Lettre de Shila : “Le mystère de la digue Carnot”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Mon cher voisin Henri m’a dit que ce samedi, vous avez essuyé un bon coup de vent dont vous êtes habitués par chez-vous, mais peut-être cette fois-ci un peu plus dérangeant car c’est d’habitude une période accalmée.

Emmanuel me dit que ce coup de vent, conjugué à un coefficient de marée élevé, a favorisé de grosses vagues se dirigeant vers vous. Henri m’a expliqué que depuis très longtemps par chez vous, vous connaissiez ces phénomènes pour les avoir regardés avec attention, et avez construit un mur dans la mer pour vous en protéger, appelé la « digue Carnot » :

Rempart contre la mer afin de vous protéger, cet épisode tempétueux samedi a fait naître des vagues d’au moins quinze mètres de hauteur en buttant contre lui. Emmanuel m’a dit que de loin, le spectacle était impressionnant ; ces montagnes d’eau formaient comme des tours de château, des mains entrouvertes immenses.

Henri, qui n’était pas loin de votre rivage, m’a téléphoné pour me raconter ces visions marines. Henri m’a dit qu’elles lui avaient faites penser à ce voyage dans mon pays, à près de deux milles kilomètres au Nord-Ouest de chez moi, quand il vit au loin les murailles de Jaisalmer alors qu’il traversait le désert.

Si j’ai bien compris, tout comme la mer déchaînée, le désert peut créer des images mystérieuses, que vous appelez « mirages » :

Henri et Emmanuel m’ont expliqué que ces phénomènes ont intrigué les humains depuis des milliers d’années, et qu’ils étaient remarqués dans des endroits très froids, ou par mer calme sous certaines conditions.

Notre planète est décidément bien facétieuse. C’est rigolo de se faire avoir en croyant pour de vrai qu’on a vu un bateau voler dans le ciel.

Emmanuel m’a raconté que récemment vous avez compris une autre illusion d’optique cette fois-ci sur la planète Mars, à deux cent vingt-cinq millions de kilomètres de chez nous ; un nuage immense en forme de barbe à papa chaque matin martien apparaît, et hop, n’existe plus un peu plus tard dans la journée, pour mieux réapparaître le lendemain et ainsi de suite.

Ouille ouille ouille, que tout cela est troublant, amusant.

Henri et Emmanuel m’ont dit que vous aimiez jouer vous aussi avec ces illusions d’optique si bien que vous aviez construites des anamorphoses pour célébrer le surgissement d’inattendus.

Chers enfants, nous avons cette passion commune pour l’invraisemblable, les idées renversantes :

Je me dis que voir de temps en temps ces apparitions d’un autre monde instille de la magie et rend la vie plus agréable. Moi l’éléphante fan de cinéma… :

… Je me dis que c’est un peu comme aimer Hollywood et ses chimères. On sait bien que la vie est plus compliquée que cela, mais on préfère penser que tout est possible et qu’un jour nous aussi nous serons une, un, de ce rêve.

Je vous envoie cette chanson adolescente pour rêvasser ensemble à ces miroirs aux alouettes :

Bisous,

A demain,

Shila