Compte-rendu de la réunion du conseil scientifique de l’association
« Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Boulogne-sur-mer
24 janvier 2014
Emmanuel Paris, coordinateur du Conseil scientifique
Présents :
Joseph Bako, chef de service de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Claire Beugnet, directrice adjointe de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Yannick Coppin, chef de service de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Emmanuelle Dehée, membre du conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Jean-Paul Demoule, professeur des universités en archéologie Université Paris 1
Fleur Guy, doctorante en géographie Université Lyon 2
Philippe Hazelart, membre du conseil d’administration, vice-président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », président du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Julien Kleszczowski, doctorant en gestion Ecole Polytechnique
Eric Legros, directeur de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », secrétaire du Conseil scientifique de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Danielle Maerten, membre du conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Olivier Martin, professeur des universités en sociologie Université Paris Descartes
Patrick Miquel, directeur du service « Enfance famille », Conseil général du Pas-de-Calais
Claire Oger, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication Université Paris 13
Emmanuel Paris, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication Université Paris 13, coordinateur du Conseil scientifique « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Eric Parot, ingénieur physicien Schlumberger Ltd, coordinateur France Fondation SEED
Noël Quéré, président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Francis Rembotte, membre du conseil d’administration de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Annick Traguardi, éducatrice de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale »
Excusés :
Christophe de Ceunynck, directeur du Musée Schlumberger, château de Crèvecoeur-en-Auge
Arnaud Le Marchand, maître de conférences en sciences économiques Université du Havre
Pièce jointe :
Document « Chemin de fer de la 1ère formation V Laborey E Paris 2014 »
Ouverture de la troisième séance du conseil scientifique par son président.
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Conception d’un dispositif de recueil d’informations permettant le suivi longitudinal des enfants et des jeunes de l’association après leur départ :
M. Eric Legros, directeur de l’association, présente aux membres du conseil scientifique les termes du raisonnement amenant à proposer à l’instance de réfléchir au développement d’un nouveau service, dédié au maintien d’un lien avec l’enfant, le jeune une fois sorti de l’association et sur la durée longue de son existence.
Quatre éléments sont à prendre en considération :
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Eric Legros constate un manque de diagnostics suffisants sur les effets des pratiques éducatives et culturelles de l’association sur les devenirs de ces futurs adultes ;
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Ceux-ci, devenus adultes, peuvent par ailleurs prendre contact avec des alter ego pour donner de leurs nouvelles. Cette même démarche informative a parfois lieu auprès d’éducateurs de l’association, avec lesquels ils ont vécu autrefois le temps de leur placement ;
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Le moment de l’accession à la parentalité peut être crucial pour certains, certaines de ces personnes ; Eric Legros mentionne le souvenir douloureux du suicide d’anciens jeunes de l’association alors qu’ils devenaient père ;
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Des enfants, jeunes, actuellement vivant au sein de l’association, peuvent être enfants de parents eux-mêmes ayant été placés autrefois dans le cadre d’une mesure d’aide sociale à l’enfance.
Quelle réponse institutionnelle l’association peut-elle proposer pour tenir compte de la récurrence des ces phénomènes ? Ce dispositif ne viserait pas un travail évaluatif (l’association n’en a pas les moyens), mais l’établissement d’un lien associatif de long terme, sur le même modèle systématisé que celui initié par le rendez-vous permanent adressé aux anciennes et anciens des associations fondatrices « Les enfants de la Marine » et le « Foyer Educatif de la Côte d’Opale » chaque 2 juillet, sur l’un des sites de l’association
Quels problèmes juridiques pourraient éventuellement se déclarer dans l’hypothèse d’une nouvelle prestation de service développée par l’association, visant à la mise en place d’une ressource systématique d’écoute, d’aide et de soutien aux adultes qui y furent anciennement placés, et au-delà à leur famille ?
