Lettre de Shila : “À la rencontre de l’artiste Paris Mohan Kumar, artiste peintre et écologiste”

Chers enfants,

Je connais tout votre intérêt pour les activités culturelles et sportives dont vous bénéficiez, entre la musique, la danse, le cirque et le théâtre, le sport et le bien-être. Emmanuel et Henri m’ont dit que chaque année vous accueillez des artistes en résidence. Quelle chance vous avez de pouvoir ainsi être en contact direct avec des écrivains, sculpteurs, charpentiers de marine…

Ma chère voisine, Jis, m’a parlé d’un artiste peintre du Kerala, Mister Paris Mohan Kumar, qui a longtemps vécu à Paris (24 ans) et qui a son domicile à Mahé au Kerala.

Je suis sûre que vous aimeriez l’avoir en résidence à Boulogne, tellement Jis m’a parlé de lui de façon passionnante. Elle l’a rencontré cet été à Cochin.

Jis m’a dit que Mister Paris Mohan Kumar est tout d’abord un grand peintre, reconnu par l’Unesco, désigné en 1988 comme l’un des quarante plus grands artistes du monde.

Sa notoriété ne s’arrête pas à son art. Mister Kumar est aussi un ardent défenseur des forêts et de l’environnement.

Il est très engagé auprès des adivasis de Wayanad, ces communautés tribales qui vivent pauvrement et dont la survie dépend de la forêt voisine et de la rivière Kabini.

Wayanad est un district montagneux à trois cents kilomètres de chez moi. Mes cousins, éléphants sauvages, y vivent dans les parties forestières.

L’article suivant parle de son engagement :

Son art maintenant, aussi effusif et évocateur qu’avant, comble sa quête sociale. Lui, avec des amis partageant les mêmes idées, travaille à la sauvegarde des forêts et avec les communautés qui s’y trouvent ; il prend une licence artistique pour propager un nouveau mode de vie aux habitants. « Nous devons humaniser l’homme pour le bien de la nature, pour la femme et les enfants », déclare Mohan Kumar.

Certains des changements qu’ils ont apportés sont la façon dont les habitants abordent la nature. Auparavant, les serpents étaient tués sans scrupule, mais plus maintenant. Dirigé par lui, son groupe fournit des céréales aux agriculteurs pour les terres forestières et rachète les produits. Ils le commercialisent également. Leurs efforts ont abouti à un système dans lequel une nourriture abondante et une rémunération pour les familles entrent en jeu. Le travail singulier de Mohan Kumar a consisté à encourager les femmes à préparer des cornichons et des collations indigènes qui sont commercialisés.”

Mister Kumar a ouvert une galerie d’art à Fort Kochi (Cochin), en 2017, où ses œuvres sont exposées. La galerie a également un espace où les adivasis peuvent exposer et vendre leurs produits fabriqués localement.

Son engagement auprès des communautés tribales de Wayanad se situe dans la durée, depuis quatre décennies. Il doit combattre contre une forme de mafia qui s’empare des terres et des forêts.

Je suis vraiment très admirative de l’art et de l’action de Mister Paris Mohan Kumar, et je remercie mille fois Jis de me l’avoir fait connaître, car en protégeant les forêts de Wayanad, c’est aussi mes chers cousins, les éléphants sauvages, qu’il protège.

Il me fait penser à Sunderlal Bahuguna, l’homme qui a appris à embrasser les arbres, et des Bishnoïs, dont je vous ai parlé récemment.

Il me fait aussi penser à un autre artiste dont je vous ai parlé, Mister Vipin K. Nair qui a peint les mangroves.

Voilà chers enfants une belle personne que vous pourriez inviter en résidence, mais je crois que ses activités le retiennent à Cochin et à Wayanad.

Je vous fais de gros bisous,

A demain,

Shila