Dans le cadre de la convention avec le Musée de Boulogne-sur-mer, les Maisons animeront cet établissement culturel le 23 mars 2016 après-midi autour de l’exposition temporaire Il était une fois….
Ces animations reprennent le mode choisi l’année dernière, quand le 20 novembre 2014 chaque Maison a proposée une création à partir des masques Sugpiaq d’Alaska.
Les Maisons sont en train de visiter cette exposition tour à tour, ces visites se terminant le samedi 12 décembre avec la Maison du Cirque et la Maison du Sport.
Les équipes éducatives de chaque Maison vont lire aux enfants les récits racontés sur cette exposition, en leur demandant de choisir une ou deux histoires qu’ils présenteront en musique, en danse, en sport, en cirque, en théâtre, en arts plastiques le 23 mars 2016.
Pour visualiser les objets exposés sur le parcours d’exposition “Il était une fois…” (peintures, sculptures, vestiges), cliquez ici.
Pour lire les contes, légendes, récits mythiques composant ce parcours d’exposition, cliquez ci-dessous sur chaque intitulé.
Au départ le lion n’était pas le roi des animaux, c’était Dankélé le buffle noir tyrannique. Il interdisait à quiconque de boire l’eau de la rivière avant lui. La loi était injuste, mais c’était la loi.
Or, un jour une lionne ne put attendre l’arrivée du roi, car son lionceau qui venait de naître allait mourir de soif. Elle décida donc de l’abreuver à la rivière. A son arrivée, le roi vit qu’on avait osé boire avant lui, il entra dans une terrible colère et demanda qu’on dénonce le coupable, ce que fit la hyène. Aussitôt, Dankélé, d’un bond, écrasa la lionne avec ses grosses pattes.
Quelques années plus tard le lionceau, qui avait réussi à s’échapper, était devenu un grand lion dont le rugissement retentissait à travers la savane. Il vint trouver le buffle pour lui demander ce qui était arrivé à sa mère. Dankélé, impressionné par la force du lion, bafouilla :
-Ce n’est pas moi… c’est la loi. Ta mère a osé boire avant moi, la loi lui a été appliquée…
-Une loi qui ne s’applique qu’aux plus faibles est une loi injuste ! répliqua le lion en se jetant sur le buffle.
Le lion terrassa Dankélé et libéra le peuple des bêtes. C’est depuis ce jour qu’il est le roi des animaux et s’efforce d’être toujours juste et droit.
Dans le bon vieux temps, Ours avait une queue dont il était très fier, longue noire et brillante. Il l’agitait pour que tout le monde la regarde. Renard, le remarquant, eut envie de lui jouer un bon tour.
Il creusa un trou dans glace sur le lac et y trempa la queue alors qu’Ours passait par là.
« Que fais-tu mon frère ? demanda ce dernier
-Je pêche, répondit Renard. Veux-tu essayer ? »
Ours, ravi à l’idée de savourer un poisson, accepta. Renard l’emmena à un endroit où il n’y avait pas de poissons. Il creusa un trou.
« Tu dois faire exactement ce que je te dis, expliqua-t-il. Mets-toi dos au trou et plonges-y ta queue. Bientôt un poisson agrippera ta queue et tu pourras le sortir. Mais il faudra te montrer très patient.
-Mais comment vais-je savoir si un poisson a agrippé ma queue puisque j’ai le dos tourné ? demanda Ours
-Ne bouge pas jusqu’à ce que je te le dise. Dès qu’un poisson t’agrippera la queue, je crierai »
Renard vérifia qu’Ours ne bougeait plus comme il le lui avait demandé, puis il rentra chez lui et s’endormit.
Le lendemain il retourna au lac gelé et découvrit Ours recouvert de neige qui s’était endormi. C’était si drôle que Renard éclata de rire. Il réveilla Ours qui se mit à tirer de toutes ses forces sur sa queue. Mais elle était prise dans la glace et avait gelée, si bien qu’elle se cassa d’un coup, crac ! Toujours en riant, Renard s’enfuit, laissant Ours penaud et furieux.
C’est pourquoi encore aujourd’hui les ours ont de petites queues et ils n’aiment pas les renards.
Près du lac, Dalmar peint sur une écorce lisse. Il utilise de la terre de couleur qu’il mélange à sa salive sur une pierre plate, et un rameau mâchouillé en guise de pinceau. Il dessine un gros lézard et une tortue à long cou plein d’œufs. Dalmar explique au nuage noir qui s’approche que les hommes peignent ce qu’ils aiment manger.