Francis Rembotte ne voit pas de problèmes juridiques possibles à l’établissement d’un tel service, dans la mesure où celui-ci s’adresse à des personnes devenues majeures. Par contre, observe Francis Remotte, la nature de ce service prête en l’état à confusion. Vise-t-il – comme le point I à l’ordre du jour de cette réunion l’indique – la mise en place d’un « dispositif de recueil d’informations permettant le suivi longitudinal des enfants et des jeunes de l’association après leur départ » ? Ou s’agit-il de réfléchir – après la présentation proposée par Eric Legros en introduction de cette discussion – au développement d’un nouveau service visant à l’établissement d’un lien institutionnalisé d’aide, d’écoute et de soutien aux enfants et aux jeunes une fois sortis de l’association ? Ces deux options, dit Francis Rembotte, ne se recouvrent pas nécessairement, notamment dans la façon dont les outils et les savoir faire mis en œuvre par l’association sont pensés et formalisés.
Emmanuel Paris restitue le périmètre de cette discussion, et explique qu’entre le moment de l’envoi de l’ordre du jour de cette réunion du conseil scientifique et la tenue de celle-ci, la direction de l’association en a reprécisé les termes. La précédente réunion du conseil scientifique datée du 11 octobre 2013 avait notamment débattu du lancement de l’enquête « ELAP » (enquête longitudinale menée dans plusieurs départements français au sujet des parcours de vie des personnes une fois sorties des établissements de protection de l’enfance), pour laquelle Claire Beugnet, directrice adjointe de l’association avait été contactée. Eric Legros, tout comme Julien Kleszczowski et Olivier Martin avaient, lors de cette réunion, insisté sur la nécessité pour l’association de pouvoir faire entendre sa voix propre à l’occasion de cette enquête (cf. compte-rendu de la réunion du conseil scientifique du 11 octobre 2013, page 7). L’intitulé de l’ordre du jour envoyé aux membres du conseil scientifique pour informer des contenus de la réunion du 24 janvier 2014 est imprégné de cette discussion originelle à propos d’ELAP, mais dans l’idée d’y affirmer l’approche particulière que l’association désire initier, il s’agit bien de réfléchir à la conception et à la réalisation d’un nouveau service, dédié à la mise en place d’une ressource permanente pour prendre des nouvelles et accompagner les futurs adultes et leur famille dans leur vie, une fois sortis de l’association.
M. Noël Quéré souligne l’intérêt de la création d’un tel service : il explicite à l’enfant, le jeune en placement le lien indéfectible qu’éprouve l’association à son endroit.
Annick Traguardi constate que des enfants, des jeunes ayant effectué le programme « Itinérances » proposé par l’association ne donnent pas de nouvelles, alors que c’est un dispositif qui, précisément, concentre tous ses efforts sur le thème du changement de vie.
Olivier Martin souligne que ces enfants, ces jeunes, entretiendront à l’âge adulte avec l’association un lien électif et non pas une relation d’obligation. Il faut, autrement dit, concevoir ce nouveau service comme apte à intégrer le droit fondamental du futur adulte à être libre de son choix de revenir éventuellement vers l’association, une fois devenu adulte. Il faut aussi, et cela ne peut être dissocié de cette première caractéristique, que ce nouveau service soit organisé de telle sorte qu’il puisse permettre à la personne de choisir dans l’association le correspondant avec qui il désire reprendre contact pour donner de ses nouvelles.
Cela amène à réfléchir en des termes éminemment singularisants, puisque ce sera toujours l’histoire de duos particuliers (l’identité du correspondant de l’association est à la discrétion de l’adulte, anciennement enfant ou jeune de l’association), et cette spécificité est particulièrement difficile à régler d’un point de vue institutionnel.
Yannick Coppin remarque que des outils tels le réseau social numérisé « Facebook » sont utilisés par des anciens à partir de leur page personnelle pour retrouver d’autres anciens et rester en lien ; ces outils ne passent donc pas nécessairement par l’association. L’institutionnalisation du lien après la sortie de l’association peut éventuellement rebuter les personnes à reprendre contact avec elle.
Eric Legros observe que l’ambiance festive et conviviale, mode d’organisation choisi par l’association pour penser la date calendaire dédiée aux retrouvailles ; chaque 2 juillet, sur le site du « Petit déjeuner sous l’herbe » (dans les jardins de la Ferme de Bertinghen), contourne efficacement le problème du lien institutionnalisé qui dissuaderait les anciens de donner de leurs nouvelles.
