Bonjour chers enfants,
Je vous parlais avant-hier de mon cher cornac, Mister Kuttan. Kuttan me porte beaucoup d’affection, est très attentionné chaque jour.
J’ai beaucoup de chance de l’avoir pour compagnon de travail.
Ma copine Jis m’a dit qu’il n’en est pas de même pour pas mal de mes cousins, cousines employés par les humains dans les zoos, dans les cirques. Emmanuel, l’ami de mon voisin Henri, m’a dit qu’hélas sont concernés aussi d’autres animaux ; des bébés lions, des ours, des tigres.
Oh, que je ne suis pas contente.
Quand les humains comprendront-ils que nous, les animaux, avons des droits, tout comme vous ?
Je vous en parlais à propos de ma cousine Happy, je trouve urgent que la justice des humains prenne position pour que toute maltraitance contre notre personne soit sanctionnée :
Mon cher voisin Henri m’a expliqué que c’est d’autant plus inacceptable que vous autres, les humains, aviez réfléchies à ces questions d’asservissement au Siècle des Lumières. Il faut croire que ce siècle, aussi éclairé fut-il, ne considérait pas les animaux comme des êtres dignes de droit. Je pense à la triste histoire de Parkie et Hans, capturés non loin de chez moi à la fin du XVIIIème siècle, et qui paradoxalement furent idéalisés par votre République naissante.
L’un de vos grands penseurs, Monsieur de La Boétie, a pourtant averti des dangers de contraindre tout être à croire qu’il est fait pour servir, car c’est au détriment de sa liberté.
Emmanuel m’a dit que malheureusement cette juste pensée de Monsieur de La Boétie n’a pas eus les effets espérés ; beaucoup d’humains n’en ont pas tenu compte et ont même perfectionné de siècle en siècle les manières de persuader un être vivant qu’il doit être aux ordres d’un autre. Ceci, me dit Emmanuel, s’appelle le “conditionnement”.
Ouille ouille ouille : “être conditionnée pour servir toute ma vie quelqu’un”…. : méfiance. Je me demande ce que vous en en pensez ?
Emmanuel me dit que lorsque vous vous promenez sur la plage de Boulogne-sur-mer, vous pouvez contempler des lions de mer de Californie faire des ronds dans leur bassin, dans un grand Palais appelé Nausicaa. Est-ce que ces bestioles chargées d’amuser les humains sont elles-mêmes heureuses d’être là ?
Emmanuel m’a dit que vous avez rencontré le chef des dresseurs de Nausicaa :
Pour écouter la Conférence du jeudi de Monsieur Jean-Luc Bourgain, chef d’équipe des dresseurs de Nausicaa, cliquez sur la page d’accueil de notre site Internet sur “Happy culture”, puis “saison 2014-2015” et “Conférences du jeudi”.
A écouter Monsieur Bourgain, j’ai l’impression que son équipe prend grand soin de mes amis aquatiques.
Bon, Mister Kuttan mon compagnon, Monsieur Bourgain et l’équipe de Nausicaa pour les lions de mer de votre ville : peut-être qu’il peut exister des histoires heureuses, malgré ces relations d’obligation ?
Emmanuel m’a envoyé pour vous un article qui raconte comment deux loutres habitant l’une et l’autre à plusieurs centaines de kilomètres de distance dans des parcs animaliers ; un mâle, une femelle, chacune, chacun, désespérés d’avoir perdu leur conjointe, leur conjoint, morts de leur belle mort, sont tombées amoureuses l’une, l’un de l’autre par l’entremise de leurs dresseurs respectifs et vivent à présent ensemble très heureuses.
Chers enfants, cette histoire me fait penser que nous pouvons nous accorder un droit à la rédemption, que nous soyons obligés de servir ou donneurs d’ordre obligés de faire servir.
Obligés, donneurs d’ordre, nous ne sommes pas nés pour être au service de quelqu’un, mais nous pouvons trouver de l’affection là où nous nous ne nous y attendions pas. Toute la question est de savoir si celui qui donne des ordres se préoccupe de celui qui les reçoit.
Moi, l’éléphante philosophe, je vous écris en guise de morale de ces histoires cette pensée : puissiez-vous, tout comme moi, et comme tout le monde : animaux, humains, plantes, vous dire qu’il est nécessaire de se sauver quand vous prenez conscience d’être exploités, de faire des choses contre votre volonté, quand vous constatez que personne ne vous écoute.
Puissiez-vous, chers enfants, trouver des personnes bienveillantes qui vous parlent, vous comprennent, et sont prêtes à défendre vos droits.
Pour nous aider à ruminer cette question importante, je vous envoie cette belle chanson de Mister Bob Marley, interprétée par Mister Johnny Cash et Mister Joe Strummer, tous trois fameux combattants des droits universels.
Je vous embrasse très fort,
A demain,
Shila
“Vieux pirates, oui, ils me volent,
Je l’ai vendu aux navires marchands,
Quelques minutes après avoir pris le chemin de
la fosse sans fond.
Mais ma main est devenue forte
Par la main de celui qui peut tout.
Nous avançons dans cette génération,
Triomphalement.
N’aideras-tu pas à chanter :
Ces chants de liberté ?
Parce que tout ce que j’ai eues, jamais :
Chansons de rédemption,
Chansons de rédemption.
Émancipez-vous de l’esclavage mental,
Nous sommes les seuls à pouvoir libérer nos esprits.
N’ayez pas peur de l’énergie atomique,
Parce qu’aucun d’eux ne peut arrêter le temps.
Jusqu’à quand tueront-ils les penseurs,
Pendant que nous nous tenons à l’écart et ne faisons que regarder ?
Ooh !
Certains disent que c’est juste pas important,
Mais nous devons écrire notre destin.
N’aideras-tu pas à chanter
Ces chants de liberté ?
Parce que tout ce que je n’ai jamais eues, c’est juste ces chansons :
Chansons de rédemption,
Chansons de rédemption,
Chansons de rédemption.
Émancipez vous de l’esclavage mental,
Nous sommes les seuls à pouvoir libérer nos esprits.
Wo ! N’ayez pas peur de l’énergie atomique,
Parce qu’aucun d’entre eux ne peut arrêter le temps.
Jusqu’à quand tueront-ils les penseurs,
Pendant que nous nous tenons à l’écart et ne faisons que regarder ?
Certains disent que c’est juste pas important,
Mais nous devons accomplir notre destin.
N’aurais-tu pas à chanter
Ces chants de liberté ?
Parce que tout ce que j’ai jamais eues :
Chansons de rédemption.
Tout ce que j’ai jamais eus :
Chansons de rédemption,
Ces chants de liberté,
Chants de liberté.”