Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Mon cher voisin Henri me dit que par chez vous, les températures ne furent pas très élevées ces derniers temps. J’espère que vous n’avez pas pris froid.
De même qu’il faut savoir s’acclimater aux températures chaudes de mon pays, l’apprentissage du froid est une qualité dont peu peuvent se targuer dans le monde, et dans la grande histoire de notre Terre.
Je vous ai souvent parlé de l’Himalaya :
Des Sherpas :
Je vous racontais aussi que mes ancêtres s’appelaient « les mammouths », qui parvenaient à vivre sur des sols froids :
Et bien mon cher Kuttan m’a raconté que très très loin de chez moi, en Sibérie, vivent encore à ce jour des peuples extraordinaires dont l’existence est en péril en raison des grandes crises environnementales ; changement climatique faisant fondre les sols glacés, pollution dramatique qui peint les chiens en bleu :
J’aimerais vous parler de ces terres que je ne connais pas, mais qui parlent à mon cœur ; vous parler du peuple Iakoute, du peuple Nénètse, du peuple Sugpiaq.
Ces humains, ces plaines enneigées, glacées, et les animaux de là-bas sont si beaux,
La relation aux animaux, aux plantes qui poussent vaille que vaille, en un mot : à la nature, est au-delà de la difficulté à vivre ; elle me parle.
Les parents sont tellement affectueux pour leurs enfants. De même l’ouverture d’esprit pour accueillir les étrangers. et leur faire comprendre ce que cela fait de vivre dans le grand froid avec du chaud dans son cœur.
Emmanuel, l’ami de mon cher voisin Henri, me dit que vous aviez créé avec Misses Sonya et Mister Drew, venus par chez vous après des milliers de kilomètres pour honorer ensemble les masques sacrés conservés avec l’accord de leur peuple au Musée de Boulogne-sur-mer :
Alaska Passé / Présent
Emmanuel me raconte ces rencontres avec Sonya et Drew ; quelle chance vous avez.
Mes chers enfants, ces peuples sont hélas en train de perdre leur monde physique, tant le réchauffement accéléré et anormal des températures crée de graves perturbations dans le sol sur lequel ils vivent.
Que pouvons-nous y faire, nous autres les animaux, les plantes, vous autres les humains ?
Mon cher voisin Henri me dit qu’il est sans doute trop tard, et que ces personnes, ces animaux, ces végétaux devront quitter leur terre au risque de perdre leurs traditions ancestrales, fondées sur le nomadisme.
Vous voyez chers enfants, si je me réfère à la lettre que je vous ai envoyé à propos des tziganes, je me dis qu’il ne fait plus bon être nomades de nos jours :
Est-ce à dire que nous verrons disparaître pour de bon ces mondes du grand froid ? Emmanuel me dit que les humains pensent les très grands froids revenir sur terre, mais pas avant mille ans. Une fois dit cela, m’a expliqué Kuttan, la vie peut continuer à vivre sous des formes minuscules, hors de portée dans les grandes profondeurs sous la glace et c’est une grande découverte des temps récents.
Je vous envoie cette superbe chanson Iakoute pour que nous n’oublions jamais leur beauté, leur dignité, leur importance dans notre philosophie de la nature, leur noblesse de cœur, et que nous soyons à leur côté en ces temps incertains :
A demain,
Bisous,
Shila