Lettre de Shila : “Le pélican blessé”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

J’ai entendu dire que vous pouvez aller vous promener à la plage, c’est une bonne nouvelle.
Ici, grâce à la bonne gestion de la crise de la pandémie par nos autorités, nous sommes aussi sur la bonne voie.

Aujourd’hui je vais vous parler d’un pélican blessé qui s’est réfugié dans la ferme de canards de Shaji, dans les backwaters.
C’est un journal important du Sud de l’Inde qui nous a raconté cette histoire, la semaine dernière.

Les pélicans sont des oiseaux migrateurs, ils font de la migration entre plusieurs états de l’Inde. Ils se nourrissent de poissons vivants, ils pêchent avec leur grand bec.
Ils partagent les mêmes plans d’eau que les canards élevés par Shaji, qui depuis 5 mois accueille un drôle d’oiseau au milieu de ses canards

“L’oiseau, un pélican à bec tacheté, est venu dans la famille de Shaji il y a environ cinq mois. Sa femme, Sreedevi, a trouvé l’oiseau de grande taille avec une longue tête unique, flottant sur l’eau avec une blessure à l’aile. “Nous n’étions pas sûrs de la gravité de la blessure, mais il était clair que l’oiseau était faible et ne pouvait pas voler. Plus tard, nous avons appris qu’un groupe de pélicans avait quitté leur maison saisonnière dans une rizière à proximité”, a déclaré Shaji.”

Le visiteur, qui se nourrit de poissons vivants, continue de flotter sur l’eau 24 heures sur 24 pendant que Shaji et sa femme y tendent la main sur leur bateau en polyester, et le visiteur semble maintenant avoir développé un lien incroyable avec le couple, qui l’entraîne à se déplacer avec le bateau pour gagner suffisamment de force.

“Il attend probablement le retour de son groupe au cours de la prochaine saison afin de rentrer chez eux avec eux. Jusque-là, nous avons décidé de le protéger des prédateurs”, a déclaré M. Shaji tout en racontant quelques tentatives de piéger l’oiseau.

Bien que les responsables forestiers, qui avaient visité l’endroit il y a quelques semaines, aient proposé de déplacer le visiteur ailé vers un autre endroit sûr, ils ont abandonné plus tard.

Selon PO Nameer, professeur de faune à l’Université d’agriculture du Kerala à Thrissur, les pélicans à bec tacheté sont des oiseaux migrateurs locaux qui vivent dans d’immenses colonies de reproduction à travers le Tamil Nadu, le Kanataka et l’Andhra Pradesh. “Récemment, il a également commencé à atteindre le statut de résident local avec la découverte d’un lieu de reproduction local à Alappuzha”, a-t-il déclaré en louant la compassion manifestée par l’éleveur de canards et sa famille envers l’oiseau en détresse.”

Voilà la belle histoire racontée par le journaliste de The Hindu.

Cette belle histoire me fait penser à la compassion dont a fait preuve une partie des gens au Kerala pendant ce temps de confinement. Les touristes bloqués à Varkala, une plage très réputée, un peu comme vos plages du Pas-de-Calais, disent qu’ils sont très aidés par les habitants du pays, alors qu’ils se sentent abandonnés, par leur pays d’Europe ou d’Amérique, hormis les anglais qui ont été soutenus par leur ambassade !!

Compassion aussi envers les migrants internes de l’inde. Comme l’histoire de migration des oiseaux à l’intérieur de l’inde, les humains migrent aussi d’un état à l’autre.

Au Kerala, beaucoup de travailleurs viennent du Nord de l’Inde pour travailler dans l’agriculture, le bâtiment etc. Avec le confinement, ils ne pouvaient plus travailler.

Le gouvernement du Kerala a décidé de prendre en charge le logement et la nourriture, en déléguant aux collectivités locales, les panchayats, la mise en œuvre des mesures, livrant chaque jour les repas….

Comme pour le pélican de Shaji, la population des migrants s’est trouvée protégée.

Dans une prochaine lettre, je vous raconterai comment notre état du Kerala a fait face à la crise du Coronavirus.

Je vous fais de gros gros bisous et surtout prenez bien soin de vous, car le virus est toujours présent et menaçant.

A lundi,

Shila