Julien Kleszczowski pense que les deux options (établissement d’un lien d’individu à individu : entre l’ancien et le référent élu par lui et qui agit dans l’association / établissement d’un lien d’individu à institution) sont articulables et compatibles. L’important, dit Julien Kleszczowski, est que la personne qui agit dans et pour l’association et qui se retrouve, par choix de l’ancien, référente dans le cadre d’un échange informatif, ne soit pas démunie face à la sollicitation spontanée de renouer, ou de demande d’aide. L’institution doit, dans ce cadre, développer des supports, des ressources permanentes, permettant à la personne agissant dans et pour l’association, de répondre dans les meilleures conditions à la reprise de contact initiée par l’ancien.
Francis Rembotte ajoute qu’un second élément peut concourir à la mise en compatibilité de ces liens entre individus et d’individu à institution ; ces retrouvailles, ces nouvelles données des années après la sortie de l’association permettent à celle-ci de bénéficier d’un éclairage rétrospectif sur l’action menée à mesure que le temps passe. Ces retours des anciens permettent, autrement dit, d’offrir d’intéressants points d’appui pour améliorer les pratiques du quotidien de l’association.
Frédérique Déhée demande ce qui, actuellement, est dit ou proposé à celui, celle qui sort de l’association. Une plaquette lui est-elle remise, document détaillant des modalités précises pour donner régulièrement de ses nouvelles ?
Annick Traguardi, Yannick Coppin et Joseph Bako répondent que les approches sont différenciées selon chaque personne agissant au sein de l’association. Annick Traguardi choisit, par exemple, de parler systématiquement des perspectives initiées par la sortie à un enfant ou un jeune qui vient depuis peu d’intégrer l’association au sein de la Maison dans laquelle elle travaille.
Eric Legros insiste sur un phénomène qui modifie désormais la relation à l’association pour ceux et celles qui y vivent et qui la font vivre ; « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale » deviennent identifiées comme acteur culturel du territoire. Cette nouvelle qualité – complémentaire à son identité profonde : la protection de l’enfance –, travaille notamment au sentiment de fierté que peut retirer l’ancien à avoir fait un parcours au sein de l’association, et par conséquent à la facilitation de la démarche de se retrouver des années plus tard.
Patrick Miquel observe que longtemps les institutions de l’Aide Sociale à l’Enfance ne se sont pas vraiment souciées de la question de la place dans la société de leurs anciens et anciennes. Ce regard a changé ; ainsi la « Fédération Nationale des Associations Départementales d’Entraide entre les Pupilles et Anciens Pupilles de l’Etat » (FNADEPAPE : http://www.fnadepape.org/) institutionnalise ce lien de durée longue. Cependant la difficulté persiste de donner consistances à cette mission ; dans ces nouvelles structures institutionnelles, la discussion reste ouverte sur le cap à suivre pour mettre concrètement en pratique la volonté de garder contact tout au long de la vie.
Tout l’effort consiste à savoir inverser la perception des anciens, des anciennes, d’évoluer d’une honte d’avoir subi une mesure de placement, vers la fierté entretenue par le sentiment d’appartenance à un groupe exemplaire. Patrick Miquel observe qu’en France, parmi l’existant en la matière, « SOS villages d’enfants » et « Apprentis d’Auteuil » travaillent conjointement pour développer le principe du « reviens quand tu veux ».
Claire Oger demande s’il serait possible de systématiser l’invitation, adressée aux enfants qui quittent l’association, de donner de leurs nouvelles régulièrement (par exemple lors de leurs anniversaire) et non de les inciter à le faire « en cas de problème ».
Claire Oger décrit le système mis en place à l’Université pour s’enquérir de l’insertion professionnelle des étudiantes et étudiants après l’obtention du diplôme. Ce dispositif repose sur des enquêtes menées chaque année par un service de l’Université (« L’observatoire de la vie étudiante »), mais elles recueillent souvent un nombre peu significatif de réponses de la part des anciennes et anciens. Une autre source d’information relève des relations d’individu à individu, à la discrétion des anciens et anciennes : ils peuvent écrire de leur propre initiative au formateur pour lui donner des nouvelles sur son parcours depuis l’obtention du diplôme.
Eric Legros recommande de travailler plus régulièrement à la mutualisation des informations données aux personnels de l’association par des anciens, des anciennes. Ces informations doivent systématiquement remonter jusqu’à la direction de l’association.
