A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.
Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les dires élogieux d’Henri.
Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?
Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole. Shila vous répondra sans fautes.
Bonjour les enfants, comment allez-vous ?
Pas trop d’indigestions de noix de coco ? C’est si bon, n’hésitez pas à commander une glace parfum coco sur le front de mer, vous direz au vendeur que c’est le parfum « Shila ».
Aujourd’hui j’aimerais vous parler d’un conte pour enfants cher à mon cœur, intitulé L’enfant d’éléphant.
C’est un grand auteur, Mister Rudyard Kipling, qui l’a écrit pour sa petite fille Elsie, il le lui racontait souvent pour qu’elle s’endorme apaisée le soir. Cette belle histoire nous enseigne qu’il faut prendre soin de sa famille et de ses amis, même si chacun a son drôle de caractère.
Mister Kipling aimait beaucoup écrire des jolis contes d’animaux de nos forêts ; vous connaissez évidemment Le livre de la jungle.
Mister Kipling en a écrit beaucoup d’autres, c’est un grand écrivain. A chaque fois, il s’agissait pour lui de convaincre les lecteurs, petits et grands, des bienfaits de la différence.
Oh oui, nous autres les animaux pouvons prendre soin des petits d’hommes. Oh oui, nous autres les animaux pouvons prendre soin d’autres espèces. Oh oui, vous les humains pouvez prendre soin d’autres humains. Oh oui, vous autres les humains pouvez prendre soin des animaux.
Voyez-vous, si Mister Kipling est né en Inde, à Bombay, il a vécu à une époque où la coexistence entre les humains, anglais et indiens, était difficile. Mister Kipling a passé toute sa vie à combattre la xénophobie, dont il a aussi souffert personnellement enfant, quand il était en Angleterre, et adulte, quand il a vécu aux Etats-Unis. La xénophobie, c’est la peur de l’étranger, de l’étrangeté, de ce qui est supposé ne pas être comme nous.
Le thème de l’acceptation de la différence a toujours été important pour Mister Kipling.
Il faut vous dire aussi que Mister Kipling est né dans une très belle maison, entouré d’artistes, et que cela l’a ouvert très jeune aux beautés que les indiens peuvent accomplir, en peinture, en arts de la table, en arts du vêtement, en joaillerie. De tout cela, je vous en ai souvent parlé, mais vous savez, à l’époque de Mister Kipling, les anglais ne s’y intéressaient souvent que pour en profiter sur le dos des indiens.
Emmanuel, l’ami de mon voisin Henri, m’a dit qu’on peut aujourd’hui visiter cette maison enchantée.
Mister Kipling a aussi écrit un très beau texte d’un père à son fils, il s’appelle « If » (« Si » dans votre langue). Ça parle du courage de grandir, et grand-mère éléphante aime à raconter ces conseils aux éléphanteaux pour les préparer à quitter le groupe et à vivre une vie bonne devenus adultes.
Emmanuel m’a envoyées pour vous quelques photos ; on y voit notamment Mister Kipling enfant, sa maison à Bombay, et puis sa fille Elsie.
Je vous embrasse très fort les enfants,
A demain,
Shila