– Pendant la saison froide, le lézard et la tortue creusent la terre pour y dormir, explique-t-il. Mais quand tu arrives avec le soleil, il pleut et le lézard sort de sa cachette. Ensuite il déterre la tortue et la suit. Quand elle pond ses œufs il peut alors les dévorer. Je peints pour raconter cette histoire aux enfants, comme ma mère me la racontait. Si le tableau est fait à temps, il explique tout et permet de trouver le bon endroit où attraper le lézard et la tortue pleine d’œufs pour faire du feu et les manger !
Le nuage noir s’approche tout près et il y a un coup de tonnerre. Dalmar ajoute alors quelques traits blancs pour la pluie chaude à son tableau et se lève, heureux à la pensée du lézard et de la tortue au long cou.
Une jeune femme épousa un homme riche mais repoussant, surnommé La Barbe bleue en raison de son aspect physique terrifiant.
Un jour il dut partir en voyage et lui confia les clés de la maison en lui interdisant toutefois d’ouvrir le petit cabinet. Poussée par la curiosité, la jeune épouse désobéit à son mari et ouvrit le cabinet où elle découvrit horrifiée les corps des anciennes femmes de La Barbe bleue, assassinées, et fit tomber la clé dans leur sang. Celle-ci étant magique ne put être nettoyée.
A son retour, La Barbe bleue constata que son épouse lui avait désobéit et la condamna à mourir. Au moment où il l’attrapa par les cheveux pour l’égorger avec son coutelas, les frères de son épouse arrivèrent et le transpercèrent de leurs épées. Sa veuve hérita de sa fortune dont elle fit profiter sa famille avant d’épouser un honnête homme qui lui fit oublier le mauvais temps passé avec La Barbe bleue.
Dans les temps anciens la peste décimait la population de Samer. Afin de briser la malédiction, les habitants devaient se rendre en pèlerinage à la chapelle Saint Adrien à Preures. C’était une route longue et pénible, mais qui devait être parcourue pieds nus et dans la dévotion.
Sur la colline qui surplombe la ville se présenta aux pèlerins une superbe jument blanche qui s’avança vers eux en les invitant à monter sur sa croupe. Certains, malgré l’injonction d’aller à pieds, et croyant à un miracle, cédèrent à la tentation d’écourter leur voyage. Ils furent d’abord cinq à monter sur la jument, puis douze, sa croupe s’allongeant chaque fois pour les accueillir. Puis l’animal partit au galop en emportant les pèlerins. La scène se répéta à plusieurs reprises, la jument emportant chaque fois douze pèlerins. Jusqu’au moment où on réalisa qu’elle ne prenait pas la route de Preures, mais emmenait ses cavaliers dans la rivière Course pour les y noyer.
Lorsque l’animal reparut, les hommes tentèrent donc de l’assaillir, mais il réussit à s’enfuir.
On dit à Samer que, de nos jours encore, la jument blanche revient souvent en haut de la colline qui porte désormais son nom, et qu’elle continue à emporter dans la rivière les voyageurs qui ont l’imprudence de répondre à ses sollicitations.
Deux sœurs étaient amoureuses de la lune et sortaient chaque nuit en cachette du barabara pour l’admirer.
Un soir de grand froid, elles voient arriver un jeune homme dans un kayak.
–Je suis la Lune, leur annonce-t-il. Et je ne pourrai épouser que l’une de vous, celle qui sera la plus patiente.
Il saisit les sœurs par les cheveux et les fait tournoyer sans fin parmi les étoiles. Lassée, l’une des filles ouvre les yeux et tombe alors lentement sur la plage où elle s’endort.
La lune emmène donc la deuxième sœur chez lui.
–Tu peux ouvrir les yeux. Tu es ma femme maintenant, dit-il. Pendant que je travaillerai, tu pourras te promener partout dans le ciel. Seul l’accès à ces deux barabara, là-bas, t’est interdit.
Restée seule, la jeune épouse va donc se promener et rencontre d’innombrables hommes étendus à plat ventre, le visage enfoui dans le sol moelleux.
–Bonjour ! leur dit-elle
Mais personne ne répond à ses saluts, jusqu’à ce que l’un d’eux se retourne
–Merci de ne pas me déranger dans mon travail, lui dit-il en la toisant de son œil unique et elle réalise que tous les hommes n’ont qu’un œil.
