Chers enfants,
Je vous ai parlé de la Kumbh Mela qui est le plus grand pèlerinage du monde et qui a lieu actuellement à Haridwar dans l’état de l’Uttarakand, si loin de chez moi, à 2900 kilomètres.
Mon cher cornac m’a dit qu’il n’était pas possible de s’y rendre, j’aurais pourtant été ravie de recevoir la bénédiction de Narayan Nand Giri Maharaj, le plus petit des sâdhus du monde.
Narayan Nand Giri Maharaj est un naga sâdhu qui mesure 45 centimètres et pèse 18 kilos. “Naga sâdhu” signifie un “moine nu”.
Cela signifie qu’il renonce à tout, même aux vêtements, et cela par tous les temps, qu’il fasse très froid ou chaud. Mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un article qui raconte bien cette incroyable histoire :
“Narayan Nand Giri Maharaj, un saint naga de 55 ans, mesurant 18 pouces et pesant 18 kilos, est devenu un centre d’attraction à Haridwar Kumbh. Satnarayan Pathak de Jhansi a pris l’initiation du renoncement en tant que Naga Saint-Nand Giri au Kumbh 2010. Depuis, il suit la tradition Sannyas. Le disciple de Nand Giri, Rajpal, l’aide avec les prières et tous les rituels quotidiens. Avant de prendre l’initiation au renoncement, il a dû écouter beaucoup de railleries pour sa petite taille. C’est la raison pour laquelle son esprit s’est tourné vers le renoncement.”
Moqué autrefois en raison de sa petite taille, Nand Giri est aujourd’hui très sollicité pour bénir les pèlerins de la Kumbh Mela.
Cela me rappelle ma lettre :
J’évoquais la rencontre entre l’homme le plus grand du monde avec le plus petit :
Être différent des autres peut-être parfois très difficile à vivre, ces exemples nous montrent comment la différence a pu également changer le cours de leur vie.
Les sâdhus en Inde sont une proportion non négligeable de la population indienne. Pour les hindous, ils sont des représentants terrestres des dieux et à ce titre sont généralement adorés. Les sâdhus représentent environ 0,5% de la population indienne, ce qui correspond à plus de cinq millions d’individus. Environ 10% seulement des sâdhus sont des femmes.
“Le mot sanskrit sādhu, qui signifie « saint », « excellent », et qui dérive peut-être de siddha, « celui qui détient un siddhi (pouvoir miraculeux) », sert à désigner les hindous qui font vœu de renoncer à la société. La classe des sādhus comprend des saints authentiques appartenant à différentes croyances, mais aussi des hommes (occasionnellement des femmes) qui ont abandonné leur famille pour se consacrer exclusivement à une discipline spirituelle et corporelle, des ermites, et même des magiciens et des diseurs de bonne aventure dont l’intention religieuse est parfois douteuse.
Les sādhus, qui dans l’Inde moderne se comptent par millions, peuvent vivre dans des communautés monastiques (matha) qui sont généralement la propriété d’un ordre particulier, errer seuls ou en petits groupes à travers le pays, ou s’isoler dans des grottes ou de petites cabanes. N’ayant plus d’identité légale, et portant un nom nouveau qu’ils ont reçu de leur guru ou choisi eux-mêmes, ils ne travaillent pas et font d’ordinaire vœu de pauvreté et de célibat ; beaucoup (les munis) font vœu de silence ; ils mendient leur nourriture, l’acceptent de n’importe qui. Leurs vêtements — certains sādhus, toutefois, sont nus — diffèrent selon la secte à laquelle ils appartiennent et consistent en général en une simple pièce d’étoffe, sans couture, de couleur safran (plus rarement blanche). Les sādhus ne se rasent plus, comme font les gens“.
Une belle explication de la vie des sâdhus est donnée dans l’article suivant :
J’aurais, chers enfants, tellement aimé rencontrer ces sâdhus, ces sannyassi et sannyassini qui se retrouvent à la Kumbh Mela, je suis émerveillée par leur façon de vivre, soit dans les forêts ou dans les grottes de l’Himalaya, en groupes ou seuls, ils me font un peu penser à mes cousins les éléphants qui organisent leur vie avec une grande sagesse. Par contre pour le renoncement, j’aurais beaucoup de mal à renoncer à mon sucre de canne non raffiné en grosses boules.
Je remercie mon cher cornac, Kuttan, de ne pas m’avoir emmenée à la Kumbh Mela, cette année, car c’est un peu de la folie ces rassemblements de millions de gens en période de pandémie. Il m’a dit que des chefs religieux sâdhus ont décidé de quitter le festival, en raison du non-respect de la distanciation sociale.
Des critiques se font beaucoup entendre, car ce n’est pas raisonnable de faire un tel festival en pleine pandémie. Des millions de personnes sont rassemblées pour le bain dans le Gange, à Haridwar, en ce mois d’avril 2021, avec le dernier grand bain le 27 avril.
Je m’inquiète vraiment pour la propagation de ce satané virus, qui touche des millions d’indiens.
Chers enfants, je vous demande de faire bien attention à vous, de bien vous protéger en respectant les consignes pour éviter d’être infectés par le virus.
Je vous fais de gros bisous,
A demain,
Shila