Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Ce matin, broutant mes chères pousses apportées par Kuttan, je pensais à votre admiration pour ma grandeur. J’en rougissais, moi l’éléphante timide ; je suis à chaque fois gênée que vous me rappeliez que je suis beaucoup plus grande que vous.
Mon cher voisin Henri, voyant mes joues rougies par tant de complexe, m’a chuchotée que des animaux avaient vécu bien avant moi, et pouvaient être bien plus grands que je le suis.
Emmanuel, alerté par Henri de mes états d’âmes, a dit à Henri que ces animaux extraordinaires vous fascinent, et que vous aviez avec des artistes réfléchis à leur offrir des Maisons à la hauteur de leur gabarit :
Comment se peut-il que de si grands êtres n’existent plus au moment où je vous écris ? C’est vrai quoi, plus on est grand, plus on est fort.
Henri et Emmanuel m’ont expliqué que la taille n’y fait rien.
Mister Darwin dont je vous parlais hier a permis de comprendre aux humains qu’aussi puissant soit-on, le monde change et avec lui des espèces que l’on croyait puissantes peuvent disparaître, permettant à des beaucoup plus petites que soi, qui elles, ont pu survivre, d’engendrer à leur tour.
Emmanuel me dit que, du coup, les humains se souviennent des dinosaures par les os qu’ils trouvent régulièrement dans la terre.
Ainsi dernièrement d’une découverte incroyable à près de seize mille kilomètres de chez moi, en Argentine : des archéologues ont découvert le plus grand des plus grands dinosaures jamais repéré jusque-là.
Cette créature fait au moins huit fois ma taille ! Ouille ouille ouille.
Mais… Les dinosaures étaient-ils tous immenses ?
Emmanuel me dit que non, que les humains avaient découvert aussi des dinosaures super petits, plus petits que la taille d’une grenouille.
Ah bon ?
Et, est-ce que dans mon pays existaient aussi des dinosaures ?
Mon cher voisin Henri m’a dit qu’il y en avait plein, et que la star des dinosaures en Inde a été nommé « Rajasaurus » par les humains tant il les a impressionné :
Comme vous, chers enfants, les indiens sont passionnés par les dinosaures. Ainsi, une princesse a-t-elle décidée de consacrer sa vie à leur mémoire.
Je comprends que, comme les vaches et nous autres, les éléphants, les dinosaures sont devenus pour beaucoup des animaux sacrés.
Mais alors, si c’est tellement important, est-ce que vous autres, les humains, avaient vécu avec des dinosaures ?
Emmanuel me dit que ce n’était pas possible, que les humains sont apparus sur la Terre après la disparition des dinosaures. Emmanuel me dit que les dinosaures restent importants pour les humains, au point d’essayer de les à faire revivre au moyen de l’ADN dont je vous ai parlée dans une précédente lettre :
Reste à savoir si cette nouvelle coexistence serait de bon aloi, ce n’est pas sûr d’après ce que j’en comprends.
Et moi, l’éléphante ? Est-ce que mes ancêtres ont vécu au temps des dinosaures ?
Henri et Emmanuel m’ont dit que vous autres, les humains, pensez qu’un lointain, lointain aïeul éléphant, prénommé « Lisowicia bojani », à la fois moi, à la fois hippopotame et à la fois tortue, vivait avec les dinos.
Ouille ouille ouille, quel drôle de tête devaient avoir mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand-mère et mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand-père.
Mes chers enfants, je trouve cette aventure de la vie décidemment troublante mais passionnante, et vous propose d’écouter avec moi cette musique rigolote pour nous encourager à poursuivre la recherche de qui nous sommes :
Je vous embrasse très fort,
A demain,
Shila