Compte-rendu de réunion du 16 septembre 2015

Comité de pilotage « sciences »

Compte-rendu de la réunion du 16 septembre 2015

Emmanuel Paris, 23 septembre 2015

Présents :

Yannick Coppin, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, chef de service Centre de jour et de la Maison Vive

Elisabeth Justome, chargée du développement culturel et communication région Nord Pas-de-Calais Picardie, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives

Brian Lamon, représentant des enfants et des jeunes de l’institution

Vincent Lascour, archéologue, responsable d’opération, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives ; président de l’association « Les Chalcophores »

Christophe Lefèvre, éducateur, représentant des personnels éducatifs de l’institution

Aurélie Legras, chargée de communication, animatrice de l’association « Les Chalcophores »

Pierre-Yves Maquinghen, chef de service Maison du Cirque et du Théâtre et Maison du Sport et du Bien-être

Emmanuel Paris, Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, directeur adjoint aux affaires culturelles

Absent excusé :

Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED

Emmanuel Paris présente aux participants l’ordre du jour de cette réunion de rentrée :

  1. Retour sur la saison culturelle 2014-2015 ;
  2. Présentation de la saison culturelle 2015-2016 ;
  3. Organisation de la saison culturelle 2015-2016.

I. Retour sur la saison culturelle 2014-2015 :

La saison culturelle 2014-2015, commencée en septembre 2014, s’est achevée au mois de juillet de l’année suivante. Emmanuel Paris distribue aux participants deux documents, l’un statistique, l’autre narratif, rédigés par l’institution et dressant bilan de cette saison. Le premier document présente les résultats statistiques au questionnaire proposé aux enfants et aux jeunes à propos de leur appropriation du programme pluriannuel et pluridisciplinaire « L’aventure de la vie ». On trouvera les résultats de cette étude sur notre site Internet.

Emmanuel Paris commente les résultats de cette étude :

– taux de réponse au questionnaire satisfaisant (40 % des enfants et jeunes présents à la mi-juillet dans les Maisons de culture ont accepté de se prêter à l’exercice) ;

– réponses la plupart du temps très positives quant à la pertinence du programme aussi bien à propos du thème 1 : « Renforcement de la capabilité / de la confiance en soi », du thème 3 « Apprentissage de la diversité » et du thème 4 « Construction du collectif » ;

Emmanuel Paris relève cependant un taux de réponses négatives un peu plus élevé s’agissant du thème 2 : « Ouverture culturelle ». Emmanuel Paris explique aux participants que ces difficultés exprimées par les enfants et les jeunes à faire connaître et apprécier les créations culturelles auxquelles ils contribuent, à l’extérieur des Maisons, une fois qu’ils sont en week-end chez leurs parents, tuteurs légaux, ou quand ils sont en journée dans leurs établissements scolaires, constituent un axe de travail pour l’institution dans les années à venir. La mission est bien d’inventer des outils institutionnels, des manières de faire, pour aider l’enfant à faire savoir et reconnaître la qualité de ses contributions dans le cours de sa vie au sein des Maisons des Enfants de la Côte.

Emmanuel Paris signale aux participants et à ce propos l’existence d’un document papier intitulé              « Lettre de mes Maisons », envoyé chaque fin de trimestre aux parents et tuteurs légaux. Cette lettre d’information se présente sous la forme d’un feuillet A4 imprimé recto verso, et présentant cinq bloc image/texte d’une lecture aisée, présentant les projets culturels réalisés par les enfants et les jeunes dans les mois précédents. Emmanuel Paris distribue aux participants le numéro 2 de cette lettre d’information destinée aux parents et tuteurs légaux ; les informations choisies reviennent sur plusieurs événements ayant rythmé le festival « Journées d’Enfance 2015 » (venue de Madame Geneviève Avenard, adjointe au Défenseur des droits, Défenseure des enfants, vice-présidente du collège de défense et promotion des droits de l’enfant ; course de coracles archéologiques sur la Liane, spectacle « Notre Antigone », etc.).

Emmanuel Paris distribue aux participants un second document rédigé au terme de la saison culturelle 2014-2015. Il s’agit du bilan narratif final, dont on trouvera le contenu sur notre site Internet à l’adresse suivante : http://www.lesmaisonsdesenfantsdelacotedopale.com/bilan-de-la-saison-culturelle-2014-2015/. Emmanuel Paris explique aux participants que ce document revient systématiquement sur les différentes actions culturelles réalisées par les enfants et les équipes éducatives de l’institution tout au long de la saison, et conclue sur des perspectives ouvertes par certains événements non prévus lors de sa planification, en septembre 2014. Cette articulation rédactionnelle typique des bilans de fin d’année permet à Emmanuel Paris d’aborder le point II. de l’ordre du jour de cette réunion de rentrée : la présentation de la rentrée, et du thème de la saison culturelle 2015-2016.

II. Présentation de la saison culturelle 2015-2016 :

Emmanuel Paris distribue aux participants la lettre du directeur numéro 15, dont on trouvera le contenu sur notre site Internet.