Déçue, la jeune fille explore les barabara interdits et y découvre des quarts de lune, des demi-lunes et des pleines lunes. Les trouvant très jolis, elle en met un sur son visage, comme un masque et s’amuse à s’observer dans le miroir. Malheureusement, au moment de l’enlever, cela s’avère impossible ! Elle rentre alors chez elle, penaude.
Mi en colère, mi amusé, la Lune lui enlève le masque sans difficulté.
–Les hommes que tu as vus, explique-t-il, sont les étoiles. La nuit, ils placent leur œil unique à travers le toit du ciel pour qu’on le voie briller depuis la Terre. Il ne faut pas les déranger. Mais si tu t’ennuies, tu peux m’aider dans mon travail, prendre ma relève de la pleine lune au dernier croissant pour que je me repose.
Pour avoir un bébé, les futures mamans alsaciennes doivent mettre quelques morceaux de sucre sur le rebord de la fenêtre pour attirer la cigogne qui leur apportera l’enfant.
C’est pour cela qu’une cigogne volant ou s’installant au-dessus d’une maison est annonciatrice d’une future naissance.
Tous les alsaciens savent que la cathédrale de Strasbourg est construite sur des pilotis de bois plantés dans un lac souterrain se trouvant sous celle-ci.
C’est dans ce lac que naissent les bébés de toute la région dont les âmes, tombées du ciel avec la pluie, ont été réincarnées en nouveau-nés. Les soirs de grand silence, on peut entendre le bruit des rames d’une barque à fond plat sans passeur qui rode sur le lac pour recueillir les bébés.
La cigogne va alors chercher le bambin sous la cathédrale, grâce à une entrée dans le souterrain qui, selon la légende, se trouve dans la cave d’une maison juste en face de la cathédrale. La cigogne survole ensuite la région, le bébé emmitouflé dans un linge, afin de le livrer à la maman qui a passé commande.
Maintenant que nous sommes suffisamment grands, nous savons tous pourquoi et comment en Alsace les bébés sont livrés par des cigognes dès qu’un papa et une maman en ont le désir…
La manticore est une bête mangeuse d’homme originaire de Perse. Elle est généralement représentée avec un corps de lion, une tête d’homme parée ou non de cornes, une triple rangée de dents et parfois des ailes de chauve-souris. Elle est également pourvue d’une queue de scorpion dont elle se sert pour immobiliser ses proies avant de les dévorer entièrement.
Elle est souvent représentée dans les bestiaires médiévaux comme un symbole du mal.
Il y a très longtemps en Chine, six chevaux qui cherchaient un meilleur habitat croisèrent une tortue boiteuse, nommée Bo bie qian li, en route pour le paradis des animaux. Celui-ci était, selon elle, situé à 1000 ou 2000 li au sud. Comme elle avançait à un rythme très lent, les chevaux lui demandèrent si elle pensait y parvenir un jour. « Bien sûr ! répondit-elle. Mais pour cela il faut que je continue d’avancer ! » Et elle reprit sa route.
Tandis que les chevaux se disputaient pour trouver un raccourci et partaient chacun de leur côté dans l’espoir d’arriver plus rapidement, la tortue boiteuse après de longues années de marche, finit par parvenir au Paradis où elle les attendit longtemps sans jamais les voir arriver.
Connaissez-vous la légende de l’ange de l’oubli ? A sa naissance, un bébé connaît tout. L’amour, l’histoire, les guerres, les sentiments. Il connaît toue la mémoire de l’histoire de l’humanité. Mais arrive alors l’ange de l’oubli. L’ange pose son doigt sur la bouche du bébé : « Chut » lui dit-il, lui intimant l’ordre de tout oublier. Ainsi le bébé doit tout réapprendre, depuis le début. Et savez-vous quelle est la preuve de l’existence de l’ange ? C’est la petite trace que nous avons tous au-dessus de nos lèvres. C’est l’empreinte de l’ange de l’oubli…
Avant de partir pour les Croisades, le chevalier Raoul de Créqui offrit à son épouse, en gage d’amour, un demi-anneau d’or dont il conserva l’autre moitié.
Fait prisonnier lors d’une bataille, on le crut mort. Il finit cependant par rentrer chez lui après plusieurs années, et se fit reconnaître de son épouse grâce à son demi-anneau.
