Lettre de Shila : “Le matriarcat chez les éléphants”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

Comment allez-vous après les vacances et depuis la reprise de vos activités en confinement ? Je suppose que vous trouvez le temps long, surtout pour les visites de la famille, qui doivent vous manquer cruellement.
Pour moi, la fin du confinement arrive, mais je dois vous avouer que je n’ai jamais eu autant de congés !!

Comme je vous l’ai promis, je veux vous parler du matriarcat chez nous, les éléphants.

C’est toujours une dame éléphante qui dirige le groupe, appelé aussi “harde”.
Le groupe familial est composé de 5 à 25 éléphants. À la direction, c’est la dame éléphante, la plus âgée, la mamie.

La harde est composée des sœurs de la matriarche, de ses filles et de ses petits enfants, garçons et filles. C’est un groupe essentiellement féminin pour les adultes, seuls les petits enfants sont garçons et filles.

Les éléphanteaux, lorsqu’ils deviennent adolescents, entre l’âge de 10 à 15 ans sont invités à quitter la harde.
Ils vont se retrouver seuls dans la nature, ou se retrouvent en petits groupes.

La vie sauvage est parfois difficile mais c’est un bonheur : la vie sauvage est certes périlleuse pour les éléphants, mais elle est aussi une source de bonheurs, d’émerveillements et d’émotions intenses.

Le rôle de la matriarche est de protéger sa famille. Si le groupe est attaqué, elle est la première à le défendre. Elle prend beaucoup de décisions, même le temps du bain, donnant l’ordre de le quitter pour laisser la place au groupe suivant.

La mamie est très respectée, elle guide son groupe avec une immense expérience, elle connaît son territoire et elle peut reconnaître jusqu’à 150 éléphants, par leurs différences de barrissement.
Elle protège les bébés avant tout. Elle a une grande compassion, elle manifeste une grande joie à chaque naissance et pleure si un décès touche sa famille ou ses amis.

Voilà un petit aperçu de la manière de vivre de ma famille, dans la montagne du Kerala, mais aussi en Afrique, dans la savane ou dans les forêts.

Vous comprenez pourquoi je parle de mes cousins chanceux, car de mon côté je n’ai pas la chance de vivre cette vie de famille et de liberté.  Cependant j’ai des humains qui font tout ce qu’ils peuvent pour moi et je leur en sais gré.

Dans mon prochain courrier, je vous parlerai de la tradition matriarcale très ancienne chez les humains au Kerala.

Toujours aussi bavarde, mais j’ai tellement de choses à vous raconter.

Je vous fais de gros gros bisous et surtout prenez bien soin de vous.

A demain,

Shila