Chers enfants,
Mon pays que j’adore fait face à un véritable tsunami, avec ce variant indien du Covid-19 qui emporte tant de personnes de tous âges, cette deuxième vague est très meurtrière.
Mon cœur est brisé quand j’entends les ravages quotidiens de ce virus qui, chaque jour, contamine des centaines de milliers de personnes et en tue des milliers. Je pleure en entendant que les hôpitaux ne peuvent pas accueillir les gens, que l’oxygène manque et que de nombreuses personnes meurent dans la rue. Je pleure quand on me dit que les centres de crémation sont débordés par l’afflux de personnes décédées de cette maladie.
Je vous avais écrit une lettre sur l’émotion des éléphants face à la mort, c’est ce que je suis en train de vivre aujourd’hui.
Cette deuxième vague de covid qui submerge l’Inde était malheureusement prévisible, mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un article paru en octobre à propos de cette catastrophe :
« Bien qu’il y ait eu une baisse considérable du nombre de cas de coronavirus en Inde au cours des dernières semaines, VK Paul, chef du groupe national d’experts sur l’administration des vaccins contre le COVID-19, a également souligné la possibilité d’une deuxième vague d’infections dans la saison hivernale.
Selon lui, l’Inde est dans une position quelque peu meilleure maintenant, mais le pays a encore un long chemin à parcourir car 90% de la population est toujours vulnérable aux infections à coronavirus.
Avec les saisons des festivals à venir, dit-il, « En raison de la saison hivernale, de l’augmentation de la pollution dans le nord de l’Inde ainsi que de la saison des festivals, nous devons être très prudents … les mois à venir sont un défi. On aurait peur que nous pourrions perdre les gains que nous avons réalisés » ».
En plus de cela, le Docteur Randeep Guleria, membre du groupe de travail national indien sur Covid-19, directeur de l’AIIMS de Delhi et pneumologue de premier plan, a déclaré dans une interview : « Dans certaines régions, il y a une fatigue du comportement de Covid-19. Les gens sont maintenant fatigués de prendre des mesures de sécurité et à Delhi, ils peuvent être vus sans masque et se rassembler en foule.
Alors que le verrouillage a commencé en mars et se poursuit encore sous forme de distanciation sociale, il existe sûrement un air de fatigue et d’agitation. »
Tout était dit dans cet article, et malheureusement, en janvier et février dernier, avec la baisse des contaminations, les gens se sont relâchés, ne portant plus de masques ou participant en grand nombre à des meetings politiques ou des festivals religieux, comme la Kumbh Mela.
Mon pays vit aujourd’hui une catastrophe majeure, comme le décrit cet article, que m’a envoyé pour vous Henri.
Maintenant que nous vivons chaque jour dans cette situation dramatique, les gouvernants de mon pays ont dû accepter de l’aide des autres pays.
J’avoue, chers enfants, que votre pays, la France, et beaucoup d’autres pays du monde entier proposant de venir en aide à mon pays, voilà un énorme réconfort à tous niveaux, moral d’abord, et surtout une bouffée d’oxygène, dans tous les sens du terme.
« Dans ce qui marque un changement majeur de politique en seize ans, l’Inde a maintenant commencé à accepter des cadeaux, des dons et de l’aide de pays étrangers alors que le pays souffre d’une pénurie massive d’oxygène, de médicaments et d’équipements connexes au milieu d’une flambée des cas de Covid.
Jusque-là, l’Inde avait accepté l’aide de gouvernements étrangers – tremblement de terre d’Uttarkashi (1991), tremblement de terre de Latur (1993), tremblement de terre du Gujarat (2001), cyclone du Bengale (2002) et inondations du Bihar (juillet 2004).
C’est à la suite du tsunami de décembre 2004 que le premier ministre de l’époque, Manmohan Singh, a déclaré : « Nous pensons que nous pouvons faire face à la situation par nous-mêmes et nous prendrons leur aide si nécessaire. » Ce fut un « moment décisif » pour la politique d’aide en cas de catastrophe de l’Inde.
Cela a défini la politique et au cours des 16 dernières années, l’Inde a refusé l’aide étrangère après les inondations de l’Uttarakhand en 2013, le tremblement de terre au Cachemire en 2005 et les inondations au Cachemire en 2014. »
Ceci nous montre, les enfants, que nous sommes tous interdépendants, et que ce qui se passe dans mon pays concerne le monde entier.
« L’épidémie n’est pas seulement une crise pour l’Inde – c’est une crise pour tout le monde. « Le virus ne respecte ni les frontières, ni les nationalités, ni l’âge, ni le sexe ou la religion », déclare le Docteur Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’Organisation Mondiale de la Santé.
« Et ce qui se passe actuellement en Inde a malheureusement été joué dans d’autres pays. La pandémie a révélé à quel point le monde est interconnecté. Et si un pays à des niveaux d’infection très élevés, il est susceptible de se propager à d’autres pays. » »
Henri m’a envoyé pour vous un très bon article expliquant tout cela.
J’aime tant vous donner de bonnes nouvelles de mon pays, ce n’est pas le cas aujourd’hui, mais je veux garder cette belle image de l’entraide internationale qui montre que la fraternité l’emporte dans ces moments difficiles.
Chers enfants, prenez bien soin de vous, je vous fais de gros bisous.
A demain,
Shila