Lettre de Shila : “Le sel c’est la vie (une seconde histoire de la cité idéale)”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Etes-vous allés en promenade sur les plages de votre joli petit pays avec vos éducatrices et éducateurs, profitant du beau Soleil d’Automne dont mon cher voisin Henri me dit qu’en ce moment par chez-vous, il offre de somptueux atterrissages sur la mer à la fin de la journée ?

Est-ce que, tout comme moi, vous avez constaté une drôle d’impression sur vos lèvres et dans vos narines au terme de ces randonnées maritimes ?

Hier encore, quand mon cher Kuttan m’a promené sur la plage proche de mon petit village, je ressentais une sensation piquante au retour dans mon petit pré.

Kuttan m’a dit que lui aussi ressentait cet agacement nasal, et puis mon cher cornac m’a aspergé d’eau, et s’en est aspergé sur lui aussi ; une bonne douche et, hop ! : on se sentait à nouveau libéré tous les deux de ce goût bizarre.

Kuttan m’a expliqué que ce désagrément à chaque fois que nous allons sur la plage est bien connu des humains. Si j’ai bien compris, il y a cette sorte de poussière venue des mers, que vous appelez « le sel marin », qui poussée par le vent sur la plage s’insinue dans nos voies respiratoires. Kuttan me dit qu’il ne faut pas s’en effrayer ; le sel, c’est la vie 😊.

Ah d’accord, le sel serait une ressource inépuisable de notre Terre, et qui a aidé les humains à vivre mieux depuis des millénaires. Mon cher Henri, qui me voyait toute heureuse de cette douche salvatrice après mon retour de la plage, me dit que vous autres, les enfants, aviez adoré fabriquer du sel avec des archéologues selon les méthodes des gaulois, voici très très longtemps.

Hummm, que cette aventure devait être passionnante. Bravo chers enfants.

Joy, dont la ferme est juste à côté de mon petit pré, me dit que pour l’Inde aussi, l’histoire du sel se mêle avec de grandes conquêtes des humains pour mieux vivre.

Emmanuel, qui téléphonait pour me passer le bonjour quotidien, m’a raconté que par chez-vous, en France, une cité idéale fut construite à partir de ce travail du sel.

Si j’ai bien compris, cette ville sortie de l’imagination d’un ingénieur du siècle des Lumières… :

… peut être encore visitée aujourd’hui, à l’image du Palais dont je vous parlais dans une lettre précédente :

Ce Monsieur, Claude-Nicolas Ledoux, avait eu l’idée, comme Monsieur Godin deux siècles plus tard, de créer pour les humains travaillant chaque jour le sel (avec ses inconvénients manifestes – ma trompe toute piquante s’en souvient encore), des maisons de culture dans leur lieu de vie, permettant de découvrir le théâtre, la peinture, la beauté.

Henri me dit que pour vous, ce lieu et ses idées représentent l’endroit où, peut-être, tout ce que vous vivez à votre tour dans vos Maisons chaque semaine avec vos professeurs d’atelier en Arts, en Lettres, en Sciences, en Technologies, trouve ses racines. Si j’ai bien compris, cette saline est considérée comme très importante par les humains pour vérifier les conditions d’une vie bonne, heureuse.

Hummm, d’accord chers enfants, le sel c’est non seulement la vie mais aussi une petite chose qui fait naître de grandes idées. J’en suis ravie chers enfants : vive l’imagination au service du plus grand nombre.

Je vous embrasse très fort,

A demain,

Shila