Yannick Coppin remarque que dans les années 1980, quatre, six enfants, jeunes de l’association « Les Enfants de la Marine » participaient systématiquement et par ailleurs à la vie d’associations locales ; il était dès lors facile de retrouver ces personnes, une fois sorties de l’association, pour s’enquérir de leur devenir. La spécialisation du travail d’éducateur semble, depuis, avoir quelque peu affaibli ce lien avec le territoire associatif ; les pratiques amateurs entretenues par les enfants, les jeunes dans des clubs, des associations culturelles du territoire parallèlement à leur vie en placement, sont peu considérées comme point d’appui intéressant dans un parcours de vie sur la durée longue des existences.
Claire Beugnet nuance cette observation : cette considération pour les pratiques culturelles des enfants, des jeunes en parallèle de leur vie au sein de l’association existe bel et bien et de manière institutionnalisée aux Maisons des Enfants de la Côte d’Opale. Claire Beugnet cite par exemple le lien fort qui existe entre la « Maison des découvreurs » et le « Boulogne Canoë Kayak » ; les activités de l’association sont précisément pensées pour s’articuler avec des pratiques culturelles développées par les associations du territoire.
Fleur Guy propose qu’un travail d’enquête soit mené auprès des personnels de l’association, afin d’avoir une vue d’ensemble de l’existant en matière de préparation à la vie d’après celle vécue au sein de l’association par les enfants, les jeunes. A ce jour, il serait question de savoir précisément :
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Quelle ancienne, quel ancien a contacté quelle personne de l’association ;
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Comment ce contact a eu lieu (par quels moyens) ;
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Quelle est la forme de cette reprise de contact (quelles informations ont été échangées).
Danielle Maerten demande s’il est possible d’établir une proportion précise de la part d’anciennes qui donnent de leurs nouvelles par rapport aux anciens.
Annick Traguardi observe que cette question ne peut pas encore être étudiée tant, pour les éducateurs de l’association issue de l’association « Les Enfants de la Marine », la présence de filles est nouvelle, tant il en est de même pour les éducateurs du « Foyer Educatif de la Côte d’Opale » à propos des garçons.
Julien Kleszczowski cite l’article 1 de la charte des « Apprentis d’Auteuil » : « Maintenir avec les anciens un lien de confiante amitié » (http://www.apprentis-auteuil.org/nos-actions/anciens/le-reseau-des-anciens.html). La Fondation organise un système combinant l’institutionnalisation du lien et un travail d’enquête menée tous les ans auprès des « sortants », et ce pendant trois ans sur la même cohorte. Cette enquête est menée par téléphone.
Noël Quéré propose en conséquence que plusieurs axes soient travaillés : le protocole d’enquête, le développement d’un nouveau service au sein de l’association, la culture du sentiment de fierté d’avoir fait les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale. Sur ce dernier point, le message doit porté jusqu’aux familles des enfants et des jeunes de l’association, et au-delà, à la Cité.
Philippe Hazelart dit qu’un travail est enclenché depuis la fondation des Maisons des Enfants de la Côte d’Opale, visant à la reconnaissance de l’association comme actrice culturelle du territoire.
Eric Legros propose que d’ici le 11 avril 2014, date de la prochaine réunion du conseil scientifique, une réunion de travail soit organisée sur Paris avec un groupe composé de membres du conseil scientifique et d’éducateurs de l’association, pour développer trois axes :
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un service d’accompagnement de la sortie (« le jour de ton anniversaire, donne nous de tes nouvelles »). Ce service serait mis en place pendant un, deux ans au sein de l’association et serait évalué au terme de cette période test ;
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un dispositif visant au recueil d’informations sur le devenir des anciennes et des anciens des associations fondatrices et de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale » depuis sa création ;
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un dispositif permettant d’établir un suivi longitudinal des enfants et des jeunes qui sortiront de l’association.
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Point sur la collecte d’informations portant sur les parcours scolaires des enfants et des jeunes de l’association :
Eric Legros pointe la difficulté de recueillir les bulletins scolaires des enfants, des jeunes de l’association malgré les courriers envoyés aux Etablissements scolaires depuis 3 ans pour faciliter cette collecte, ainsi que les lettres de service régulièrement adressées aux personnels de l’association pour alerter sur la très importante nécessité de cette mutualisation des informations par la direction.