Lors d’une période de grande famine, le peuple Lakota envoya deux chasseurs trouver du gibier. Alors que, ne trouvant rien, ils étaient découragés, ils crurent voir venir vers eux un bison blanc. Mais en s’avançant, ils virent que c’était une femme d’une extrême beauté. L’un des deux hommes s’approcha d’elle avec des intentions impures. Un nuage l’enveloppa, et lorsqu’il se dissipa il ne restait plus de lui qu’un tas d’os.
La jeune femme demanda à l’autre chasseur de l’emmener à son village car elle avait un message à délivrer à son peuple. Elle y fut reçue avec respect et remit au chef une pipe sacrée. C’était une pipe en terre rouge ornée d’un bison, avec un manche en bois et des plumes. Elle représentait tous les peuples et toutes les choses de l’univers, qui étaient liés à celui qui fumait la pipe.
« Tous envoient leurs voix au Grand Esprit, expliqua-t-elle. Quand vous fumez avec la pipe, vous priez pour toutes ces choses et avec elles. »
Ensuite elle enseigna aux hommes les sept cérémonies qui leur permettent d’expérimenter les dons de voyance et de guérison que les femmes possèdent naturellement grâce à leur « lunes ».
En repartant dans la Prairie, elle se changea en bison blanc, puis roux, jaune et noir, avant de disparaître derrière une colline. Quand les Lakota regardèrent du haut de cette colline, ils virent un troupeau de bisons qui permit au peuple de survivre.
Le minotaure était un homme à tête de taureau, issu des amours de Pasiphaé avec un taureau blanc envoyé par Poséidon. Minos, pour se venger de l’infidélité de son épouse Pasiphaé, enferma la créature dans un labyrinthe construit par Dédale. Tous les 9 ans (ou tous les ans, selon les mythes), on lui livrait 7 jeunes hommes et 7 jeunes filles à dévorer.
Thésée se porta volontaire pour être sacrifié. Mais auparavant il avait gagné l’amour d’Ariane, demi-sœur du Minotaure. Elle trahit ce dernier en aidant Thésée à le tuer et à sortir du labyrinthe grâce à un fil qu’elle lui avait confié et qu’il déroula pour retrouver son chemin.
Une calebasse monstrueuse se trouvait à l’entrée d’un village et dévorait tous les humains qui passaient près d’elle.
Un jour que son fils venait d’être dévoré, une femme du nom de Kalba alla trouver la sorcière pour qu’elle l’aide à le libérer. La sorcière envoya Kalba chercher le bélier divin qui vivait dans le ventre de la terre. Après avoir marché très loin et très longtemps, Kalba le trouva et revint avec lui auprès de la sorcière. Cette dernière se mit à chanter les méfaits du monstre-calebasse, et son chant embrasa le bélier qui, furieux, fonça tête baissée sur la calebasse. Le choc fut si terrible que le bélier fut précipité au fond du ciel, et que la calebasse s’ouvrit comme un fruit mûr.
A l’intérieur se trouvaient tous ceux qu’elle avait dévorés, couchés les uns sur les autres. Ceux du haut étaient blancs, ceux du deuxième rang étaient jaunes, ceux du troisième rouges, et ceux sur qui reposait tout le monde étaient noirs. Ils furent tous délivrés, et c’est ainsi que furent créer les quatre races humaines.
Telle est la vérité. Ceux qui ne me croient pas ne sont que des enfants aveugles, ils ne comprennent rien aux mystères du monde.
Il y a bien longtemps en Chine, vivait un pauvre jeune homme nommé Mia Liang qui rêvait de devenir un grand artiste peintre. Une nuit, il reçut dans ses rêves un pinceau magique capable de donner vie à chacun de ses dessins. Emprisonné par le seigneur local, il parvint à s’enfuir en peignant une échelle et une fenêtre ouverte. S’envolant sur le dos d’un dragon qu’il avait dessiné, Mia Liang s’installa dans un petit village et jura de ne plus jamais achever ses toiles.
Mais les hommes de l’empereur le retrouvèrent et il fut emmené au palais. Là, l’empereur lui ordonna de peindre un arbre d’or sur une île et un bateau pour l’y conduire. Mais il lui demanda de peindre tellement de vent que le bateau coula en laissant l’empereur prisonnier à jamais sur son île.
Il était une fois un samouraï dont la grande sagesse était connue à travers tout le Japon. Un jour sa route croisa celle d’un autre samouraï fanfaron, qui se vantait de ses fabuleux exploits auprès de tous ceux qu’il rencontrait. Il parlait haut et fort pour que chacun puisse l’admirer. Seul notre samouraï restait indifférent à ses histoires.
