Lettre de Shila : “Hommage à Sunderlal Bahuguna, l’homme qui a appris à embrasser les arbres”

Chers enfants,

Sunderlal Bahuguna, décédé il y a quelques jours du Covid-19 à l’âge de 94 ans, était connu du monde entier comme l’homme qui avait appris aux Indiens à étreindre et embrasser les arbres pour protéger l’environnement.

Grand militant pour la protection de l’environnement dans l’Himalaya, il était l’un des principaux porte-parole du mouvement Chipko, créé dans les années 1970. Chipko, en hindi, signifie “étreindre“.

Il s’est mobilisé avec de nombreuses femmes et de nombreux hommes de l’Himalaya indien, les invitant à s’enchaîner aux arbres pour empêcher les bûcherons de les abattre. C’était un symbole puissant véhiculant : “nos corps avant nos arbres“.

Il s’inscrit dans la tradition non violente de la protection des arbres, rappelant le sacrifice des trois cent soixante-trois Bishnoïs et de leur cheffe, Amrita Devi, tués en 1730 car ils s’opposaient à l’abattage des arbres, en les entourant de leur bras :

Mister Bahuguna et ses amis du mouvement Chipko avaient conscience que les arbres dans la montagne de l’Himalaya protégeaient les populations. La déforestation entraînait les glissements de terrain et des inondations.

Je vous parlais de ce mouvement Chipko dans une précédente lettre :

Mister Bahuguna a été l’un des premiers à faire le lien entre la coupe des arbres et l’assèchement des sources de l’Himalaya :

Il était un homme facile à vivre, doux et à la voix douce, ne cherchant pas la controverse, mais très déterminé.

Il est venu plusieurs fois de son état de l’Uttarakand au Kerala, faisant près de trois milles kilomètres pour soutenir les tribus et les agriculteurs qui s’opposaient à l’abattage des arbres centenaires dans le district de Wayanad.

Il aimait les paysages uniques de Wayanad, il se souciait de la protection de ses arbres, de son sol et de son eau, ainsi que de la communauté tribale marginalisée.

C’est une belle personne qui ne peut que nous inspirer à être attentif à notre environnement. Je voulais lui rendre hommage et vous encourager, chers enfants, à être conscients de l’importance des arbres. Je sais que vous avez le projet d’en planter autour de la ferme de Bertinghen, je suis fière de vous.

Je vous fais de gros bisous et surtout prenez soin de vous,

A demain,

Shila