Bonjour chers enfants,
Emmanuel, l’ami de mon cher voisin Henri, me dit que des fois vous jetez des cailloux. Moi, l’autre jour, j’allais sur un chemin pour aller brouter mes chères pousses de bambous, et j’ai marché sur un caillou un peu trop pointu au goût de ma patte. Ouille ouille ouille, satané caillou ! On se demande à quoi ça sert, c’est vrai, quoi : ça fait rien qu’à nous embêter.
Emmanuel m’a expliqué qu’il y a des personnes très sérieuses non loin de chez vous, non loin de chez moi, un peu bizarres, qui adorent étudier les cailloux.
Hum, mais pourquoi ils font ça ? En quoi un caillou pourrait être intéressant ? Et bien mes chers enfants, les cailloux peuvent nous raconter plein d’histoires, et ces curieuses personnes qui passent leur temps courbées pour regarder parterre avec des loupes et casser le caillou avec un petit marteau, sont les mieux placées pour nous raconter des aventures extraordinaires.
Du côté de chez vous, ces chercheurs de cailloux ont découvert que le sol bouge tellement sur les falaises, que des sols plus vieux remontent à la surface et remplacent des sols plus jeunes. Emmanuel me dit que cela se voit particulièrement bien sur la falaise au pied du fort de la pointe de la Crèche, quand vous sortez de Boulogne-sur-mer et qui vous longez la mer pour aller à la Maison du Sport du côté de Wimille. Des sols de 360 millions d’années sont à la surface de la falaise (vous pouvez même marcher dessus), alors qu’en principe ils devraient être recouverts par des sols de 200 millions d’années.
Mais qu’est-ce qui se passe à Boulogne, c’est extraordinaire !
Mon cher voisin Henri me dit que dans mon pays, les chercheurs de cailloux ont faite une découverte tout aussi sensationnelle : il existe un endroit où la composition du sol est la même que sur la planète Mars, alors que la distance entre la planète Terre et la planète Mars est d’un peu plus de 58 millions de kilomètres.
Je n’en reviens pas, j’ai l’impression que nous marchons comme des extraterrestres.
Mes chers enfants, moi l’éléphante philosophe, je me dis que ces voyages immenses dans l’espace et dans le temps ne serait-ce que lorsqu’on pose son pied pour avancer sont aussi beaux que les rêves de Monsieur Jules Verne.
Je comprends qu’il n’est pas la peine d’aller très loin pour être dépaysée : l’aventure commence dès que nous déambulons dans notre petit chez soi.
Vive la curiosité, vive la découverte.
Je vous embrasse très fort,
A demain,
Shila