Vexé, le vantard se fâcha :
–Vous êtes un samouraï comme moi, vous devriez m’encourager et raconter vos propres exploits !
–Je n’ai rien à raconter car mon école est une école sans armes, répondit l’autre
–Vous plaisantez ! Et comment comptez-vous vous battre sans armes ? Je vous mets au défi de me vaincre !
Le sage samouraï accepta le défi mais demanda à ce que l’affrontement eut lieu sur dans un endroit désert, pour ne blesser personne. Ils embarquèrent donc tous les deux pour une île inhabitée des environs. Une fois le bateau arrivé sur la rive, le fanfaron, pressé d’en découdre, fut le premier à y sauter. Le deuxième samouraï s’empara alors calmement de la rame et d’un coup recula le bateau jusqu’au milieu des flots.
Etonné le vantard le vit s’éloigner
–Lâche ! cria-t-il. Reviens te battre !
Mais le sage samouraï lui cria depuis son embarcation :
–Voilà comment est mon école sans armes.
Un jour le jeune paysan Makoto trouve une grue blessée qu’il soigne avant de la laisser s’envoler. Le soir même, alors qu’une tempête se prépare, une jeune femme nommée Saori vient lui demander asile. Les deux jeunes gens ne tardent pas à tomber amoureux et décident de ne plus se quitter. Mais l’hiver arrivant, les vivres viennent à manquer. Saori propose alors à Makoto de tisser des étoffes qu’il pourra vendre au marché, contre la promesse de ne jamais ouvrir la porte de l’atelier où elle travaille.
Malgré son inquiétude, Makoto respecte sa promesse et grâce aux efforts et aux talents de Saori qui tisse de magnifiques étoffes de soie où s’étendent des ailes de grues majestueuses, ils survivent à la rudesse de l’hiver. Mais le succès de leurs étoffes est tel qu’un seigneur leur commande une œuvre encore plus belle. Craignant pour la santé de sa bien-aimée qui s’épuise à la tâche, Makoto tente de la sauver au prix de sa promesse. Entrant dans l’atelier, il découvre que Saori est en fait une grue blanche, et son secret dévoilé, celle-ci s’envole pour ne plus revenir…
Alors qu’un bateau s’était échoué sur la côte, un jeune pêcheur boulonnais nommé Jean-Baptiste tenta de porter secours à un des membres de l’équipage, mortellement blessé. Pour le remercier, l’homme lui offrit, avant de mourir, un petit moulin magique.
–Il te suffira, expliqua-t-il, de dire « Petit moulin par ton maître le prophète, je te l’ordonne, fais ceci ou cela » et le moulin te servira. Pour l’arrêter, tu diras de la même manière « Petit moulin, par ton maître le prophète, je te l’ordonne, arrête de travailler »
Rentré chez lui, le pêcheur fit ainsi apparaître de l’eau de vie, des pièces d’or et toutes les choses dont il avait besoin, grâce au moulin et à la formule magique. Cependant, dans le voisinage l’existence du moulin fut vite connue de tous, et chacun était envieux de la bonne fortune de Jean-Baptiste. Un jour un homme qui l’épiait le vit se mettre à table :
–Petit moulin, par ton maître le prophète, je te l’ordonne, fais de la soupe et du pain.
Une fois que le moulin eut obéi, l’homme s’enfuit décidé à s’en emparer dès que possible. Le lendemain il attendit le départ du pêcheur, pénétra chez lui et déroba le moulin magique. Or cet homme était commis de cuisine sur un bateau qui quittait le port le jour même. Une fois à bord il s’aperçut qu’il n’avait pas de sel pour le repas des hommes. Il prit alors le moulin, prononça la formule magique et obtient tout le sel qu’il voulait. Mais il ne connaissait pas la formule pour l’arrêter et du sel emplit bientôt la cuisine et déborda sur le pont. Prenant peur, les membres d’équipage jetèrent le moulin par-dessus bord où il coula au fond de la mer. Depuis il n’arrête pas de travailler.
C’est la raison pour laquelle l’eau de la mer est désormais salée.
