Bonjour chefs enfants, comment allez-vous ?
Emmanuel, l’ami de mon cher voisin Henri, me dit que vous aimez construire régulièrement des cabanes lors de vos promenades avec vos chères éducatrices et éducateurs, ou en douce, au fond du jardin de votre Maison.
Henri et Emmanuel m’expliquent que ces demeures éphémères sont pour vous des moyens de vous accorder une vie à vous, et d’y mener les plus belles aventures que peut proposer l’âge de l’enfance.
Humm, j’aime bien cette idée d’avoir un petit chez soi dans son grand chez soi.
Henri m’a racontée l’histoire incroyable d’un Monsieur de votre pays qui avait un drôle de nom : Monsieur Cheval.
C’est rigolo ça, c’est comme si Mister Kuttan s’appelait Mister Kuttan Elephant, et Henri, Mister Henri Bambous. Hu hu hu.
Et bien ce Monsieur Cheval, me dit Henri, a vraiment existé.
Et ce qui est extraordinaire, c’est qu’il a décidé de construire un immense chez soi dans son petit chez soi ; sa cabane à lui était un palais.
Oh Monsieur Cheval n’était pas du tout riche : ce palais, il l’a construit de ses mains jour après jour pendant des décennies, après une journée de travail à marcher des kilomètres et des kilomètres pour livrer les lettres aux habitants de son petit pays.
Quelle force de la nature ! Quelle volonté !
Mais pourquoi s’est-il lancé dans une si folle aventure ?
Henri m’a expliquée que Monsieur Cheval a décidé de construire ce palais, qu’il a nommé « Le Palais idéal », pour sa petite fille, hélas morte de maladie trop tôt dans sa vie.
Le plus dingue, c’est que sans formation d’architecte, de sculpteur, Monsieur Cheval a réussi une prouesse reconnue comme déterminante par les historiens de l’art. Il a réussi à interpréter dans son jardin les majestueux palais du Cambodge, d’Egypte, en regardant des cartes postales qu’il devait livrer chaque matin après des kilomètres de marche.
C’est lors d’une de ses journées de travail, buttant lors de sa randonnée sur une pierre à la forme bizarre, qu’il eut le déclic pour se lancer dans la construction du Palais idéal.
Et dans son palais, devinez quoi ? Monsieur Cheval a façonné de magnifiques éléphants.
Aujourd’hui, l’incroyable cabane de Monsieur Cheval est visitée par des admirateurs du monde entier.
Quelle revanche pour quelqu’un dont on a pu dire à l’époque qu’il n’était pas bien dans sa tête.
Henri m’a racontée que non loin de chez vous, à Senlis, existait une dame au parcours semblable à celui de Monsieur Cheval. Elle s’appelait Séraphine, était une femme de ménage, n’avait aucune formation en peinture, mais a été reconnue par les spécialistes comme une très grande peintre.
C’est en se promenant sur les chemins de campagne après son service que Séraphine, éblouie par mes amies les plantes, eut la révélation.
Comme Monsieur Cheval, Madame Séraphine a été suspectée de folie tellement son œuvre était considérable, sortant des sentiers battus, visionnaire.
Mes chers enfants, moi l’éléphante philosophe me dit que la puissance des rêves est la plus importante des énergies vitales. Je suis sûre qu’un jour ou l’autre, dans votre cabane, ou le soir, au moment de vous endormir, vous imaginez des histoires extraordinaires.
Que Madame Séraphine et Monsieur Cheval puissent vous convaincre combien vos inspirations méritent d’être réalisées :
Je vous embrasse très fort,
A demain,
Shila