Chers enfants,
Je sais que vous aimeriez tant voyager mais que le confinement vous limite à rester sur Boulogne. Je sais également que vous avez la chance d’habiter une belle région, et près de la côte d’Opale, qui est si belle.
Je vais vous emmener aujourd’hui dans l’état de l’Uttarakand, à Haridwar.
Haridwar se trouve à près de trois milles kilomètres de chez moi. C’est par contre tout près de Rishikesh, vous savez, cette ville où les Beatles ont séjourné dans un ashram.
Depuis le mois de janvier et jusqu’à la fin du mois d’avril, c’est la Kumbh Mela, une fête qui rassemble plus de cent millions de pèlerins et de touristes.
Cette fête de la Kumbh Mela a lieu tous les trois ans dans l’une des quatre villes dédiées. Mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un article au sujet de ce rassemblement si important.
La Kumbh Mela est considérée comme “le plus grand rassemblement mondial de pèlerins” et a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Ce pèlerinage hindou est organisé quatre fois tous les douze ans et a lieu, à tour de rôle, dans les villes saintes de Prayagraj (anciennement Allahabad dans l’Uttar Pradesh), Haridwar (Uttarakhand), Ujjain (Madhya Pradesh) et Nashik (Maharashtra).
“La Kumbh Mela a ses origines dans la mythologie hindoue :
La Kumbh Mela, le mythe de la cruche
Le mythe fondateur de la Kumbh Mela raconte comment les dieux et les démons se sont battus pour la cruche sacrée (le Kumbh) empli du nectar d’immortalité. Ce serait le Dieu Vishnou qui a réussi à reprendre la cruche sacrée des mains des démons et alors qu’il l’emmenait vers le ciel, des gouttes du précieux nectar sont tombées sur les quatre sites sacrés de Haridwar, Ujjain, Nashik et Prayagraj.
Les hindous croient qu’un plongeon festif à Haridwar nettoiera les péchés et aidera à apporter le salut.
Tôt le matin, des saints hommes (sadhus) – et quelques femmes – appartenant à divers ordres monastiques hindous y arrivent pour se baigner.
Portant des fanions, un arc, des flèches et des bannières, beaucoup dansent et battent des tambours. Certains arrivent sur des chars aux décorations voyantes. D’autres arrivent à cheval. La plupart sont habillés de safran.
Les sadhus, dont beaucoup sont nus, coiffés de dreadlocks et enduits de cendres, courent vers la rivière au milieu d’une lourde sécurité.
Il y a aussi des milliers de familles pauvres vivant à ciel ouvert par temps froid ici sur le vaste terrain du festival dans la ville nordique de haridwar.”
En 2019, plus de cent millions de personnes ont visité Prayagraj (anciennement appelée Allahabad) pendant la Kumbh Mela.
Mon cher voisin Henri m’a envoyé pour vous un très beau reportage qui parle de ce pèlerinage hors norme.
Je pense, chers enfants, que ça être difficile de comprendre la complexité de ce festival qui a lieu tous les trois ans, à tour de rôle dans l’une des quatre villes citées plus haut.
Chaque ville reçoit donc les pèlerins tous les douze ans.
L’année 2021 a été choisie, plutôt que 2022, par les autorités, en fonction de l’alignement des astres, le soleil, la lune et Jupiter :
“En 2021, la Kumbh Mela a lieu à Haridwar dans l’Uttarakhand, une année en avance, les autorités spirituelles ayant déterminé que les auspices étaient plus favorables cette année qu’en 2022. Les bains se feront dans le Gange.”
Les bains dans le Gange ont une importance capitale.
Les dates des bains, fixées d’avance, sont les suivantes : le 11 mars, les 12, 14 et 27 avril 2021.
Des millions de pèlerins vont se baigner dans le Gange ces jours là.
Un ordre est établi, commençant par les ascètes, les sadhus et les gourous qui sont suivis par les pèlerins dans un ordre plus ou moins établi.
Le bain commence très tôt le matin, vers 3 ou 4 heures !!
Ces pèlerins viennent de toute l’Inde, voilà comment en parlait l’écrivain Mircea Eliade :
« Tous les douze ans, l’Inde tout entière frémit ; les villages s’agitent, les monastères se vident, des grottes de l’Himalaya descendent des ermites nus barbouillés de cendres, de la côte de Malabar, du cap Comorin, du golfe du Bengale, des monts Vindhya, du désert du Thar convergent des charrettes de toutes sortes, des cortèges de moines, des bandes de chemineaux, des troupes de lépreux, des suites de rajahs, des coches bondés de femmes cachées par des rideaux blancs, des trains pleins de citadins, une foule prodigieuse assoiffée de sainteté : les pèlerins de la Kumbh-Mela. »
Chers enfants, je tenais absolument à vous présenter la Kumbh Mela, qui a lieu actuellement et qui est un évènement unique au monde, étant inscrit, comme je vous l’ai dit, au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
J’ai demandé à mon cher Kuttan d’aller à Haridwar pour me joindre aux festivités, mais il m’a fait comprendre que c’est un peu trop loin, et qu’en raison du virus, les autorités ont limité la participation.
Je vous fais de gros bisous et surtout prenez soin de vous,
A demain,
Shila