“On sait jamais quand une histoire commence…”, ce sont les premiers mots de la pièce de Wajdi Mouawad, Un obus dans le cœur, qu’on a tous eu le plaisir de voir dans la grange. Hier soir, les enfants de la Maison Vive m’ont rendu visite au pigeonnier. Nous avons observé et analysé des affiches, on a fouillé un peu dans mes carnets, on a parlé de la relation qu’on peut avoir avec le dessin, avec le fait de tenir des carnets, parfois comme des carnets secrets. Le dessin peut être une manière d’exprimer des peurs, des inquiétudes, de débusquer des monstres qui se baladent en nous. C’est une façon d’apprivoiser tout ce monde là. L’apprivoiser pour le dépasser. Un peu comme dans la pièce où le garçon finit par triompher du monstre qui lui fait si peur. Et le dessin c’est aussi de la joie, du bonheur, du plaisir à vivre seul, et aussi à partager. Le dessin ça ressemble parfois à un saut dans le vide. On flirte souvent avec le raté, avec le “c’est trop moche !“, avec le “je suis nul !“, avec le “je saurais jamais faire ça!”, mais on va pas s’arrêter à ça quand même, faut continuer, travailler, faut pas lâcher l’affaire. Et puis est-ce que c’est si raté que ça d’ailleurs ? Un dessin on peut le laisser tomber et y revenir le lendemain, et soudain ce qu’on croyait être une méchante crotte, après deux trois touches de peinture ici ou là, un trait de crayon par ici… Tiens… Peut-être que j’aime bien ce dessin finalement…
En tout cas, rendez-vous a été pris immédiatement avec Adrien, et aujourd’hui, à 16 h, nous nous sommes retrouvés au pigeonnier, avec Alice (avec Alice on a commencé à travailler sur un truc, mais c’est secret professionnel pour l’instant).
Alors on a pris une grande feuille de papier, on a pris du fusain, on s’est mis debout devant la feuille et puis…