Dans les faits, soit les établissements scolaires donnent le bulletin scolaire directement à l’enfant, au jeune, ou à sa famille, et ce document ne parvient pas à l’association, soit le bulletin est envoyé à l’éducateur référent ou à l’adresse de la maison de l’association concernée, mais le document ne remonte pas jusqu’au service central dédié à la mutualisation de ces ressources.
Il existe par conséquent une grande difficulté à organiser la traçabilité du bulletin, malgré la volonté de le faire.
Claire Beugnet annonce qu’un travail va commencer par consultation systématique des dossiers papiers existants au sein de l’association, pour repérer les modalités d’amélioration du système de recueil et de traitement centralisé des résultats scolaires des enfants et des jeunes de l’association. Tous les établissements scolaires de l’agglomération boulonnaise accueille au moins un enfant, un jeune de l’association, c’est-à-dire huit à dix établissements, mais qui n’ont pas les mêmes pratiques de circulation des informations à l’externe.
Philippe Hazelart recommande de travailler en priorité avec les Conseillers Principaux d’Education pour fluidifier ces échanges administratifs.
Noël Quéré recommande qu’une fois par an, chaque fin d’année scolaire, soient demandés à chaque établissement les bulletins des enfants et des jeunes de l’association.
Eric Legros annonce qu’une présentation d’un premier tableau sur les parcours scolaires des enfants et des jeunes de l’association aura lieu lors de la prochaine réunion du conseil scientifique, le 11 avril 2014.
Philippe Hazelart dit tout l’intérêt des chefs des établissements scolaires pour un dialogue systématisé avec l’association au sujet du travail éducatif et culturel qu’elle mène auprès des enfants et des jeunes.
Eric Legros constate en effet que les relations sont de bonne qualité, notamment grâce à l’existence du service « Centre de jour », qui depuis plusieurs années intègre au sein de l’association l’activité en détachement de Nicolas Courquin, détaché de l’Education Nationale pour enseigner aux enfants et aux jeunes momentanément déscolarisés.
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Point sur la programmation pluriannuelle de formations organisées en interne :
Eric Legros propose de faire un point sur l’état d’avancement des formations proposées aux personnels et aux enfants et aux jeunes en cette saison culturelle 2013-2014 thématisant au sein de l’association : « La valeur ».
Philippe Richard, François Roy et Gérard Tonnelet, présents lors de la précédente réunion du conseil scientifique pour présenter les cadres de leur intervention auprès des chefs de service (cf. compte-rendu de la réunion du conseil scientifique du 11 octobre 2013, p. 8), ont commencé les séances. L’insistance est mise sur l’établissement d’un compagnonnage au long cours ; un dialogue sur les pratiques de travail, les situations de dialogue, de partage ou de conflit. Il s’agit d’explorer les potentialités offertes par la relation dite de « co-construction », expérimentée lors de la saison culturelle 2012-2013 de l’association à l’occasion de la formation proposée à l’époque par Vincent Laborey et Emmanuel Paris (cf. pièce jointe du compte-rendu de la réunion du conseil scientifique du 11 octobre 2013, document intitulé « Formation « Tous transmetteurs » »).
Emmanuel Paris propose au conseil scientifique quelques considérations sur les articulations travaillées en formation avec les adultes et les futurs adultes de l’association. La co-construction est une façon d’être les uns aux autres dans une relation d’apprentissage des savoirs, savoir faire et savoir être. Elle peut être aussi appelée relation de « coopération ».
Au côté de l’approche éducative traditionnelle, basée sur la notion de « transmission » (scénario de l’échange d’une personne qui sait à une personne qui ne sait pas), s’agrège la relation coopérative, de co-construction : le scénario cette fois-ci considère deux personnes qui savent quelque chose d’eux-mêmes et qui trouvent les moyens de se les partager pour développer un projet commun.
Cette double approche transmission / co-construction est déclinée en différents ateliers lors de la formation « Connais ta valeur… pour la faire grandir et reconnaître » proposée en janvier et février 2014 par Vincent Laborey et Emmanuel Paris.
