de penser de ce Conseil de la Culture d’entreprendre est d’aider l’association au développement d’une politique en matière d’aide à l’insertion professionnelle. Il permettrait ainsi et notamment le pilotage méthodique du FabLab, en proposant des thématiques (ex : « la clientèle » ; « le cahier des charges », etc.) à partir desquelles les enfants développent des projets personnalisés dans ce nouvel espace éducatif.
Afin de compléter l’écosystème de ce nouvel espace éducatif, le Conseil scientifique reçoit ce jour Messieurs Bertrand et Cornette, représentants de la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France, dont la raison d’agir est dédiée à la facilitation de l’accès à la culture numérique pour les populations défavorisées.
Eric Parot insiste sur la coexistence dans l’espace FabLab d’outils non numériques (Eric Parot cite par exemple une machine à coudre) et d’outils numériques, tels l’imprimante 3D. Il importe dans tous les cas, précise Eric Parot, de se focaliser sur la nature du projet personnel que l’enfant désire réaliser et pour lequel l’atelier FabLab peut constituer un point d’appui déterminant.
Eric Parot insiste par ailleurs sur la fabrique de liens que permet le FabLab ; l’enfant porteur de projet peut se mettre en relations avec des personnes ressources, sachant le conseiller dans la réalisation technique de son projet. Ces personnes peuvent être du monde l’artisanat, des collectivités territoriales, des internautes lambda mais développeurs du même projet que lui, etc.
Eric Parot conclut en proposant de considérer le FabLab tel un espace de stimulation de l’imaginaire technique des enfants et des jeunes de l’association.
Auguste Bertrand présente les raisons d’être et d’agir de la Fondation Sopra Steria sous l’égide de l’Institut de France. La Fondation a pour objet de soutenir des projets mettant les technologies du numérique au service de l’Homme et de l’Environnement, dans quatre domaines :
- l’éducation et la formation,
- l’innovation à travers des solutions facilitant le quotidien de publics fragilisés,
- l’entrepreneuriat social,
- la préservation de l’environnement.
Depuis 2001, la Fondation a accompagné, avec l’aide de collaborateurs Sopra Steria, une soixantaine de projets auprès d’organismes à but non lucratif dans des domaines divers : éducation et formation, santé et handicap, insertion sociale et professionnelle, innovation, solidarité internationale…
Auguste Bertrand précise que la Fondation propose aux associations porteuses de projets deux types de soutiens : un soutien financier permettant le développement dans le respect des critères de sélection de la fondation, et/ou la mise à disposition d’un parrain ou collaborateurs de l’entreprise, agissant bénévolement avec l’association pour la conseiller et l’accompagner dans l’essor de sa politique en la matière.
Auguste Bertrand insiste auprès des participants pour que la Fondation ne soit pas considérée comme uniquement focalisée sur les technologies numériques. Elles occupent certes une place fondamentale dans la raison d’être et d’agir de la Fondation, mais les dimensions sociales, tenant compte des populations visées et des problématiques environnementales des actions soutenues sont tout aussi importantes.
Auguste Bertrand énonce les trois critères d’éligibilité des projets retenus par la Fondation :
- le projet doit avoir vocation à la viabilité (il s’inscrit dans la durée et comporte, à terme, les ressorts pour se développer de lui-même, une fois le soutien de la Fondation achevé) ;
- la mobilisation des technologies numériques dans le projet présenté doit viser des objectifs qui vont au-delà de leur seul emploi ;
- le projet présenté doit être conçu à partir des besoins des publics bénéficiaires.
Nicolas Courquin précise que le projet porté par l’association doit intégrer un programme de formation, permettant aux équipes éducatives de s’approprier le FabLab.
Auguste Bertrand informe les participants que la Fondation, dans le cadre des actions qu’elle soutient, propose à ses bénévoles la possibilité d’aider les associations porteuses de projets par la mise en place d’un bénévole comme parrain de l’association. Ces derniers peuvent alors partager leurs savoirs, savoir-faire et savoir-être.
François Cornette recommande de visiter plusieurs sites récemment créés dans le territoire, permettant de découvrir de visu l’organisation de ces nouveaux espaces favorisant la sociabilisation des projets techniques. François Cornette cite L’atelier, à Boulogne-sur-mer, et La station, à Saint-Omer.
Emmanuel Paris explique que la demande de l’association concerne les deux registres d’action de la Fondation ; un soutien financier permettant d’équiper le FabLab, une fois son local construit d’ici un an, et la participation de collaborateurs de l’entreprise pour le « Conseil de la culture d’entreprendre », dont la réunion inaugurale aura lieu le vendredi 2 décembre 2016.
Auguste Bertrand propose de travailler ces prochaines semaines afin de préciser la demande d’équipements requis par le FabLab de l’association.
Auguste Bertrand précise que le comité de pilotage de la Fondation, examinant les projets présentés, se réunit mensuellement.
IV. Questions annexes :
Emmanuel Paris relaie la proposition d’Annick Traguardi-Menet et de Claire Oger de modifier l’organisation du colloque qui est, chaque saison, partie prenante du festival annuel « Les Journées d’Enfance ».
Emmanuel Paris précise que ce changement concernerait l’après-midi ; trois ateliers organisés de 13h30 à 15h dans trois salles distinctes du site universitaire permettraient aux membres de la communauté éducative de l’association de prendre la parole sur des acceptions du thème.
La tranche horaire finale de 15h à 16h serait consacrée à la synthèse de ces ateliers dans l’amphithéâtre principal du colloque, l’organisation de la matinée serait quant à elle inchangée.
Les participants valident cette proposition.
Emmanuel Paris informe les participants des dates de la réunion plénière du Conseil scientifique (le 6 juillet 2017 de 10h à 12h) et du colloque (le 7 juillet 2017 de 9h à 16h). Le spectacle aura lieu le 7 juillet 2017 à partir de 20h.
Francis Rembotte propose que la prochaine réunion du Conseil scientifique intègre à son ordre du jour un point permettant aux membres du Conseil de dire si l’instance atteint les objectifs qu’ils lui assignent.
Les participants agréent cette proposition.
Emmanuel Paris présente la date de la prochaine réunion du Conseil scientifique : le 6 janvier 2017, de 10h à 13h.
Noël Quéré clôt cette douzième réunion.