Bonjour les enfants,
Je sais que vous allez bien et que vous respecter bien les consignes pour vous protéger du virus qui nous a changé notre vie chez vous comme chez moi au Kerala et partout dans le monde.
Je sais que vous avez repris vos activités, à l’école comme dans les maisons avec vos activités culturelles.
Je vous ai emmenés loin dans l’histoire très ancienne de mon pays, où au troisième siècle avant notre ère, l’empereur Ashoka, après sa victoire dans le nord de l’Inde, visitant le champ de bataille et voyant les cadavres des humains et des animaux (beaucoup de chevaux et d’éléphants massacrés), a décidé d’en finir avec la violence. Il a prôné la non violence et a décidé aussi de protéger les animaux.
Aujourd’hui je vais vous emmener un peu moins loin, à la rencontre de l’empereur moghol Akbar, qui fait partie, comme Ashoka, des empereurs ambitieux et énergiques qui s’employèrent inlassablement à à rassembler les morceaux d’un pays dont ils pressentaient l’unité.
Mon cher voisin Henri a trouvé pour vous un article qui raconte la vie d’Akbar :
“Jalâl ud-Din Muhammad Akbar, en persan Galāl Ud-Dīn Muhammad Akbar, (Umarkot, 14 octobre 1542-Âgrâ, 15 octobre 1605) dirige l’Empire moghol de 1556 jusqu’en 1605. Il est généralement considéré comme le plus grand Moghol.
Il est avant tout un guerrier.
En 1556, il succède à son père Humayun à la tête du petit royaume musulman que ce dernier a regagné à la fin de sa vie après son exil en Perse. Il est âgé alors de 14 ans et son tuteur Bairam Khân va assurer sa régence. Grâce à son aide et celle de ses troupes, Akbar remporte, la même année, la bataille de Pânipat sur les troupes au service des Afghans du Bihar.
Il décide en 1560 de se libérer de la tutelle de Bairam Khân et met fin à sa régence. Ce dernier n’ayant pas accepté son éviction se rebelle, mais est rapidement écrasé. Dorénavant, Akbar règne en maître incontesté sur le nord de l’Inde.
Akbar agrandit son empire en faisant la conquête du Goujerat en 1573, du Bengale en 1576, du Sind en 1590, de l’Orissa en 1592 et du Balouchîstân en 1594. Au décès de son frère Hakîm, roi de Kaboul, en 1585, il hérite du Cachemire. Il se lance ensuite à la conquête du sud de l’Inde
Mais il est aussi un réformateur et un mécène, quoiqu’il soit illettré.
Pourtant il montre un grand talent d’administrateur et continue le travail de réorganisation commencé par Sher Shah Suri, qui avait chassé son père hors de l’Inde. Il divise son territoire en 15 provinces, avec à la tête de chacune un gouverneur militaire, le Nawâb Nazîm, et un administrateur civil, le Dîwân qui en contrôle les finances. Il établit un impôt sur les terres agricoles correspondant au tiers de la valeur de la récolte. Tolérant en matière de religion, il abolit, en 1563, la jiziya, l’impôt levé en terre d’Islam sur les non-musulmans, les taxes sur les pèlerinages, épouse une princesse hindoue et accueille des hindous dans son administration et ses armées, ce qui lui entraînera des alliance avec les royaumes Rajpoutes.
Bien que musulman, il met en doute l’origine divine du Coran, et recherche un syncrétisme, comme le poète Kabîr 150 ans auparavant, qui lui semble plus près d’une religion vraie. Pour ce faire, il rassemble autour de lui des représentants de diverses religions, envoyant même chercher des jésuites à Goa. De ces recherches, il tire, en 1581, une religion appelée Dîn-i-Ilâhî ou religion de la lumière, qui tente d’unifier le Coran, la Bible et les textes hindous. Il autorise à nouveau la construction de temples hindous mais interdit la satî, le suicide des veuves. Il reste d’ailleurs très proche de son héritage chamanistique pré-islamiste et aura toute sa vie des transes et des visions qui feront douter son entourage de sa santé mentale. Pour fêter sa victoire sur le Goujerat, il ordonne la construction (1569-1576) d’une nouvelle capitale à Fatehpur Sikri, près d’ Agra, où il fait créer un nouveau style architectural mélangeant les influences musulmanes et hindoues. Elle sera abandonné en 1586 au profit de Lahore, plus près de régions instables. Il attire des peintres en miniatures persans.”
Un grand économiste et penseur indien, Amartya Sen parle d’Akbar et de son apport à l’Inde son grand pays :
“Les débats intercommunautaires organisés par Akbar à la fin du XXIème siècle présentent deux particularités distinctives : l’acceptation de la pluralité (une multitude de croyances et de convictions étaient représentées), d’abord, et l’attachement au dialogue (l’insistance visionnaire d’Akbar sur la nécessité de faire en sorte que les représentants de religion différentes se rencontrent et conversent en témoigne), ensuite. Ces deux traits sont les caractéristiques indissociables de toute compréhension riche et intégrée de ce pays socialement si diversifié que l’Inde constitue.”
L’histoire de mon pays m’intéresse beaucoup, chers enfants, et je suis très fière que l’unité de mon pays a été construite depuis longue date par des hommes comme Ashoka et Akbar qui prônaient le dialogue, avec ses règles, l’acceptation de la pluralité, en vérités !!
Mon grand pays, comme je vous en ai parlé hier, est immense et ses frontières restent controversées : comment savoir exactement aujourd’hui où l’Inde finit et où la Chine commence !!
Je continuerai à vous promener un peu dans l’histoire de mon pays et vous parlerai du fils d’Akbar et de son petit fils qui a fait construire le Taj Mahal.
Je vous fais de gros bisous et continuez à prendre soin de vous.
A demain,
Shila