Un vieux tigre désirait devenir un homme. Inscrite dans les pierres d’une caverne mystérieuses, il avait découvert une formule magique qui lui indiquait comment se transformer en homme. Après cinq jours et cinq nuits à réciter la formule magique, le tigre se transforma enfin. Mais après sa métamorphose, il s’aperçut qu’il avait toujours sa longue queue de tigre féroce. En découvrant le reste des instructions gravées, il comprit que s’il voulait qu’elle disparaisse, il devait manger trois enfants le jour même.
Il se rendit donc au village et attira un garçon avec des bonbons empoisonnées et celui-ci tomba vite dans un profond sommeil. Le tigre humain emmena le garçon dans sa grotte et repartit au village. Usant du même stratagème, il s’empara ensuite de l’aînée de la famille Lin. Pour le dernier enfant, il se fit passer pour la vieille tante des enfants chargée de les garder, mais ayant deviné le piège la rusée petite sœur parvint à s’échapper avec son petit frère et à sauver tout le monde des griffes du méchant tigre.
©Office de la télévision éducative de l’Ontario
Dans un village de pêcheurs en pirogue vivaient une grand-mère et ses trois petits fils. Chaque matin elle préparait le repas pour les garçons et gardait un bol pour elle-même, qu’elle mangeait le soir en rentrant des champs. Plusieurs soirs de suite elle découvrit son bol à moitié vide.
La vieille interrogea ses petits-fils et aucun d’eux n’avoua avoir volé les repas. Furieuse, elle décida de les emmener auprès du génie de la lagune qui saurait deviner la vérité.
L’aîné et le deuxième garçon entrèrent dans l’eau jusqu’aux genoux, et chantèrent chacun leur tour : « Si j’ai volé ou menti, tu peux m’emporter, génie ». Rien ne se passa. Puis ce fut au tour du plus jeune qui commença à réciter en tremblant : « Si j’ai volé ou menti, tu peux m’emporter… ». Des vagues se formèrent alors sur l’eau et le génie de la lagune surgit, entrainant l’enfant vers le fond.
Regrettant ce qu’elle venait de faire, la grand-mère attrapa son petit-fils par les cheveux pour tenter de le sauver. Mais les cheveux mouillés glissèrent de ses mains, laissant de petites lignes sur ses paumes, et le génie emporta l’enfant dans son royaume.
Depuis ce jour-là, les paumes ne sont plus lisses comme autrefois, mais couvertes de lignes fines.
Le jeune Pukiluk n’a jamais été un très bon pêcheur. Malgré sa bonne volonté lors de ses sorties en mer avec ses oncles, il rentre toujours bredouille. Malheureusement, dans ce village de l’île Kodiak où l’on vit de la pêche, il lui devient difficile de subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère.
Afin de l’aider, cette dernière va trouver le chamane qui lui explique le rituel à accomplir.
Le lendemain, grâce au bois amené par Pukiluk, sa mère prépare un grand feu et un bain de vapeur dans une petite pièce où il reste nu sans boire ni manger durant cinq jours. Puis le feu s’éteint et Pukiluk s’endort. A son réveil, il trouve à ses pieds un minuscule umiak, avec à son bord cinq hommes tout aussi minuscules qui chantent d’anciennes mélopées oubliées. Lorsqu’il se penche vers eux ils disparaissent dans la terre.
Pukiluk rentre alors chez lui avec son umiak miniature. Et le lendemain, il retourne à la pêche dans son nouveau kayak et alors que sa mère l’attend sur la plage, il revient chargé de morues, merlans, flétans et harengs.
Sa rencontre avec les nains a porté chance à Pukiluk pour le reste de sa vie…
Au cœur de la forêt russe Ivan et Natacha vivaient si pauvrement avec leur cinq filles qu’ils furent contraints d’envoyer l’aînée Katérina travailler chez la sorcière Baba Yaga. Or, celle-ci était connue pour dévorer les enfants. Afin d’aider Katérina, ses sœurs se cachèrent donc sous son jupon.
Voyant que toutes ses filles étaient parties, Natacha fabriqua des poupées à leur effigie, et pria pour qu’elles les protègent.
Pendant ce temps, les cinq sœurs ayant chacune un don particulier servirent Baba Yaga et finirent par découvrir qu’elle était en fait une tsarine victime d’un terrible maléfice. Elles parvinrent à l’en délivrer en échange de sa fortune.
Les filles rentrèrent alors chez elles, et Natacha offrit les poupées à la tsarine, en souvenir. Celle-ci, redevenue une douce jeune femme trouva un mari et eut une fille surnommée Matriochka qui avait pour seuls jouets les poupées gigognes offerts par Natacha dont elle ne se séparait jamais.
