A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.
Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les dires élogieux d’Henri.
Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?
Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole. Shila vous répondra sans fautes.
Bonjour les enfants,
J’espère que vous vous portez bien !
Avant tout, excusez moi parce que je vous écris une très très longue lettre aujourd’hui ! Je pense que vous serez contents de tout ce que vous aurez appris à la fin.
Vu que nous sommes tous confinés, j’essaie d’apprendre des nouvelles choses sur le COVID-19 grâce à ma copine Jis.
Elle m’a dit que le Coronavirus est issu d’une grande famille de virus qui peuvent causer des maladies chez les animaux et chez les humains. Chez les humains, de nombreux coronavirus peuvent causer des problèmes respiratoires allant du rhume à des maladies graves. Le dernier coronavirus découvert récemment provoque la maladie “COVID-19”.
Tout le monde peut être contaminé par le COVID-19. La maladie se passe par les gouttelettes dispersées par la bouche ou le nez en toussant ou en éternuant. C’est pour ça qu’il faut rester à un mètre les uns des autres. Ces gouttelettes peuvent atterrir autour des personnes sur des tables, des poignées de portes ou des rampes d’escaliers. On peut être infectés en les touchant puis en se touchant les yeux, le nez ou la bouche. C’est pour ça qu’il est important de se laver les mains régulièrement avec du savon ou du gel hydroalcoolique. C’est pour ça aussi que beaucoup de pays demandent aux habitants de rester confinés chez eux.
Jis m’a expliqué comment le Kerala combat le COVID-19.
Le Kerala a commencé son confinement le 13 mars, bien avant le confinement officiel en Inde. Le premier malade au Kerala était le 23 janvier, un étudiant indien rentrant de Chine. Il n’y a pas eu d’infection jusqu’à l’arrivée d’une famille en provenance d’Italie le 9 mars. A ce moment là, le virus a commencé à infecter beaucoup de monde. Pendant ce temps là, d’autres cas ont été découverts dans d’autres Etats de l’Inde, souvent par de personnes qui venaient de l’étranger. Le confinement a officiellement commencé le 25 mars et a duré 21 jours. Je vais vous expliquer pourquoi le Kerala a mieux réussi son combat contre le COVID-19.
Depuis 50 ans, le Kerala est devenu un Etat qui protège ses habitants et qui les encourage a faire des études. C’est aussi pour ça que c’était facile de demander aux gens de rester confinés.
Le Kerala a aussi beaucoup d’hôpitaux, de centres de santé et de cliniques privées. On a demandé à tous les hôpitaux d’être prêts à isoler les patients atteints du COVID-19 au début de la pandémie.
Au moment où tout le monde était confiné, notre gouvernement a demandé aux médecins, infirmiers et policiers de s’occuper des gens et des patients. Tous les transports ont été interdits pendant quelques jours. Depuis le 5 mai, les déplacements limités sont autorisés.
L’Etat du Kerala contrôle la surveillance, le suivi des personnes infectées, le transport et les tests COVID-19. Ce système efficace a permis de suivre les patients et leurs familles partout au Kerala, même dans les plus petits villages.
La ministre de la santé a fait un très bon travail avec les professionnels de la santé, les scientifiques, la recherche de vaccins dans le combat contre le COVID-19.
Il y a aussi des personnes sans argent, sans nourriture et sans logement. Le gouvernement a alors distribué très fréquemment des plateaux repas et des produits d’hygiène à toutes les familles. Les sans-abris ont été herbergés dans des refuges.
Une autre action de l’Etat a permis d’aider les travailleurs immigrés, des personnes qui viennent souvent d’autres Etats de l’Inde pour travailler sur les chantiers ou autres. Tous ces travailleurs ne pouvaient pas rentrer chez eux car il n’y avait plus de transports. Le gouvernement a alors ouvert des cantines pour les travailleurs et les sans-abris. Quand le confinement a été prolongé, des trains spéciaux ont été affrétés pour leur permettre de rentrer chez eux. Les habitants du Kerala ont même donné aux travailleurs des paniers repas et de l’eau pour leurs trois jours de voyage.
Le ministre du Kerala a fait des conférences de presse tous les jours pour informer les habitants sur l’épidémie. Son charisme et son éloquence ont permis à la population de rester calme et confiante.
Kottayam, un district du Kerala, a même réussi à soigner du COVID-19 un couple âgé de 93 et 88 ans.
A ce jour au Kerala, 500 personnes ont été contaminées par le Corona Virus et 3 personnes sont décédées. C’est un succès sachant que 500 personnes peuvent mourir par jour dans certains pays développés. 30 personnes originaires du Kerala sont mortes du COVID-19 aux Etats-Unis. Le 5 mai, il y avait 15 nouveaux cas de Coronavirus au Kerala. Pendant ce temps là, dans le reste de l’Inde, le nombre de personnes contaminées augmentent beaucoup. Les habitants du Kerala restent positifs et espèrent que la situation s’améliorera très bientôt.
J’étais bien contente d’apprendre tout ça grâce à ma copine Jis. Elle m’a même dit qu’elle se sentait plus en sécurité au Kerala avec le COVID-19 que dans des pays développés comme les Etats-Unis où plus de gens mourraient.
Moi aussi j’en suis heureuse, j’ai horreur de cette petite bestiole.
Gros bisous les enfants et à demain,
Shila
(Images : fresques murales d’Anoop Radhakrishnan, caricaturiste à Cochin Ernakulam et ami de mon voisin Henri).