Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Hier après-midi, avec Henri, nous papotions de mes amis les arbres.
Henri venait de relire ma lettre à votre attention à propos d’Alexandre le grand et son influence en Inde :
Henri m’a dit que l’un des écrivains d’Alexandre, appelé Ctésias, avait beaucoup regardé les arbres, les plantes et essayé de les décrire.
Ah, ce cher Henri : comme Kuttan et Emmanuel, ils sont toujours à ruminer les lettres que je vous envoie, et puis ils m’en reparlent alors que je suis passée à autre chose. Bah, ça me fait plaisir quand même, mais bon, Henri : vis au XXIème siècle bon sang de bois !
Je vous avoue que j’avais un peu oublié cette lettre à propos de ma découverte de cet empereur envahissant il y a des milliers d’années ma contrée et racontant pas mal de sornettes pour renforcer sa puissance.
Henri, qui fumait sa bidî en regardant avec moi les beaux nuages de mon petit pré, me dit qu’après tout, Ctésias n’avait pas trop écrit de bobards à propos des plantes qu’il a vues lors de cette invasion.
Ainsi, me dit Henri, des acacias majestueux poussant dans le désert et décrits par Ctésias ; depuis la venue d’Alexandre, ces arbres ont essaimé par-delà mon continent et redonnent espoir à tous les humains œuvrant aujourd’hui pour l’avènement d’une muraille verte aux quatre coins du monde :
Bon, chers enfants, tout ceci, c’est de l’histoire très vieille.
Moi l’éléphante pas dupe ne suis même pas sûre que c’est vrai. Et puis, nous vivons deux mille ans plus tard. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : ces personnes dont me parle Henri, comment vous dire… Enfin bon, c’est Henri et ses rêveries.
Henri m’a raconté alors sa randonnée du côté d’un incroyable endroit non loin de chez vous, appelé Versailles. Si j’ai bien compris, cet endroit est un haut lieu de votre pays, car s’y sont trouvés de grands rois, un peu comme chez moi du côté du Radjahstan.
Henri me raconte les arbres incroyables qu’il a pu voir, témoignant de l’association très forte entre le symbole du pouvoir royal et l’arbre.
Lors d’autres randonnées, Henri a rencontré au contraire des arbres célébrant l’abolition de la royauté.
Emmanuel, qui téléphonait pour nous passer le bonjour, papote avec Henri de ce magnifique arbre qu’ils aiment tous deux, planté non loin de chez vous voici très très longtemps lors de négociations royales entre Angleterre et France de l’époque pour tenter de ne pas entrer en guerre :
Emmanuel nous raconte qu’hier soir, il a regardé un reportage passionnant à la télévision sur l’art de faire des arbres minuscules au pays des samouraïs :
Emmanuel nous dit qu’hélas les arbres géants d’Amérique sont quant à eux gravement menacés, et que ces feux gigantesques sont désormais un enjeu fort du développement des sociétés démocratiques.
Chers enfants, l’arbre c’est la vie, c’est notre Histoire, notre héritage, nos lignées. Qu’ils vivent à jamais.
Bisous,
A lundi,
Shila