Emmanuel Paris présente les contenus de la première partie de cette formation : « Connais ta valeur humaine » (cf. document joint à ce compte-rendu intitulé « Chemin de fer de la 1ère formation V Laborey E Paris 2014»). La seconde partie intitulée « Faire grandir et reconnaître » travaille notamment avec les adultes et les futurs adultes de l’association des développements de projets MECOP qu’il est possible de commercialiser pour dire la richesse du programme éducatif et culturel de l’association.
Annick Traguardi observe que les futurs adultes ayant suivi la première partie de cette formation, en janvier 2014, demandent aux adultes de pouvoir la refaire avec eux, le soir venu ou les jours après la fin de ces ateliers organisés au Café-théâtre Michel Laffont de l’association.
Des futurs adultes ont accroché dans leur chambre l’un des objets totem développés durant cette première partie. Il s’agit de « l’avion qui sait atterrir », maquette réalisée en hommage de Louis Blériot, aviateur des temps jadis qui a su traverser la Manche à bord d’un des premiers avions de l’Histoire de l’aéronautique. C’est aussi une maquette insistant sur la capacité à savoir se poser dans la vie, pour mieux ensuite re-décoller, autrement dit une problématique forte du placement vécu par ces enfants et ces jeunes.
Fleur Guy, qui a visité la « Maison du sport et du bien être » à Wimille avec Claire Beugnet la veille de cette réunion, dit aussi avoir remarqué ces contenus de la formation ornés des chambres d’enfants et de jeunes.
Joseph Bako observe que cette année les futurs adultes sont, forts de l’expérience vécue l’année dernière lors de la formation « Tous transmetteurs », très en attente des ateliers proposés par les intervenants.
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Point sur le projet de création d’un « Fab Lab MECOP » et l’organisation des « Conférences du jeudi » :
Eric Parot présente le projet en cours d’élaboration dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation SEED, l’entreprise Schlumberger Ltd et l’association. Il s’agit de développer autour de l’existant – les ateliers techniques qui sont d’ores et déjà sur les sites d’Outreau (atelier menuiserie) et de Saint-Martin les Boulogne (atelier vélos) – un nouvel outil de valorisation et d’appropriation de la culture technique pour les enfants et les jeunes de l’association.
Ce nouvel outil s’appelle le « Fab Lab », c’est un ensemble d’espaces de vie : l’unité de production, où sont les machines outils, co-existent avec des espaces adjacents. Cette pluralité d’espaces, de lieux bâtis, est consubstantielle du principe de création manufacturée. Un espace permettant la consultation d’ouvrages, de connexion à l’Internet, un espace de rencontre et de dialogue avec des personnes qui, dans le territoire, peuvent échanger des savoirs, des savoir faire et des savoir être reliés au projet que le futur adulte ou l’adulte désire développer, un espace détente, propice aux rêveries, aux médiations sont quelques exemples de salles entourant celle de l’unité de production.
Le budget demandé pour cette subvention Schlumberger dans sa première phase de développement, d’après Eric Parot, doit être dans une fourchette de 13 000 à 15 000 euros, somme correspondant à l’achat de machines essentielles au fonctionnement de l’unité de production : imprimante 3 D, découpe laser, etc. Un exemple de machines utilisées dans un Fab Lab à Lannion, en Bretagne, est consultable ici : http://fablab-lannion.org/le-projet/un-atelier-proposant-des-outils-incroyables/
Dans le document demandant cette subvention à l’entreprise Schlumberger pour la création d’un Fab Lab à Outreau, il faudra associer un projet spécifique à l’usage de ces machines outils.
Il y a deux grandes familles de machines outils composant un Fab Lab : les machines outils qui créent des objets en trois dimensions, en volume, en relief (ex : « imprimante 3D ») et les machines outils qui créent des objets en deux dimensions, à plat (ex : « plotter de découpe »).
Quel projet spécifique associer à ces deux catégories de machines ?
