Chers enfants,
Je vous parlais de cette grande fête de Diwali, la plus grande fête de l’Inde, et plus particulièrement dans le Nord de mon pays.
À Delhi, la ville la plus polluée du monde, les habitants ont fait exploser des pétards la nuit du festival, malgré les interdictions, aggravant ainsi le niveau de la pollution.
À cette période de l’année, Delhi et d’autres villes du Nord de l’Inde connaissent une détérioration de la qualité de l’air en raison d’une combinaison de facteurs, et pas seulement à cause des feux d’artifice de Diwali.
Ceux-ci incluent : brûlage des cultures par les agriculteurs des États du Pendjab et de l’Haryana, émissions de gaz d’échappement des véhicules construction et activité industrielle à Delhi et ses environs, les conditions météorologiques dans la région piégeant les polluants dans l’atmosphère
Kuttan avait l’air soucieux en lisant son journal, le deepika, et de sa voix un peu moins douce que d’habitude, il m’a dit que c’est vraiment l’airpocalypse !!!
Et il m’a résumé l’article qu’il venait de lire :
« Le terme “Airpocalypse”, qui peut sembler un peu barbare, est né de l’association entre les mots “air” et “apocalypse”. On le rencontre de plus en plus souvent dans les titres des journaux du monde entier. Ce terme désigne un phénomène des plus alarmants concernant la pollution atmosphérique.
Les grandes métropoles asiatiques et notamment indiennes et chinoises sont les plus gravement touchées. Certains jours, les niveaux enregistrés dans des villes comme Dehli ou Pékin, dépassent de 30 à 40 fois le plafond de pollution recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ».
Kuttan m’a paru vraiment préoccupé par cette histoire, d’autant qu’il me dit que les dirigeants du monde sont réunis pas très loin de chez vous, à Glasgow, pour une conférence internationale des nations unies, appelée COP26. Ces dirigeants travaillent sur le changement climatique qui pose problème pour notre planète.
Pour nous, au Kerala, dans mon petit village de Kurichithanam, comme pour vous, à Boulogne, nous avons la chance de vivre dans des lieux où nous pouvons bien respirer : ici je suis entourée d’arbres qui me donnent de l’ombre et de l’oxygène. Emmanuel et Henri m’ont dit que, près de chez vous, vous avez trois belles forêts domaniales, les forêts de la Capelle, de Desvres et d’Hardelot.
Je sais aussi que vous vous apprêtez à planter une petite forêt à la ferme de Bertinghen, quel bonheur !!
Je souhaite vivement que mon pays, l’Inde, ses dirigeants et ses citoyens prennent en main ce grave problème, en prenant les mesures nécessaires pour diminuer la pollution. Kuttan me dit qu’à Delhi, l’espérance de vie est diminuée de 9 ans, en raison de la mauvaise qualité de l’air !!
Pourtant j’ai su par nos amis du petit journal de Bombay que la ville de Delhi a de nombreux arbres, qui captent le carbone et donnent de l’oxygène, mais cependant ils sont très insuffisants pour régler le problème de la pollution.
Emmanuel et Henri m’ont aussi dit que, dans le pays voisin de l’Inde, la Chine, ce problème d’airpocalypse est très présent. En 2013, les chinois ont dû faire face à une pollution terrible, obligeant à fermer les écoles, les usines, empêchant les gens de sortir de chez eux sans masque.
Des mesures ont été prises pour lutter contre ce fléau, en plus de la grande muraille verte de Chine, dont les travaux ont commencé en 1978, travaux qui vont se poursuivre sur un siècle, projet pharaonique qui devrait arrêter l’expansion du désert de Gobi en créant une forêt sur 4500 kms !!!!
Cette très belle chronique sur France culture explique comment la société civile chinoise lutte contre la pollution de l’air, un architecte italien de Milan, Stefano Boeri, a même été sollicité pour créer une ville forêt, la ville de Liuzhou.
Emmanuel et Henri m’ont aussi parlé de la grande muraille verte d’Afrique, commencée dans les années 2000 :
“C’est une bande de plus de 7 500 kilomètres qui traverse l’Afrique, du Sénégal à Djibouti. On l’appelle la grande muraille verte. … Son principe : une bande verte, une sorte de forêt de 15 kilomètres de large qui traverse toute l’Afrique sur 11 pays et plus de 7 500 kilomètres, entre le Sénégal et Djibouti.”
Bien sûr, chers enfants, comme vous le savez, rien n’est joué d’avance.
Pour moi l’éléphante philosophe, je sais que nous vivons dans un monde qui est comme le village de Kurichithanam, nous sommes dans l’interdépendance entre les arbres, animaux, les humains et tous les êtres vivants… Nous dépendons bien sûr de ce qui se passe ailleurs dans le monde, en Chine comme en Europe…
Les arbres ici, en plus de capter le carbone et de nous apporter de l’oxygène, nous apportent leur ombre si précieuse, c’est la meilleure des climatisations !!! Ici, tous prennent soin de nos arbres, replanter les arbres fait partie de nos habitudes.
Bien sûr, les efforts nombreux de ces gens qui plantent et soignent nos arbres ne suffisent pas face aux activités humaine inconscientes, faisant éclater des myriades de pétards ou brûlant tout ce qu’ils ont sous la main !!!
Quand Kuttan me parle des pays les plus pollueurs au monde, en regardant son journal, il cite en premier la Chine, puis les États-Unis et l’Union Européenne avant l’Inde, (voir le tableau ci-dessous)… Et avec notre population de près de 1,4 milliard d’habitants, je me dis que nous avons beaucoup de travail à faire mais que les autres pays doivent vraiment se retrousser les manches. Nous sommes vraiment tous dans le même bateau, comme vous dites à Boulogne !!!
Les dirigeants du monde vont peut-être prendre des décisions utiles à la 26ème réunion de L’ONU sur le climat, la COP26, croisez les doigts mes petits amis…
Quoiqu’il en soit je continue à lever ma trompe pour saluer les lady Tarzan du Jharkhand, les Plavu Jayan, Binu Kottayam, Abdul Kareem du Kerala et les scientifiques comme Jis qui s’évertuent pour la conservation de la nature et de l’environnement, ne se lassant jamais de planter, de soigner et d’éduquer…
Chers enfants, je vous fais de gros bisous et vive votre thème de l’année, l’arborescence !!
A demain,
Shila