Ce texte présente une analyse de plusieurs acceptions du thème de la saison culturelle 2015-2016 : « Chemin faisant ».

Emmanuel Paris montre par ailleurs aux participants la charte graphique qui accompagnera ce thème dans tous les documents produits à son sujet.

Lettre du directeur et charte graphique insistent sur l’idée de la rencontre comme évènement biographique à partir duquel le cours de la vie se trouve modifié, enrichi, pour l’ensemble de ses parties prenantes. « Chemin faisant » est donc l’éloge de la découverte du monde, profit existentiel qui permet à tous, sans distinction, de grandir, de s’épanouir.

Emmanuel Paris, commentant la charte graphique retenue pour illustrer ce thème, précise l’idée du « sans distinction ». Ce pouvoir de la rencontre est universel ; il concerne en effet aussi bien les enfants, les adultes, les humains, les non-humains. Les « non-humains », ce sont ces formes symboliques présentes en nombre dans cette charte graphique : le monde des objets, des idées, du végétal, de l’animal, du minéral qui constituent les matériaux travaillés tout au long de l’année dans les ateliers culturels en arts, lettres, sciences, sont tout aussi modifiés et enrichis par l’enfant, l’adulte qui les découvrent et les travaillent. Et ces enrichissements culturels grandissent en prenant d’autres significations à mesure que tous : enfants, intervenants culturels, éducateurs, maitresses de maison, avancent dans la vie.

Autre idée soulignée à ce propos par le directeur dans la lettre présentant une analyse du thème « Chemin faisant » : la temporalité de la rencontre est composite. Elle est constituée de « l’avant rencontre » (je me prépare à sa possibilité, et je la rends donc possible et souhaitable), de « pendant la rencontre » (parce que je chemine avec celui que je rencontre, mon chemin s’en trouve modifié, le sien aussi ; nous cheminons ensemble pour le meilleur de nous), et de « l’après-rencontre » (enrichi de cette rencontre, je cultive son souvenir et en tire des enseignements réactualisés à mesure que je continue à avancer dans la vie).

Ce caractère composite de la temporalité de la rencontre est donc très important pour les équipes éducatives, les intervenants culturels et les enfants et les jeunes de notre institution. Il est en effet un puissant créateur de lien à la communauté et à la société.

Emmanuel Paris cite en exemple le travail réalisé par les enfants et les jeunes dans le cadre des partenariats avec l’INRAP et la Fondation SEED. Dans les deux cas, les apprentissages fondés sur la même approche que l’on pourrait résumer par : « faire, c’est penser », ont soudé les groupes autour d’objets à construire permettant de valider ou d’invalider des hypothèses. Ces groupes d’enfants et de jeunes, accompagnés au fil des ateliers par le médiateur scientifique et les équipes des Maisons, ont vitalisé la notion de communauté éducative si présente en notre institution. Dans les deux cas aussi, les apprentissages ont donné lieu à une restitution en public ; le 30 juin sur les bords de la Liane pour l’un, et le 18 mai au centre d’études et de recherches de l’entreprise Schlumberger à Clamart pour l’autre, inscrivant de la sorte les enfants et jeunes en qualité de démonstrateurs de savoirs et savoir-faire dans des espaces publics hors le périmètre de notre association.

III. Organisation de la saison culturelle 2015-2016 :

Emmanuel Paris informe les participants que cette nouvelle saison, les ateliers en sciences physiques et mécanique organisé au Centre de Jour par les ingénieurs de l’entreprise « Schlumberger Ltd » (Fondation SEED) porteront sur la construction de véhicules mus par la pression hydraulique. Plus d’informations sur ce projet sont visionnables en consultant l’exemple de cette vidéo.

Emmanuel Paris informe les participants des travaux préparatoires à ce comité de pilotage, menés durant le mois d’août avec Elisabeth Justome et Vincent Lascour pour formaliser une convention de partenariat triannuel et renouvelable, unissant Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives et les Chalcophores. Ces trois partenaires s’entendent dans la convention pour mener un projet développé tout au long de la saison annuelle de l’institution. Cette nouvelle mouture permet d’officialiser le rôle joué par les Chalcophores dans la réalisation du projet 2014-2015, et d’inscrire le partenariat sur trois ans, facilitant de la sorte l’appropriation du thème de l’archéologie par notre communauté éducative.

Emmanuel Paris remercie l’INRAP et les Chalcophores pour cet engagement de valeur.

Vincent Lascour présente aux participants le projet 2015-2016 : il s’agit cette saison de construire sur le site de la ferme de Bertinghen deux fours, l’un pour faire du sel, l’autre pour cuire les godets au-dedans desquels seront répartis les pains de sel.

Ces infrastructures permettront aux enfants et aux jeunes de l’institution de découvrir une technologie majeure de l’économie gauloise : la fabrique et le commerce du sel.

Vincent Lascour explique aux participants que les archéologues ont trouvés régulièrement lors de fouilles de tels vestiges de fours le long de la côte, et que l’archéosite « Samara » a entrepris la construction d’un artefact inauguré récemment pour permettre aux visiteurs et aux archéologues de comprendre comment de telles installations pouvaient fonctionner.