Glaucos, pourtant fils de Poséidon, était un simple pêcheur. Un jour qu’il étendait ses filets dans l’herbe pour compter ses poissons, il constata que ceux-ci reprenaient vie et se jetaient un à un dans l’eau. Pensant que l’herbe sur laquelle ils étaient posés devait être magique, Glaucos en arracha une poignée et l’avala. Aussitôt, il se sentit irrésistiblement attiré par la mer dans laquelle il plongea. Ilfut alors accueilli par les divinités marines qui en firent l’un des leurs et changèrent son apparence. Sa barbe, ses cheveux et ses sourcils poussèrent et devinrent blancs, sa poitrine se couvrit d’algues et une nageoire poussa au bout de ses jambes. Il reçut également le don de prophétie dont il se servit notamment pour aider les Argonautes. Certaines versions du mythe en font même le pilote du navire Argo, dont il aurait été le concepteur.
Les gorgones, trois sœurs, étaient des créatures marines monstrueuses qui figeaient quiconque osait les regarder dans les yeux. Des trois, la plus connue, Méduse, est aussi la seule mortelle.
Jeune fille elle était très belle, notamment grâce à une magnifique chevelure, et attira la convoitise de Poséidon qui la séduit ou la viola selon les versions du mythe. Par jalousie, Athéna lui donna alors son apparence monstrueuse en changeant notamment ses cheveux en serpents. Le héros Persée lui trancha la tête, ce qui eut pour effet de donner naissance à Pégase le cheval ailé et au géant Chrysaor.
Pégase est un cheval blanc ailé, fils de Poséidon et de la gorgone Méduse. Il serait né, avec son frère Chrysaor, selon les différentes versions du mythe, du sang de leur mère ou de son corps au moment de sa décapitation par Persée.
Il fut successivement la monture de plusieurs héros, notamment Bellérophon qui voulut s’élever jusqu’au mont Olympe mais chuta, victime de son orgueil ou désarçonné par Pégase.
Ami des muses (dont il aurait créé la source d’un coup de sabot), Pégase symbolise encore aujourd’hui l’inspiration poétique.
Zeus finit par le changer en constellation.
Psyché (âme) était la fille d’un roi, d’une telle beauté qu’elle éveilla la jalousie de la déesse Vénus à laquelle on la comparait. Néanmoins, elle ne trouvait pas d’époux. Son père alla consulter un oracle qui préconisa d’abandonner la jeune fille sur un rocher où un monstrueux serpent volant viendrait la prendre pour femme. Désespéré, le père obéit néanmoins, abandonnant sa fille à son destin.
Psyché fut alors enlevée par Zéphyr, le doux vent de l’ouest, qui la déposa dans un palais où elle fut accueillie par un festin. Plus tard, dans l’obscurité de la chambre, elle fut rejointe par son nouvel époux qui lui demanda de ne jamais chercher à connaître son identité. Chaque nuit il la retrouvait, échangeant étreintes et mots doux, avant de la quitter à l’aurore.
Un jour les sœurs de Psyché lui rendirent visite dans le palais. Jalouses de son bonheur, elles la persuadèrent que son époux était un monstrueux serpent volant qui finirait par la dévorer. Terrifiée à cette idée, Psyché alluma une lampe à huile pendant le sommeil de son époux et découvrit le plus beau jeune homme qu’elle ait connu, Cupidon lui-même, qui était tombé amoureux d’elle en se blessant avec sa propre flèche. Une goutte d’huile brûlante tomba sur l’épaule du dieu qui se réveilla et s’enfuit aussitôt, furieux d’avoir été trahi.
Prise de remords, Psyché se jeta dans une rivière avant d’être recueillie par le dieu Pan qui lui conseilla de reconquérir l’amour de Cupidon. Elle erra donc de temple en temple pour finir par arriver chez Vénus. Celle-ci, toujours jalouse, avait enfermé Cupidon dans son palais et fit de Psyché son esclave, l’obligeant à accomplir des tâches impossibles. A la fin, ayant récupéré une parcelle de la beauté de Prosperine la reine des Enfers, Psyché pensa que cela pourrait l’aider à reconquérir Cupidon. Elle ouvrit donc la boite et se retrouva immédiatement plongée dans un sommeil profond, proche de la mort.
