Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Hier, alors que je travaillais avec mon cher Kuttan dans les belles forêts de mon petit pays, j’ai vu un arbre, bien de sa personne, coupé une nouvelle fois à sa base par des humains :
Cet arbre magnifique s’est affalé dans un grand craquement, avec Kuttan nous l’avons traîné jusqu’au bas du camion et puis les humains ont continué à le découper pour que ses tranches puissent être transportées par le véhicule.
Je vous avoue que si c’est mon métier quotidien, cela me fait à chaque fois tout drôle de voir des arbres tomber pour être emmenés je ne sais où. D’autant que souvent je me dis que ces arbres sont encore verdissants, plein de santé de mon point de vue. Ils ont encore beaucoup d’années à vivre j’en suis persuadée.
Kuttan m’explique que ces arbres devaient être abattus, car une commande des humains est arrivée pour fabriquer de belles chaises, de belles tables, de beaux meubles à partir de son bois. Kuttan me dit que l’exploitation déraisonnable des forêts de mon petit pays est une vieille histoire.
Hummm chers enfants, je vous écrivais mon admiration pour la capacité à vivre coûte que coûte :
Bah… là…, ces arbres n’ont aucune chance de se relever.
Moi l’éléphante sensible n’aime pas du tout être associée à une telle condamnation prononcée par des humains qui n’en ont que faire de la vitalité des arbres qu’ils découpent, avec pour seul motif la fabrique de choses demandées pour orner des maisons.
Kuttan, qui voyait bien dans mon regard que ce métier qui est le mien commençait à m’exaspérer tant je peux assister à des décisions iniques à propos des arbres de mes belles forêts, m’a raconté avec sa douce voix plusieurs histoires qu’il a lues en parcourant la presse avec Henri.
Kuttan me raconte le souci des humains pour les plus grands arbres du monde, qui brûlent régulièrement ces derniers temps et dont les humains veillent à leur survie.
Henri, me dit Kuttan, lui a dit qu’un arbre impressionnant non loin de chez vous mobilise les habitants pour qu’il soit reconnu comme « remarquable ».
Et puis, me dit Kuttan, existent des humains comme Monsieur Philippe Descola qui convainquent de plus en plus d’humains de l’importance de changer de mentalité et faire enfin en sorte que les humains se sentent solidaires de la nature, quelles que soient ses apparences :
Emmanuel, qui m’appelait pour passer le bonjour au retour de ma journée de travail dans la forêt, me dit que peu à peu – trop peu vite sans doute, les humains évoluent quant à la perception de ce qui constitue la richesse de vivre. Ainsi, me dit Emmanuel, de cette étude à propos du chant des oiseaux :
Et puis, me dit aussi Emmanuel, le comportement de ce chien sauvant un faon de la noyade a beaucoup fait réfléchir vous autres.
Humm chers enfants, comme vous le dites si bien, je crains que « Rien ne soit joué d’avance ». Mais ces quelques mots doux de mes amis pour consoler mon désappointement devant le grand arbre si beau tronçonné devant mes yeux me donnent quelques espoirs.
Je vous embrasse très fort,
A demain,
Shila