Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Avez-vous vu cette nuit de drôles de lumières dans le ciel, qui se déplaçaient à la queue-leu-leu comme un collier de perles interminable ? J’en ai vu un hier vers vingt-trois heures alors que je contemplais les étoiles. C’était à la fois magnifique et effrayant ; magnifique parce que féérique, effrayant parce que le mouvement n’avait rien de naturel et j’ai pensé que nous étions sur le point d’être envahis par des créatures venues de l’Espace.
Mon cher Kuttan, remarquant ce matin mes yeux un peu vitreux (je vous avoue que j’ai eu du mal à m’endormir), m’a expliqué qu’il ne fallait pas que je m’affole, que j’avais sans doute vu ce que vous, les humains, appelez « constellation de satellites », création de votre part lancée par les fusées chères à mon cœur pour faciliter les échanges sur Terre :
Kuttan a bien rigolé que je puisse être si convaincue d’avoir vu des objets volants non identifiés à mon tour ; un peu moqueur, Kuttan m’a expliqué que ces derniers temps chez les humains, y compris pas loin de chez vous, les vaisseaux extraterrestres reviennent à la mode, au risque d’être déçus d’apprendre que ce n’était pas grand chose.
Mon cher voisin Henri, qui venait de discuter avec Monsieur Jean-Paul, membre de votre conseil scientifique lui aussi très intéressé par ces croyances d’un autre monde arrivé sur Terre et dont je vous avais parlées… :
… Me raconte pour me réconforter qu’au palmarès des bobards qui furent parmi les plus longues fausses vérités, la « Théorie des anciens astronautes » est l’un des plus illustres.
Si j’ai bien compris, personne ne comprenait comment des terriens avaient pu élever les majestueuses statues de l’Ile de Pâques et ce n’est que récemment qu’une piste sérieuse a pu être formulée. Personne ne comprenait et ne comprends toujours pas comment des terriens ont pu dessiner si exactement les immenses motifs de Nazca.
Ah, je vois, c’est un peu comme la légende de l’entrée en Inde pour aller au centre de la Terre dont je vous avais parlée :
Et bien chers enfants, certes il est nécessaire de se méfier des racontars séduisants car c’est au risque de se faire avoir par des affirmations pas moins erronées, mais plus meurtrières :
Autant s’entraîner tous les jours à convenir ensemble de ce qui est vrai, de ce qui est faux.
Mais enfin, chers enfants, si j’ai mal dormi, je suis heureuse ce matin de me dire qu’il y a comme un fil invisible entre l’île presqu’au milieu de l’océan pacifique, les grandes montagnes d’Amérique du Sud, votre petit pays, le mien.
On ne sait toujours pas comment les humains ont pu dresser de si grandes statues, créer de si grands dessins, et pour qui ces messages gigantesques étaient destinés. Gageons que c’est comme souhaiter la bienvenue qui que l’on soit, ce qui est chouette :
Bisous,
A lundi,
Shila