Cependant, Cupidon parvint à se délivrer et toujours amoureux d’elle, réveilla Psyché avec une de ses flèches. Il l’emmena auprès de Jupiter qui célébra leurs noces en présence de tous les dieux, même Vénus, apaisée. Ayant bu de l’ambroisie, Psyché devint immortelle et donna naissance à une fille nommée Volupté.
Castor et Pollux sont comme leurs sœurs Clytemnestre et Hélène, les enfants de Léda, épouse de Tyndare le roi de Sparte. Selon une des différentes versions du mythe Léda aurait été séduite par Zeus ayant pris l’apparence d’un cygne. Elle donna naissance à deux œufs, l’un contenant Castor et Clytemnestre les enfants mortels de Tyndare et l’autre contenant Pollux et Hélène, enfants immortels du dieu Zeus.
Les deux frères participèrent à de nombreuses batailles et aventures, notamment avec Jason et les argonautes. Castor fut tué au combat et Pollux voulant partager son immortalité avec son frère, ils passèrent alternativement chacun six mois sur terre et six mois en enfer, avec la permission de Zeus. Finalement transportés aux cieux, ils devinrent la constellation des Gémeaux.
Les centaures formaient un peuple sauvage d’aspect monstrueux avec un buste et une tête d’homme et un corps de cheval. Ils étaient connus pour leur brutalité. En Grèce, mis à part Chiron et Pholos, issus d’une lignée différentes, ils symbolisaient la sauvagerie et l’animalité par opposition à la civilisation.
Les faunes étaient des divinités champêtres pourvus d’oreilles pointues, ainsi que de cornes et de pieds de chèvres ou de bouc. C’étaient un des symboles de la fertilité. Ils s’apparentent aux satyres grecs et sont parfois associés au dieu Pan.
Le sphinx ou la sphinge (A ne pas confondre avec le Sphinx égyptien) était une créature mythologique possédant un buste de femme, un corps de lion et des ailes d’oiseau. Envoyée à Thèbes pour punir les habitants de leur impiété, elle posait une énigme aux voyageurs et dévoraient tous ceux qui ne pouvaient la résoudre. Œdipe fut le seul à réussir cette épreuve et obtint de ce fait le droit d’épouser Jocaste veuve de Laïos, roi de Thèbes, en ignorant qu’elle était sa propre mère. Selon une version du mythe, le Sphinx fut tué par Œdipe et selon une autre il se suicida en se jeta du haut de son rocher une fois son énigme résolue.
Autrefois le corbeau arborait un beau plumage, avec des plumes de toutes les couleurs.
Les autres oiseaux l’admiraient et lui faisaient des compliments :
– Ton plumage est magnifique, tu es superbe.
Alors le corbeau, très fier, répondait :
– Et vous, comment se fait-il que vous soyez si laids ? Vos plumes sont ternes et sales. J’ai peur de me salir si je reste avec vous !
Et il s’envolait vite.
Et il chantait :
– C’est moi le corbeau. C’est moi le plus beau de tous les oiseaux. Le plus beau des oiseaux du bois.
Mais un jour, un incendie éclata dans la forêt. Le soleil brillait et les flammes étaient de toutes les couleurs. Il y avait des flammes bleues, rouges, jaunes, orange, mauves, violettes…
Le corbeau devint furieux en voyant le feu. Il s’écria :
– Comment tu oses te comparer avec moi!
Et le corbeau, fou de rage, se précipita sur le feu pour le frapper.
Il y pénétra, il tomba, il se brûla et se mit à hurler. Et ses belles plumes furent toutes brûlées.
Et c’est pour ça que depuis les corbeaux sont tout noirs et qu’ils ne savent plus chanter, ils poussent de vilains cris.
Amoureux, le roi Dushyant épouse en secret Shakuntala. Mais le lendemain des noces, victime d’une malédiction, il oublie sa bien-aimée. Celle-ci enceinte et rejetée par son époux se réfugie dans une montagne sacrée en jetant son anneau de mariage dans un lac.
Des années plus tard, le roi Dushyant retrouve son anneau et se souvient alors de Shakuntala et se désespère de ne pas la retrouver.
Or un jour, survolant la terre sur le chariot du dieu Indra, il aperçoit la montagne dorée qui l’attire. Il s’y rend et rencontre un enfant qui s’avère être son fils et celui de Shakuntala de qui il se fait reconnaître grâce à l’anneau. Ensemble ils élèvent alors leurs fils qui deviendra Bharat, grand empereur qui unifiera les royaumes.