Eric Parot propose que, pour la famille « trois dimensions », l’association propose par exemple qu’un robot biomécanique, un « robot cafard » soit développé sur trois années. Les intérêts pour les enfants et les jeunes de l’association seraient :
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d’acquérir des savoir faire d’un bon niveau de qualification et ainsi de travailler à leur insertion professionnelle ;
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de pouvoir cultiver l’art d’observer la nature (possibilité d’organiser des séances d’observation et de dessin d’insectes avec un chercheur du Muséum National d’Histoire Naturelle) et ainsi de mieux se penser dans le temps et dans l’espace ;
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de pouvoir décliner en sous-parties le programme global (par exemple l’enfant en placement ne serait-ce que 6 semaines au sein de l’association pourrait néanmoins développer une des pattes du robot) ;
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de participer à un projet les valorisant et valorisant l’association : ce robot pourrait servir par exemple aux sauveteurs qui interviennent sur les décombres d’un tremblement de terre pour retrouver des survivants.
Pour la famille « deux dimensions », il serait par exemple intéressant de faire réfléchir les futurs adultes et adultes à un revêtement de la roulotte, qui scande graphiquement les valeurs de l’association, et améliore son impact promotionnel lors de ses déplacements dans le territoire en quête des objets mémoriels personnels des habitants thématisant l’enfance (programme « Nous sommes les gardiens de votre enfance »). De manière plus générale, les objets créés par les outils « deux dimensions » du Fab Lab (toiles plastiques personnalisées, stickers personnalisés, vêtements personnalisés, sont parmi les vecteurs contemporains des « arts de la rue », la rue étant l’espace public premier de la vie de la Cité).
Dans le document demandant cette subvention à l’entreprise Schlumberger pour la création d’un Fab Lab à Outreau, il faudra signaler la coopération d’experts en informatique industrielle, pour aider les adultes et futurs adultes de l’association à développer les programmes permettant aux machines outils de matérialiser leur projet.
Sur le plan local (territoire physique immédiat de l’association), l’ULCO propose, parmi ses formations, un master qui pourrait être contacté par l’association pour participer au développement de ce Fab Lab :
Sur le plan international, Simone Amber, fondatrice et présidente de la Fondation SEED, vice-présidente de l’entreprise Schlumberger, est par ailleurs membre du conseil d’administration de la « Fabfoundation » :
http://www.fabfoundation.org/about-us/
Ce réseau hébergé par le MIT (Massassuchetts Institute of Technology, Université de Cambridge, Etats-Unis), facilite notamment la mise en relation et la coopération entre Fab Lab du monde entier :
http://fab.cba.mit.edu/about/labs/
Il serait possible à terme de demander auprès du MIT la reconnaissance et le parrainage du Fab Lab MECOP.
Emmanuel Paris fait un point sur l’organisation des « Conférences du jeudi », chaque premier jeudi du mois, conférences données devant les personnels de l’association au Café-théâtre Michel Laffont et ouvertes à la population du territoire. Depuis la précédente réunion du conseil scientifique, le 13 octobre 2013, les conférences du jeudi ont permis d’écouter et de dialoguer avec deux membres du conseil scientifique :
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Claire Beugnet, qui est intervenue à propos du statut juridique des enfants ;
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Arnaud Le Marchand, qui a présenté ses travaux sur les caractéristiques de l’économie des populations migrantes particulièrement présentes dans les territoires portuaires.
Julien Kleszczowski intervient le 6 février 2014 à propos des formes d’évaluation du travail d’éducateur intégrant une dimension plurielle (idée de la co-construction des indicateurs évaluant le travail mené par l’éducateur avec lui, et non pas en son absence).
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Calendrier des prochaines échéances du conseil scientifique :
Les membres du conseil scientifique posent les dates des prochaines réunions :
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Le 11 avril 2014, de 10h15 à 13h, à Boulogne-sur-mer ;
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Le colloque organisé lors des « Journées d’Enfance 2014 » aura lieu le mardi 1er juillet 2014.
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La réunion plénière du conseil scientifique, durant laquelle sera restitué le travail effectué par le conseil durant la saison culturelle écoulée, aura lieu le mercredi 2 juillet 2014 de 9h à midi.
A la demande de M. Noël Quéré, président de l’association « Les Maisons des Enfants de la Côte d’Opale », une réunion du conseil d’administration est programmée le mardi 18 mars 2014 à 18h30. M. Quéré demande à Emmanuel Paris de présenter à cette occasion aux administrateurs de l’association l’activité menée au sein du conseil scientifique.
M. Philippe Hazelart, président du conseil scientifique, clôt cette deuxième réunion.