Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Mon cher voisin Henri me dit que la Maison du Cirque recrute des pirates pour préparer une grande fête de par chez vous, appelée « La fête de la mer » :
Ah chers enfants, petits filous que vous êtes.
Je suis sûre que les nombreux participants de ce grand rassemblement vont être éberlués par votre gouaille, votre façon d’alpaguer. Que j’aimerais être à vos côtés quand vous ferez des équipées pour prendre d’assaut les magnifiques bateaux arrivés au port.
Pourrez-vous m’envoyer une lettre d’invitation ? J’en parle à mon cher Kuttan et à mon cher Henri afin de vous rejoindre. Emmanuel me dit qu’il en a parlé aussi à Christophe et Elodie.
J’en suis ravie, vivement que je puisse vous rejoindre. Je cherche sans attendre un avion disponible entre chez moi et chez vous, j’ai posée une réservation pour atterrir sur l’aérodrome d’Alprech :
Kuttan m’a expliqué qu’au large, par chez moi, l’océan indien est une mer peuplée de pirates de longue date, et que des gars de votre pays n’y sont pas pour rien. Ainsi du surnommé « La Buse », natif de Calais, qui a moult fois arraisonné des navires naviguant vers mon pays.
Incroyable, chers enfants pirates.
Des milliers de kilomètres entre chez vous et chez moi, en bateau, contournant par le Sud le continent africain pendant des semaines et des semaines de navigation, au risque de se faire canonner par des marines de guerre protégeant le commerce royal. « La Buse » et son équipage avaient de la suite dans les idées. Je me demande quelle tête faisait le commandant du bateau quand il était piraté : ça devait être croquignolesque.
Henri m’a expliqué que mon océan, l’océan indien, est aujourd’hui encore réputé pour être un haut-lieu de la piraterie.
C’est une mer immense, me dit Henri :
Mer propice à toutes les mythologies, à toutes les rêveries, à tous les inattendus. S’il s’y trouve des pirates n’hésitant pas à rapiner les richesses qui flottent chemin faisant, il y aurait de même des créatures mystérieuses appelées « sirènes », et cela de très longue date :
Troublant chers enfants : des personnes à la fois humaine, à la fois animal qui barbotent au large devant ma plage. Cela me laisse songeuse.
Kuttan et Henri m’ont expliqué que si les pirates inspirent la peur, ces demoiselles sirènes sont au contraire sujettes au désir d’être rencontrées. Emmanuel, qui téléphonait à Henri pour lui passer le bonjour alors que nous étions en train de discuter au sujet de ces créatures charmantes, a souhaité me faire entendre une chanson qui célèbre la magie de rencontrer une sirène :
Ah, mes chers enfants, que je comprends tous ces humains qui furent intrigués, déstabilisés par ces personnages mythiques.
Si je ne connais pas bien le milieu aquatique, je me dis que c’est un monde passionnant à vivre ; dangereux mais fascinant.
La question est de savoir si, nous autres, qui habitons sur le sol, nous préparons à des rencontres avec les pirates ou avec les sirènes… Je suppose que, dans ces deux cas tout aussi improbables, cela raconte de nous notre assurance ou notre défiance quoi qu’il arrive.
Pour ma part chers enfants, j’ai choisi : ni l’une, ni l’autre. Je rêve d’être accostée par des pirates qui me présentent une sirène. Rendez-vous à la fête de la mer !
Je vous fais des gros bisous,
A demain,
Shila