Lettre de Shila : “La quête de ses origines”

Chers enfants,

Je vous parlais, dans une lettre précédente, de mes voisins qui ont quitté la côte Malabar et le sud de l’Inde il y a près de deux siècles pour aller travailler dans les Mascareignes, à l’île Maurice et à l’île de la Réunion. Leurs arrières, arrières petits enfants sont à la recherche de leurs ancêtres, ils sont intéressés de connaître le village ou la ville qu’ils ont quitté il y a très longtemps. Ils ont gardé un lien important avec la culture indienne et sont fiers de leurs origines :

Comme le disait si bien le chercheur, Monsieur Malbert :

Ce besoin de connaissance de soi à travers la connaissance de sa généalogie, ce travail sur les transmissions familiales est nécessaire à la construction identitaire de l’individu. Son éducation et son rapport au savoir en dépendent.”

En quelque sorte, pour être ouvert au monde, j’ai besoin de connaître mes racines. Pour moi l’éléphante très à l’aise dans mon petit pré de Kurichithanam, je sais que ma famille vit dans la montagne du Kerala, et que ma grand-mère dirigeait mon clan familial. Cela me réconforte quand Jis me donne des nouvelles de ma famille.

Chers enfants, comme pour moi, je suis sûre que vous avez besoin de connaître vos origines, cela nous concerne tous.

Madame Françoise Peil nous l’explique si bien :

La quête des origines est une notion fondamentale, inhérente à la nature humaine, car l’homme est sans cesse à la recherche des origines, quels que soient sa vie, son histoire, son destin.

Elle concerne le développement de tout enfant ; elle s’inaugure avec la curiosité sexuelle et la notion de « jardin secret » vécue comme une nécessité. Cette quête des origines est de plus en plus à l’ordre du jour depuis plusieurs années.

Combien d’entre nous se sont engagés dans un travail de généalogie ?

D’où venons-nous ? À quoi nous rattacher ? Où allons-nous ? À qui ressemblons-nous ? Cette dernière question est souvent posée par les enfants ne connaissant pas leurs origines biologiques.

Si cela prend un tour nouveau avec les nouvelles techniques, qui permettent de rattacher un individu à son parent par l’ADN, cette quête des origines préside à toutes les croyances, à toutes les religions. Comme l’écrit P.-C. Racamier (1990) : « Il ne suffit pas de naître, encore faut-il construire sa naissance au monde ; il ne suffit pas d’avoir reçu la vie, encore faut-il se la donner. »”

Voilà qui est nouveau, la science peut nous aider à connaître nos origines avec L’ADN, c’est vraiment incroyable.

Il paraît que cette découverte est plutôt récente.

En 1985, Sir Alec Jeffreys, docteur britannique en génétique, découvre la méthode d’identification par l’ADN (Acide DésoxyriboNucléique). La technique est commercialisée en 1987. Avec l’aide de la science, nous pouvons maintenant déterminer les origines ethniques anciennes de ses ancêtres patrilinéaires, en testant l’ADN du chromosome Y (appelé aussi ADN-Y ou Y-ADN) hérité de manière paternelle.

J’aimerais bien faire ce test ADN pour connaître mes origines, je me demande si dans mes ancêtres, je n’ai pas des éléphants d’Afrique !!

Kuttan me dit que récemment en Afrique, un petit éléphanteau perdu a pu être relié à sa maman grâce à l’enquête ADN réalisée par des humains bienveillants.

J’ai aussi entendu dire que ces tests ADN ne sont pas autorisés, chez vous, en France, alors qu’ils sont libres dans de nombreux pays :

Il n’existe à ce jour aucune réglementation européenne sur les tests ADN. Les tests génétiques dit récréatifs proposés sur Internet aux consommateurs pour connaître l’origine de leurs ancêtres ou dépister une maladie sont autorisés dans plusieurs pays européens comme au Danemark, à Chypre, en Finlande, en Allemagne, en Italie, au Luxembourg ou aux Pays-Bas mais interdits au Portugal et en France.”

Mon voisin Henri m’a raconté la belle histoire de Smaïn, cet humoriste de chez vous, qui fait son nouveau spectacle sur la quête de ses origines, abordant la technique des tests ADN.

J’aimerais tellement voir son spectacle, où il nous conte son enfance, abandonné à la naissance jusqu’à son adoption, que c’est touchant et comment il a dépassé toutes les épreuves de la vie, avec une formidable résilience.

Je suis sûre, chers enfants, que chacun de vous est capable de faire ce travail de connaissance de soi qui permet de se construire, avec l’aide de la famille et des adultes qui vous accompagnent.

Vous pouvez vous inspirer de Smaïn, qui mélange humour et réflexion sur sa vie.

Je vous fais de gros bisous,

A lundi,

Shila