Lettre de Shila : “La tête dans les étoiles”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Hier soir comme à mon habitude j’ai regardé la voute céleste au-dessus de moi pour m’endormir. J’ai vu une longue traînée partant vers les astres, c’était extraordinaire.

Mais, saperlipopette ! Que pouvait être donc cette bougie gigantesque allant vers les étoiles ? J’en ai rêvé toute la nuit et avais, je vous l’avoue, ce matin au réveil un peu le regard plus endormi. Cela n’a pas échappé à mon cher Kuttan, qui m’apportait mes chères pousses de bambou pour mon petit déjeuner. Kuttan m’a expliqué qu’hier soir, de nouveaux satellites furent envoyés par-delà les nuages par mon petit pays.

Ah oui, je me rappelle de ces lettres que je vous envoyais voici un an à propos des fusées indiennes :

Henri, qui lisait la presse dans son patio, avait une drôle de machine posée sur la table aux côtés de sa tasse de café. C’était comme une forme magnifique dressée vers le ciel :

Hummm, je la lui piquerais bien en douce elle aussi. Vous connaissez chers enfants ma passion pour l’espace, et aussi ma propension à mettre sur mon dos tout ce qui m’intéresse chez Henri (sa calculatrice : ça, c’est fait ; son carnet et ses crayons : ça aussi je les ai subtilisé).

Henri, me voyant aller et revenir de mon petit pré jusqu’à son patio, pas dupe de mes stratagèmes, a rentré la maquette dans son petit chez lui. Grrrr, que je suis frustrée. Bon, je ne pourrai pas la lui piquer cette fois-ci.

De dépit, je suis revenue à mes chères pousses de bambous, mais sans envie. Kuttan, qui voyait bien que je les broutais avec moins d’appétit qu’à l’accoutumée, a tout de suite compris ma frustration.

Kuttan m’a expliqué, avec sa douce voix, qu’Henri est passionné par le premier humain ayant rejoint les étoiles ; Monsieur Iuri Gagarine.

Kuttan me dit, pour essayer de me consoler, que si vraiment ma fixette pour la maquette d’Henri devenait trop envahissante, il se proposait de jouer avec moi ce soir au jeu vidéo le plus célèbre des dernières années chez les humains pour découvrir l’univers.

Emmanuel, qui téléphonait pour me passer le bonjour, était surpris de mes tourments. Un peu inquiet de me savoir de plus en plus lorgner les affaires personnelles d’Henri, Emmanuel m’a conseillé de partager mes passions plutôt que de les assouvir en douce. Emmanuel m’a raconté que par chez vous, un papa avait construit avec son fils dans leur maison un simulateur de vol. Kuttan et Emmanuel m’ont aussi raconté que parfois, l’univers décide d’atterrir sur Terre. Mon cher Henri, qui venait me saluer, m’a montré les magnifiques photos prises par Monsieur Thomas Pasquet, humain de votre petit pays, de retour de plusieurs mois dans l’espace :

Sinking in

Ah mes chers enfants, que je suis tourmentée ; la beauté de ce monde au-delà du nôtre, mon amitié pour Henri. Humm, parfois je me dis qu’il faudrait mieux que je ne regarde pas son petit patio. Je t’embrasse très fort cher Henri, tu me fais découvrir tant de belles choses, de belles idées, de belles contrées.

A lundi chers enfants,

Bisous,

Shila