Selon la science, les enfants connectés à la nature ont tendance à grandir en meilleure santé, à être plus heureux, à réussir plus facilement leur vie professionnelle et à se soucier davantage de l’environnement.
Né dans un beau village orné de mangroves, Vipin K. Nair est devenu artiste en s’inspirant de la nature. Enfant déjà, il représentait sur papier et en couleur la nature qui l’entourait. De façon intéressante, Vipin est devenu aujourd’hui un artiste indépendant qui a organisé une exposition intitulée : « mangroves : life on the edge ! ». Il se dit fasciné par la forme unique des plantes de mangrove et par un sens esthétique distinct qui leur est propre. Dans ses tableaux réalisés à la peinture acrylique et à partir de charbon de bois, il se concentre sur les racines robustes des mangroves ressemblant à des mains et sur la façon dont elles protègent le littoral.
Cette nouvelle m’a poussée à en savoir plus sur ces écosystèmes. J’ai contacté ma voisine Jis qui m’a expliqué que les mangroves forment un groupe de plantes qui poussent dans les marais salines ou saumâtres. Les Nations Unies, avec l’appui de chercheurs scientifiques, ont défini les mangroves comme une barrière naturelle aux tsunamis. Le Kerala possède de grandes étendues d’eaux saumâtres qui sont remplies de plantes de mangrove, malheureusement réduites en raison de projets de développement. Ces eaux saumâtres connaissent des variations saisonnières de salinité. Les mangroves ont de solides racines épaisses qui donnent l’impression qu’elles marchent. Elles ont de minuscules racines appelées pneumatophores au-dessus de l’eau qui permettent les échanges gazeux.
J’ai été surprise d’apprendre que leurs graines (appelée vivipares) germent sur l’arbre avant de tomber dans l’eau afin d’augmenter leurs chances de survie dans des conditions difficiles gorgées d’eau. Les mangroves forment un habitat pour les oiseaux, un lieu de reproduction pour différents types de poissons, crevettes et homards. Les pêcheurs et agriculteurs sont très conscients de l’importance des mangroves.
Vipin a représenté les mangroves qui entourent sa maison à Cochin. C’est par son travail artistique qu’il a essayé d’apprendre davantage sur l’histoire de Cochin, les mangroves et les habitants locaux. Il a voulu faire prendre conscience que les mangroves subissent une dégradation à un rythme préoccupant mettant en péril la protection des côtes. En tant que graphiste et artiste autodidacte, Vipin a remporté en 2013 le prix d’État du Kerala nommé « Lalitha Kala Academy ». Il est illustrateur chez Eureka (Sastra Sahitya Parishad), un magazine scientifique à destination des enfants kéralais. Il est également impliqué dans divers projets en lien avec des maisons d’édition et des magazines pour enfants. Il travaille actuellement sur une nouvelle série artistique en lien avec la nature. Je vous joins quelques photos de l’exposition de Vipin sur les mangroves « life on the edge ».
Mes chers amis, n’est-ce-pas incroyable de voir un artiste s’inspirer de sa terre et de son enfance ? Il existe des films en malayalam sur les mangroves et les gens qui y vivent. Un film a même identifié différentes sortes de mangroves à travers une chanson folklorique ! Jis m’a dit qu’elle aussi avait trouvé sa voie dans les sciences naturelles grâce à son enfance passée dans un beau village doté de ruisseaux, d’arbres et d’oiseaux. Je suis consciente que nous n’avons pas tous la chance de vivre dans un village, mais nous pouvons certainement créer notre propre jardin quel que soit l’endroit où nous vivons, n’est-ce pas ? Créons des jardins qui feront partie de notre vie. Si nous passons du temps à jardiner, nous aurons des fleurs, des abeilles, des papillons pour nous inspirer. Restons toujours inspirés pour faire de grandes choses !
Je vous embrasse tous !
A demain,
Shila