Plus d’informations sur ces fours à sel gaulois, à la fois découverte archéologique d’importance et support idéal en matière d’archéologie expérimentale, sont visionnables ici.

Vincent Lascour décrit le design d’un four à sel : placé dans une fosse, un bâti en torchis sur lequel repose une grille constitue un four à sel de 2 x 1 m. Un second four en torchis permet le façonnage des godets en terre cuite. Une fois ces deux structures construites, à partir du printemps 2016, il faudra organiser l’extraction de la saumure du sable marin, de l’eau de mer, avant l’étape ultime de la production en public de pains de sel, le 2 juillet 2016 lors du rassemblement annuel sur le site du « petit déjeuner sous l’herbe ».

Vincent Lascour explique aux participants que, pour garantir la comestibilité des pains de sel, il sera préférable de recourir à de la saumure vendue dans le commerce, issue de salière. Le projet est de proposer le 2 juillet à chaque enfant et jeune de l’institution trois godets contenant chacun un pain de sel, afin qu’ils puissent les ramener chez leurs parents ou tuteurs légaux. En mai et en juin 2016, les séances mensuelles seront consacrées à l’expérimentation de cuisson d’eau de mer, et de sable marin. Il s’agira pour les enfants et les jeunes de comparer les qualités de cuisson et de raffinage du sel selon ces deux matières, et ainsi se placer aux côtés des archéologues pour comprendre comment les gaulois pouvaient s’y prendre pour produire de telles quantités de sel, et en faire commerce sur de si grandes échelles.

Vincent Lascour détaille le matériau à constituer pour ces constructions :

  • Une tonne de limon plateau ;
  • 60 branches de noisetier (1.5 cm de diamètre)
  • 3 stères de bois ;
  • 2 balles de paille ;
  • 10 pains d’argile de 10 kilos pour façonner les godets ;
  • Pour les séances d’expérimentation des cuissons : 3 à 4 poubelles de sable, 3 à 4 poubelles d’eau de mer, 30 kilos de gros sel.

Christophe Lefèvre signale aux participants que, sur le site de la ferme de Bertinghen, lorsque la carrière a été aménagée (côté étables du site), une strate de limon plateau était visible dans le sol.

Christophe Lefèvre et Pierre-Yves Maquinghen précisent que, dans l’hypothèse où l’exploitation du limon plateau ne pouvait avoir lieu sur le site même de la ferme, il est possible d’en extraire non loin du cap blanc-nez, et de le charger sur la remorque de l’institution servant habituellement à transporter la roulotte.

La première séance, au mois d’octobre 2015, sera consacrée au repérage des sites de construction des fours, et au creusement de la fosse du four à sel. Il faudra aussi placer une tente barnum 6 * 6 de notre institution pour protéger ce site des aléas météorologiques.

La construction des fours aura lieu lors des séances des mois de novembre, décembre, voire janvier 2016.

Les dates des séances mensuelles sont : 14 octobre, 18 novembre, 16 décembre, 13 janvier, 3 février, 9 mars, 20 avril, 11 mai, 8 juin.

Yannick Coppin demande à Vincent Lascour et Aurélie Legras s’il est possible que le 14 octobre, la séance débute par une rencontre avec les enfants et les jeunes du Centre de Jour, à 11h, pour une discussion sur les métiers de l’archéologie. Yannick Coppin dit que des enfants du Centre de Jour ont apprécié les ateliers de la saison précédente, mais n’ont pas encore intégré que ces activités relevaient de l’archéologie.

Vincent Lascour et Aurélie Legras approuvent cette proposition.

Emmanuel Paris signale aux participants que la fabrique des artefacts lors des projets annualisés s’accompagnera désormais d’un dispositif explicitant par le texte, l’image et le dialogue l’archéologie en tant que science et comme champ professionnel, ainsi que sur l’état des connaissances à propos de l’artefact, de ses usages  (cette saison : les gaulois, les fours à sel, l’économie du sel au temps des gaulois). Des livrets, un DVD, des panneaux seront mobilisés durant ces séances pour appuyer cette approche pédagogique « autour de l’objet à faire ».

Elisabeth Justome explique aux participants qu’il est important de réintégrer l’archéologie dans les questions de société. Ainsi ce projet permet-il par exemple de réfléchir aux questions très actuelles de sécurité alimentaire (la comestibilité du sel, la conservation des produits périssables grâce à la salaison), à l’essor des échanges commerciaux sur des échelles de temps que seule l’archéologie permet de constituer et selon un mode d’enseignement vivant, ludique et concret pour les enfants.

Vincent Lascour signale que le Conseil départemental du Pas-de-Calais prévoit l’organisation l’année prochaine d’une grosse exposition pour valoriser les découvertes archéologiques dans le département, et pense que le thème du four à sel gaulois pourrait intégrer le corpus de cette manifestation.

Emmanuel Paris remercie les participants et les invite à participer à la prochaine réunion du comité de pilotage « exposition », fixée au mercredi 9 décembre 2015, à 16h, dans la salle du Conseil d’administration de la Ferme de Bertinghen.